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Où va le Brésil du « Parti des Travailleurs » ?

20 mai 2019, 06:02

Après le PT de Lula, le Brésil allait-il basculer silencieusement dans le fascisme de Bolsonaro ?

Mercredi, la colère sociale grandissante face aux mesures d’austérité du gouvernement fascisant du président a explosé dans les rues du Brésil, avec plus d’un million d’élèves et d’enseignants sortant des classes et assistant à des manifestations initialement appelées par les syndicats d’enseignants comme soupape pour relâcher la pression sur la « réforme des pensions » réactionnaire proposée par le gouvernement.

Dans les deux plus grandes villes du Brésil, São Paulo et Rio de Janeiro, plus de cent mille manifestants se sont rassemblés en masse, tandis que des dizaines de milliers d’autres ont assisté à des manifestations dans d’autres grandes capitales d’État comme Recife et Salvador, au nord-est, Belo Horizonte au sud-est et Porto Alegre au sud, ainsi que dans la capitale, Brasília. Dans l’ensemble, toutes les capitales d’État et plus de 170 centres régionaux et petites villes ont vu des manifestations, même dans les campagnes des régions les plus reculées de l’Ouest peu peuplé et de l’Amazonie.

Alors que le Parti ouvrier (PT) et les syndicats ont jusqu’à présent tenté d’étouffer les luttes ouvrières montantes, notamment en mettant fin à la mi-mars, contre la volonté de la base, à une grève de 33 jours des travailleurs publics de São Paulo, les travailleurs et les jeunes ont trouvé dans les manifestations de mercredi un moyen d’exprimer leur opposition générale non seulement à Bolsonaro, mais à l’establishment politique dans son ensemble. Les manifestants ont comparé le gouverneur des États PT au président fascisant et ses alliés pour leur application de mesures d’austérité brutale et le fait qu’ils ont ont singé les excuses de Bolsonaro pour les forces policières militaires assassines.

La manifestation avait été convoquée le 5 avril par la Confédération nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), contrôlée par le PT, « au cas où la réforme des retraites serait approuvée par le Panel constitutionnel de la Chambre », selon les termes fin avril de son président, Heleno Araújo Filho.

Cette trêve de près d’un mois et demi avait pour but de laisser le temps au Congrès de faire du maquignonnage et de saboter la mobilisation, comme les mêmes syndicats l’avaient fait lors d’une « journée nationale de lutte » le 24 avril. Cependant, l’annonce d’une réduction de 30 % du budget de tous les établissements d’enseignement fédéraux - des écoles secondaires aux facultés et universités - le 30 avril a suscité une vague croissante de protestations spontanées, forçant le CNTE et l’Union nationale des étudiants (UNE) à organiser les débrayages et les manifestations.

Ce qui a déclenché les manifestations a été l’annonce par le ministre de l’Education, le professeur d’économie d’extrême droite Abraham Weintraub, que son ministère allait réduire le budget des universités qui permettaient le « chaos » sur les campus, disant plus tard au journal O Estado de S. Paulo que par « chaos » il voulait dire événements politiques, citant comme exemple « l’autorisation la présence de travailleurs sans terre sur les campus. »

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