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Mexique : à bas l’offensive anti-ouvrière !!!

vendredi 4 mars 2011

Mexique : dictature anti-ouvrière !!!

Depuis le 30 juillet 2007 les mineurs de la ville de Cananea (État du Sonora,au nord du Mexique) - d’autres mines sont en grève, notamment à Taxco (Guerrero) et à Sombrerete (Zacatecas) - sont en grève contre leurs patrons, Grupo México, sur des questions de sécurité et d’hygiène, et occupent la mine.

Une cour fédérale vient, le 11 février dernier, de rendre sont jugement final : les relations entre l’entreprise et le syndicat sont « terminées ». Grupo México, après avoir tenté le coup de pression en virant des grévistes, a été jusqu’à fermer la mine en mettant fin de fait aux contrats de travail. Pas de contrats de travail, donc pas de syndicats et pas de grévistes !

Après avoir d’abord par un décret gouvernemental inconstitutionnel et ensuite manu militari liquidé l’entreprise publique d’électricité Luz y Fuerza del Centro – et surtout son puissant syndicat, le SME - en octobre, voilà qu’une décision de justice déclare une grève illégale en supprimant l’existence d’un syndicat.

C’est une atteinte de plus au droit de grève, c’est une attaque claire contre les travailleurs organisé. En même temps il convient aussi de rappeler que le leader officiel du syndicat national des travailleurs des mines, des métallurgistes et des métiers similaires de la République Mexicaine (SNTMMSRM) à savoir Napoleón Gómez Urrutia, est auto-exilé au Canada parce que la justice le recherche pour avoir indûment empoché quelques 55 millions de dollars.

Les dissidents du syndicat, qui occupent encore la mine alors que menace l’expulsion violente par la force publique, demandent qu’il soit démis de ses fonctions. C’est aussi une des réalité du syndicalisme mexicain : même combatif sur certaines luttes, même si la base déborde souvent la hiérarchie, il reste extrêmement corrompu, souvent à la botte du pouvoir, tel le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l’éducation) emmené par l’inénarrable Alba Esther Gordillo, proche copine de l’actuel président de la république, Felipe Calderon (Parti d’Action Nationale, droite dure).

La mine de cuivre de Cananea reste un nom mythique dans l’histoire mexicaine. En 1906, la lutte des mineurs et ses 23 morts, avec l’impulsion du Parti libéral mexicain des frères Florès Magon, constitue un des prémisses de la période 1910-1917 que l’on nommera plus tard « révolution mexicaine ».

Par ailleurs, c’est le magnat mexicain des médias Carlos Slim qui est devenu, selon le classement du magasineForbes, l’homme le plus riche du monde, devant Bill Gates, avec 53,5 milliards de dollars d’argent de poche : le peuple mexicain apprécie.

Il y a cinq ans une explosion dans une mine de charbon appartenant à Grupo México à Pasta de Conchos a tué 65 mineurs. Les corps de 63 des 65 mineurs restent enfouis (mémorial Pasta de Conches). Le gouvernement mexicain n’a ni enquêté ni poursuivi les responsables. Au lieu de cela, il a intensifié ses attaques illégales et violentes sur le syndicat des mineurs (SNTMMSRM), alors qu’il réclame justice et le recouvrement des corps des mineurs.

Une campagne syndicale internationale exige du gouvernement de :

# Faire tout ce qu’il faut pour que les employeurs et les représentants du gouvernement assument la responsabilité de l’explosion de la mine de Pasta de Conchos, dans laquelle 65 mineurs sont morts le 19 Février 2006.

# Mettre fin aux violations systématiques de la liberté d’association des travailleurs, y compris les « contrats de protection » tripotés par les employeurs, et les interférences dans les élections syndicales.

# Mettre fin à l’usage de la force par les structures publiques ou privées dans la répression des revendications légitimes pour des syndicats démocratiques, de meilleurs salaires et conditions de travail et pou une bonne santé et la sécurité.

# Mettre fin à la campagne de persécution politique contre le syndicat des mineurs du Mexique et le Syndicat mexicain de l’électricité.

"Le gouvernement mexicain doit mettre fin à sa campagne de harcèlement politique contre les syndicats indépendants et démocratiques au Mexique", a déclaré Raina, dans une allocution prononcée devant plus de 500 syndicalistes rassemblés dans le Queensland.

Le 14 février, une délégation syndicale internationale a rencontré l’Ambassadeur du Mexique aux Nations-Unies à Genève, M. Gomez Camacho, pour lui communiquer les revendications de la campagne mondiale. Une manifestation rassemblait une soixantaine de militants syndicaux.

Manfred Warda, secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), Fernando Lopes, secrétaire général adjoint de la FIOM et Adriana Rosenzvaig, directeur de SCORE à l’UNI, ont eu un entretien avec l’Ambassadeur à l’intérieur de la Mission, alors qu’une manifestation avait lieu devant le bâtiment.

Warda a déclaré que l’entretien d’une heure vingt a montré que Camacho était déjà informé du but de la manifestation. "La seule question avec laquelle il n’était pas familier concernait les contrats de protection au Mexique", a dit Warda. "Nous avons dû lui expliquer comment ces contrats enfreignent les véritables droits syndicaux".

