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Célébrer la fin d’une boucherie mondiale ou le début de la prochaine ?

mardi 16 novembre 2021, par Alex, Waraa

Cette fois-ci, allons nous mourir pour l’OTAN ou pour l’Organisation de Coopération de Shangaï ?

OCS :

OTAN :

Célébrer la fin d’une boucherie mondiale ou le début de la prochaine ?

Les cérémonies officielles du 11 novembre ont comme chaque année donné l’occasion au personnel politique de la bourgeoisie de sommer les travailleurs de se mettre au garde-à-vous, de s’incliner pour rendre hommage aux boucheries impérialistes qu’elle a co-organisées : la première et la deuxième guerre mondiale.

Ces guerres, comme l’écologie ou la lutte contre les épidémies, ne dépassent-elles pas les clivages entre classes sociales ? C’est bien la fonction de ces célébrations de nous faire oublier la lutte des classes, alors que l’histoire réelle nous la rappelle à chaque occasion.

Novembre 1918 n’est pas la fin de la guerre : c’est l’effondrement des trois empires d’Allemagne, de Russie et d’Autriche-Hongrie, trois révolutions grandioses menées par la classe ouvrière. Le 11 novembre 1918, la guerre impérialiste ne s’arrête pas, elle montre son véritable visage en se transformant en guerre ouverte contre les prolétaires, avec à sa tête des officiers français pour l’écrasement de la révolution hongroise, le soutien aux armées blanches en Russie ; l’occupation de la Ruhr en 1921. Sans compter l’occupation sanglante des territoires spoliés aux vaincus comme la Syrie et le Cameroun. Ces guerres contre révolutionnaires avaient commencé par l’écrasement de l’Irlande en 1916 par l’armée britannique. Les ouvriers de l’Europe entière se sont soulevés contre cette guerre que notre classe politique veut nous faire célébrer pour préparer la prochaine.

Ce n’est pas en célébrant le militaire d’extrême droite de Gaulle que la jeunesse s’instruira, mais en étudiant les mutineries des marins de la Mer Noire qui refusèrent en 1919 de se transformer en bourreaux des ouvriers et paysans d’Ukraine et de Russie, la campagne du parti communiste français contre l’occupation de la Ruhr en 1923, la guerre du Rif en 1925-27.

Ces questions ne sont pas des querelles d’historiens. Ce sont les contradictions inhérentes au capitalisme de l’époque impérialiste qui entrainèrent ces guerres. Ces contradictions n’ont pas disparu car les vague révolutionnaires d’après les deux guerres n’ont pas été jusqu’au bout, à savoir la prise du pouvoir économique et politique par les exploités. C’est contre une dictature bourgeoise mise en place lors de la décolonisation que se battent les travailleurs, les femmes du Mali et du Soudan. L’impérialisme américain a pris le relais de l’impérialisme britannique comme principal gendarme de l’impérialisme mondial, les colonies ont pris leur indépendance, mais l’impérialisme asservit toujours l’humanité.

La Chine est certes parvenue à passer de pays dit sous-développé à la plus grande puissance industrielle du monde. Mais elle l’a fait à la demande des USA et des autres puissances occidentales, afin d’exploiter une main d’œuvre prolétarienne exploitable à merci, qui n’a aucun droit, qui ne peut ni faire grève, ni se syndiquer, ni écrire, ni parler, et qui, si elle se révolte, se retrouve dans le plus grand goulag du monde, le « laogaï » !

La transformation de la Chine en atelier du monde a certes permis une baisse du salaire à l’échelle mondiale pour répondre temporairement à la crise des années 70, mais la Chine est devenue une puissance industrielle qui étouffe dans les frontières, comme l’Allemagne d’avant 1914. Le besoin de débouchés commerciaux, d’exportation de capitaux dans un monde où le terrain est déjà occupé, financièrement et militairement, par les USA où les anciennes puissances comme la France, est une source de conflit économiques puis militaires.
La Chine, comme les USA, est à la tête d’une alliance mondiale. Les USA ont l’OTAN, la Chine a l’Organisation de Coopération de Shanghai.
La puissance d’un pays capitaliste ne se mesure pas qu’à la quantité de marchandises produites, mais aussi à sa capacité à les faire circuler pour les vendre. Or la Chine dépend de ses exportations, restant à la merci des USA qui contrôlent les routes maritimes, les détroits stratégiques. Même sur le marché intérieur, la réussite de la compagnie immobilière chinoise Evergrande peut se transformer en facteur déstabilisant le régime par la ruine des classes moyennes et de leurs rêves de petits propriétaires, comme en Europe après 1918.

"Les marines européennes cherchent leur chemin dans l’Indopacifique" titre le Figaro. En effet, dans le sillage de la VIIème flotte Etats-unienne, les impérialismes alliés des USA se positionnent, prêts à participer à la guerre peut-être annoncée par J. Biden lorsqu’il se déclare, ce qui est un tournant dans la politique étrangère des USA, prêt à défendre militairement l’indépendance de Taiwan contre la Chine Populaire.

S’alignant sur Biden, les puissances occidentales multiplient les actes militaires provocants contre une Chine renforcée par la conquête d’une alliance internationale impérialiste et préparent la troisième guerre mondiale.

Une guerre, c’est comme une vaccination forcée : des débouchés assurés par la contrainte extra-économique exercée par l’Etat, au nom de la morale et de la patrie ; c’est des dépenses d’Etat illimitées, un écrasement des exploités en les faisant s’entretuer au service de leurs exploiteurs. Un capitalisme en crise a besoin de ces contraintes extra-économiques, justifiant des mesures "exceptionnelles".

La course aux armements actuelle n’est pas sans risques de guerre réelle. Oui, les impérialismes sont parfaitement capables de jeter le monde dans la boucherie thermonucléaire car le capitalisme est au bout du rouleau, en Chine comme aux USA comme partout.
De son côté, la Chine aussi se prépare militairement et dit aussi à sa population de stocker de la nourriture. Mais la propagande selon laquelle les pays occidentaux ne font que se défendre est mensongère. C’est même eux qui choisissent de mener des opérations militaires de préparation de guerre antichinoise dans la zone chinoise.

Un monde qui se battrait contre covid ne serait pas en train de préparer la guerre mondiale. Tous ces bruits de bottes et de sous-marins nucléaires montrent bien que le monde capitaliste, arrivé à ses limites de capitalisation, est incapable de se proposer autre chose qu’une destruction mondiale. Ce n’est pas les morts du covid qui lui fait peur puisqu’il prépare encore d’autres millions de morts ! Sa prétention à lutter contre la pandémie n’est que mascarade.

Aucun Etat capitaliste ne défendra ni n’a jamais défendu le peuple travailleur, pas plus contre la pandémie que contre la crise économique ou contre la guerre.

Nous n’avons aucun camp impérialiste à défendre, et surtout pas le nôtre qui n’est que celui de nos exploiteurs et oppresseurs.

Jamais plus qu’aujourd’hui il n’a été vrai que les prolétaires n’ont pas de patrie à défendre. Mais ils ont un monde nouveau à construire. La seule lutte pour la paix est celle pour le renversement du capitalisme et son remplacement par une société dirigée par et pour le peuple travailleur.

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