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La révolution prolétarienne mondiale a commencé

14 novembre 2019, 07:46

La tension est montée d’un cran mercredi au Liban, à la suite d’une interview du président Michel Aoun. Des milliers de Libanais en colère ont bloqué des routes dans le pays et manifesté près du palais présidentiel mercredi, après des déclarations du président Michel Aoun semblant ignorer leurs revendications et la mort d’un manifestant. Alors que le mouvement de contestation inédit lancé le 17 octobre réclame le départ de l’ensemble de la classe politique, jugée corrompue et inapte, M. Aoun a lancé mardi soir à la télévision que les révoltés qui jugent qu’aucun homme politique parmi les dirigeants n’est décent, ce sont eux, les manifestants, qui doivent « émigrer ».

Cette déclaration particulièrement a provoqué aussitôt l’ire des manifestants qui ont mis le feu la nuit à des bennes à ordures et des pneus, bloquant artères et routes dans plusieurs villes. Brandissant des drapeaux libanais, ils se sont dirigés mercredi par centaines vers le palais présidentiel de Baabda, dans les hauteurs de Beyrouth, mais ont été bloqués par l’armée qui a fermé toutes les routes y menant avec des barrières de barbelés. En soirée, ils ont installé des tentes non loin. « Il y avait beaucoup de mépris dans les déclarations du président, peut-être il considère que nous n’existons pas, alors nous sommes venus lui faire entendre notre voix" » a déclaré Angie, une ingénieure de 47 ans. « Notre espoir dans le Liban est grand et nous ne voulons pas émigrer » !

Ailleurs dans le pays, des manifestants ont brûlé des pneus et bloqué des axes routiers aux entrées de la capitale, à Tripoli et dans le Akkar (nord) et dans la Bekaa (est). Des altercations ont eu lieu par endroits, des soldats tentant de débloquer les routes. À Tripoli, des milliers de manifestants se sont rassemblés en soirée dans le centre de la capitale du Nord. « Nous comptons bloquer la plupart des routes principales, toutes les administrations publiques et bientôt les responsables dans leurs propres maisons ! », a affirmé à l’AFP Antoine Saad, qui avec des dizaines d’autres jeunes bloquent une route à Jal el-Dib près de Beyrouth. « Le président s’adresse à son peuple avec mépris. Il doit comprendre que le peuple ne veut plus de lui et qu’il doit partir ! ».

Depuis, les tractations pour former un gouvernement se font attendre alors que les manifestants réclament un gouvernement d’indépendants et de technocrates et disent leur exaspération face à l’absence de services publics - graves pénuries d’eau et d’électricité principalement -, au chômage et à la corruption, avec une classe dirigeante quasi inchangée depuis des décennies. « Où est-ce que je peux aller les chercher (ces indépendants, NDLR) ? Sur la lune ? », a dit Michel Aoun en proposant un gouvernement de technocrates et d’hommes politiques. « Si, au sein de l’Etat, il n’y a personne qui leur (les manifestants) convient, qu’ils émigrent ! » « Aoun attise la révolte », a titré le quotidien An-Nahar.

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