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Qui était François Mitterrand, le seul président "socialiste" français de la cinquième république

samedi 8 janvier 2011

Qui a dit :

« Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son oeuvre. »

En 1943, Mitterrand qui reçoit la francisque de Vichy et prête ce serment.

Ministre de la France d’Outre-mer (1950-51) , cette action détermine son conception future. Il l’expliquera lui-même plus tard : « Mon passage au ministère de la France d’Outre-mer est l’expérience majeure de ma vie politique dont elle a commandé l’évolution »
« Notre opiniâtre maintien en Indochine nuit à notre perspective africaine, la seule valable. [...] La possession du sous-sol, le développement de l’enseignement, la définition de la monnaie, le contrôle du crédit, l’occupation des zones stratégiques, l’armée et la diplomatie en bloc, voilà l’essentiel négligé, menacé. [...] La sécurité, la protection, la défense de l’Afrique nous créent des obligations ; la paix civique et la paix sociale ne sont pas les moindres conditions de la présence française. Dire à nos alliés que là est notre domaine réservé et dire aux populations d’Afrique que ce domaine est aussi et surtout le leur, c’est, je le crois, commencer par le commencement. »
François Mitterrand, Aux frontières de l’Union Française, éditions Julliard, 1953.

François Mitterrand (ministre de l’intérieur, nov. 1954) proclame :

« Des Flandres au Congo (...), la loi s’impose et cette loi est française. (...). Telle est notre règle, non seulement parce que la Constitution nous l’impose, mais parce que cela est conforme à nos volontés. »

François Mitterrand, ministre de l’Intérieur du gouvernement Mendès France, déclarait à l’Assemblée nationale :

« Faut-il que l’Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle ? Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu’il se trouve que l’Algérie, c’est la France »,

« La France de Dunkerque à Tamanrasset ! »

et…

« L’Algérie, c’est la France et la seul négociation avec le peuple algérien, c’est la guerre… » : Mitterrand ministre qui a envoyé en Algérie les généraux de l’Indochine pour qu’ils cassent des Algériens comme ils avaient cassé des Indochinois, par la torture…
Quand le garde des Sceaux, François Mitterrand, quitte son ministère, en mai 1957, en pleine guerre d’Algérie, 45 nationalistes ont été guillotinés.

C’est lui qui donna pour le gouvernement français avis favorable donné également par Mitterrand à l’exécution du militant communiste Fernand Iveton, lequel avait déposé dans son usine une bombe qui, découverte à temps, n’explosa pas. François Mitterrand — comme la totalité des membres du CSM — s’est bien opposé à la grâce du seul Européen exécuté pendant la guerre d’Algérie, un homme qui n’avait pourtant tué personne.”

De 1960 à 1970, il réaffirme à propos du colonialisme français en Afrique qu’il veut maintenir : « Je dis que le premier devoir de la France, c’est de tout faire pour que les liens ne soient pas coupés, de tout faire pour que nos frère africains restent unis à notre destin… La France reste celle qui conduit, celle dont on a besoin, celle à laquelle on se rattache. Il ne pourra y avoir d’histoire de l’Afrique si la France est absente »

Président de la République, il n’opère pas de modification de sa vision des relations franco-africaines. « Je ne peux pas signer – et je m’y refuserai – à la disparition de la France de la surface du globe, en dehors de son pré carré » (Le Monde, 18 novembre 1983). Après le génocide rwandais, son discours reste le même et il déclare en novembre 1994 : » Je le dis solennellement : la France doit maintenir sa route et refuser de réduire ses ambitions africaines. La France ne serait plus tout à fait elle-même si elle renonçait à être présente en Afrique » (Discours d’ouverture de la conférence de Biarritz, 08/11/94).

Lorsque François Mitterrand arrive à la présidence, la France a déjà remplacé la Belgique au Rwanda, depuis les accords de 1962. Il établit aussitôt des relations amicales avec le président Habyarimana. Il lui déclare, en 1982 : « Nos relations sont anciennes et la France a déjà reconnu en vous un ami fidèle, un homme sur lequel nous pouvons fonder une amitié durable. »

Le président français est informé de l’offensive du FPR d’octobre 1990 alors qu’il se trouvait dans un avion revenant d’Oman. Il prend seul et secrètement la décision d’envoyer des troupes pour soutenir l’armée rwandaise. Le 10 décembre 1990, le journal rwandais Kangura, publication raciste financée par des proches d’Habyarimana, publie un portrait de François Mitterrand avec en légende : « Les grands amis, on les rencontre dans les difficultés. C’est dans ce même numéro que furent publiés les fameux » Dix commandements du Hutu » qui appellent à la haine raciale anti-tutsi.

