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Les fractions soi-disant "trotskistes" du NPA (LO-l’Etincelle, Révolution permanente) oublient que, de Millerand à Mélenchon, les révolutionnaires se séparent des socialistes ministérialistes.

24 mai 2021, 07:34, par Alex

La France de Millerand et Gouraud contre les Palestiniens en 1920 (Traité de Sèvres et bataille de Meisaloun), vue par un ancien ministre du Liban :

Le 20 mars 1920, un congrès de notables en Syrie se tint à Damas et offrit à Fayçal le trône de la Syrie « naturelle », c’est-à-dire la Syrie d’aujourd’hui augmentée de la Palestine. Au même moment commençaient les préparatifs de la conférence de San Remo, où Français et Anglais, préparant les clauses du traité de Sèvres, se partageaient les mandats. Lorsque les décisions de San Remo furent connues, Faiçal déclara n’être absolument tenu par elles. Il ne restait, pour résoudre le conflit, que le recours à la violence : le 14 juillet 1920, Gouraud adressa à Fayçal un ultimatum lui enjoignant de reconnaître le mandat français, de réduire son armée et de faciliter l’installation des troupes françaises. Le premier mouvement de Faiçal fut d’accepter cet ultimatum infamant, mais l’indignation de ses lieutenants le fit hésiter, et quand son acceptation parvint à Gouraud, le délai était expriré et les troupes françaises en route pour Damas. A Faiçal, Gouraud répondit par de nouvelles conditions, plus rigoureuses encore. Cette fois Faiçal ne put reculer davantage. Le 25 juillet, dans le défilé de Meisaloun, qui tient l’entrée de Damas, ses troupes furent mises en déroute par celles de Gouraud. Fayçal s’enfuit alors en Transjordanie auprès de son frère Abdallah qui attendait là le moment de se rendre en Irak dont il éspérait que les Anglais le feraient roi. Mais ce fut Faiçal qui prit la place.

Jamais la Syrie n’oubliera Meisaloun qui, résultant d’une suite de malentendus diplomatiques, fit de Faiçal un héros de l’indépendance arabe. Etrangement inattentive au rôle équivoque que le même Faiçal devait jouer plus tard à Bagdad, toute une génération syrienne garda de lui le souvenir héroïque de l’homme qui sembla, un court moment d’Histoire, ressusciter le songe ommeyade.

En tout cas, commencé dans la violence, le mandat français en Syrie parvint, plus mal encore que le mandat anglais en Irak, à se dégager de cette violence.

Entre l’Islam et l’Arabisme - Les Arabes jusqu’en 1945, par Charles Rizk

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