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La zone industrielle d’Alger paralysée par la grève

lundi 11 janvier 2010

C’est tous les travailleurs d’Algérie qui peuvent entrer en lutte et faire plier le pouvoir ! Les travailleurs sont la plus grnde force du pays ! Ils ont raison de ne pas accepter de payer par des salaires de misère pour d’autres classes riches qui, elles, se portent bien ! La lutte ne fait que commencer !

La zone industrielle d’Alger paralysée par la grève

Plusieurs milliers d’ouvriers sont en grève depuis le 3 janvier, contestant l’accord signé entre le syndicat UGTA, 
le patronat et le gouvernement, remettant en cause notamment l’âge de départ à la retraite.

La zone industrielle de Rouiba (banlieue est d’Alger) est en ébullition. Mercredi, des affrontements ont opposé des milliers de salariés, en grève depuis le 3 janvier, aux forces de police. Celles-ci ont brutalement chargé les manifestants scandant « non aux salaires de misère », pour les empêcher de se rendre au centre de la ville de Rouiba. Plusieurs travailleurs ont été blessés. Une répression dénoncée par la Ligue algérienne des droits de l’homme et plusieurs partis de l’opposition.

Pour une revalorisation des salaires

Le 3 janvier, en effet, 5 000 salariés de l’entreprise de fabrication de camions, bus et véhicules industriels (SNVI) avaient observé une grève pour dénoncer les accords signés entre l’UGTA (la centrale syndicale), le gouvernement et le patronat privé et public. Cette grève s’était étendue aux salariés de sept autres entreprises, paralysant de fait la zone industrielle où d’importantes forces de police antiémeutes avaient été déployées. « Entre nous, un gouvernement, un patronat et un syndicat qui sortent tous satisfaits d’une réunion, c’est louche (…) Nous sommes finalement les dindons de la farce », a déclaré au Soir d’Algérie un syndicaliste de l’entreprise. Les grévistes exigent une revalorisation des salaires pour faire face à la baisse du pouvoir d’achat et à la flambée des prix. Ils dénoncent surtout la décision du rallongement de la période de cotisation à la retraite de trente à quarante ans pour les métiers les plus pénibles. « Comment des gens occupant des postes d’une grande pénibilité peuvent-ils résister plus de vingt-cinq ans sans y laisser leur santé ? » s’indigne un ouvrier cité par le même journal. « Comment ose-t-on demander à un homme qui ne mange chaque jour qu’un plat d’épinards de travailler pendant quarante ans devant un haut-fourneau ? » ajoute un autre. Qui plus est, ils pointent du doigt le patron de la centrale syndicale, Sidi Saïd, accusé d’avoir fait « des compromissions », qualifié de « vendu » et de « syndicaliste bien grassouillet » par les grévistes  ! Face à l’absence de réaction de la centrale syndicale UGTA, qui s’est bornée à publier un communiqué vantant les résultats de la négociation avec le gouvernement et le patronat, notamment un accord concernant un « plan de sauvetage » des entreprises en difficulté financière, les syndicalistes de base de la SNVI ont vivement réagi.

Deux mois après le succès des enseignants

Samedi, ils ont qualifié le communiqué de la centrale syndicale de « tentative de discréditer les syndicalistes et de dresser l’opinion publique contre le mouvement de contestation », et ont décidé de poursuivre leur mouvement « jusqu’à ce que les pouvoirs publics annoncent des mesures concrètes quant aux salaires et à la date du départ à la retraite ».

Cette contestation sociale intervient moins de deux mois après le succès de la grève de trois semaines des enseignants des lycées et collèges algériens. Un succès qui ne serait pas étranger au développement des mouvements sociaux en cours, dont celui des praticiens de la santé publique qui en sont à leur troisième semaine et qui menacent de ne plus assurer le service minimum. Elle intervient surtout dans un contexte de mécontentement social – manifestations de chômeurs à Annaba (Est algérien), de mal-logés ou réclamant de meilleures conditions de vie à Alger, Oran, Constantine, Mostaganem –, auquel répond le silence assourdissant du pouvoir.

Hier, une quarantaine de véhicules de la police antiémeute, dont des canons à eau, étaient déployés autour des sites en grève. Ici, personne n’a oublié que le soulèvement populaire d’octobre 1988, qui a mis fin au système du parti unique, était parti de cette zone industrielle.

