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Quand la « Civilisation grecque » n’était pas… grecque !

15 février 2022, 02:50

On écrit beaucoup de choses sur la civilisation minoenne et sur le matriarcat des sociétés néolithiques alors que l’on ne sait à peu près rien sur elles et peut-être justement parce qu’on n’en sait à peu près rien : cela laisse la porte ouverte à n’importe quelle interprétation. Les écrits des journalistes n’ont aucune rigueur, tant qu’ils intéressent le public, c’est tout ce qui compte. La propagande en a encore moins, par définition elle défend une cause et ne cherche pas la vérité. Prenez vos informations seulement dans les publications universitaires et encore même les scientifiques n’hésitent pas parfois à aller au-delà de ce qu’ils devraient s’ils s’en tenaient aux faits et présentent comme des réalités ce qui ne sont que des hypothèses. Je ne vais pas redire ce que j’ai déjà dit : on a retrouvé des statuettes qui montrent l’existence et la prépondérance au moins apparente d’une ou plusieurs déesses de la fertilité au néolithique mais cela ne prouve pas que la société était matriarcale. C’est pareil pour la société minoenne dont la religion est visiblement issue du néolithique anatolien avec ses statuettes féminines, l’importance des femmes dans l’iconographie, la place du taureau, etc. Une analyse fine des données montre en réalité que les rôles sexuels étaient extrêmement marqués dans la société de l’ancienne Crète. D’ailleurs dans les représentations figurées les femmes n’apparaissent jamais que dans des situations passives qu’il s’agisse des déesses, des officiantes dans les cérémonies qui tiennent un rôle d’assistante ou qu’elles se contentent d’être représentées mais ne font rien. On voit au contraire des hommes qui défient le taureau, qui travaillent, qui naviguent, qui pêchent, qui reviennent des champs en chantant, et certains sont dans la position du commandement : un prince tenant son sceptre qui fait face à un officier au garde-à-vous ou qui est représenté au-dessus de la ville et la domine, toujours tenant son sceptre, ou encore placé seul sous un dais. Les statuettes et les fresques proviennent des palais où le caractère religieux est si marqué que certains archéologues pensent que c’est une erreur d’y voir des palais, qu’il faudrait parler de sanctuaires ayant aussi, comme les monastères du Moyen Âge, une fonction économique et que les rois (si l’on peut employer ce terme, c’est un exemple d’extrapolation) occupaient ce que l’on a désigné dans les comptes-rendus archéologiques sous le nom de "villas" qui sont des petits palais qui se situent sur les sites à quelques centaines de mètres des grands. Quoi qu’il en soit, dans des lieux marqués par le sacré et quand il s’agit de divinités féminines, il n’y a rien d’étonnant à ce que les femmes y tiennent une grande place. Dans la société ordinaire, il en allait autrement.

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