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Après les élections présidentielles, où va la Côte d’Ivoire ?

6 décembre 2010, 14:22, par toto

la Côte d’Ivoire n’a pas seulement une certaine importance économique et stratégique pour la bourgeoisie impérialiste. Abidjan n’est pas seulement une capitale économique pour toute la sous-région. Elle compte de grandes entreprises qui concentrent un grand nombre de travailleurs. Rien que le Port autonome regroupe 9 000 travailleurs. Avec les entreprises qui entourent le port, cinquante mille travailleurs se côtoient sur la zone industrielle de Vridi, mobilisés qu’ils sont chaque jour pour faire tourner le port et les usines et pour suer du profit pour leurs patrons respectifs, parmi lesquels quelques gros requins du grand capital, genre Bolloré et Unilever.

Cette concentration d’ouvriers, dans un endroit stratégique par où transitent les marchandises et les produits qui alimentent les circuits économiques bien au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire, représente une force potentielle considérable. La récente grève des dockers n’a pu en donner qu’une idée limitée, tant les syndicats de la zone portuaire sont pleutres quand ils ne sont pas franchement vendus. Mais ces choses-là peuvent changer très vite et la détermination des travailleurs peut suppléer à la défaillance des syndicats.

Une grande partie de la bourgeoisie ivoirienne est tellement préoccupée par ses combines et ses magouilles pour faire de l’argent à court terme, tellement irresponsable, qu’elle ne réalise sans doute pas la menace et, donc, elle ne la craint pas. Mais il y en aura forcément qui y penseront pour elle, ne serait-ce que parmi les serviteurs politiques ou militaires de la grande bourgeoisie impérialiste. Un mouvement de grève puissant dans le prolétariat des grandes entreprises d’Abidjan, entraînant les pauvres des quartiers populaires, représenterait une menace autrement plus puissante pour la bourgeoisie qu’une guérilla aux confins du Tchad ou les affrontements entre seigneurs de guerre dans certaines régions du Congo-Kinshasa.

Voilà contre quoi, contre quelle menace, la bourgeoisie a besoin d’une armée ivoirienne fiable. Voilà pourquoi cette question dépasse en importance celle de savoir si l’élection présidentielle pourra avoir lieu le 29 novembre ou sera repoussée une fois de plus. Voilà pourquoi elle est plus importante aussi que celle de savoir qui sera élu. Les prétendants à la présidence sont d’ailleurs tous d’accord sur la nécessité de disposer d’une force de répression unifiée et fiable.

Les choses commenceront à changer pour la classe ouvrière lorsqu’elle-même commencera à se rendre compte de la force qu’elle représente. C’est la conscience et la détermination qui peuvent transformer le nombre et la concentration en force agissante. Lorsque cela arrivera, les travailleurs seront en situation de peser sur la vie politique et sociale de la Côte d’Ivoire dans l’intérêt, non pas d’une poignée de capitalistes, de magouilleurs et de parasites qui dominent le pays, mais dans l’intérêt de la majorité exploitée, opprimée, de la population.

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