Hassane Zerrouky

Il règne un climat d’émeute à la zone industrielle de Rouiba. Tous les accès menant à la plus grande concentration d’usines du pays sont bouclés par un dispositif sécuritaire impressionnant. Les gendarmes, bouclier en main, sont prêts à en découdre et leur intention est plus que dissuasive : ce sont des dizaines, voire des centaines de CRS, qui sont déployés, en plus de dizaines d’autres restées dans les interminables files de fourgons verts de la Gendarmerie nationale. Pourtant, aucun réel danger ne menace l’ordre public en cette belle mais froide matinée de dimanche. En revanche, celui redouté vient des alentours de l’usine de la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) où les travailleurs entament aujourd’hui leur septième jour de grève. « Nous faisons notre grève de manière pacifique », s’insurgent des salariés, rencontrés hier en fin de matinée, devant leur usine dont ils refusent toujours de rejoindre ateliers et bureaux. Ils sont indignés par ce déploiement de la force publique. Pourtant, à les entendre parler, ils ne demandent rien d’extraordinaire. « Juste un salaire décent et une vie décente », résume l’un d’eux, avant qu’un rassemblement ne s’improvise autour de nous. Et, plus que tout, les 7 100 salariés de celui qui fut, pendant longtemps, un fleuron de l’industrie nationale dénoncent ce qu’ils considèrent comme un « manque de considération ». « En six jours de grève, personne n’est venu nous écouter », dénonce Benmiloud, secrétaire général de la section locale de l’Union générale des travailleurs algériens. « Pourtant, nos revendications sont simples : suppression de l’article 87 bis du code de travail, la sauvegarde de l’actuel système de retraite et l’augmentation des salaires », poursuit-il. Les revendications ne sont plus adressées à la direction de l’entreprise mais au gouvernement. « La SNVI est une propriété de l’Etat, c’est donc au gouvernement de nous répondre », dit-on, comme pour répondre à la Centrale syndicale qui rappelle que l’Etat a aidé l’entreprise à se relever. « Pour saborder notre mouvement, on s’est empressé de montrer les bus vendus à l’ETUSA en guise de trophées », se désole un autre salarié qui dit ne pas sous-estimer les décisions du gouvernement. Sauf que cela ne suffit plus.Et, ce qui fait enrager le plus les travailleurs de la SNVI, c’est la situation catastrophique qu’ils endurent au plan salarial. « Avec mes 34 ans d’expérience, je gagne 30 000 DA par mois », témoigne Rabah, technicien supérieur.
« Et, avec cela, on paie plus de 6 000 DA d’IRG (impôt sur le revenu global) », précise-t-il. D’autres salariés, notamment les agents d’exécution, attestent que leurs salaires ne dépassent pas 18 000 DA dans le meilleur des cas. « Certains d’entre-nous ne peuvent même pas s’offrir un déjeuner, puisque, avec leur salaire de misère, ils ne sont même pas capables de débourser 150 DA pour se nourrir à midi », témoigne Noureddine, qui travaille dans la mécanique.
Mais, au-delà des revendications salariales, les travailleurs de la SNVI (auxquels se sont joints d’autres employés) veulent s’attaquer à la racine de la précarité, l’article 87 bis du code du travail. « Avec cet article-là, nos salaires ne vont pas évoluer, ce qui fait que les résultats de la tripartie ne changeront rien », estime Ali Belkhiri, technicien au complexe SNVI. Il pense, au même titre d’ailleurs que beaucoup de ses collègues, que, si l’article incriminé n’existait pas, la récente augmentation du SNMG pourra probablement entraîner l’augmentation d’autres salaires. L’autre décision de la tripartie que les travailleurs de la SNVI contestent est celle relative à la retraite. « On en peut pas nous obliger à travailler jusqu’à 60 ans dans les conditions dans lesquelles nous vivons », proteste Benmiloud, qui met en avant la pénibilité de travail au sein de son entreprise. Malgré cela, aucun responsable, y compris ceux de l’UGTA, « syndicat de la base », comme ils l’appellent, n’est venu les écouter. C’est pour cela que l’usine SNVI de Rouiba est toujours fermée jusqu’à nouvel ordre.

Messages

  • e syndicat du complexe sidérurgique situé à El Hadjar (Est du pays) appelle les 7 200 travailleurs à entamer, le mardi 12 janvier 2010 à partir de 5 heures du matin, une grève générale illimitée avec observation d’un service minimum.

    Le syndicat affilié à la centrale unique de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) entend ainsi protester contre la décision de la direction d’ArcelorMittal Annaba de fermer l’unité cokerie qui a été mise en veilleuse le 11 octobre 2009.

    En service depuis 1978, la cokerie emploie 320 charbonniers.