De 1990 à 1994, M. Mitterrand attache une importance particulière à un pays dont il affirme que le dictateur « représentait à Kigali une ethnie majoritaire à 80 % ». Lors de ses déplacements, il se tient en permanence informé de la situation militaire au Rwanda (Politique africaine, octobre 1993). Durant le génocide, il apparaît comme le responsable français le mieux informé de la question. Lors des innombrables réunions de cellules de crise ou comités interministériels consacrés au problème, il expliquait aux autres la situation.
Il continue de recevoir les concepteurs et les réalisateurs du génocide alors même que celui-ci était dénoncé par la communauté internationale. Il fait porter des fleurs à Agathe Habyarimana à son arrivée en France, bien qu’elle soit membre du clan des ultras qui ont planifié les massacres. Au cours du mois d’avril 1994, il reçut Jean-Bosco Barayagwiza et Jérôme Bicamumpaka, deux responsables du génocide, respectivement leader du parti raciste CDR et ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire, que la France fut le seul État à reconnaître.

« Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important » Le président François Mitterrand dans une déclaration de l’été 1994, citée par Le Figaro du 12/01/1998

Pour minimiser le génocide, François Mitterrand défend alors l’idée d’un double génocide. Ainsi, au sommet franco-africain de Biarritz, fin 1994, il parle « des » génocides. Interrogé sur la question, il répond : « De quel génocide voulez-vous parler ? De celui des Tutsis ou celui des Hutus ? »
8 novembre 1994

Dans le texte écrit du discours de François Mitterrand aux participants du Sommet franco-africain de Biarritz, il est question "des génocides " du Rwanda, les adversaires étant renvoyés à leur envie réciproque de " s’autodétruire ".

« Je ne suis pas né à gauche, encore moins socialiste, on l’a vu. Il faudra beaucoup d’indulgence aux docteurs de la loi marxiste, dont ce n’est pas le péché mignon, pour me le pardonner. J’aggraverai mon cas en confessant que je n’ai, par la suite, montré aucune précocité. (…) J’ai pensé qu’il était possible d’obtenir de la société capitaliste qu’elle se réformât elle-même. (…) Bref, j’ai dialogué. Et la société en question a dialogué avec moi, comme elle a dialogué avec tous les autres qui lui parlaient aussi poliment. »
dans « Ma Part de vérité »

« Notre objectif fondamental, c’est de refaire un grand Parti socialiste sur le terrain occupé par le PC, afin de faire la démonstration que, sur les cinq millions d’électeurs communistes, trois millions peuvent voter socialiste. »

Discours prononcé devant le congrès de l’Internationale socialiste, le 27 juin 1972, quelques heures après avoir signé le Programme commun.

Défendant la gloire de la bourgeoisie « des entrepreneurs » :
« Les Français commencent à comprendre que c’est l’entreprise qui crée la richesse, qui détermine notre niveau de vie et notre place dans la hiérarchie mondiale. (…) Les termes modernisations, entreprise, innovation, seraient de droite ? Postulat impossible. »


Aujourd’hui, toute la gauche socialiste était sur la tombe de Mitterrand et pourtant ce dernier non seulement n’a rien à voir avec le socialisme mais est tout ce qu’il y a de moins reluisant en tant que politicien bourgeois.

Qui a réhabilité le fascisme français de Vichy ?

Qui avait été décoré par lui ?

Qui a développé la guerre coloniale d’Algérie ?

Qui a organisé, armé, financé les bandes fascistes du Rwanda ?

Qui a soutenu la dictature de tous les pays d’Afrique et du Maghreb ?

Qui s’est attaqué le premier aux retraites à la sécu à l’emploi aux salaires ?

Qui a supprimé l’échelle mobile des salaires en 1982 ?

Qui a organisé les licenciements massifs de la sidérurgie lorraine sous couleur de modernisation en 1984 ?

Qui a cassé le parti communiste ?

Qui a le plus intégré le mouvement syndical à l’Etat bourgeois ?

Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand !

Quel bilan social de Mitterrand au pouvoir ?