Des rassemblements et des réunions avec des ambassadeurs du Mexique auront lieu simultanément cette semaine dans plus d’une trentaine de pays, grâce à une coordination assurée par des syndicats affiliés à l’ICEM, la FIOM, l’UNI Global Union, la Fédération internationale des ouvriers du transport (FIOT), et à la Confédération syndicale internationale¬¬ (CSI). Les actions mondiales coïncident avec le cinquième anniversaire de la mort de 65 mineurs lors de la catastrophe qui s’est produite à la mine de Pasta de Conchos au Mexique, le 19 février 2006.

Au Mexique également, les syndicats ont tenu une conférence de presse le 14 février et organiseront diverses actions à travers le pays, tout au long de la semaine, pour appeler l’attention sur les infractions systématiques aux droits syndicaux commises par le gouvernement mexicain.

Le 6 juin 2010, au Mexique, la police d’État s’est attaquée aux membres de la section locale 65 du syndicat Los Mineros. Appuyés par des hélicoptères armés, plus de 2 000 policiers fédéraux et d’État ont envahi la mine de cuivre de Grupo Mexico et ses installations à Cananea (Sonora), dans le but d’expulser les membres du syndicat SNTMMSRM (« Los Mineros ») qui sont en grève légale depuis juillet 2007.

Le même jour, des policiers d’État suffisamment nombreux pour remplir 20 wagons ont pris d’assaut un petit groupe de mineurs et de veuves qui occupaient l’entrée de la mine de charbon Pasta de Conchos dans l’État de Coahuila – site d’une explosion qui a eu lieu en février 2006 et qui a tué 65 mineurs de Minera Industrial, qui appartient à Grupo Mexico. La police a arrêté cinq veuves et les mères de deux mineurs décédés, puis la mine a été scellée pour empêcher qu’on y entre à nouveau.

Par le passé, Los Mineros, un syndicat mexicain indépendant, a également été la cible d’attaques répétées de la part du gouvernement. En avril 2006, le corps policier mexicain a tiré sur des grévistes à Lazaro Cardenas (Michoacan), tuant deux travailleurs et en blessant plus de 100 autres. Un dirigeant de Los Mineros, Juan Linares, est emprisonné dans une prison de Mexico depuis 2008, malgré deux ordonnances des tribunaux exigeant sa remise en liberté. Quelques jours avant que la police n’envahisse Cananea, un fonctionnaire du gouvernement du Mexique a offert à Juan Linares de le remettre en liberté s’il mettait fin à la grève du syndicat à Cananea.

Lors d’une réunion du groupe de coordination syndicale européen de Johnson Controls à Bruxelles le 7 juin, les syndicats européens ont adopté une résolution de soutien aux travailleurs et aux travailleuses de l’usine FINSA de Johnson Controls à Puebla, Mexique.

Tout en approuvant la décision de l’entreprise d’accepter les revendications des travailleurs et des travailleuses concernant la reconnaissance du syndicat de leur choix, à savoir le syndicat mexicain des mineurs dans l’usine Johnson Controls Interiors à Puebla, la résolution demande à l’entreprise d’étendre le même droit aux travailleurs et aux travailleuses de l’usine FINSA.

"Nous craignons que Johnson Controls ne soit pas disposé à rencontrer la coalition indépendante des travailleurs et des travailleuses de son usine FINSA, située également à Puebla, et à réintégrer les personnes illégalement licenciées, en réponse à la volonté du syndicat de cette usine – un syndicat qui n’a pas été élu par les travailleurs et les travailleuses et qui ne leur a pas permis de prendre connaissance de leur convention collective", déclare la résolution.

"La possibilité des travailleurs et des travailleuses de choisir leurs propres représentant(e)s, hors de toute ingérence patronale, est un droit garanti par les conventions 87 et 98 de l’OIT. Johnson Controls doit assurer ce droit à tous ses salariés, notamment au personnel de production de l’usine FINSA."

La direction de Johnson Controls et le "syndicat fantôme" CROM qui contrôle le contrat de protection dans l’usine FINSA à Puebla, ont découvert que les travailleurs et les travailleuses ont pris les mesures nécessaires pour adhérer au syndicat mexicain des mineurs (syndicat national des mineurs et des métallurgistes de la République mexicaine – SNTMMSRM), un affilié indépendant de la FIOM au Mexique. Les salariés qui appartiennent à une coalition des travailleurs et plusieurs militants qui soutiennent leur lutte ont été l’objet de voies de fait, de harcèlement, de menaces et d’intimidations par le syndicat CROM.

Vingt-quatre représentants des travailleurs et des travailleuses de Johnson Controls et de syndicats de Belgique, de République tchèque, d’Allemagne, d’Espagne, de France, de Pologne et de Slovaquie, ont assisté à la réunion du groupe de coordination syndicale européen de Johnson Controls de la Fédération européenne des métallurgistes (FEM), de la Fédération européenne des syndicats des mines, de la chimie et de l’énergie (EMCEF), de la Fédération européenne des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FETTHC) et de l’UNI, qui a adopté la résolution.

