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La crise grecque, une pécadille qui cache mal la catastrophe de la crise chinoise

4 août 2015, 11:06

La chute continue du marché boursier chinois, en dépit des efforts acharnés des autorités gouvernementales et financières pour y mettre un terme, a des implications économiques et politiques, à la fois en Chine et dans le monde.

Mardi, les actions chinoises ont chuté de nouveau ; l’indice Shanghai Composite a baissé de 1,3 pour cent et le Shenzen Composite de 5,3 pour cent. Le même jour, Shanghai a ouvert en baisse de 8 pour cent les pertes revenant à 4,7 pour cent en milieu de journée. Shenzen a aussi perdu 3,3 pour cent. Plus significative encore a été l’annonce de la suspension des transactions pour 1476 sociétés, plus de 50 pour cent des sociétés cotées aux deux principales bourses chinoises, gelant des capitaux d’une valeur de $2,6 mille milliards.

Les baisses de cette semaine ont fait suite aux réunions d’urgence du week-end entre le premier ministre chinois Li Keqiang, les responsables bancaires et les régulateurs financiers. Le résultat de ces délibérations a été que la banque centrale a été autorisée à fournir des liquidités quasi illimitées à la China Securities Finance, une institution d’État, pour financer les maisons de courtage et veiller à la « stabilité du marché. » Jusque-là, ces mesures d’urgence se sont révélées vaines.

La Chine étant la deuxième économie du monde en importance, la plus grande selon certains critères, et la source d’au moins 30 pour cent de la croissance économique mondiale, on craint de plus en plus que les retombées de la chute du marché boursier n’affectent le reste de l’économie et le monde en général. De manière significative, les cours à terme du cuivre ont chuté mardi à leur plus bas niveau depuis 2009, après une chute de 8,4 pour cent au cours des deux jours précédents.

Le « Docteur Cuivre », comme on l’appelle parfois dans les milieux financiers, est considéré comme un indicateur économique clé. En tant que principal centre de fabrication du monde, la Chine est le plus grand consommateur du métal. Les prix du minerai de fer et du pétrole ont également baissé avec l’effondrement des marchés boursiers.

Les racines de la crise se trouvent non pas dans l’économie chinoise en soi, mais dans l’effondrement du système capitaliste mondial qui a commencé avec la crise financière de 2008.

L’impact de celle-ci sur la Chine a été immédiat. Avec l’effondrement du commerce mondial à la fin de 2008 et au début de 2009 (à un moment donné, le taux de décroissance était comparable à celui du début des années 1930), les exportations chinoises ont chuté, entraînant la perte de 23 millions d’emplois.

Face à une crise sociale potentiellement explosive, le régime chinois a réagi avec un programme de relance de $500 milliards, accompagné d’une expansion massive du crédit aux collectivités locales, leur permettant d’entreprendre des projets d’infrastructure et de développement immobilier. De nouveaux complexes urbains et parfois des villes quasi entières ont surgi presque du jour au lendemain. Le régime gardait l’espoir que l’économie mondiale connaitrait un ralentissement cyclique et que l’expansion reprendrait.

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