Sous les deux présidences de Mitterrand, de 1981 à 1995, les attaques n’ont pas manqué contre la classe ouvrière. Dès 1982, le gouvernement Mauroy a organisé le blocage des salaires et interdit d’indexer ceux-ci sur le coût de la vie. Pendant ce temps-là, l’impôt sur les bénéfices des sociétés, qui était de 50% sous Giscard, passait à 45% en 1986, avant que le gouvernement Jospin-Fabius ne décide de le ramener à 33% en 2000.

La politique menée par les socialistes sous Mitterrand déçut à tel point l’électorat populaire que la majorité élue en 1981 fut battue aux élections législatives de 1986, comme celle issue des urnes après la réélection de Mitterrand en 1988 fut laminée aux élections législatives de 1993. À chaque fois la gauche prépara le terrain pour un retour de la droite, qui elle-même, par son cynisme et sa morgue envers le monde du travail, permit au PS de se refaire une virginité. C’est ce que les commentateurs appellent « l’alternance », mais une alternance dans laquelle ce sont toujours les possédants qui sont les gagnants, et les classes populaires les perdantes.

La gauche a fait ce que la droite n’avait pas osé : lever le tabou de la privatisation des services publics, en vendant de larges parts de France Telecom et d’Air France, cette dernière sous l’égide du ministre communiste Gayssot. Le gouvernement a d’ailleurs franchi une première étape, en faisant voter par l’assemblée, en février 1999, l’ouverture du marché de l’électricité. Le gouvernement Jospin a mis La Poste et la SNCF sur la même voie de « l’ouverture du marché » et de la rentabilisation par secteurs.

Le bradage passé de France Telecom et à venir d’EDF n’était pas simplement destiné à donner à des bourgeois français de nouvelles opportunités de profits, il doit aider à faire de ces groupes des géants capitalistes mondiaux. EDF, qui réalise déjà presque le quart de son chiffre d’affaires à l’étranger veut faire passer cette part à 50 % d’ici 2004/2005. Pour cela l’entreprise souhaite justement l’ouverture du marché européen pour conquérir de nouvelles positions à l’extérieur et l’ouverture de son capital pour mobiliser des fonds sur les marchés financiers et négocier des fusions-acquisitions. Sous la tutelle de la gauche, EDF et GDF n’ont pas attendu leur privatisation pour se lancer dans la spéculation sur le marché international de l’énergie. Elles ont monté leur propre filiale de trading (le métier d’Enron, la société américaine dont la faillite fait actuellement scandale), EDF-trading (en collaboration avec Vivendi) et Gaselys (avec la Société Générale). Mais pour grossir à l’étranger et devenir des numéros un mondiaux, ces entreprises doivent bien présenter la facture à quelqu’un. Ce sera leurs salariés, dont les conditions de travail se dégradent, et les usagers, qui ont vu le gouvernement augmenter plusieurs fois les tarifs du gaz et de l’électricité. L’avenir est programmé : comme France Telecom, EDF et GDF tenteront de plus en plus de se libérer des contraintes du service public, au profit de la rentabilité immédiate ...aux dépens des salariés comme des usagers. Tout en faisant passer au privé les secteurs les plus rentables du secteur public, il a soumis le reste à une diète de 5 ans. Dès 1997, il a proclamé le « gel de l’emploi public ». Le plan Juppé de 1995 a été prolongé. Les hôpitaux ont continué d’être rationnés en effectifs et en moyens. Dans la première moitié des années 1990, les dépenses du secteur hospitalier avaient augmenté de 7 % par an, ce qui était déjà insuffisant pour suivre le développement de l’activité. Mais entre 1995 et 2000, cette augmentation a été de 7 % au total ! Un lit sur 15 a été supprimé de 1994 à 1999. En 2002, alors que le passage aux 35 heures aurait nécessité la création d’au moins 80 000 postes, le gouvernement n’en promet que 40 000, et les hospitaliers exaspérés multiplient les grèves. Gel de l’embauche, surcharge de travail, pénurie de moyens : le même traitement a été réservé aux transports, à la poste ou encore à l’éducation nationale. Le gouvernement "de gauche" a continué d’étendre la précarité : sur 3,4 millions de salariés des trois fonctions publiques, il y a aujourd’hui 960 000 non titulaires et plus de 300 000 « contrats aidés » (CES, emplois-jeunes, contrats de ville…). De quoi donner envie de voir Jospin goûter à son tour à la précarité de l’emploi.

