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La sécurité des centrales nucléaires françaises est de plus en plus mise en cause...

13 décembre 2013, 23:07, par Max

Plus de mille incidents et le record français de fissures. Tout va bien à Tricastin

En 1999, lors de la seconde visite décennale (VD2) du réacteur n°1, des fissures sont mesurées dans la cuve de confinement du réacteur, au niveau de la zone de cœur, qui est par définition la plus soumise au bombardement neutronique. On en compte précisément vingt, alors que l’ensemble du parc nucléaire français en dénombre trente-trois au total, réparties sur neuf réacteurs. Tricastin concentre donc près de deux tiers des fissures existantes en France, dont la plus large (11 mm) jamais mesurée.

En réalité, on avait connaissance de ces défauts dès l’installation de la cuve, avant même la mise en service du réacteur. Microscopiques, ces fissures avaient été détectées dès 1979, comme nous le rappelle ce reportage paru dans le journal de 20h d’Antenne 2 le 25 octobre 1979 :

http://www.ina.fr/video/CAB7901862401

Ces défauts se trouvent à l’interface de la cuve en acier et de son « beurrage », un revêtement en acier inoxydable de 25 millimètres qui protège l’intérieur de la cuve de la corrosion, tel que l’indique ce schéma :

Guillaume Vermorel est un ingénieur qui suit pour EELV Rhône-Alpes les problèmes liés à la centrale. Il nuance l’état de connaissance : « La technique ne nous permet pas aujourd’hui d’ausculter l’épaisseur totale de la cuve, qui fait plus de 20 cm. On peut seulement contrôler les 3 premiers centimètres de profondeur, par ultra-sons. On connaît donc la hauteur et la largeur des fissures mais on ne peut pas évaluer leur profondeur ».

Les défauts pourraient ainsi évoluer sans que l’on s’en aperçoive. D’autant que les arrêts d’urgence (appelés "scram", dans le jargon technique) ont tendance à accroître les effets de dilatation thermique : « Le chaud-froid provoqué par les eaux de refroidissement lors d’un scram fragilise l’acier de la cuve. On peut supposer que ces fissures se propagent dans l’acier, sans savoir si elles risquent de déboucher à l’extérieur », explique M. Vermorel. La cuve assure un rôle essentiel dans le confinement de la matière radioactive, la maitrise de la réaction en chaine et le refroidissement du cœur. Elle ne peut pas être remplacée.

Les fissures révèlent un problème plus général de vieillissement des installations. Cette cuve du réacteur n°1, une des plus anciennes en activité en France, subit depuis trente-trois ans des températures élevées (300°C) et une pression très importante (155 bars), dans un contexte d’irradiation permanente qui fatigue les matériaux

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