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Vive la grève des ouvriers chinois

mercredi 9 juin 2010

Vive la lutte des travailleurs chinois !

Nos médias ont peu fait état d’une lutte qui a pourtant marqué ses derniers mois, parmi les travailleurs chinois, avec certains succès : des augmentations de salaires de 70%. Mais, loin d’être une question passée, la grève semble repartir de plus belle ces derniers jours de juin 2010, non seulement du fait que la grève Honda de Canton se maintient mais parce que la grève a lieu dans de nombreuses grandes entreprises de plusieurs milliers de salariés et dans plusieurs grandes villes, en particulier à Shangaï… Les ouvriers dénoncent des conditions de travail lamentables avec des températures de plus de 40°, des salaires de misère (100€ en moyenne), des heures supplémentaires imposées et souvent non payées ! Le gouvernement craint la contagion ….

Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans des heurts lundi dans une usine à capitaux taïwanais de l’est de la Chine dont les quelque 2.000 employés s’étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail, ont annoncé mercredi des médias.

Une cinquantaine d’employés de KOK, spécialisé dans les pièces en caoutchouc pour voitures notamment, ont été blessés, dont cinq grièvement, dans des affrontements avec des gardes de sécurité locaux qui tentaient de les empêcher de manifester dans la rue, à Kunshan, une ville de la province du Jiangsu, a affirmé le China Daily.

"La police nous a frappés sans faire de distinction (...) peu importait que nous soyons des hommes ou des femmes", a déclaré une employée au journal de Hong Kong South China Morning Post, selon lequel au moins 30 personnes ont été arrêtées.

Un porte-parole de KOK Machinery joint par l’AFP mercredi a indiqué que le travail avait repris normalement et n’a pas voulu commenter davantage.

Les autorités locales n’ont pas non plus souhaité répondre dans l’immédiat, confirmant simplement la reprise des activités de l’usine.

Une liste présumée des revendications des employés de KOK — 13 points au total — a été publiée sur un site internet.

Elle fait notamment état de températures trop élevées sur le site et réclame des compensations financières, ainsi que des indemnités pour le logement "devenu trop cher", se plaint que les anciens employés gagnent la même chose que les nouveaux entrants et demande un nouveau système d’augmentation des salaires chaque année.

Le South China Morning Post fait état de témoignages sur des températures de 40 à 50 degrés dans les ateliers et des odeurs "insupportables" de caoutchouc.

Ces événements interviennent alors que plusieurs affaires ont mis en évidence une montée de la contestation sociale au sein des ouvriers chinois, touchant à chaque fois des entreprises à capitaux étrangers.

Les conditions de travail des ouvriers en Chine et leur rémunération ont été largement débattues ces dernières semaines après une série de suicides dans les usines chinoises du taïwanais Foxconn, fabricant de composants technologiques pour les plus grandes marques de la planète comme Apple, Dell, Sony et Hewlett-Packard.

Foxconn a annoncé une hausse des salaires de près de 70% de ses employés chinois à compter du 1er octobre, qui passeront en moyenne de 1.200 yuans à 2.000 yuans (245 euros).

Parallèlement, les usines d’assemblage du constructeur automobile japonais ont été paralysées plus d’une semaine, jusqu’à vendredi dernier, par une grève au sein de l’usine Honda de pièces détachées.

A peine le conflit résolu par une augmentation de salaire de 24%, une nouvelle grève a éclaté lundi dans une coentreprise établie par une filiale de Honda, à Foshan (sud).

Honda a affirmé mercredi que deux de ses usines d’assemblage en Chine restaient fermées à cause de ce mouvement, contredisant une information de l’agence de presse Chine nouvelle.

Enfin selon les médias de Taïwan, une grève a récemment touché un autre taïwanais, le fabricant de composants pour téléphones Merry Electronics qui y a mis fin rapidement en relevant les salaires dans son usine de Shenzhen (Guangdong) de 16,7%.

Les autorités chinoises ont autorisé ces dernières semaines des augmentations de salaires minimums dans de nombreuses villes et régions du pays (le système n’étant pas unifié il favorise une sous-enchère pour attirer les investisseurs). A Pékin, le salaire minimum mensuel va être relevé de 20% (960 yuans ou 164 francs), à Shanghai, le plus élevé du pays, il devrait bientôt atteindre 1120 yuans (191 francs) alors qu’à Shenzhen il atteint actuellement 850 yuans (145 francs).

