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Gènes architectes et horloges du développement

3 juillet 2010, 08:48, par Gilles St-Pierre

C’est bien simple, je suis soufflé par la justesse et la quantité d’informations "up to date" contenues sur votre site. Elles viennent confirmer ce que je pensais déjà : la théorie synthétique de l’évolution s’est décomposée sous nos yeux au cours des 30 dernières années. Et le plus étonnant, c’est que cela ait pris tant de temps pour l’admettre. Même la sélection naturelle en a pris pour son rhume ! Mais il ne faut pas le dire tout haut, pour ne pas donner d’arguments aux créationnistes. Quand on pense à D’Arcy Thompson, Goldschmidt et Thomas Morgan qui demandait déjà en 1940 : "Si les caractères de l’individu sont déterminés par les gènes, pourquoi toutes les cellules d’un organisme ne sont-elles pas identiques ? Puis Gould, dans les années 70 et Denton et Cuvier et Grassé et Chauvin !
On a l’impression de voir les pièces d’un puzzle se mettre en place tout d’un coup. Une question me chicote. J’ai lu en quelques endroits sur votre site, que le génome humain comporte quelques 100,000 ou 150,000 gènes. Pourtant M. Denis Duboule parle plutôt d’environ 23,000 gènes. Qui dit vrai ?
Ce qui me paraît plutôt évident, c’est qu’on ne sait plus très bien ce qu’est un gène, ni une mutation d’ailleurs. L’épigénétique paraît expliquer ce qu’on appelait la microévolution (sans mutation). M. Andreas Paldi affirme qu’il s’agit bien d’hérédité des caractères acquis, donc, d’internalisme. Les gènes architectes et les gènes de régulation semblent expliquer la macroévolution et ce, parfois en une seule génération. Là encore, faut-il vraiment parler de mutation dans les cas très nombreux d’hétérochronies ou de néotonies qui mettent au monde de nouvelles espèces ? Évidemment, il s’agit toujours d’évolution et le hasard et la sélection naturelle jouent encore un rôle mais... il ne s’agit plus d’externalisme. La nouvelle image qui apparaît sous nos yeux est toute autre. La souplesse, la plasticité, mais surtout l’unité du vivant contrastent avec la vision traditionnelle qu’un Michel Morange continue pourtant de défendre en public. L’expression code génétique est appelée à disparaître mais elle est encore sur toutes les lèvres. J’ai l’impression qu’il y a eu convergence d’intérêts entre des "savants" dépassés(et attachés à une certaine vision de la vie) et l’industrie biotech et pharmaceutique pour ne pas éventer trop vite la vérité. Il faut dire qu’un changement de paradigme ne se fait pas sans douleur.
J’ai aussi lu votre article au sujet du fonctionnement du coeur et du cerveau et les explications fractalistes semblent en effet être la bonne et la seule approche explicative possible. Bref, nous sommes décidément en pleine révolution. J’ai un ami qui a consacré quinze ans de sa vie aux images fractales. Il s’appelle Gilles Nadeau et c’est un des meilleurs fractalistes au monde. Si ça vous intéresse tapez casaraku.
Pour terminer je ne peux m’empêcher de vous envoyer un peu de Plotin :

I. "Qu’un principe un en nombre et identique soit partout présent tout entier, c’est une conception commune de l’intelligence humaine : car tous disent instinctivement que le Dieu qui habite en chacun de nous est dans tous un et identique . Ne demandez pas aux hommes qui tiennent ce langage d’expliquer de quelle manière Dieu est présent en nous, et n’entreprenez pas de soumettre leur opinion à l’examen de la raison : ils affirmeront qu’il en est ainsi, et, se reposant dans cette conception qui est le fruit spontané de leur entendement, ils s’attacheront tous à quelque chose d’un et d’identique, et ils refuseront de renoncer à cette unité. C’est là le principe le plus solide de tous, principe que nos âmes nous murmurent tout bas, qui n’est pas tiré de l’observation des choses particulières , mais qui nous vient à l’esprit bien avant elles, même avant cette maxime que tout aspire au bien. Or, ce principe est vrai si tous les êtres aspirent à l’unité, forment une unité, tendent à l’unité. Cette unité, en s’avançant vers les autres choses, autant qu’elle peut s’avancer, paraît être multiple et elle le devient à certains égards. Mais l’antique nature, le désir du bien, lequel s’appartient à lui-même, mène réellement à l’unité, et toute nature aspire à posséder cette unité en se tournant vers elle-même : car le bien de la nature qui est une, c’est de s’appartenir à soi-même, d’être soi-même, c’est-à-dire d’être une. Voilà pourquoi on dit avec raison que le bien lui appartient en propre, qu’il ne faut pas le chercher hors d’elle. Comment le bien pourrait-il en effet être tombé hors de l’Être ou se trouver dans le non-être ? Il doit certainement être cherché dans l’Être, puisqu’il n’est pas lui-même non-être. Si le bien est être et se trouve dans l’Être, il est en lui-même dans chacun de nous. Nous ne sommes donc pas loin de l’Être, mais nous sommes en lui . Il n’est pas non plus loin de nous. Tous les êtres ne font donc qu’un."

Cordialement
Gilles St-Pierre

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