La gauche au gouvernement a bien sûr mis en place de nouvelles lois, comme les 35 heures, pris des mesures budgétaires, comme les emplois-jeunes, et avalisé des règles nouvelles, comme le PARE imposant aux chômeurs de nouvelles contraintes pour leur faire accepter n’importe quel travail à n’importe quel prix. Mais si ces mesures ont eu des conséquences certaines sur les conditions de vie de bon nombre de salariés, leurs effets réels sur l’emploi sont, eux, tout à fait incertains. Pour les 35 heures il n’a ainsi jamais été vraiment possible d’en évaluer les effets sur l’emploi. Le gouvernement a prétendu que l’application de la loi avait permis la création de plusieurs centaines de milliers de postes. Mais personne n’a jamais pu savoir quelle était dans ces chiffres la part des embauches en compensation de la réduction du temps de travail, et celle de « l’effet d’aubaine », permettant aux patrons de rafler les cadeaux en matière de charges sociales, pour des embauches qu’ils auraient de toutes façons été amenés à réaliser. Ce qui est par contre parfaitement palpable (surtout pour ceux qui les touchent), ce sont les milliards sous forme de baisses de charges sociales récupérées par le patronat au titre de la prétendue réduction du temps de travail. Et c’est aussi que cette loi concoctée et votée par la gauche, a ouvert la porte à une généralisation de la flexibilité et dans bien des cas détérioré les conditions de travail des salariés, en même temps que donné lieu à des réductions de salaires ou de primes. Autre certitude, l’application des 35 heures a provoqué de très nombreux mouvements de grève et protestations – jusqu’à aujourd’hui – révélateurs de l’appréciation des salariés concernés sur les prétendus bienfaits de la loi. Quant aux emplois-jeunes, la gauche qui en avait promis 700 000 n’en a réalisés sur la législature qu’un peu moins de la moitié, créés par les seuls secteurs public et associatif. Ces emplois ont certes été considérés comme un dépannage bienvenu par une partie des jeunes concernés, en fin de scolarité ou déjà au chômage, ou encore salariés depuis peu et saisissant l’occasion de changer de patron. Mais ces emplois, sous forme de contrats de cinq ans, financés à 80 % par l’Etat, ont inauguré une nouvelle forme de précarité et de salaire au rabais. Embauchés dans l’enseignement, dans la police, dans les transports en commun, dans les municipalités, etc., les jeunes en question se sont souvent retrouvés à boucher des trous dans des administrations qui ont ainsi pourvu les postes manquants en les payant en dessous du tarif.

Augmentation de la précarité et de l’insécurité au travail

Rien n’a été fait par ailleurs par le gouvernement de gauche contre la précarité en général. Sauf à considérer que la disposition de la dernière loi dite « de modernisation sociale », passant de 6 % à 10 % la prime de précarité des CDD pour l’aligner sur celle des intérimaires, puisse constituer une réelle pression sur les patrons. La progression de la précarité a au contraire accompagné la création des nouveaux emplois, avec pour corollaire l’insécurité au travail. Entre 1999 et 2000 le nombre d’accidents du travail a ainsi progressé de 4,6 % selon les chiffres du ministère de l’emploi qui précise que le secteur de l’intérim est particulièrement touché et que la précarité et la flexibilité des horaires en sont les principales causes. Quant aux licenciements collectifs pour motif dit économique, ils se sont mis à grimper à nouveau brutalement avec la rafale des plans sociaux au printemps dernier. En un an, de novembre 2000 à novembre 2001, leur nombre a progressé de 39,8 % pendant que le chômage lui progressait de 12,7 %. Pour faire croire qu’il se préoccupait des licenciements économiques, le gouvernement a proposé un dispositif, toujours dans le cadre de cette loi de « modernisation sociale », suscitant une longue discussion parlementaire. Le texte n’est finalement qu’une collection de dispositions légales déjà existantes et de vagues recommandations. Et de plus la définition du licenciement économique – fruit de concessions de Jospin au PCF mais qui ne pouvait tout au plus que permettre de retarder de quelques jours la mise en application des licenciements – a été retoquée par le Conseil Constitutionnel.

Conclusion : le point essentiel est que la gauche a fait passer dans le mouvement ouvrier l’idée de la réforme... idée reprise ensuite par sarkozy pour casser tous les droits sociaux.

Et, effectivement, les attaques de Sarkozy ne sont rien d’autre que la mise en oeuvre des projets de la "gauche".

Il n’y a ni gauche ni droite, il y a des classes sociales : il faut le dire et le redire mille fois même à ceux que l’idée de réforme attire car elle les attire dans un piège !!!