Le mouvement de grève chez Honda (Canton) a commencé le 17 mai, après qu’une centaine d’ouvriers ont débrayé pour obtenir de meilleures conditions de travail et une hausse des salaires. Plusieurs facteurs auraient radicalisé les grévistes : la société aurait d’abord refusé de procéder à des augmentations, tout en envoyant des recruteurs à l’extérieur. Deux "meneurs" auraient vu leurs contrats suspendus. Enfin, des intérimaires, rapporte le South China Morning Post de Hongkong, auraient été forcés de s’engager à ne pas rejoindre le mouvement.

Lundi matin, "les employés n’étaient pas prêts à se réconcilier" avec la direction, a déclaré au quotidien hongkongais un représentant de la centrale syndicale chinoise, qui, en cas de crise, joue un rôle de médiateur. Selon l’un des ouvriers cités par Le Quotidien du peuple, le salaire de base n’est que de 1 211 yuans par mois (110 euros). Le logement, la nourriture et les frais courants laissent moins de 500 yuans d’épargne possible. Les ouvriers demanderaient de 500 à 1 000 yuans supplémentaires.

Les cas de Honda et de Foxconn sont révélateurs de tensions qui affleurent dans le marché du travail chinois, où les mécanismes de représentation réels des ouvriers sont absents : la centrale syndicale chinoise est représentée au sein des entreprises par des membres de... l’encadrement, ou des officiels du syndicat au sein des administrations.

"On a plusieurs fois assisté, ces dernières années, à ce genre de phénomène, où les travailleurs lancent leur propre grève et contournent le syndicat officiel, constate Geoffrey Crothall, porte-parole de l’organisation non gouvernementale (ONG) China Labour Bulletin à Hongkong.

A lire sur les grèves en Chine

Selon le journal de Hongkong South China Morning Post, environ 250 ouvriers se sont mis en grève lundi pour réclamer des hausses de salaire et le paiement des heures supplémentaires, encouragés par le succès d’un mouvement similaire de revendication dans une usine Honda de pièces détachées, également établie à Foshan, Honda Auto Parts Manufacturing. Les gréistes sont restés déterminés et ont déclaré : ’’nous ne nous battons pas simplement pour les droits des 1800 ouvriers de Honda mais pour celui des travailleurs de toute la Chine.’’ Les salariés ont fait reculer la direction sur des augmentations de 35 puis 50% mais la grève est repartie.

APPEL À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Aux frères et sœurs des syndicats, société civile et amis qui sont préoccupés par la situation du travail en Chine :

L’usine de pièces détachées de Honda, située dans la ville de Foshan, province du Guangdong, a entamé son 14e jour de grève. Parmi les nombreuses grèves des travailleurs chinois ces dernières années, c’est l’une des plus longues et durables. Alors que beaucoup sont concernés et émus par la tragédie des travailleurs de Foxconn qui se sont suicidés en sautant d’un bâtiment, la lutte des travailleurs de Honda est très encourageants.

Les travailleurs de Honda nous ont dit que leur lutte était déjà un succès. Sur un total de plus de 1.800 employés dans l’usine, 80 pour cent d’entre eux sont des étudiants stagiaires des écoles techniques. Comme ils ont signé un contrat de stage, ils ne sont pas protégés par le droit du travail et leurs salaires sont inférieurs à 900 yuans par mois. Ce taux est inférieur au salaire minimum. En outre, ils ne sont pas couverts par une assurance sociale. Lorsque ces stagiaires ont été recrutés dans leurs écoles, la compagnie a promis un hébergement et des repas gratuits, mais en fait un seul repas est prévu une journée. Après déduction du coût de services qui sont facturés, les travailleurs ont autour de 700 yuans par mois. Les stagiaires peuvent devenir des salariés avec un contrat de travail, seulement après la fin de leur stage d’un an et l’obtention de leur diplôme. Même lorsque ces stagiaires deviennent des salariés avec contrats, leurs salaires ne sont que de 1.000 yuans par mois.

Note : 1000 yuans représentent 120 euros

Le 17 mai, tous les travailleurs se mirent en grève et à l’assemblée générale convoquée par leurs employeurs les travailleurs posèrent 108 revendications et élirent 30 représentants. L’employeur Honda manifesta sa mauvaise foi dans les négociations, et a rejeté deux représentants des travailleurs dans le but d’ effrayer les autres.

