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Nous qui ne sommes rien, soyons tout !

25 août 2020, 06:16, par Ayiti

En Haïti, aussi, le peuple soulevé ne retournera pas plus dans son lit que le dentifrice sorti dans le tube !!!

En Haïti, l’Etat planifie la misère. Toutes les institutions sont fragilisées et maintenues dans l’incompétence, le racket et le dérèglement total. Elles sont incapables d’offrir des services de qualité à la population. Par contre, ces institutions sont rentables pour les couches privilégiées. Car elles peuvent manipuler les lois institutionnelles pour dégager des pots de vin et placer des personnes irresponsables, prêtes à servir aveuglément la bureaucratie corrompue et mafieuse. Le fonctionnement médiocre des administrations publiques grossit les déficits de l’Etat.

Dans une déclaration, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Patrick Boisvert, a mentionné que l’Etat haïtien a enregistré une perte de plus de 1,7 milliard de dollars dans ses ventes en produits pétroliers au cours de ces dernières années. Cependant, il est incapable de dire que la grande partie de ces fonds sont détournés par lui et son équipe au pouvoir. Car les rapports d’audit de la Cour des comptes et des contentieux administratifs ont déjà montré l’ampleur du vol des actifs par des dirigeants au plus haut niveau de l’Etat.

En date du 5 juin 2020, le Conseil des ministres, en l’absence du parlement, a adopté le budget de l’exercice fiscal 2019-2020, et a prévu un montant total de 198,7 milliards de gourdes (monnaie haïtienne). De ce montant, 90 milliards de gourdes doivent provenir des recettes fiscales du pays, une somme nettement inférieure à ce que l’assiette fiscale aurait dû générer. Mais la bourgeoisie importatrice organise de gigantesques fraudes dans les douanes, la direction générale des impôts, le ministère du Commerce et de l’Industrie, et autres institutions publiques. En plus, elle jouit d’un ensemble d’exonérations d’impôts et de subventions importantes par l’Etat. Ces faits montrent que Jovenel Moïse est le rejeton docile et le serviteur fidèle de la classe dominante, répondant à tous ses caprices.

D’autre part, la bourgeoisie haïtienne et la bourgeoisie impérialiste exploitent la classe travailleuse avec un salaire minimum autour de 4 dollars par journée de travail d’une durée allant parfois jusqu’à 15 heures. Ces patrons sont dans le commerce de gros, comme celui du détail, et ils dominent le système bancaire du pays. La banque centrale du pays est sous leur contrôle total. Ces magnats nationaux se regroupent en cartel pour former des banques privées telles que : Unibank, Sogebank, Capital Bank, Banque Union Nationale (BUH). La dernière circulaire de la banque centrale, numérotée 114-1, prouve l’intention de l’Etat de renforcer la mainmise des patrons sur l’économie, en donnant droit aux maisons de change de payer les transferts de dollars en monnaie nationale, permettant ainsi aux seuls patrons de garder des dollars, alors que l’économie se dollarise.

Tous les malheurs sont provoqués pour aggraver la vie de la population pauvre du pays. La faim atteint un degré extrême, l’insécurité bat son plein et entraine de nombreux morts par balles dans les quartiers pauvres du pays. Même le rapport d’enquête du 15 juin 2020 de la cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, Helen Meagher La Lime, a prouvé la recrudescence des homicides intentionnels et kidnappings en Haïti au cours des quatre premiers mois de l’année. Elle a fait état d’une hausse de 33 % des meurtres enregistrés par la police, jusqu’à dire qu’Haïti est une menace pour la stabilité des Caraïbes.

Pourtant, tous ceux qui passent leur quotidien dans les quartiers pauvres du pays savent clairement que la réalité de l’insécurité, sa planification, est bien plus complexe que ce que présentent les rapports officiels. Car aux yeux de toutes les organisations internationales, l’Etat finance les gangs des quartiers et leur donne des armes pour exécuter ceux qui s’opposent à sa politique. Des sénateurs, députés, et autres membres du personnel du gouvernement sont souvent pris la main dans le sac, en train de perpétrer des actes de kidnapping ou de circuler avec de la drogue et des mercenaires dans les voitures de l’Etat, mais ils restent impunis.

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