  • Algérie : grève à la SNVI de Rouiba

    Depuis le 3 janvier, les travailleurs de la SNVI (Société nationale véhicules industriels) sont en grève. Cette entreprise de 5 500 travailleurs fabrique des bus et des camions à Rouiba à 30 kilomètres à l’est d’Alger et la grève y a démarré spontanément. Les grévistes contestent les résultats de la dernière réunion tripartite de décembre qui a réuni le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale UGTA et qui a décidé de « revaloriser » le smic de 12 000 à 15 000 dinars (130 euros).

    Cette augmentation est en effet dérisoire face à la flambée des prix. Elle est d’ailleurs en partie annulée du fait qu’un article du code du travail intègre un certain nombre de primes dans le calcul du smic. La tripartite a annoncé également la suppression de la retraite au bout de 32 ans d’activité. Dorénavant, il faudrait travailler 40 ans avant de partir en retraite. Tout cela s’est fait avec la caution de Sidi Said, le dirigeant de l’UGTA, qui a présenté les résultats de la tripartite comme une grande victoire.

    Les travailleurs ne l’entendent pas ainsi. La colère a éclaté à la SNVI et la grève s’est étendue à l’ensemble des entreprises de la zone industrielle de Rouiba. Évidemment, la centrale UGTA a tout fait pour casser la grève.

    Les syndicalistes de base de la SNVI et de la zone industrielle, eux, semblent avoir été surpris au début de la grève, mais certains en ont pris la tête sous la pression des grévistes. Ceux-ci se heurtent également quotidiennement aux forces de police et de gendarmerie massivement mobilisées. Celles-ci cherchent à les empêcher de marcher en direction de la ville de Rouiba.

    Aux dernières nouvelles, le mouvement semblait se renforcer et s’étendre. La grève était générale dans la zone industrielle.

    Le mécontentement est général en Algérie. Au mois de novembre, une grève des enseignants a fait reculer le gouvernement. Il y a actuellement une grève des praticiens de santé. Le 12 janvier, les travailleurs d’ArcelorMittal, à Annaba, se sont mis en grève pour empêcher la fermeture de la cokerie. Ces jours derniers, les journaliers du port d’Alger ont débrayé pour obtenir leur titularisation.

    Les travailleurs de Rouiba vont-ils montrer la voie vers un mouvement général ? En tout cas, on se souvient que les événements d’octobre 1988 avaient été précédés et déclenchés par une grève à la SNVI de Rouiba.

  • Algérie : durcissement de la grève à ArcelorMittal d’Annaba

    (AFP) – Il y a 8 heures

    ALGER — Les 7.200 salariés du complexe sidérurgique d’ArcelorMittal d’El Hadjar près d’Annaba (Est de l’Algérie) ont décidé samedi de durcir leur grève entamée le 4 janvier jusqu’à l’obtention d’un engagement officiel qu’un plan d’investissement global sera lancé, selon le syndicat.

    "Nous poursuivons la grève et nous envisageons cette semaine une escalade dans nos actions", a indiqué à l’AFP Smaïn Kouadria, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, sans vouloir en préciser les modalités.

    "Nous la continuerons jusqu’à ce nous obtenions de la part des pouvoirs publics, d’ArcellorMittal et du groupe Sider (public, ationnaire à hauteur de 30% dans ArcelorMittal Annaba, NDR) un engagement écrit et officiel qu’un plan global d’investissement et de réhabilitation du complexe d’El Hadjar, incluant la cokerie, sera lancé", a-t-il ajouté.

    "C’est une condition sine qua non", a encore affirmé M. Kouadria.

    Toutes les unités du complexe étaient à l’arrêt, mais "un service minimum" était assuré pour assurer la sécurité de l’entreprise, selon lui.

    "Nous ne faisons pas de politique, nous défendons seulement notre outil de travail", a-t-il ajouté, en qualifiant de "vide de sens" une lettre adressée aux syndicalistes par le secrétaire général du ministère de l’Industrie. "Le ministère ne prend aucun engagement sur le plan d’investissement dans cette lettre", selon le responsable syndical.

    La direction d’ArcelorMittal était injoignable samedi.

    Les sidérurgistes sont en grève pour protester contre la fermeture envisagée de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, selon des experts nommés après la mise à l’arrêt de cette unité en octobre dernier.

    La direction d’ArcellorMittal Annaba avait au départ présenté un plan d’investissement de 200 millions de dollars pour 2010-2014 pour réhabiliter les installations du complexe (haut fourneau, laminoir, etc), excluant la rénovation de la cokerie.

    Le syndicat d’entreprise a ensuite révélé jeudi qu’ArcelorMittal entendait "demander l’acccord du gouvernement algérien pour négocier avec lui un plan global d’investissements sur quatre ans, destiné à moderniser toutes les unités du complexe, y compris la cokerie", d’un montant de 350 millions de dollars, selon la presse algérienne.

