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Zénon, Socrate, Parménide et … Platon

22 octobre 2009, 19:34, par MOSHE

Tournons-nous maintenant de ce côté. — Lequel ? — Nous disions que l’un participe de l’être, et que c’est ce qui fait qu’il est un être. — Oui. — Et c’est par là que l’un qui est nous est apparu comme multiple. — Oui. — Mais quoi ! ce même un, que nous disons qui participe de l’être, si nous le considérons seul en lui-même, séparément de ce dont il participe, nous apparaîtra-t-il comme simplement un, ou comme multiple ? — Comme un, à ce qu’il me semble. [143b] — Voyons. Il faut bien que son être et lui soient deux choses différentes, si l’un n’est pas l’être, mais seulement participe à l’être en tant qu’il est un. — Il le faut. — Or, si autre chose est l’être, autre chose l’un, ce n’est pas par son unité que l’un est autre que l’être, ni par son être que l’être est autre que l’un : c’est par l’autre et le différent qu’ils sont autres. — Oui. — De sorte que l’autre n’est pas la même chose que l’un ni que l’être. — Évidemment. [143c] — Mais quoi ! si nous prenons ensemble, soit l’être et l’autre, soit l’être et l’un, soit l’un et l’autre, comme tu l’aimeras le mieux, n’aurons-nous pas pris à chaque fois un assemblage que nous serons en droit de désigner par cette expression, tous deux ? — Comment ? — Le voici. Ne peut-on pas nommer l’être ? — Oui. — Et nommer l’un ? — Aussi. — Ne les nomme-t-on donc pas l’un et l’autre ? — Oui. — Mais lorsque je dis : l’être et l’un, ne les ai-je pas nommés tous deux ? — Sans doute. — Et lorsque je dis l’être et l’autre, ou l’être et l’un, ne puis-je pas également dire chaque fois tous deux ? — Oui. [143d] — Et ce dont on est en droit de dire tous deux, cela peut-il faire tous deux sans faire deux ? — C’est impossible. — Or, où il y a deux choses, est-il possible que chacune ne soit pas une ? — Ce n’est pas possible. — Si donc les choses que nous venons de considérer peuvent être prises deux à deux, chacune d’elles est une. — Assurément. — Mais si chacune est une, en ajoutant une chose quelconque à l’un quelconque de ces couples, le tout ne formerait-il pas trois ? — Oui. — Trois n’est-il pas impair, et deux n’est-il pas pair ? — Oui. — Or, là où il y a deux, [143e] n’y a-t-il pas aussi nécessairement deux fois, et où il y a trois, trois fois, s’il est vrai que le deux se compose de deux fois un, et le trois de trois fois un ? — Nécessairement. — Et là où il y a deux et deux fois, n’y a-t-il pas aussi nécessairement deux fois deux ? Et là où il y a trois et trois fois, trois fois trois ? — Certainement. — Et là où il y a trois par deux fois, et deux par trois fois, n’y a-t-il pas aussi nécessairement trois fois deux et deux fois trois ? — Il le faut bien. — On aura donc les nombres pairs un nombre de fois pair, [144a] les impairs un nombre de fois impair, les pairs un nombre de fois impair, les impairs tin nombre de fois pair. — Oui. — S’il en est ainsi, ne crois-tu pas qu’il n’y a pas un nombre qui ne doive être nécessairement ? — Fort bien. — Donc, si l’un est, il faut nécessairement que le nombre soit aussi. — Nécessairement. — Et si le nombre est, il y a aussi de la pluralité et une multitude infinie d’êtres. Ou n’est-il pas vrai qu’il y aura un nombre infini et qui en même temps participe de l’être ? — Si, cela est vrai. — Mais si tout nombre participe de l’être, chaque partie du nombre n’en participe -t- elle pas également ? — Oui. [144b] — Donc, l’être est départi à tout ce qui est multiple, et aucun être, ni le plus petit, ni le plus grand, n’en est dépourvu. N’est -il même pas déraisonnable de poser un pareille question ? car, comment un être pourrait-il être dépourvu de l’être ? — C’est impossible. — L’être est donc partagé entre les êtres les plus petits et les plus grands, en un mot, entre tous les êtres ; il est divisé plus que toute autre chose, [144c] et il y a une infinité de parties de l’être. — C’est cela. — Rien n’a donc plus départies que l’être ? — Rien. — Parmi toutes ces parties, en est-il une qui fasse partie de l’existence sans être une partie ? — Comment serait-ce possible ? — Et si telle ou telle partie existe, il faut, ce me semble, que tant qu’elle existe elle soit une chose ; et il n’est pas possible qu’elle n’en soit pas une. — Il le faut. — L’un se trouve donc en chaque partie de l’être ; grande ou petite il n’en est aucune à laquelle il manque. — Oui. — Mais s’il est un, [144d] se peut-il qu’il soit tout entier en plusieurs endroits à la fois. Pensez-y bien. — J’y pense, et je vois que cela est impossible. — Il est donc divisé, s’il n’est pas partout tout entier ; car ce n’est qu’en se divisant qu’il peut se trouver à la fois dans toutes les parties de l’être. — Oui. — Mais ce qui est divisible est nécessairement autant de choses qu’il a de parties ? — Nécessairement. — Nous n’avons pas dit vrai tout à l’heure, en disant que l’être était distribué en une multitude de parties ; il ne peut pas être distribué en plus de parties que l’un, [144e] mais précisément en autant de parties que l’un ; car l’être ne manque jamais à l’un, ni l’un à l’être : ce sont deux choses qui vont toujours de pair. — Cela est manifeste. — L’un, partagé par l’être, est donc aussi plusieurs et infini en nombre. — Évidemment. — Ce n’est donc pas seulement l’être un qui est plusieurs, mais aussi l’un lui-même, divisé par l’être. — Sans aucun doute. — Et puisque les parties sont toujours les parties d’un tout, l’un sera limité en tant qu’il est un tout ; ou bien les parties ne sont-elles pas renfermées [145a] dans le tout ? — Nécessairement. — Mais ce qui renferme doit être une limite. — Oui. — L’un est donc à la fois un et plusieurs, tout et parties, limité et illimité en nombre. — Il semble bien. — Mais s’il est limité, n’a-t-il pas des bornes ? — Nécessairement. — Et s’il est un tout, n’aura-t-il pas aussi un commencement, un milieu et une fin ? ou bien un tout peut-il exister sans ces trois conditions ? et s’il vient à en manquer quelqu’une, sera-t-il encore un tout ? — Il n’en sera plus un. — L’un aurait donc, à ce qu’il paraît, un commencement, [145b] un milieu et une fin. — Il les aurait. — Or, le milieu est à égale distance des extrémités ; car autrement il ne serait pas le milieu. — Tu as raison. — Cela étant, l’un participerait d’une certaine forme, soit droite, soit ronde, soit mixte. — Assurément. — Et, alors ne sera-t-il pas et en lui-même et en autre chose ?— Comment ? — Toutes les parties sont dans le tout, et il n’y en a aucune hors du tout. — Oui.COMMENTAIRE DE MOSHE un des article le plus passionant MERCI

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