Il y a 25 ans : « Mitterrand trahison »... la marche des sidérurgistes sur Paris

Le 13 avril 1984, des dizaines de milliers de travailleurs de la sidérurgie manifestaient à Paris, à l’appel des syndicats. Ils protestaient contre l’adoption par le gouvernement d’Union de la gauche d’un nouveau plan Acier, synonyme d’une nouvelle saignée dans les effectifs de la sidérurgie.

Ce n’était certes pas la première fois que le gouvernement planifiait les suppressions d’emplois et aidait le patronat à les réaliser. En septembre 1978, le gouvernement de droite de Raymond Barre avait transformé les dettes des maîtres de forge en prise de participation de l’État. 22 milliards de francs de fonds publics furent engloutis dans la sidérurgie et 21 000 emplois furent liquidés. C’était alors le dernier d’une série de plans qui, depuis 1967, sous prétexte de modernisation, prévoyaient des suppressions massives d’emplois. Il permettait aux patrons de la sidérurgie, les de Wendel et les autres, de dégager leurs capitaux pour aller les placer ailleurs.

En 1981, Mitterrand avait remporté l’élection présidentielle et nommé un gouvernement d’Union de la gauche comprenant quatre ministres communistes, du jamais vu depuis la Libération. Sitôt élu, en octobre il faisait une tournée en Lorraine et déclarait : « Aucun poste de travail ne peut être supprimé dans la sidérurgie sans qu’un autre n’ait été créé auparavant dans un autre secteur », dénonçant à Longwy « le coût social d’un capitalisme sauvage. » Mais il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que les paroles de Mitterrand s’envolent.

Votée au Parlement en octobre, la nationalisation complète de la sidérurgie fut achevée en février 1982, sans que les patrons y perdent un centime. Cette nationalisation était présentée par le PCF, depuis des années, comme la panacée.

Dès le mois de juin 1982, l’État annonçait 12 000 suppressions d’emplois. En Lorraine, c’était le début de la fin de l’aciérie de Pompey, celle qui avait coulé l’acier ayant servi à bâtir la tour Eiffel. « J’ai voté pour eux en 1981. Aujourd’hui ils ferment mon usine », pleurait, désespéré, un sidérurgiste de Pompey monté à Paris pour manifester, cité par le journal Le Monde.

Moins de deux ans plus tard, le 29 mars 1984, le gouvernement socialiste Mauroy - comportant toujours quatre ministres communistes - révisait le plan Acier et annonçait la suppression de 21 000 emplois supplémentaires. Ce fut alors la colère et le sentiment d’une immense trahison chez les travailleurs. Dans la région de Nancy, les aciéries de Pompey étaient définitivement rayées de la carte et celles de Neuves-Maisons au trois quarts liquidées. Le tiers des emplois de l’usine de Gandrange (qui en comptait plus de 6 000 à l’époque) étaient condamnés. Mais, surtout, ce plan Acier sonnait le glas de la sidérurgie à Longwy.

Dans toutes les usines souffle alors un vent de colère. Le 4 avril est journée de grève générale interprofessionnelle en Lorraine. On dénombre 150 000 manifestants dans les villes de la région, soigneusement encadrés par les syndicats qui craignent plus que tout une explosion sociale, la réédition des émeutes de Longwy de 1979.

Le vendredi 13 avril, les syndicats organisent une grande marche des sidérurgistes sur Paris. Loin de s’appuyer sur la colère des sidérurgistes et d’en faire une marche contre les licenciements, contre le patronat et le gouvernement, les syndicats lui donnent un caractère régional avec, en tête de cortège, majorettes en costume régional et croix de Lorraine. Et pourtant, ce plan Acier est décidé quelques mois seulement après les licenciements massifs chez Talbot à Poissy et, le 13 avril, c’est Citroën qui annonce près de 6 000 suppressions d’emplois. Les confédérations n’ont pas appelé l’ensemble des travailleurs à venir à la manifestation, très encadrée par le service d’ordre syndical et qui traverse des quartiers déserts de Paris.

En donnant à la lutte des sidérurgistes un caractère régional, en l’orientant sur le terrain de la politique industrielle, les confédérations syndicales l’envoyaient sur une voie de garage. Le secrétaire général du PC, Georges Marchais, était venu à la manifestation du 13 avril et il avait même critiqué le plan Acier. En Lorraine, les dirigeants du PC expliquaient que les ministres et les députés communistes n’accepteraient jamais le plan Acier et rompraient avec le PS s’il était appliqué. Il n’en fut rien. Le PCF vota en mai au Parlement la confiance au gouvernement Mauroy et, si le Parti Communiste choisit de ne pas participer au gouvernement Fabius formé plus tard, en juillet, ce fut après un résultat catastrophique aux élections européennes de juin : en cinq ans, le PC passait de 20,5 % des voix à 11,28 %. C’est devant ce recul électoral qu’il renonça à participer au gouvernement, pas en riposte aux attaques contre les travailleurs.