    La filiale algérienne du géant mondial de l’acier compte obtenir la reconduction d’une convention signée en 2001 pour dix ans avec l’Etat algérien lui octroyant d’importants avantages notamment fiscaux et financiers.

    L’usine d’El Hadjar est une ancienne propriété de l’Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal.

  • Le syndicat algérien des paramédicaux SAP a annoncé hier sa décision d’entamer une grève de trois jours, les 25, 26 et 27 janvier courant, suivie d’une grève illimitée à partir du dimanche 31 janvier.

    Le recours au débrayage a été décidé à l’issue d’une réunion du conseil national du SAP, tenue jeudi dernier. Selon un communiqué du syndicat, rendu public hier, le conseil national du SAP s’est réuni jeudi dernier en session extraordinaire pour décider de la reconduite du mouvement de grève, qui avait été reporté une première fois, lors de la dernière session du conseil national, suite à l’invitation du ministère de la Santé pour l’ouverture de négociations. « En effet, le syndicat algérien des paramédicaux regrette une fois de plus le non-respect des engagements de la tutelle, lors de la réunion du 18 novembre 2009 au niveau du siège du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière », liton dans ce communiqué.

    Les syndicalistes indiquent, par ailleurs, que « cette fuite en avant de la tutelle envers les paramédicaux dénote son incapacité à affronter la réalité tenace du terrain et ne fait qu’alimenter davantage le pourrissement du secteur ». Cependant, ajoutent les rédacteurs du communiqué, « le SAP ne lésinera sur aucun moyen pour dénoncer et combattre certains groupuscules qui veulent ériger la formation paramédicale en fonds de commerce personnel au détriment de la qualité de la formation et de la prise en charge du malade ».

    Le conseil national a tenu, en outre, à avertir la corporation paramédicale sur « certaines informations colportées par un milieu hostile » quant à une éventuelle classification de la corporation à la catégorie 11 sans l’adoption du statut LMD. « Cette idée est utopique et incompatible avec les textes régissant la grille salariale, tel que le précise l’ordonnance 03/06 du 05 juillet 2006, portant statut particulier de la fonction publique », précisent les syndicalistes. Pour conclure, les responsables syndicaux affirment que devant cet enjeu et l’impasse imposée par la tutelle, le conseil national du SAP se voit « dans le droit et l’obligation » de reprendre le chemin de la protestation, en décidant de cette grève de trois jours, suivie d’une grève illimitée.

    Pour rappel, le 18 novembre dernier, le Syndicat algérien des paramédicaux avait décidé de reporter une grève d’une journée, à l’issue d’une réunion extraordinaire entre ses représentants et ceux du ministère de la Santé. Dans le communiqué ayant sanctionné cette réunion, le SAP a indiqué que ce report a été décidé en raison « de la disponibilité affichée par la tutelle dans le but de répondre favorablement à sa plate-forme de revendications ».

    Outre la réintégration immédiate des syndicalistes suspendus, les revendications concernent la liberté de l’exercice de l’activité syndicale, l’engagement du ministère de la Santé à concrétiser la revendication liée à l’application du système LMD au profit des paramédicaux, et ce sur la base de la mouture proposée par le SAP. Il en est de même pour l’avant-projet du statut particulier

    Le Quotidien d’Oran

  • Les travailleurs de la SNVI en colère contre le patron de l’UGTA

    Les travailleurs de la SNVI de Rouiba n’ont pas repris le travail, jeudi dernier, au lendemain de la réunion qui s’est tenue au siège de l’UGTA à Alger et qui avait regroupé leurs syndicalistes, ceux de l’union locale et ceux de la fédération de la métallurgie autour du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd.

    Ils ne sont pas satisfaits des « résultats » du conclave tenu à la Maison du peuple sous haute surveillance policière. Au complexe, il régnait toujours un climat de tension aggravé par la suspicion qui entoure les « actions » de la centrale syndicale. Les travailleurs sont plus que jamais méfiants à l’égard Sidi Saïd et son organisation, qui continuent à perdre le peu de sympathie qui leur restait au sein du monde du travail. Le jour même de la réunion d’Alger, des travailleurs nous disaient tout leur scepticisme quant à l’aboutissement de ce « énième acte d’une tartuferie pensée par le régime et exécutée par ses serviteurs ». « L’UGTA, ou le pouvoir de manière générale, n’accepte pas qu’un mouvement spontané, qui s’organise en dehors de ses structures, aboutisse. Au début, ses éléments ont tout fait pour étouffer la contestation. Lorsqu’ils ont vu qu’au contraire, elle se répandait dans toute la zone, ils ont suivi. Ils iront cet après-midi recevoir les ordres que leur transmettra Sidi Saïd, sans plus », a ajouté notre interlocuteur. Jeudi matin, les travailleurs ont organisé une assemblée générale pour écouter le compte rendu de leurs représentants auprès du secrétariat général de l’UGTA, les responsables du syndicat d’entreprise, MM. Benmouloud et Zetoutou. Ceux-ci ont communiqué aux travailleurs réunis dans la cour, à l’entrée de l’usine, les « décisions prises par notre syndicat ». « Ils nous parlent de l’annulation de l’article 87 bis du code de travail, une augmentation dans le cadre des négociations prochaines des conventions de branche et le gel de la nouvelle loi relative au départ à la retraite jusqu’à 2011.

