La perspective des travailleurs ne doit pas être de replâtrer le pouvoir fissuré mais de détruire toute trace de dictature...
Il n’y aura pas de démocratie véritable, ni en Tunisie ni ailleurs, au profit des travailleurs et des couches populaires, sans une lutte conséquente contre le capitalisme, ses représentants nationaux comme internationaux.
Les jeunes des quartiers populaires ont manifesté leur mécontentement et leur désarroi sans se doter ni de cadre ni d’organisation. Cette situation peut se répercuter négativement sur le devenir de leur contestation et accélère l’essoufflement de leur révolte. Il en va de même des travailleurs. Ils ne peuvent se contenter du cadre bourgeois qui leur est proposé : syndicats liés à l’Etat et à la bourgeoisie, élections dans le cadre bourgeois de cet Etat, mainmise de la classe dirigeante sur l’Etat, aucun contrôle des travailleurs sur l’économie et mainmise sur la justice, l’armée la police, les média... Non ! Pour changer la société en profondeur, il faut d’abord et avant tout que les travailleurs, les jeunes, les femmes, les chômeurs, les milieux populaires, les petits soldats, dans la foulée de la révolte, S’ORGANISENT .....
Quiconque, toute organisation, toute structure qui ne met pas en avant la nécessité pour les travailleurs de s’organiser de manière indépendante de tous les appareils liés à la bourgeoisie et à l’Etat n’est pas véritablement dans le camp de cette révolte et cherche à la tromper !!!
La peur des impérialismes et des gouvernants du monde arabe est claire dans le reportage suivant :
"Les Occidentaux et la Ligue arabe ont plaidé samedi pour une transition pacifique en Tunisie après la fuite en Arabie saoudite du président Zine El Abidine Ben Ali, qui fut un de leurs alliés dans la région.
M. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a quitté la Tunisie après une contestation sans précédent de son régime réprimée dans le sang.
"Le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume" et ce "en considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien", selon le palais royal saoudien.
Ryad exprime "son soutien à toute mesure bénéfique au peuple tunisien frère" et apporte "sa solidarité totale avec ce peuple et espère la cohésion de tous ses enfants pour surmonter cette conjoncture difficile".
M. Ben Ali, premier dirigeant d’un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue, a été remplacé samedi matin par le président du Parlement tunisien Foued Mebezza, au poste de président par intérim, comme le prévoit la Constitution.
La Ligue arabe a appelé samedi toutes les forces politiques tunisiennes à être "unies", évoquant la "phase historique dont le peuple tunisien est témoin" et demandé "à toutes les forces politiques, ainsi qu’aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d’être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile".
Le président américain Barack Obama a lui "encouragé toutes les parties à maintenir le calme et à éviter des violences" et appelé "le gouvernement tunisien à respecter les droits de l’Homme et à organiser dans un proche avenir des élections libres et justes qui reflètent la volonté réelle et les aspirations des Tunisiens", selon un communiqué de la Maison Blanche vendredi.
Les Etats-Unis ont été un allié de M. Ben Ali dans sa lutte contre l’islamisme, tout en critiquant son bilan en matière de droits de l’Homme.
"Je condamne et déplore le recours à la violence contre des citoyens qui ont exprimé pacifiquement leur opinion en Tunisie et applaudis le courage et la dignité du peuple tunisien", a fait savoir M. Obama.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à un "règlement démocratique" de la crise en Tunisie.
Les développements en Tunisie mettent "subitement au centre des préoccupations" les relations politiques entre l’Europe et ses voisins du sud, écrit pour sa part le ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt samedi sur son blog.
La France, ex-puissance coloniale et alliée du régime tunisien, qui n’a pas souhaité la venue de M. Ben Ali sur son sol, a demandé samedi "l’apaisement et la fin des violences en Tunisie et "des élections libres dans les meilleurs délais".
La chancelière allemande Angela Merkel a elle appelé samedi à l’instauration d’"une véritable démocratie" exhortant les nouveaux dirigeants à "aller vers les manifestants, à mettre en place une véritable démocratie", estimant "absolument nécessaire de respecter les droits de l’Homme et de garantir la liberté de la presse et de rassemblement".
L’Union européenne (UE) s’est elle aussi prononcée en faveur d’une solution démocratique "durable".
"Nous voulons exprimer notre soutien aux Tunisiens et notre reconnaissance de leurs aspirations démocratiques auxquelles on devrait répondre d’une manière pacifique", ont déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton et le commissaire européen à l’Elargissement Stefan Fuele dans un communiqué.
Londres a demandé aux autorités tunisiennes de tout mettre en oeuvre pour une issue "pacifique" à la crise. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a exhorté le pays à s’engager sur la voie d’"élections libres et équitables", avec "l’octroi immédiat de plus grandes libertés en matière politique"."
Toutes ces grandes puissances, tous ces gouvernants, qui soi-disant sont solidaires de la Tunisie ne sont solidaires que de leurs intérêts et craignent que le mouvement continue vers une révolution sociale en Tunisie.
Mais c’est exactement ce que souhaitent les milieux populaires et la jeunesse de Tunisie.
L’actuel pouvoir et les classes dirigeantes le savent puisqu’elles n’ont pas rouvert les écoles et universités, puisqu’elles continuent de quadriller les villes, d’y interdire les manifestations ...
Alors vive la révolution sociale en Tunisie, au Maghreb et dans tout le monde arabe, révolution qui ne fait que de commencer !!!
Tous les Ben Ali et tous ceux qui visent à les remplacer doivent tomber !!!
Toutes les forces de répression doivent être désarmées !!!
C’est au peuple d’organiser son pouvoir et plus aux classes dirigeantes !!!
Il y en a assez que les richesses s’accumulent pendant que la misère explose !!!
A bas le pouvoir dans toute la région et vive le pouvoir des peuples et des travailleurs !!!!
Vive le pouvoir des comités de travailleurs, d’ouvriers, de paysans, de chômeurs, de jeunes, de femmes et de soldats !!!