La politique de la direction du PC a non seulement fait fuir les électeurs mais, surtout, elle a puissamment contribué à démoraliser les militants dont l’énergie et le dévouement ont été gaspillés en vain, alors qu’ils auraient pu et dû servir à préparer une nécessaire contre-offensive du monde du travail. Mais pour cela, il aurait fallu un parti réellement et exclusivement au service des intérêts du monde du travail, ce que le PCF n’était plus, et depuis longtemps.

TROIS FOIS FASCISTE : VICHY, ALGÉRIE, RWANDA

QUELLE CONSTANCE DANS LE FASCISME !!!

Préfet de Pétain, décoré par Vichy, Mitterrand a eu son brevet de fascisme et il ne l’a pas renié puisqu’il est le premier président à mettre une couronne sur la tombe de Pétain et à appartenir au comité de réhabilitation des pétainistes

"Avec le peuple algérien, la seule négociation, c’est la guerre", déclarait Mitterrand ministre de l’Etat colonialiste qui massacrait en Algérie et il signait les condamnations à morts des militants anti-colonialistes

Et Mitterrand, ami de Habyarimana, était aussi le formateur des milices fascistes et l’ordonnateur du massacre rwandais : « Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important » déclarait le président François Mitterrand à l’été 1994, cité par Le Figaro du 12/01/1998

Messages

  • En quelques mois, le gouvernement socialiste qui préside aux destinées de l’impérialisme français a engagé celui-ci dans deux expéditions militaires hors de ses frontières, au Liban et au Tchad. Comme le relevait le journal de droite Le Figaro, il y a aujourd’hui « les effectifs les plus importants que Paris ait envoyé outre-mer depuis la fin de la guerre d’Algérie ». Aux plus de 2 000 hommes dépêchés au Tchad pour soutenir le régime défaillant de Hissène Habré, s’ajoutent les quelque 3 000 hommes présents au Liban dans le cadre de la « Force multinationale de sécurité de Beyrouth » et de la FINUL (Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban), et les quelque 3 000 marins que compte l’escadre groupée autour du porte-avions « Foch » envoyé au large du Liban dans le courant du mois de septembre. Au total c’est donc environ 10 000 hommes que l’impérialisme français a mobilisés, en ordre de combat, hors de ses frontières. Ils s’ajoutent aux quelque 6 700 hommes qu’il entretient de toute façon en temps normal dans divers pays d’Afrique, prêts à toute éventualité.

    Comme toujours lorsque l’on s’engage dans ce type d’intervention extérieure, les dirigeants français assurent que ces soldats sont envoyés là pour la défense... de la paix. Mais ils déclarent au même moment que, bien entendu, ils se défendront « s’ils sont attaqués ». C’est dire que, en toute conscience, ils ont fait le premier pas dans un de ces engrenages militaires dont on sait où il commence, mais dont nul ne peut savoir d’avance jusqu’où il peut aller. Au point que même le très réactionnaire Figaro pouvait marquer quelques réserves à l’égard de l’engagement extérieur décidé par les gouvernants socialistes, parlant du risque pris, celui « d’un enlisement monotone, coûteux et démoralisant » et invitant les dirigeants socialistes à « le prendre en compte » pour que « la nation » ne soit pas « entraînée malgré elle dans une spirale dont elle ne pourrait pas sortir. » (Le Figaro 8 septembre 1983).

    Ainsi, dans ce domaine comme dans d’autres, c’est avec zèle, au point que des hommes de droite, dans l’opposition il est vrai, peuvent sembler plus modérés que les dirigeants socialistes - et accessoirement communistes - assument leur rôle de gouvernants de l’impérialisme français, c’est-à-dire d’un impérialisme qui a gardé de fortes traditions d’intervention de type colonial. On est loin du temps où le parti de Mitterrand, dans l’opposition, dénonçait la façon dont Giscard d’Estaing et son gouvernement traitaient les affaires de l’Afrique, et notamment ses compromissions avec des régimes dictatoriaux comme celui de Bokassa en Centrafrique.

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