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Attaque contre les retraites et contre-offensive ouvrière

22 janvier 2023, 09:05, par Prolétariat universel

Quand les syndicats organisaient la défaite en 1993 : « Les syndicats organisent la défaite. C’est cette année-là qu’a lieu le débat entre Nicolas Sarkozy, secrétaire général du RPR, et Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’Industrie et du Commerce, sur les acquis sociaux. Une large partie de ce face-à-face est consacré aux retraites. Sarkozy a du mal face au pontifiant professeur DSK mais, comme ils sont copains franc-mac, DSK ne le massacre pas trop. DSK peut encore jouer au malin « socialiste » contre une vilaine droite contre les « acquis sociaux » (mais ce mois-ci il a confirmé qu’il ne pouvait y avoir de différences « d’approche » entre lui et l’actuel président sur l’allongement de la durée de retraite… En cette année 1993, la majorité des syndicats signent en catimini les accords avec Balladur, après avoir tous appelés à cors et à cris à la mobilisation « contre les mesures scélérates du gouvernement », tout en divisant les ouvriers par corporation au sein du privé et en laissant le secteur public au repos ».

10 ans après l’attaque contre les prolétaires du privé c’est au tour du public : « 2003 : Arrive la réforme Fillon. Ministre des Affaires sociales dans le gouvernement Raffarin, Fillon est chargé de reprendre l’écheveau la réforme des retraites là où Balladur l’avait laissée. Fillon sait qu’il peut foncer 8 ans après l’échec de Juppé, en rabâchant que le public n’avait pas soutenu le privé en 1993 et en plaidant sur la gravité de la crise. Des grèves auront lieu mais bien moins importantes qu’en 1995 et avec des syndicats plus capables encore d’endiguer la protestation même si le 13 mai 2003, entre 1 et 2 millions de manifestants défilent dans la rue. Le Premier ministre, le madré Raffarin crâne : « C’est pas la rue qui gouverne ! ». La réforme Fillon, qui prévoit un allongement de la durée de cotisation et la mise en place d’un système de retraite par capitalisation, est adoptée à l’Assemblée nationale le 4 juillet 2003. Elle démantèle le régime spécial des postiers en particulier. Ce n’est qu’une étape, la réforme est encore jugée insuffisante pour assurer la pérennité du système. La CGT conteste avec Jean-Christophe LE DUIGOU, son spécialiste des retraites à la CGT face François Chérèque, chef bonze de la CFDT signataire de l’accord avec le gouvernement. Les syndicats se sont partagés la tâche pour laisser carte blanche au gouvernement grâce au bon (la CFDT), à la brute (CGT) et aux truands (les autres mafias désunies).

En 2008 ça passe en douceur : « Pour appuyer à leur façon la « fermeté du gouvernement » les syndicats planifient une journée nationale interprofessionnelle d’actions et de manifestations le 22 mai 2008, soutenue à grands cris d’appel à la « grève générale » par tous les gauchistes et anarchistes [5]. Et la JA fait plouf comme d’habitude. La réforme entre tranquillement en vigueur le 1er juillet 2008 pour les agents de la SNCF et de la RATP, a avalisé l’augmentation progressive de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein, de 37,5 ans à 40 ans en 2012, soit la même durée que celle des fonctionnaires et des salariés du privé. Le 3 octobre, le ministre du travail Xavier Bertrand confirme à l’Assemblée nationale la suppression des régimes spéciaux de retraite (mais ce n’est pas vrai pourtant…où en tout cas cela ne reste pas clair, et qui ira vérifier dans chaque grande entreprise ?). Personne n’a oublié encore que la CGT a donné son accord en 2007 pour la réforme des régimes spéciaux, et, lors des grèves le chef CGT B. Thibault se fait copieusement huer, siffler, couvrir par les pétards en rafale, une véritable bronca pendant son discours par les « Conti » (Continetla-Clairoix) avec des cris : “Thibault démission” haut et fort repris par tous les premiers rangs. Lors du 49e congrès de ce syndicat il n’en menait pas large, se défendant d’être "affecté d’un sarkozysme aigu" comme le lui reprochent gentiment ses loyaux contestataires internes, mais néanmoins disciplinés. Le temps efface pourtant la mémoire des exactions syndicales puisqu’il n’y a que sur le site du CCI dans un article de l’époque qu’est rappelé la situation peu reluisante du sieur Thibault : « Ce que Bernard Thibault défend, ce n’est pas ce que les gens en bas attendent. Lors de la manifestation du 22 octobre (2007) dernier à Paris. Le 20 novembre, Bernard Thibault se fait siffler par les militants, on entendait scander « Thibault démission » (et c’est moi qui avait témoigné auprès des militants de ce groupe de ce que à quoi j’avais assisté : la fuite de la manif par un Thibault tremblant et entouré d’une escouade de policiers en civils) ; il reçut par la suite des menaces de mort à son domicile ».

« Profitant du cirque médiatique autour des élections américaines, le gouvernement a fait passer en catimini lors du vote sur le budget de la Sécurité sociale, un amendement scélérat qui repousse pour les ouvriers du secteur privé, la mise à la retraite d’office de 65 à 70 ans. Autrement dit, au nom de la "liberté" de pouvoir vendre sa force de travail plus longtemps, l’Etat s’apprête à allonger le temps de travail pour prétendre à une pension de retraite. Les partis de gauche ont voté contre, soi-disant pour défendre la retraite à 60 ans, sans aucun doute, pour faire oublier leurs brillants états de service en matière d’attaques sur les retraites dans les gouvernements précédents. Les syndicats, eux, se sont offusqués, car ils n’ont pas été consultés, comme si leurs interminables négociations dans les salons feutrés de Matignon avaient déjà empêché des attaques contre nos conditions de vie. Comme en 1993, ce sont d’abord les ouvriers du privé qui sont visés par cet amendement, mais ensuite comme en 2003 et en 2007, cela sera le tour des ouvriers du public et des employés qui bénéficiaient des régimes spéciaux ».

En 2009 la réforme scélérate « avance » comme un feuilleton : « Il faut continuer à avancer dans la « réforme » et défendre les gardes-chiourmes. M. Joffrin patron de Libé s’en charge, comme le rappelle R.I. : “Moi, je trouve que les deux principaux leaders syndicaux Bernard Thibault et François Chérèque font preuve d’un esprit de responsabilité remarquable […] ils s’emploient constamment avec une certaine habileté à canaliser le mouvement et à le laisser sur des rails syndicaux, à éviter la politisation excessive de la contestation.” Ce grand homme de “gauche” se met alors à nous expliquer comment le gouvernement Sarkozy doit œuvrer pour renforcer la crédibilité des syndicats et donc leur contrôle sur les rangs ouvriers par “une dialectique entre les manifs […] et la politique gouvernementale qui doit s’infléchir de manière à justifier la démarche de Chérèque et Thibault.” ! « (cf. RI de mai 2009). On peut conclure que le « problème » de la retraite est loin d’être réglé mais une chose reste sûre : « toutes les retraites vont baisser et ceux qui auront des petites retraites seront obligés de continuer à travailler pour pouvoir vivre".

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