    C’est une aberration  ! », a lancé un travailleur. Le collectif des travailleurs était remonté contre « cette autre tentative de manipulation ». A notre arrivée sur les lieux, les syndicalistes étaient partis et les travailleurs étaient encore là à échanger leurs points de vue sur ce qui venait de se passer. Approchés par nos soins, ils nous diront : « Nos syndicalistes font le jeu du pouvoir qui actionne à chaque fois la centrale syndicale pour étouffer les luttes ouvrières. Depuis quand un syndicat décide-t-il d’augmenter les salaires  ? Si cette augmentation ne tenait qu’à Sidi Saïd, pourquoi ne l’a-t-il pas décrétée avant  ? Il est navrant qu’une certaine presse rapporte des incongruités pareilles dans le but d’anéantir nos efforts. Cela fait 10 jours que nous sommes en grève et voilà que des syndicalistes disent qu’ils ont décidé enfin de nous accorder une augmentation de salaires. Nous n’avons pas demandé à l’UGTA de décider au sujet de nos revendications, nous avons seulement exigé de lui de porter nos revendications. Seul le gouvernement peut répondre par rapport à l’issue qui leur est réservée. Nous avons carrément demandé à nos ’négociateurs’ de se retirer et de nous laisser tranquilles. » Un travailleur visiblement très en colère « contre l’attitude de l’UGTA du sommet jusqu’à ses prolongements locaux » nous a déclaré  : « Nos revendications sont ignorées, nous allons poursuivre le mouvement de grève. Nos émissaires auprès de Sidi Saïd nous disent que si nous sortons dans la rue, ils ne vont pas nous soutenir. Voilà ce qui les dérange, les manifestations de rue. Et il est visible que ’sidhoum’ Saïd les a chargés de casser le mouvement. Aujourd’hui, nous sommes restés à l’intérieur de l’usine pour débattre profondément du problème, mais la semaine prochaine, nous réinvestirons la rue. » Revenant aux « fameuses décisions prises lors de la réunion de jeudi dernier », un autre travailleur lance  : « Est-ce dans les prérogatives de l’UGTA d’annuler un article de loi et d’en geler un autre  ? C’est aberrant  ! Nous nous adressons aux pouvoirs publics qui ne se sont jamais souciés de la situation du citoyen algérien et nous voulons des décisions concrètes. Les promesses, nous en avons eu des centaines. Elles n’ont jamais été tenues. »

    Dans les autres entreprises, comme Anabib, Mobsco et Tameg, les travailleurs ont repris l’activité, mais tous disent qu’ils reprendront la protestation si les promesses ne sont pas tenues. A rappeler que sur les quelque 11 000 travailleurs qui ont adhéré au mot d’ordre de grève lancé le 5 janvier, 6000 environ sont de la SNVI. Et ce sont eux qui ont mené le mouvement.

    Par Kamel Omar, in El Watan16jan2010

    • La révolte gronde en Algérie :
      Vent de colère à travers le pays :
      Les actions de protestation se sont multipliées, ces derniers jours, à travers le pays, mettant à nu la dégradation des conditions de vie de larges franges de la population.

