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grève à l’hôpital

1er décembre 2009, 13:46

Ile-de-France : l’hôpital Ambroise-Paré en grève contre les sous-effectifs
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Infirmiers, soignants, cadres de l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt sont en grève depuis le 23 novembre pour dénoncer le manque de personnel permanent, la saturation des urgences et les risques encourus par les patients.

Au sous effectif chronique que connaissent tous les hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris s’ajoute le fait que l’AP-HP a gelé 106 postes à Ambroise-Paré qui est en travaux depuis un an. Les services rouvrent mais les postes sont débloqués au compte-goutte.
Résultat après une journée de travail, il n’est pas rare qu’une infirmière enchaîne sur la nuit : « Il y a danger, on ne peut plus suivre physiquement » soulignent les syndicats CGT, CFDT, SUD et SNCH (cadres hospitaliers) qui dénoncent aussi le recours massif aux intérimaires envoyés dans les services sans en connaître le fonctionnement ce qui ajoute aux risques d’erreur.
Les syndicats ont demandé la fermeture de 50 cinquante lits et la direction a accepté d’en fermer 40.

Cette grève survient alors que la protestation monte contre les les premiers décrets d’application de la loi Bachelot et les mesures d’économies de l’AP-HP (l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
Ainsi, le professeur Coriat, qui préside à l’AP-HP la Commission médicale d’établissement (CME, instance représentative des médecins), a déclaré que lui-même et la plupart des médecins à postes à responsabilités démissionneraient si le projet de suppression de milliers d’emplois dans les prochaines années n’était pas revu.
Depuis l’annonce de sa décision il reçoit des dizaines de messages de ses collègues, présidents de CME, chefs de service, chefs de pôle, lui faisant part de leur soutien et de leur décision d’imiter sa décision.

Enfants et personnes âgées premières victimes
Pour leur part, le professeur Bensman et le professeur Lejonc ont déjà démissionné de leurs fonctions administratives.
Le premier, médecin à d’enfants Armand-Trousseau écrit dans sa lettre de démission que « les traitements et la sécurité des enfants dont beaucoup ont une maladie mortelle ne sont plus assurés dans de bonnes conditions. Des nourrissons ne sont pas changés et ne mangent pas à l’heure ».
Le professeur Lejonc, ex-responsable de pôle à l’hôpital Henri-Mondor, décrit dans sa lettre de démission la pénurie de moyens du département de gériatrie qui l’empêche de « maintenir des soins décents ».

En plein Paris, au sein de la prestigieuse AP-HP, l’hôpital Trousseau un des premiers pôles de pédiatrie hospitalo-universitaire français n’accueille plus correctement des nourrissons gravement malades tandis que le grand hôpital Henri-Mondor n’a plus les moyens d’assurer un accueil correct aux personnes âgées.
La pédiatrie et la gériatrie, assurées pour l’essentiel par le secteur public sont des secteurs déficitaires, « non rentables », pour « l’hôpital entreprise » et sous évalués par la tarification à l’activité (T2A).

Leur situation est révélatrice de la dérive du système de soins, de la destruction du service public hospitalier que la loi Bachelot est en train d’accélérer.
Intolérable, inouï, mais très révélateur du désastre sanitaire à venir, les plus fragiles, les enfants et les personnes âgées sont les premières victimes.

[27.11.09]

Maïté Pinero

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