Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Le capitalisme est fini, pas la société humaine !

Le capitalisme est fini, pas la société humaine !

samedi 20 octobre 2012, par Robert Paris

Le capitalisme est fini, pas la société humaine !

Le capitalisme du vingtiéunième siècle, une société qui menace l’ensemble des salariés de chuter dans la misère et n’offre plus aucun avenir à sa jeunesse, est un système mort. Sa sève, il la tirait de l’investissement productif privé. Or le capital privé s’est massivement retiré des entreprises pour se concentrer là où des profits rapides et massifs peuvent être faits sans miser à long terme. Tous les trusts se sont transformés en banques comme l’ont fait par exemple Peugeot et Renault. La banque Renault a certes donné au trust la moitié de ses derniers bénéfices – rien que ça pour un trust de fabrication d’autos cela devrait donner à réfléchir ! La banque finance PSA a aussi annoncé de fantastiques bénéfices avant de couler. Elle a fait faillite et n’existe plus que sous perfusion de l’Etat. Certes les banques et les capitaux financiers ne datent pas d’hier et les spéculations non plus. Mais quand tout le système spécule sur sa propre mort, il n’y a aucune raison que les travailleurs, eux, ne misent que sur la survie du système et y sacrifient leurs intérêts !

En licenciant les salariés massivement, dans tous les pays, dans tous les domaines d’activité, les capitalistes mettent tous les pare-feux possibles à la lutte de classe et ils prétendent notamment chercher des volontaires, offrir des indemnités de départ, chercher des repreneurs, donner un soutien financier par les Etats... Tout cela est du bluff. Un Etat pourrait soutenir une entreprise mais pas toutes. Les indemnités fonderont comme neige au soleil puisqu’il n’y aura plus de création d’emploi pour personne, dans n’importe quel secteur. Les repreneurs ont vite fait de fermer boutique, dès que le trust lui a largué sa cargaison de salariés !

L’avenir appartiendra à ceux qui ne s’accrocheront pas à ces mensonges et au cadavre déjà pourrissant de la société bourgeoise. Il n’y a plus d’avenir à la domination des classes dirigeantes, au monde de l’exploitation capitaliste et aux Etats aux services de ces classes dirigeantes. Tout ce qui est fait pour prétendre que ces derniers finiront par trouver des solutions, pour faire imaginer qu’il y aura une sortie du tunnel, est pur mensonge, pour nous empêcher, face à la lutte de classe violente des patrons de mener la notre, nous travailleurs.

Depuis l’effondrement de 2007, le système ne tourne qu’en roue libre et, sans la masse affolante de fausse monnaie balancée dans les circuits par tous les Etats et toutes les banques centrales, il serait arrêté depuis longtemps. Or, en système capitaliste, les fonds publics ne peuvent pas suppléer aux investissements privés, sauf de manière courte et relativement marginale. Le capitalisme, c’est l’accumulation de plus value extraite du travail humain et capitalisée par des investisseurs privés.

C’est une illusion de capitalisme qui est actuellement maintenue artificiellement en vie et entretenue en permanence par un flot de milliers de milliards de dollars, de livres, de yens, d’euros,… Tous les Etats, toutes les institutions financières nationales et internationales, FED, BCE, Banque d’Angleterre, Banque du Japon, d’Inde ou de Chine n’ont pas cessé une minute depuis l’effondrement de 2007 de déverser de la fausse monnaie. Loin d’arrêter la rage spéculative, leur argent à servi à l’entretenir, à l’accroître pour que les bourses ne s’effondrent pas, pour que les banques ne s’effondrent pas. Du coup, les capitaux ont continué à se jeter sur cette manne et donc continué de plus belle à spéculer sur tout ce qui est en faillite !

Plus les Etats injectent d’argent dans les circuits financiers, plus les capitaux privés, ainsi nourris, se refusent à retourner dans la sphère productive et commerciale. Du coup, ils retirent encore plus leurs capitaux des investissements productifs, ferment massivement des usines, licencient, délaissent l’économie réelle.