      A l’Est, au Centre, comme à l’Ouest, les citoyens soulèvent les mêmes préoccupations liées à l’emploi, à la couverture sanitaire, à l’enclavement et à l’absence des commodités de base, comme l’eau, le gaz et l’assainissement. Cette année 2010 s’annonce sous le signe de la contestation sociale, et ce ne sont pAas les déclarations officielles sur la baisse du taux de chômage ou le relèvement du salaire minimum, sans réel impact sur le pouvoir d’achat, qui mettront la colère ambiante sous l’éteignoir. Les dernières statistiques rendues publiques récemment, annonçant un taux de chômage de 10%, placent pratiquement l’Algérie au même niveau que les pays européens. Or, la réalité est tout autre.
      Les présidents d’APC dans les communes rurales, interrogés sur l’emploi dans leurs localités, répondent invariablement que le taux de chômage se situe au-delà des 50%. Dans ces conditions, la stabilité sociale est mise en péril, en dépit des chiffres euphoriques sortis de l’administration centrale. Toutes les politiques sociales menées dans l’optique d’aider à l’insertion des jeunes n’ont fait qu’aggraver la précarité. Des diplômés d’universités usent leur patience durant des années au niveau des sièges des administrations chargées de mettre en œuvre les dispositifs gouvernementaux. Trois ou quatre années d’attente pour obtenir un poste sous-payé et non renouvelable. Cette frange de la population, que la formation universitaire n’a pas aidée à intégrer le monde du travail, vit le drame du chômage dans le silence, préférant tourner le regard vers des cieux plus cléments. La colère vient du pays profond, où parfois ce sont des pères de famille qui descendent dans la rue pour protester contre la désertion de tous les services étatiques chargés d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Toutes les administrations publiques paraissent en définitive équipées et programmées pour que rien ne bouge. La réalisation d’un petit tronçon d’assainissement ou la réfection d’une route deviennent subitement des projets qui dépassent les compétences et les moyens des collectivités locales.
      Pourrissement
      Pour rompre l’inertie des pouvoirs publics, la population a compris que le seul moyen de se faire entendre est de bloquer les routes ou d’occuper les administrations et les assemblées locales. En quelques heures, les autorités locales réagissent et annoncent le lancement des travaux pour le lendemain. Ainsi donc, les moyens sont disponibles, et c’est l’option du pourrissement et du mépris qui a prévalu, en lieu et place de la rigueur et de la compétence. Dans leurs actions de protestation, les citoyens « occupent » indifféremment les sièges de daïra et les assemblées locales, faisant porter une égale responsabilité aux élus et aux responsables de l’administration. Cette dernière a décidé, depuis bien longtemps, de s’installer dans la bureaucratie, reproduisant depuis des décennies les mêmes réflexes tatillons et sclérosants. Il est arrivé que des walis déclarent, impuissants, qu’« un seul fonctionnaire peut bloquer des projets d’envergure de toute la wilaya ». Ces postures d’indignation n’ont malheureusement aucune incidence sur le fonctionnement boiteux des administrations. Les assemblées élues, quant à elles, sont à l’origine de beaucoup de déception au sein de la population. Les programmes de campagne sont oubliés au lendemain de l’installation des exécutifs, et l’on cède à la facilité de la gestion au jour le jour, se déconnectant de la vie quotidienne des administrés. Les élus font alors preuve d’une inertie égale à celle de l’administration. Ils oublient la population qui les a élus, et qui le leur rend bien, puisque, le jour des manifestations, les protestataires réclament exclusivement la venue des autorités administratives.

      Attributions de logements contestées à Annaba
      Des centaines de personnes se sont rassemblées, hier, devant le siège de la daïra d’El Bouni, dans la wilaya de Annaba.

      L’attribution, avant-hier, de 200 logements sociaux locatifs (LSL) à la cité Boukhadra, dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire, en présence de Nouredine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a fait des mécontents. Ils étaient, hier, des centaines de pères de famille à manifester leur colère devant le siège de la daïra. Les représentants des protestataires dénoncent leur exclusion de la liste des bénéficiaires de logements. « Je suis une mère de famille. J’occupe une baraque depuis plus de 10 ans. Je n’ai pas de logement pour abriter mes enfants. J’ai fait le parcours du combattant pour en bénéficier, en vain.
      Je suis là aujourd’hui tout autant que les autres pour manifester ma colère contre les services de la daïra et de la commune d’El Bouni, que j’accuse ouvertement d’avoir mal apprécié les besoins de plusieurs familles. » C’est ce qu’a tonné hier Mme Bouallegue devant le siège de la daïra. La même situation s’est produite, parallèlement, à la cité Bouhdid. Là aussi, le ministre est passé et a remis les clés de 100 logements sociaux entrant dans le cadre de l’éradication des bidonvilles de Sidi Harb (Annaba). Un mouvement de protestation a fini par faire converger les mécontents sur le siège de la daïra de Annaba. Celle-ci a été assiégée, hier, par les habitants de la vieille ville, impatients d’avoir les logements qu’on leur a promis. « Depuis que nos immeubles ont été recensés parmi ceux qui menacent ruine, nous vivons avec la peur au ventre », expliquent des manifestants rencontrés devant le siège de la daïra de Annaba
      Débrayage à ARCELORMITTAL Annaba : La justice se prononce aujourd’hui
      Le secrétaire général du syndicat d’entreprise a été auditionné hier par le tribunal d’El Hadjar.

