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Editorial 09-03-2009 - Il n’y a pas de fatalité à subir la misère

jeudi 5 mars 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Non, les licenciements, le chômage technique, la montée d’un chômage de masse, les bas salaires et les retraites de misère ne sont pas une fatalité

De plus en plus de travailleurs ont conscience qu’on ne fera pas l’économie d’un mouvement social de grande ampleur. Nombre de manifestations locales ou régionales ont convergé. Mais l’unification des luttes reste un combat à mener. Notamment parce que les directions syndicales n’y adhèrent pas spontanément ! Si le mouvement des enseignants-chercheurs s’est étendu à l’université et tente d’appeler les salariés de l’Enseignement, de la maternelle à l’université, à les rejoindre, ce n’est nullement grâce aux centrales syndicales de l’Enseignement.

La semaine dernière, des manifestations avaient lieu le même jour pour l’université et l’hôpital public, mais séparément. Pourtant les prétendues réformes qui frappent les deux ont le même motif (les traiter comme des entreprises rentables, avec des patrons qui les gèrent et embauchent les personnels, favoriser le privé et diminuer les dépenses d’Etat en supprimant des moyens et du personnel au service public). Les autres services publics attaqués eux aussi comme les transports n’y appelaient pas. Et il reste encore du chemin à parcourir pour que ces luttes rejoignent celle du privé, des salariés de Valeo ou de la Redoute contre les licenciements, celles de l’Automobile contre le chômage technique, les suppressions d’emplois et les bas salaires. Face à la crise et pour faire reculer patronat et gouvernement, ce n’est pas secteur par secteur, ni entreprise par entreprise, que l’on peut gagner.

Ce n’est pas non plus par des journées d’action suivies de négociations qu’on peut les faire reculer, contrairement à ce que prétendent les directions syndicales. Et d’autant moins que les revendications indispensables aux travailleurs ne sont jamais clairement exprimées par ces directions syndicales. S’il faut profiter du 19 mars pour marquer la montée du mécontentement, il ne faut nullement compter sur des journées d’action pour faire triompher nos revendications.

Dans cette situation de crise, imposer notre volonté, faire payer les possesseurs de capitaux pour ne pas subir licenciements, chômage et misère, nécessite une véritable mobilisation d’ensemble des travailleurs. C’est ce qu’ont montré les luttes des travailleurs des Antilles contre le chômage, la vie chère, pour le logement et les services publics. Non seulement la lutte de Martinique et de Guadeloupe, et maintenant de La Réunion, unit des travailleurs de tous les secteurs et les unit à toute la population, mais elle le fait en établissant un programme revendicatif d’ensemble. Enfin, elle place la lutte au niveau où elle doit l’être : la grève générale jusqu’à satisfaction. Les travailleurs de Antilles ont dépassé les limites des secteurs, des corporations, des entreprises, des sites, des professions en unissant les travailleurs sur une plateforme commune de revendications et sur un plan commun d’action. Pour cela, ils se sont contactés d’une entreprise à l’autre, s’aidant au démarrage des luttes, organisant la convergence des réunions, des manifestations et des actions. La résistance des patrons des Antilles, ces békés qui sont héritiers des familles d’esclavagistes et qui monopolisent les grandes terres et les sociétés de distribution, s’est encore manifestée vendredi dernier en Martinique. Et, en Guadeloupe, le MEDEF continue de prétendre refuser d’augmenter les salaires. Mais les travailleurs des Antilles ont bien montré qu’ils n’allaient pas se laisser faire.

En métropole aussi, la lutte des travailleurs ne demande qu’à converger, Ce n’est pas les revendications communes qui manquent : 300€ d’augmentation pour tous (salariés, chômeurs et retraités), l’interdiction des licenciements, du chômage technique et la défense des services publics. Notamment des embauches d’enseignants d’infirmières et de cheminots alors que le gouvernement supprime des emplois dans ces secteurs. Tous ensemble, on peut faire payer les capitalistes et l’Etat. Mais, pour cela, il faut rompre avec la stratégie qui perd : l’espèce de ballet (un pas en avant, deux pas en arrière qui ponctue négociation/journée d’action) qui est celle des dirigeants syndicaux. Plus vite on changera notre mode d’action pour faire converger les luttes, plus vite on en finira avec des attaques anti-sociales catastrophiques qui menacent notre avenir et celui de nos enfants.

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