Le 24 mai la compagnie a accepté de donner une indemnité repas de 55 yuans par mois. Cela a été sévèrement rejetée par les travailleurs. Les employés permanents et stagiaires ont maintenu un haut degré de courage et de solidarité et ont poursuivi leur grève.

Le 26 mai la direction de Honda a proposé une augmentation de salaire. Elle fut toutefois toutefois différente pour les stagiaires et les travailleurs réguliers. Alors que les stagiaires auraient obtenir une augmentation de salaire de 477 yuans par mois, les salariés sous contrat auraient reçu une augmentation de 355 Yuan. Tous les travailleurs ont refusé cette différenciation entre les uns et les autres.

Le 27 mai, après en avoir discuté collectivement, les travailleurs ont proposé quelques nouvelles revendications importantes.

1)Une augmentation de salaire de base de 800 yuans par mois

2) La prise en compte de l’ancienneté

3) la réintégration des salariés licenciés et aucune sanction contre les travailleurs qui ont rejoint la grève.

4) Réorganiser le syndicat de l’entreprise, et notamment en élisant de nouveaux dirigeants

Le 28 mai la direction de Honda a fourni de nouvelles propositions

Le salaire des stagiaires serait porté à 634 yuans par mois après les trois premiers mois d’emploi tandis que l’augmentation des salaires des travailleurs sous contrat resterait la même (355 yuans par mois). Au même moment, par divers moyens, Honda a commencé à contraindre les stagiaires à signer un engagement à ne plus faire grève, et cela avant 9 heures le 31 mai. De plus, Honda a appelé des fonctionnaires du gouvernement local à faire pression sur les stagiaires pour les inciter à retourner au travail le 31 mai. Tout au long de la grève, le syndicat Honda n’a pas fourni d’assistance aux travailleurs en grève, et, au contraire, les a exhortés à reprendre la production dès que possible.

Dans leur lutte contre le traitement injuste qui leur est fait et la répression menée par la direction de Honda, les travailleurs connaissent aujourd’hui 31 mai un moment crucial de leurs deux semaines de grève.

Nous demandons à tous les amis qui sont préoccupés par la situation des travailleurs chinois de soutenir la lutte légitime des travailleurs de Honda en Chine. Pour soutenir les travailleurs, vous pouvez mettre la pression sur Honda pour inciter l’entreprise de cesser le traitement injuste et de suppression des travailleurs de grève et de répondre publiquement à la demande raisonnable faite par les travailleurs :

1) Une augmentation de salaire de 800 yuans par mois pour tous les travailleurs

2) Une prime d’ancienneté de 100 yuans par année supplémentaire de service

3) Rétablissement des représentants des travailleurs licenciés

4) la réorganisation du syndicat d’entreprise Honda.

Nous demandons aux amis, préoccupés par la situation des travailleurs chinois, de continuer à surveiller l’évolution de la situation et d’appuyer les revendications des travailleurs.

Lire le texte l’appel dans ses versions originales : China – Global Appeal : Solidarity with Honda Workers’ Struggle to Demand Higher Wages and Reorganization of the Shop Floor Trade Union

Pétition de soutien à la grève des ouvriers de Honda en Chine

Pour faire face à la division entre travailleurs et à à la répression de la direction de Honda, aujourd’hui (31 mai), les travailleurs connaissent un moment crucial de leurs deux semaines de grève.

Nous demandons aux amis, préoccupés par la situation des travailleurs chinois, de soutenir la lutte légitime des travailleurs de Honda en Chine. Pour soutenir les travailleurs, vous devez mettre la pression sur Honda pour exiger qu’elle cesse division et et répression contre les ouvriers de grève, et qu’elle accepte de satisfaire les revendications « raisonnables » des travailleurs :

1) Une augmentation de salaire de 800 yuans par mois pour tous les travailleurs ;

2) Une prime d’ancienneté de 100 yuan par année de service ;

3) Réintégraton des travailleurs et de leurs représentnats licenciés ;

4) Restructuration du syndicat de Honda

Nous demandons aux amis, préoccupés par la situation des travailleurs chinois de continuer à suivre l’évolution de la situation et d’appuyer les revendications des travailleurs et leurs actions.

China Labour Net : http://www.worldlabour.org/chi/

Contactez-nous : info@worldlabour.org

Le 24 mai la compagnie a accepté de donner une indemnité repas de 55 yuans par mois. Cela a été sévèrement rejetée par les travailleurs. Les employés permanents et stagiaires ont maintenu un haut degré de courage et de solidarité et ont poursuivi leur grève.