Ils ne font pas cela parce qu’ils sont méchants, parce qu’ils sont pourris. Ils font cela car des capitalistes doivent faire cela : aller vers ce qui est le plus rentable, dans le temps le plus court. Ils ont toujours eu cet objectif. C’est la situation qui a changé. Elle les pousse à miser à la chute, à la perte, à la dette, alors qu’auparavant elle les poussait à miser à l’investissement, au développement, à la création de nouvelles unités de production. Il ne sert à rien de faire appel à leur sens moral, à leur sens de l’intérêt du système. Cela n’a jamais dirigé leur action. Les capitaux privés vont et continueront d’aller vers ce qui est leur intérêt immédiat quitte à détruire eux-mêmes leur propre système. Chaque jour, leur action produit plus de titres pourris que tous les Etats et institutions financières centrales ne sont capables d’en racheter. Ces titres pourris sont des investissements dans tout ce qui chute au sein du système. Ils retirent même leurs capitaux des usines pour racheter des titres de la dette des Etats, des endettements des banques, des villes, des pays, des régions, des communes, des sociétés, de tout ce qu’ils savent devoir être soutenu par les Etats, même si cela n’a rien de rentable.

Les capitalistes ne misent plus sur ce qui va produire de la plus value, mais vers ce qui va recevoir un soutien étatique et institutionnel. Ce faisant, ils contribuent de tuer le système capitaliste, celui qui avait été pendant plusieurs centaines d’années le triomphe de la capitalisation de plus-value tirée de l’exploitation des usines.

Il ne sert à rien de prétendre réindustrialiser la France, l’Europe, le monde. Les capitaux n’agiront de manière aveugle que vers ce qui les attire : le profit immédiat et il n’est plus à gagner dans l’industrie. Cela signifie que le capitalisme a atteint ses limites de capitalisation et qu’il ne donne l’illusion de se perpétrer qu’en servant aux capitaux privés des intérêts tirés des caisses publiques. Et plus ils sont ainsi enrichis par la manne publique, plus les Etats s’endettent, plus il devient rentable d’investir dans les dettes. La spirale est descendante et ne se retournera pas. Plus les Etats « soutiennent l’économie », plus c’est l’intérêt du capital privé de miser sur ce qui coule ! Ce sont des profits rapides et faciles et qui ne nécessitent pas d’investir à long terme. C’est la marque que les grands capitalistes n’ont plus aucune confiance dans la pérennité du système.

Mais, si ce sont les capitalistes qui misent sur la mort de cette société, il faut les croire et cesser de nous sacrifier soi-disant pour relancer l’économie, pour « sauver » les pays, les entreprises, et l’emploi. Nous n’avons aucune raison d’accepter aucun sacrifice au nom d’un sauvetage du système qui est purement illusoire. Ils ne vont ni sauver l’entreprise, ni sauver le secteur d’activité, ni sauver le pays, ni sauver le système. Ils ne vont que nous couler nous…

Ce qui coule le système, ce ne sont pas les travailleurs, ce ne sont pas les petits bourgeois, ce ne sont pas les économies des pays émergents, ce ne sont pas les frasques de la classe dirigeante. C’est la loi du système elle-même : la loi du profit !

La combattre, c’est remettre en cause le droit des capitalistes de posséder le monde, à commencer par les trusts, les banques, l’ensemble de la société et la mainmise sur les Etats.

Tous ceux qui confondent leur avenir avec celui d’une entreprise, d’une société, d’un patron, d’un Etat, d’une région, d’une monnaie, ne font qu’enchaîner leur sort à un bâteau qui coule.

On voudrait nous faire prendre la défense d’un pays, d’une nation, d’un peuple pour la défense de nos intérêts. On voudrait nous faire croire que ce qui nous attaque vient de l’extérieur, de l’étranger, des étrangers, des capitalistes étrangers, des salariés étrangers quand ce n’est pas des Musulmans, des terroristes.

Mais les terroristes qui détruisent la société où nous avons vécu sont les capitalistes eux-mêmes. Leur système a atteint ses limites et on ne le sauvera pas plus en déclenchant la geurre contre les Musulmans qu’en acceptant des sacrifices pour « relancer l’économie » ou « amélirorer la compétitivité », pas plus qu’on ne sort de l’eau un Titanic qui coule en jetant de l’eau par dessus bord à la petite cuillère.

Si le monde est de plus en plus violent, si on constate que le nombre de guerres augmente de semaine en semaine, c’est que le choix des classes dirigeantes est de monter violemment les peuples les uns contre les autres, plutôt que de risquer que les peuples travailleurs s’en prennent aux classes dirigeantes. Fascisme ou socialisme est plus que jamais l’alternative qui nous est posée. Ou nous remettons en question la propriété privée des moyens de production aujourd’hui synonyme de droit d’un gros actionnaire de tuer les emplois, ou le capitalisme remettra en question nos vies et nos enfants ne trouveront d’emploi que pour s’enterrer dans les champs de bataille. A nous de choisir…

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.