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Argentine, Bolivie, Equateur, Brésil

14 décembre 2009, 18:01, par Ramiro

Situation en Bolivie aprés les élections :

Ce n’est un secret pour personne, Evo Morales a été réelu avec le score de 63 pour cent, victoire écrasante du MAS parti social démocrate au pouvoir depuis décembre 2005. La gauche latino américaine , européenne, mondiale est aux anges, les classes populaires boliviennes qui ont votés massivement pour le MAS sont en plein bonheur.

Leur sentiment est qu’enfin le bras de fer que Morales a entamé avec l’opposition a été remporté, leur sauveur va pouvoir enfin réellement faire une transformation sociale radical qui va bouleverser le pays pour longtemps, le "socialisme moderne" est en marche , la discrimination, la marginalisation bientôt des souvenirs, les héros des luttes indiennes contre le colonialisme de l’époque sont résucités, Tupac Katari l’avait dit quand les colons espagnols ont écrasés la grande révolte indienne de 1781 et qu’ils l’ont écartelés, "Je reviendrai et je serai des millions" aujourd’hui Morales a mobilisés ces millions et a gagné, Tupac Katari, Bartolina Sisa, Zarate Wilka tous les heros martyres sont vengés et ont leur digne successeur.

C’est évident, car si le MAS sème des illusions classiques de la gauche au niveau du réformisme avec ses reformes sociales palliatives qu’il a entreprit et qu’il va continué, l’illusion qu’il sème egalement est un cas particulier à la bolivie. La population bolivienne est majoritairement indienne, cependant les classes dirigeantes sont blanches, le racisme anti indien est un racisme d’état, la structure politique est de type semi colonial et semi féodale encore aujourd’hui. Constitutionellement le servage a été abolis aprés la révolution de 1952 par le gouvernement nationaliste du MNR, les langues indiennes étaient interdites d’enseignement,la place Murillo ou se situe le palais présidentiel était interdite aux indiens il y a encore 40 ans.

Le MAS a énormément surfé sur ce malaise, sur cette frustration lié à ce racisme de type colonial. D’abord la représentativité de ce parti, l’énorme majorité sont d’origine indigène alors qu’il n y en a quasiment pas dans les autres partis officiels. Le gouvernement du MAS dans son ensemble est composé d’anciens petits bureaucrates syndicaux, politiques et associatifs. Tous quasiment sont issus des classes populaires notamment de la paysannerie. Morales le premier, indien Aymara issu d’une famille de paysans, ayant quitté sa région d’origine une région sinistré pour aller s’installer dans le Chaparé et cultiver la feuille de coca. Travailleur dans les cultures de coca après avoir quitter l’école à 13 ans, c’est extrêmement symbolique, la feuille de coca est omniprésente dans les cultures indigènes, et les cocaleros sont à la pointe des luttes sociales pour deux raisons, premièrement parce que le pouvoir les persécutent particulièrement (cette région était encore recemment militarisé, avec des postes aux frontières) car les accusant de narco trafic, en réalité pour exercer une répression politique et deuxièmement ce qui répond à la 1ère question parce que bon nombre de ces cocaleros de cette région sont d’ancien mineurs licenciés en 1985 quand les mines ont été privatisés et qui ont participés aux grèves générales, aux marches , aux blocages que ce secteur du prolétariat le plus radical, avant gardiste a organisé dans les années 80 et bien avant. Donc le MAS et Morales sont donc le symbole même de la représentation pour les classes populaires d’origine indienne humiliés et paupérisés, piller, dépouiller par les pays impérialistes.

Toutes sortes d’illusions sont lancés, Morales est l’homme de la situation, il est réellement un intermédiaire de la bourgeoisie, le Mas a brisé l’élan révolutionnaire de la "guerre du gaz" de 2003 et de la situation de 2005, il a pris le pouvoir la même année et a déradicalisé les classes populaires et a prit le contrôle des organisations "indépendante", la COB le principal syndicat est depuis 1 an dirigé par le MAS avec marche commune au premier mai.

Morales negocie ou plutôt pactise avec tous les acteurs de la bourgeoisie, généraux, cardinaux, politicard de droite et d’extrême droite. Si le prolétariat se laisse cadenassé si il ne déborde pas Morales ( c’est quand même arrivé 2 fois lors de son mandat) alors ils risqueront de subir l’ordre fasciste avec coup d’état à l’appui, car cette situation intermédiaire ne peut pas durer éternellement, la bourgeoisie va tenté d’anticipé et de prendre les devants. Les gouvernements de gauche boliviens ont tous offerts la victoire aux fascistes quand ils étaient au bout de leur fonction, MNR, MIR, chefs militaires nationalistes, populistes, MAS aujourd’hui semant des illusions différentes mais toutes aussi criminelles, nationalisation pour certains faux soviets et réformes agraires pour d’autres, changement de constitution politique, reconnaissance et statut indigène, assemblée constituante. Poudre aux yeux et véritable travail contre révolutionnaire.

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