Le 26 mai la direction de Honda a proposé une augmentation de salaire. Elle fut toutefois toutefois différente pour les stagiaires et les travailleurs réguliers. Alors que les stagiaires auraient obtenir une augmentation de salaire de 477 yuans par mois, les salariés sous contrat auraient reçu une augmentation de 355 Yuan. Tous les travailleurs ont refusé cette différenciation entre les uns et les autres.

Le 27 mai, après en avoir discuté collectivement, les travailleurs ont proposé quelques nouvelles revendications importantes.
1)Une augmentation de salaire de base de 800 yuans par mois
2) La prise en compte de l’ancienneté
3) la réintégration des salariés licenciés et aucune sanction contre les travailleurs qui ont rejoint la grève.
4) Réorganiser le syndicat de l’entreprise, et notamment en élisant de nouveaux dirigeants

Le 28 mai la direction de Honda a fourni de nouvelles propositions

Le salaire des stagiaires serait porté à 634 yuans par mois après les trois premiers mois d’emploi tandis que l’augmentation des salaires des travailleurs sous contrat resterait la même (355 yuans par mois). Au même moment, par divers moyens, Honda a commencé à contraindre les stagiaires à signer un engagement à ne plus faire grève, et cela avant 9 heures le 31 mai. De plus, Honda a appelé des fonctionnaires du gouvernement local à faire pression sur les stagiaires pour les inciter à retourner au travail le 31 mai. Tout au long de la grève, le syndicat Honda n’a pas fourni d’assistance aux travailleurs en grève, et, au contraire, les a exhortés à reprendre la production dès que possible.

Messages

  • Les travailleurs chinois se battent aux côtés des travailleurs du monde

  • Les forces de l’ordre et des forces spéciales ont gravement blessé et attaqué violemment des grévistes dans plusieurs villes de Chine mais le mouvement continue...

  • un ouvrier "suicidé" chez Foxcon ou plutôt battu par la police patronale et laissé pour mort.

    Son père accuse la multinationale sous traitante pour Apple entre autre, d’avoir assassiné son fils, car la maltraitance dans ces usines de plus de 100000 ouvriers est un moyen de terroriser les travailleurs pour augmenter ou maintenir les cadences.

    Suite à ce meurtre un vent de révolte a plané sur les usines et dans le contexte des grèves dures et insurrectionnelles contre les patrons mais aussi contre l’etat chinois, Foxcon a calmé (tenté)dans un premier temps la colère des ouvriers en leur donnant des augmentations de plus de 20%, et en baissant les cadences, supprimant les amendes sur salaires et les punitions corporelles.

    La confiscation des syndicats par le pouvoir chinois, rend très dangereux des mouvements de contestation ouvriers.

    Vive les comités et l’organisation libre des travailleurs (euses) chinois qui peuvent montrer au monde ouvier international la seule voie possible pour mener des luttes victorieuses.

  • VIVE LES GREVES OUVRIERES EN CHINE

    A Huizhou, localité industrielle du Guangdong, près de 2000 ouvriers d’un fournisseur d’uen grosse entreprise coréenne, se sont mis en grève le 7 juin. Le 11 juin, les ouvriers du fabricant de serrures Honda Locks à Zhongshan ont manifesté contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail. Deux sous-traitants de Honda ont été le siège de grèves et de débrayages. A Kunshan, vaste zone industrielle aux portes de Shangaï, la grève a débuté la première semaine de grève chez KOK, un fabricant de valves et de joints. C’est la police anti-émeutes qui a accueilli le 7 juin les 2000 ouvriers mobilisés et en grève et nombre d’entre eux ont été gravement blessés ou arrêtés....

  • Dans les décombres : Quian men quian ; un documentaire sur la Chine des Jeux olympiques en 2008. Des quartiers populaires entiers vidés comme à Atlanta aux USA ou les autorités ont pris prétexte des J.O. pour expulser les SDF, et en Afrique du Sud aussi.
    Pourtant un air de révolte souffle 10 ans après Tien an men et annonce une rupture dans les usines géantes de ce nouvel atelier du monde.

    cliquer ici pour les détails de la projection à Nanterre demain samedi .

  • Voir ici les conditions de surexploitation du prolétariat chinois : cliquer ici

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