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Révolte au Mali contre Moussa Traore

19 mars 2017, 13:53

Au début de l’année 1991 « un vent nouveau » a soufflé au Mali. En effet rien ne marchait dans le pays gangréné par la corruption, le népotisme, le clientélisme, la gabegie, l’arbitraire, le détournement des biens publiques, etc. Fatigué de la cherté de la vie, assoiffé de liberté, aspirant au multipartisme, le peuple malien tous les âges confondus, s’est levé comme un seul homme pour faire des revendications. En première ligne nous avons le mouvement démocratique composé des associations ADEMA, CNID, UNTM, AEEM, AJDP, AMDH, le Barreau, etc. Partout au Mali, et en particulier à Bamako, ce sont des manifestations de rues, des casses accompagnées d’incendies parfois. Les élèves, à la demande de l’AEEM dirigée à l’époque par un certain Oumar Mariko, ne fréquentaient plus. Malgré tout, le régime en place du Général Moussa Traoré reste sourd aux aspirations légitimes de son peuple. Au contraire il durcit le ton en tirant à balles réelles sur les manifestants. Que de jeunes fauchés à la fleur de l’âge par les balles sur le pont de badalabougou baptisé « pont des martyrs, d’autres se sont noyés en se jetés dans le fleuve espérant échapper aux balles. Dans les rues, dans les maisons, dans les lieux de culte, dans les marchés, partout c’est la chasse aux manifestants. Et que dire de ce que l’on a appelé « le vendredi noir ». Ce jour-là un commando équipé de lance flamme a brulé vif des manifestants et de simples passants venus se refugier dans les locaux de l’immeuble « sahel vert ». Le Président avait promis de « faire descendre l’enfer » sur la tête des manifestants, alors c’est chose faite ce « vendredi noir ». Et que dire des élèves et étudiants et autres manifestants fauchés sur la route du palais présidentiel au niveau de l’ENA.

Face à l’entêtement du pouvoir et face à tous ces massacres, les femmes sont sorties soutenir leurs enfants et se sont mises nues pour maudire le Général Président Moussa Traoré et son régime. A son tour l’UNTM appelle à une grève générale illimitée jusqu’à la démission du régime en place. Le mouvement démocratique, à sa tête feu Me Demba Diallo, est allé jusqu’à remettre une lettre au Président lui demandant sa démission. A cette démarche il répond « niet » car selon lui seul le peuple pourrait le faire partir démocratiquement. Comme si son régime était démocratique. Le peuple malien n’a dû son salut qu’à un groupe d’officiers rassemblés sous la bannière du Conseil de Réconciliation Nationale (CRN) dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré qui arrêtât le Général Président Moussa Traoré dans la nuit du 25 au 26 mars 1991.

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