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Algérie : de nouvelles grèves

8 avril 2013, 08:50, par bianco

Sans salaire depuis 8 mois, les travailleurs du complexe ETER Algérie de porcelaine en grève illimitée

Algérie Industrie Céramique ETERLe repreneur italien ETER ’’n’a pas tenu ses engagements’’.

Environ 154 travailleurs du complexe ETER Algérie SPA de Guelma (ex-Céramique Guelma), leader dans la fabrication des produits réfractaires et porcelaine, sont sans salaire depuis plus de huit mois. La section syndicale tire la sonnette d’alarme. En signe de protestation, les travailleurs observent une grève illimitée depuis jeudi dernier.

Les travailleurs du complexe ETER Algérie SPA de Guelma accusent le partenaire italien ETER, qui a repris l’unité en 2007, d’avoir failli à ses engagements, de même qu’ils interpellent les hautes autorités du pays pour sauver leurs emplois. "Nous avons déclenché jeudi 4 avril un mouvement de grève illimitée, suite à un préavis déposé le 27 mars dernier, et nous comptons à travers cette action interpeller le gouvernement et le ministère de l’Industrie sur notre situation qui va de mal en pis", a indiqué ce samedi à Maghreb Emergent, le président de la section syndicale du complexe, M. Mohamed Mekhalfa. "Nous entamons notre neuvième mois sans salaire", a déploré le syndicaliste qui fait part du marasme et de la colère des travailleurs face à une situation devenue intenable. Une grande partie de l’outil de production est actuellement à l’arrêt. "Le dossier est actuellement au niveau de la direction de l’industrie au Ministère de l’Industrie de la PME et la promotion de l’investissement, en attendant son examen par le Conseil des participations de l’Etat", souligne Mekhalfa.

En 2006, le Conseil des participations de l’Etat (CPE) avait entériné la décision portant cession du complexe de porcelaine de Guelma à l’italien ETER. Celui-ci a repris officiellement l’usine en octobre 2007 après une longue tractation avec l’Entreprise céramique et vaisselle de l’Est (ECVT), propriétaire de l’usine de Guelma. Le repreneur italien avait bénéficié d’importantes facilitées dans le cadre de cette reprise. À l’occasion de la signature du protocole d’accord, les responsables italiens avaient annoncé la création de quatre divisions, à savoir vaisselle en porcelaine, produits réfractaires, chamotte et produits inertes, et enfin appareils sanitaires de grandes dimensions. Les clauses de l’accord conclu entre le gouvernement algérien et le partenaire italien, qui s’empare du coup de 90% des parts de la société (contre 10% pour Hippocampe du côté algérien), prévoyaient, également, la cession du matériel appartenant au complexe ainsi que la concession, sous forme de loyers, du terrain. Les italiens s’étaient, alors, engagés en premier lieu à assurer la technologie nécessaire pour la production, réaliser l’investissement nécessaire pour la création de nouveaux produits, préserver l’effectif de 290 travailleurs.

"Nous voulons une solution radicale"

Pour l’heure, aucune réaction ni de la part du partenaire italien ni encore des autorités à la détresse des travailleurs. "Seul le député Smain Kouadria (Parti des travailleurs wilaya de Guelma), continue de nous témoigner son soutien et fait porter notre voix au niveau de l’Assemblée populaire nationale, et nous le remercions pour ces louables efforts", tient à préciser notre interlocuteur. "Nous voulons une solution radicale : soit nous reprenons le travail, ou bien que l’Etat reprenne en main le complexe. Nous ne supportons plus pareille condition", déclare le syndicaliste. Selon lui, la situation n’est pas meilleure qu’en 2007. "Le partenaire italien s’était engagé à redresser la situation financière de l’entreprise et promis d’engager davantage d’investissements. Or, au jour d’aujourd’hui, force est de constater que les italiens n’ont pas tenu leurs engagements, mais, pire encore, notre condition se dégrade", regrette M. Mekhalfa. A en croire le syndicaliste, loin d’avoir redressé la barre, le partenaire italien se retrouve six ans après avec une dette accumulée d’un milliard de dinars. La première crise que le complexe de Guelma a traversée remonte au début des années 1990, lorsque les groupes terroristes écumant la région de Ain Berber (Annaba) avaient fait main basse sur ce principal gisement de matière première. La machine de production a été arrêtée net et des emplois avaient été supprimés. En 1998, la direction de l’usine avait mis en œuvre un plan social controversé, comprenant des dizaines de licenciements, dans une volonté de contenir le poids de la crise. En 2006, en plein processus de privatisation des entreprises publiques et compte tenu des difficultés que connaissait le complexe de céramique de Guelma, l’Etat a décidé de privatiser

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