Accueil > ... > Forum 26577

ça va pêter en Arabie saoudite

24 janvier 2015, 19:10

Les autorités saoudiennes ont annoncé, vendredi 23 janvier, la mort du roi Abdallah, âgé de plus de 90 ans et qui était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Ce décès ouvre la voie à une succession familiale qui devra affronter trois questions majeures pour assurer la survie du royaume.

Les prix du pétrole ont fortement diminué au cours des derniers mois en raison d’une faible demande et d’une offre abondante. Or les ressources – et, avec le temps, les besoins – du royaume dépendent du cours de l’or noir, dont les revenus contribuent pour 90 % au budget saoudien.

Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), l’Arabie saoudite devrait accuser un déficit en 2015 en raison du repli des cours du pétrole. Ce que Riyad a confirmé en décembre.

D’autre part, 47 % de la population (28 millions de personnes) a moins de 24 ans. Un tiers des jeunes environ est au chômage.

Alors que le monde arabe était secoué par les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne... le roi Abdallah avait prélevé l’équivalent de 115 milliards d’euros dans les caisses du pays pour éviter la contagion.

Une somme astronomique (plus importante que le budget de l’année 2007) qui correspondait à la création de 60 000 postes au ministère de l’intérieur, la construction de 500 000 maisons et la mise en place d’un revenu minimum de 3 000 rials (environ 730 euros) pour les fonctionnaires.

Un choix risqué alors que chaque année, environ 400 000 personnes entrent sur le marché du travail et que près de la moitié des dépenses du gouvernement (45 %) sont déjà dévolues à payer les salaires des fonctionnaires, selon ce rapport du FMI.

L’accession au trône de Salman marque le retour au pouvoir d’un clan longtemps puissant au sein du cercle des Saoud, celui des Soudeyris, du nom d’une épouse d’Abdel Aziz, Hassa. Dans son premier discours vendredi, Salman a déclaré qu’il n’y aurait pas de changement dans la politique du royaume après la mort de son prédécesseur et a appelé à l’unité parmi les musulmans divisés par la guerre.

Les disparitions successives du roi Fahd, en 2005 (victime en 1995 d’un grave accident de santé qui avait débouché sur une régence de fait), de Sultan, inamovible ministre de la défense de 1962 jusqu’à sa mort, en octobre 2011, puis de Nayef, le puissant ministre de l’intérieur, aux commandes de 1975 à juin 2012, ont réduit le pouvoir de cette branche dynastique.

Cette crise s’ajoute au pourrissement syrien : le maintien au pouvoir de celui qui est devenu un ennemi juré de l’Arabie saoudite, Bachar Al-Assad, parce qu’il a privilégié le soutien financier et militaire de la République islamique d’Iran pour sauver son pouvoir ; et la résurgence d’un puissant mouvement djihadiste, l’Etat islamique, aussi hostile à l’Iran qu’à la monarchie saoudienne, « l’ennemi proche », considérée comme alignée sur les positions des Etats-Unis, « l’ennemi lointain ».

Le dernier sujet de préoccupation de la dynastie saoudienne concerne les négociations en cours entre les Occidentaux, à commencer par Washington, avec Téhéran. Ces discussions ont pour objectif de stopper le programme nucléaire controversé de l’Iran qui modifierait l’équilibre géostratégique sur les deux rives du Golfe. Mais Riyad redoute qu’elles soient le prélude à un aggiornamento diplomatique américain au Moyen-Orient, qui se traduirait par la prise en compte de l’influence iranienne en Irak depuis le renversement de Saddam Hussein, en 2003, ainsi qu’en Syrie, a fortiori depuis 2011, et au Liban par le truchement de la milice du Hezbollah.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.