      Aujourd’hui à 10h, le tribunal d’El Hadjar, territorialement compétent, prononcera le verdict portant sur la légalité ou non du mouvement de grève qui se poursuit toujours depuis le 12 janvier dernier. Ainsi, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, Smaïn Kouadria, a été auditionné hier après-midi par le tribunal d’El Hadjar, et ce, suite à une plainte de la direction générale de l’usine ArcelorMittal de Annaba. Après la présentation de la requête du plaignant portant, entre autres, selon Smaïl Kouadria, sur l’urgence du service minimum et l’organisation de marches à l’extérieur de l’usine, la défense du syndicat a répondu.
      Elle a nié, dans son écrit, les doléances avancées par l’employeur indien argumentant que le service minimum est assuré avec largesse. Quant à la marche organisée jeudi dernier, elle a été organisée à l’intérieur du complexe et n’a à aucun moment franchi le poste de garde, à l’entrée du complexe. Sur le perron du tribunal, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, qui se dit sujet à des pressions, nous a déclaré qu’« il est déterminé plus que jamais à combattre jusqu’à la satisfaction des revendications des travailleurs, notamment la réhabilitation de la cokerie que refuse la direction générale d’ArcelorMittal ».
      Bras de fer syndicat-direction générale
      Celle-ci qualifie, contre toute attente, le mouvement de grève des 7200 sidérurgistes d’« illégal ». Le syndicat d’entreprise estime, pour sa part, que son partenaire n’a pas le droit de fermer un quelconque atelier de l’usine, conformément à la convention d’investissement du 15 août 2001. Quelques heures auparavant, le syndicat avait tenu un meeting avec l’ensemble des travailleurs grévistes, en présence de Hmarnia Tayeb, le secrétaire national chargé des relations extérieures à l’UGTA, où il leur a transmis le soutien indéfectible de son organisation quant à leur mouvement de grève. Par ailleurs, la réunion extraordinaire du conseil d’administration du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba) va-t-elle apporter une solution à la grève qui affecte depuis mardi dernier l’usine du géant mondial du fer et de l’acier ?
      Sollicitée par le groupe Sider qui détient 30% des actions de l’usine ArcelorMittal, cette réunion sera mise à profit pour discuter avec les responsables de l’usine ArcelorMittal de la réhabilitation de la cokerie et du plan d’investissement 2010-2014 des installations sidérurgiques stratégiques comme les hauts fourneaux et les laminoirs. Selon des sources proches de ce conflit, le directeur général du groupe Sider, Amar Belkacemi, va annoncer lors de cette rencontre son accord officiel pour le financement de la réhabilitation de la cokerie et du plan d’investissement 2010-2014 à hauteur de 30%.
      Quelle sera la réaction des dirigeants d’ArcelorMittal Annaba qui continuent à considérer que la cokerie n’est pas indispensable pour la fabrication de l’acier en donnant des garanties destinées à sécuriser les approvisionnements en charbon de l’usine et à redéployer ses 320 travailleurs vers d’autres secteurs de production ?
      A suivre.
      AFRICAVER (Jijel) : Deuxième semaine de grève
      Les travailleurs d’Africaver dans la commune de Emir Abdelkader (wilaya de Jijel) ont observé hier leur neuvième jour de grève. Le débrayage a ainsi entamé sa deuxième semaine dans un climat partagé entre le dialogue et le recours à la justice par l’administration de l’entreprise.

      Les discussions entamées, mercredi dernier, entre les émissaires de la direction du groupe Enava et le partenaire social se poursuivent encore, mais s’apparentent jusque-là à un dialogue de sourds. Jeudi dernier, une deuxième réunion avait eu lieu entre les deux parties sans toutefois déboucher sur un résultat. Une troisième réunion a regroupé dimanche matin les responsables de la direction générale d’Africaver avec le syndicat sans aucun dénouement au conflit. Les syndicalistes demandent toujours l’application de l’avenant n°2 à la convention collective de la branche chimie, signé entre la société de gestion des participations de l’Etat Gephac et la fédération UGTA des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, le 14 février 2004.
      Le principal point revendiqué par les travailleurs est stipulé dans l’article 5 dudit avenant relatif à la revalorisation du salaire minimum d’activité (SMA) à 8800 DA. La revendication des travailleurs est réconfortée par la note n°3 du 30 mars 2004 signée par le président du directoire de la SGP Gephac et transmise aux PDG et DG des groupes et entreprises de la branche chimie. Cette note les invite à appliquer l’avenant n°2 en fonction de la santé financière de l’entreprise. Si l’alinéa 1 de l’article 5 dudit avenant invite à la mise en œuvre du réajustement du SMA à 11 000 DA pour les entreprises en bonne santé financière, l’alinéa suivant stipule clairement que pour les entreprises en situation financière difficile, elles doivent relever dans une première phase le salaire minimum d’activité à 8800 DA, à compter du 1er janvier 2004 pour se mettre en conformité avec le niveau du SNMG de 10 000 DA.
      Un syndicaliste nous dira à ce propos que l’entreprise qui rechigne à verser même avec un échéancier à convenir entre les deux parties a déjà perdu plus d’un tiers du montant qu’elle aurait à verser aux travailleurs du fait de la grève.
      Boumerdès : La tension reste vive à Naciria
      La localité de Naciria a vécu hier des troubles dus à l’occupation de la voie publique par des jeunes ayant relayé les chômeurs qui, la veille, avaient bloqué la RN12.

      Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser ces jeunes, qui tentaient d’occuper la route reliant Tizi Ouzou à Alger et de bloquer la circulation. Des escarmouches ont éclaté vers midi pour se poursuivre jusqu’en fin de journée, succédant aux affrontements de la veille avec les forces antiémeute. En effet vers 11h, des jeunes ont investi la RN12 pour la bloquer mais les forces de l’ordre sont intervenues brutalement pour les en empêcher. D’où des affrontements entre les deux parties. Pour rappel, la grogne avait débuté la veille, lors d’une manifestation de jeunes chômeurs de Naciria qui a tourné à l’émeute suite à l’intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule qui avait investi, en début d’après-midi, la RN12. Les manifestants étaient descendus dans la rue pour bloquer, pour la énième fois, cet axe routier afin de protester contre « le nombre insuffisant de contrats de travail attribués par la direction de l’emploi de la wilaya de Boumerdès dans le cadre du dispositif de pré-emploi ».
      Avant-hier, Les forces antiémeute ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, ce qui a exacerbé leur colère  ; ces derniers ont riposté par des jets de pierre et autres projectiles. Les affrontements ont duré près d’une heure. Les manifestants sont, pour la plupart, des chômeurs qui ont déposé des dossiers au niveau du bureau de main-d’œuvre de Bordj Ménaïel. Ainsi, sur les 1200 dossiers constitués, on ne dénombre que 420 contrats accordés à la commune. Les jeunes qui n’ont pas eu la chance de décrocher ce fameux contrat d’une année payé 15 000 DA par mois, avaient tenté de saccager le siège de l’APC de Naciria la semaine dernière. Après avoir été convaincus que cela ne relevait pas des services de l’APC, les jeunes ont envahi le bureau de main-d’œuvre, sis à Bordj Menaïel, pour réclamer d’autres contrats. Leurs revendications n’ayant pas abouti, ils sont sortis dans la rue. « Nous n’avons aucun autre moyen de faire valoir nos droits au travail, au logement et à une vie décente. Le pouvoir répressif ne nous laisse aucune autre alternative que l’occupation des espaces publics. Nous ne pouvons plus endurer le lot de misère qu’il nous réserve tandis que les milliards de dollars de Sonatrach sont détournés », nous déclare un jeune habitant de Naciria. Deux enfants de 12 et 13 ans auraient été arrêtés, hier, et la veille on avait enregistré une dizaine d’interpellations par les forces de l’ordre. Les escarmouches d’hier ont engendré des troubles de la circulation sur la RN12.
      Grogne à Mila
      A Mila, les mouvements de protestation se poursuivent à un rythme alarmant qui renseigne sur le dur quotidien de la population.

      Lundi dernier, des dizaines de citoyens du quartier Ouled Salah ont pris d’assaut le centre-ville de Téleghma qu’ils ont bloqué. La raison en est la dégradation avancée du cadre de vie. L’état défectueux des routes, les carences de l’éclairage public, les lenteurs dans la répartition des logements sociaux et les quotas insuffisants en matière d’habitat rural étaient les soucis mis en avant par les manifestants. C’était aussi le cas de la population rurale de Chigara qui a paralysé trois jours durant, en septembre dernier, le siège de l’APC, en réaction notamment au chômage endémique dans la région.
      Des affrontements violents s’étaient alors produits entre villageois, auxquels se sont jointes des dizaines de femmes. La Gendarmerie nationale a procédé à une cinquantaine d’arrestation parmi les jeunes manifestants. Le 3 janvier dernier, les riverains de la mechta Tarmil, dans la commune de Ferdjioua, ont fermé la RN100 pendant près de six heures pour protester contre l’absence d’eau potable et de transport scolaire. Une semaine après, ce fut au tour des habitants du douar Timridjine, relevant de la commune de Tiberguent, d’obstruer la RN79, revendiquant la réalisation du réseau d’assainissement, le revêtement de la route menant à leur hameau et la pose de l’éclairage public.

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