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Edito - De « réforme » en « réforme », ils détruisent progressivement nos retraites, nos emplois, notre santé et nos services publics
mercredi 8 mai 2013, par
Edito
De « réforme » en « réforme », ils détruisent progressivement nos retraites, nos emplois, notre santé et nos services publics
L’accord et la loi ANI, prétendant pérenniser l’emploi en France, ne fait que détruire le CDI, le salaire fixe, l’emploi fixe, le site de travail fixe, la charge de travail fixe, les grille de salaire, les acquis et engagements précédents. Il suffit à un patron de prétexter « des difficultés » pour pouvoir, sous menace de licenciement sans plan social, s’attaquer aux salariés et les contraindre à accepter le chantage. Voilà ce qui est cité par les « réformistes » comme du « donnant-donnant » entre patrons et salariés et un exemple de toutes les « réformes » à venir…
La « réforme » des retraites a déjà bien commencé et elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Elle va continuer de toutes les manières, même si elle y va progressivement, pour éviter des réactions trop importantes : augmentation de l’âge de la retraite, diminution des revenus des retraités, augmentations des cotisations des salariés, etc…
La « réforme » de l’hôpital public continue, elle aussi, et elle a déjà détruit sur bien des points la Santé. Il s’agit, là comme dans la Recherche, de favoriser la ponction privé/public, du premier vers le deuxième. Rentabilisation, rationalisation, surexploitation des personnels, suppressions d’emplois, etc, sont les objectifs, quelque soient les gouvernants.
Tous les domaines sont concernés par ces réformes : allocations chômage, allocations familiales, sécurité sociale, santé, enseignement, recherche, transports publics, poste, communications, etc… L’objectif est de mieux casser ce que l’on prétend sauver et de mouiller pour cela les syndicats, les partis, les associations et même la population en la faisant participer à des suggestions soit-disant pour sauver et en réalité participer ainsi à sa propre destruction.
Plus le gouvernement met en place des mesures pour « sauver les emplois », plus le chômage augmente, plus il « aide l’emploi des jeunes », plus il le précarise. Plus il organise la Recherche, moins elle reçoit d’argent et d’emplois. Plus il se concerte sur les plans sociaux de licenciements, plus il les favorise et aide les patrons à casser la lutte des salariés.
Plus il se concerte à l’avance sur les réformes avec les réformistes syndicaux, plus les luttes sont cassées, émiettées, plus les centrales syndicales ne font même plus semblant de réagir collectivement à une attaque concertée et généralisée.
Et de nouvelles « réformes » approchent comme autant de projets d’attaques même si une partie de la population n’a pas encore compris que réforme signifie destruction, démantèlement, privatisation et casse : réforme bancaire, réforme ferroviaire, réforme de la santé, réforme de la sécu, réforme du chômage, réforme du code du travail, réforme des impôts et on en passe… Sarkozy n’avait que le mot réforme à la bouche et affirmait qu’il mettait seulement en pratique les projets de ses prédécesseurs « socialistes » et Hollande ne fait lui-même que prendre la suite, avec les mêmes buts et seulement la prétention d’associer davantage les centrales syndicales…
Réformer le code du travail, pour eux, c’est instaurer des contrats correspondants seulement à une tâche rentable prête à être réalisée qu’il s’agisse d’un projet de production, de recherche, d’activité économique, financière, administrative, de service public ou d’enseignement. Cela signifie des contrats de durée déterminée, ne durant que tant que leur financement est assuré et que le financement des installations, des produits et leur rentabilisation sont assurées.
Réformer la retraite, c’est imposer aux salariés de travailler de plus en plus tard, c’est en fait supprimer progressivement les retraites alors que le chômage ne cesse de croitre…
Réformer l’enseignement supérieur et la recherche, c’est les adapter à une situation tout à fait nouvelle de disparition de l’activité productive dans laquelle on aura de moins en moins besoin de producteurs, d’inventeurs, d’ingénieurs, techniciens et chercheurs sans parler des autres professions car les investissement productifs privés s’effondrent massivement. Inutile dans ces conditions, sans parler de l’effondrement des fonds publics, de continuer à assurer l’enseignement général et l’enseignement supérieur, de développer la recherche. C’est à ça que mènent les réformes de l’enseignement et de la recherche : à la destruction de la majorité des activités et des participants. Bien sûr, les organisateurs à la base de ces réformes n’ont nullement conscience de leurs buts.
Il en va de même de la réforme des services publics : rentabiliser, fermer, casser, pour privatiser, pour rentabiliser, pour réduire les dépenses publiques, pour réserver l’argent à l’aide aux capitalistes privés. Que ce soit l’hôpital public, les transports, les communications ou l’énergie, la casse est générale et programmée.
C’est seulement quand nous cesserons de compter sur l’Etat au service de la bourgeoisie, quand nous cesserons de jouer à l’alternance politicienne qui ne change rien, quand nous cesserons de croire à ces prétendues réformes et décideront non pas de réformer mais de renverser le pouvoir actuel que ces attaques en règle cesseront. Cela signifie simplement que nous comptions désormais sur des assemblées de salariés pour prendre les décisions. Voilà ce qui doit être un objectif des mobilisations et des luttes de demain. Il ne faut pas que le coup de colère qui ne va pas manquer d’arriver dans des temps peu éloignés ne serve qu’à remplacer un gouvernement par un autre tout autant au service des exploiteurs et des spéculateurs…