La direction de l’usine Honda d’El Salto au Mexique a licencié, le 20 décembre 2010, le secrétaire du nouveau syndicat. Il s’agit de représailles car les travailleurs viennent de rendre publique leur bataille contre la violation de leurs droits. Ils luttent depuis des années contre une entreprise hostile, un syndicat corrompu et un gouvernement aux ordres.
Les salariés de Honda au Mexique annonçant la création de leur syndicat indépendant. Ils portent des masques pour se prémunir de la répression. Cela n’a pas empêché le licenciement de leur dirigeant syndical.

Les salariés de Honda au Mexique annonçant la création de leur syndicat indépendant. Ils portent des masques pour se prémunir de la répression. Cela n’a pas empêché le licenciement de leur dirigeant syndical.

Les travailleurs de l’usine Honda d’El Salto (Etat du Jalisco) fabriquent le camion CRV. 2 100 travailleurs sur deux équipes assemblent 5 000 camions par mois, la plupart étant exportés vers les États-Unis. Cette production au Mexique a donné à Honda une position plus solide par rapport aux autres constructeurs automobiles qui ont vécu la crise profonde du marché nord-américain.

Mais derrière cette production, se cachent des conditions de travail rétrogrades. L’encadrement ignore systématiquement les droits des travailleurs, avec le soutien des autorités fédérales et locales. Il dénie aux travailleurs leur droit à la libre association et soutiennent contre leur gré un syndicat de la CTM (centrale de Trabajadores de México), le plus important syndicat officiel du pays.

Cette charro union, ce syndicat patronal, comme les mexicains appellent les syndicats qui servent les employeurs, donne l’apparence de respecter formellement la loi mexicaine, mais en réalité il est un instrument de la direction Honda pour maintenir les salaires les plus bas de toutes les usines d’assemblage au Mexique. Le salaire y est de 10 à 12,5 dollars par jour. En revanche, l’usine Volkswagen de Puebla, qui dispose d’un syndicat indépendant, paie 29 dollars par jour.

Compte tenu de l’absence d’une véritable syndicat, Honda augmente les charges de travail, avec en conséquence une forte hausse des accidents. Les travailleurs ont à supporter l’hostilité constante et le mépris de leur dignité par les contremaîtres. Et pendant ce temps, on peut lire sur le logo publicitaire de Honda « Le pouvoir des rêves ».

Depuis 2009, les travailleurs résistent et ont observé plusieurs arrêts de travail pour demander que la direction de Honda change ses exigences et son attitude. A chaque fois, la direction a répondu par la répression et les licenciements des travailleurs considérés comme « leaders ».

En 2010, les travailleurs ont commencé à construire un véritable syndicat comme moyen de défendre leurs droits. Ils ont élu un comité exécutif pour leur « Union des travailleurs de Honda au Mexique ». Mais les autorités locales et fédérales, sous la pression de Honda, ont systématiquement refusé, en utilisant n’importe quel prétexte, de reconnaître ce syndicat démocratique.

Les travailleurs ont décidé de passer à un autre niveau d’action. Ils ont tenu une conférence de presse, le 9 décembre, dans la ville de Mexico, et une autre, le 13 décembre, à Guadalajara, capitale de l’Etat du Jalisco. Lors de ces deux manifestations, des syndicats mexicains ont exprimé leur solidarité, en particulier le syndicat indépendant des travailleurs de Volkswagen à Puebla.

Les travailleurs portaient des sacs en papier sur le visage pour tenter d’empêcher les représailles de Honda. Mais la direction de Honda a licencié le 20 décembre le secrétaire général du syndicat, José Luis Solorio.

Le président Bob King of the United Auto Workers des Etats-Unis a envoyé une lettre de solidarité, marquant un changement dans la politique internationale de l’UAW. Bob King a écrit : « Pendant beaucoup trop longtemps, les employeurs de l’industrie automobile ont été en mesure de nous diviser par la race, la frontière, la langue et l’orientation politique, alors que leurs bénéfices augmentaient et que nos salaires, prestations et conditions de travail stagnaient ou même et s’aggravaient. […] Il est temps de dire assez à de cette politique de division qui nous affaiblit. »

Cette lutte est pour les syndicats mexicains indépendants une opportunité de tisser des liens d’unité, à une époque où les entreprises exploitent agressivement la fragmentation des syndicats et les écarts de salaire entre les travailleurs du Mexique et des États-Unis dans le but d’augmenter leurs profits. ■

Ecrivez à la direction de Honda pour protester contre le licenciement de José Luis Solorio, secrétaire général de l’Union des travailleurs unis de Honda Mexique.

Ecrire à : Ito Takanobu, président, Honda de México, Carretera al Castillo n ° 7250, CP 45680, El Salto, Jalisco. Téléphone : +52 (33) 3284.0151.

Email Yunuel Ramírez, directeur des relations publiques de Honda Mexique : yunuel_ramirez@hdm.honda.com.

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