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Guerre au chômage ou guerre contre les travailleurs et les peuples ?

lundi 28 janvier 2013, par Robert Paris

Guerre au chômage ou guerre contre les travailleurs et les peuples ?

Les communiqués de victoire du gouvernement sur le front du chômage sont démentis par les chiffres de Pôle emploi : 400 000 inscrits de plus en 2012, au total plus de 5,6 millions dont 700 000 jeunes, et 2 millions inscrits depuis plus d’un an, un record. Deux des maillons faibles du capitalisme européen, l’Espagne et la Grèce, ont un taux de chômage des jeunes dépassant les 50%. Cette exclusion croissante des jeunes montre à elle seule que la prétendue « sortie de crise » est de même nature que les mécanismes qui ont conduit à la crise : de la finance-fiction. Après PSA, Virgin, Renault c’est sur le site d’Amiens du 3ème fabricant mondial de pneus Goodyear que plane la menace de suppressions d’emplois. Sans compter tous les plans de licenciements cachés par le non renouvellement des CDD, les pressions pour des départs « volontaires » y compris dans le secteur public. Depuis son effondrement financier de 2008, le capitalisme mondial est bloqué, et veut nous entraîner dans le précipice qu’il creuse.

Mais les travailleurs ne sont pas seuls. De nombreux « médecins de Molière » proposent aux travailleurs des saignées pour les sauver. En France, on a le ministère du « redressement productif ». Et les ouvriers sont appelés par des dirigeants syndicaux à y croire : « Monsieur le président, vous pouvez, donc vous devez sauver les emplois ! Nous sommes compétitifs ! » Par ces appels solennels voire de sonores menaces de « guerre sociale », des syndicats demandent à Hollande de les sauver. Cela ne marchant pas, ces mêmes leaders crient, comme depuis peu à PSA-Aulnay, à la trahison. Mais à chaque nouveau plan social, c’est le même scénario qui est proposé aux salariés. Un délégué CGT de Goodyear vient d’appeler François Hollande à la rescousse ! Pourquoi appeler au secours un gouvernement qui dans les services publics, est le premier licencieur et employeur de précaires ? Le fait que les salariés de Renault et PSA aient tenu récemment un meeting commun à Renault est certes positif. Mais si les travailleurs ne servent que de choristes chantant un texte écrit à l’avance par le gouvernement et les leaders syndicaux, ce n’est pas leur lutte qu’ils mèneront mais celle d’appareils politico-syndicaux qui défendent leurs emplois à eux : ceux de garde-chiourmes du capitalisme. L’alliance CGT-CFDT a offert dès 2008 au patronat ses services pour que les licenciements massifs se fassent « en douceur ». En 1936, l’unité syndicale retrouvée n’avait pas créé l’unité des travailleurs, mais celle de leurs faux amis, les amenant désarmés vers la guerre, après avoir laissé les ouvriers et paysans espagnols écrasés par leur fascisme.

Au Mali, l’ex-armée coloniale est le « sauveur » envoyé par F. Hollande. La mission « civilisatrice » de la gauche française est ancienne : le Cartel des gauches dans les guerres du Rif et de Syrie en 1925, Mitterrand dans la bataille d’Alger en 1956 et le génocide franco-rwandais de 1994.

En France pour le droit au travail, au Mali pour le droit de vivre sans être soumis à la terreur de bandes armées : voilà deux guerres auxquelles les travailleurs sont acculés par le capitalisme en crise. Ces deux guerres sont deux fronts d’une même guerre. Nos camarades de travail qui viennent d’Afrique, vivent et travaillent ici le savent : ils subissent actuellement ces deux attaques. Car l’or de Bouygues, le pétrole de Total, l’uranium d’Areva ne sont pas les seules ressources pillées en Afrique. Il y a aussi la force de travail des prolétaires qui viennent construire nos routes, nos écoles, nos hôpitaux, travailler dans la restauration, le nettoyage, faisant prospérer Manpower, Adecco et leurs donneurs d’ordre que sont le secteur BTP … et l’Etat. Le gouvernement prétend sauver les Maliens. Combien de sans-papiers maliens croupissent aujourd’hui dans les centres de rétention ? Si cette guerre du gouvernement PS-Ecolo est faite pour libérer les maliens de Tombouctou, Gao et Kidali des islamistes, pourquoi ne pas libérer ces amis maliens ? Ils ne demandent que la liberté de circuler et de travailler mais sont traqués, enfermés et ont contribué au record de 36 822 expulsés en 2012.

Les travailleurs sont entraînés dans des guerres sociales, ou des guerres nationales qui sont aussi des guerres sociales. C’est une révolte contre les bandes terroristes de Ben Ali, l’absence d’avenir pour les jeunes qui a déclenché la révolution tunisienne, la chute de Kadhafi, le printemps arabe. Ces germes de révolutions, les impérialismes n’en veulent pas, ni au Maghreb, ni au Mali. Les généraux algériens non plus, qui viennent de massacrer plus d’otages que de terroristes et sont une armée exemplaire pour F. Hollande. C’est aussi contre ces révolutions que les impérialismes sont en guerre. Ces guerres sociales et politiques contre nos exploiteurs, l’impérialisme et leurs armées sont les seules guerres justes, les seules guerres que les travailleurs pourront gagner. Car elles nous uniront au lieu de nous diviser, comme veulent le faire les « sauveurs » du capitalisme.

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