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Juillet 2009 : Grèves ouvrières en Algérie

lundi 20 juillet 2009

En ce mois de juillet, des grèves, souvent spontanées, éclatent dans tout le pays manifestant de l’exaspération des travailleurs

ARCELOR

Arcelor Mittal face à une grève générale en Algérie

Maxime Hivon

07/07/2009 |

Les salariés ont voté pour une grève générale entraînant une paralysie complète de l’activité de l’entreprise.

La situation s’envenime en Algérie pour le géant de la sidérurgie. Alors que des négociations étaient en cours depuis le 1er juillet entre la direction d’Arcelor Mittal et les salariés de l’usine d’El-Hadjar concernant des revendications salariales, ces derniers ont voté hier pour une grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. La direction doit désormais faire face à une grève générale depuis lundi cinq heures qui touche toutes les unités du complexe d’Arcelor Mittal d’El-Hadjar. Ce déblayement total de l’activité de l’entreprise sur le territoire algérien pourrait porter préjudice à bon nombre de projet en cours. Le manque à gagner de ce mouvement de grève risque d’être assez important pour Arcelor Mittal.

Avec à la tête du mouvement Smaïn Kouadria, entre 3.000 et 5.000 travailleurs se sont regroupés devant le siège de la direction de l’entreprise, indique la presse algérienne. Les syndicats ont donné quatre jours à la direction pour prendre en charge les revendications des salariés, brandissant la menace d’une grève de la faim générale.

Pour mémoire, les salariés algériens du géant de la sidérurgie réclament une augmentation salariale de l’ordre de 18% sur un an. Pour le moment, la direction n’aurait proposé que 10% sur deux ans, 5% en juillet 2009 puis 5% en juillet 2010. Les travailleurs d’Arcelor Mittal protestent également contre la compression d’effectif que les dirigeants de l’entreprise souhaiteraient mettre en place. Ce plan de licenciement menacerait près de 1.500 personnes d’ici à 2010. Mercredi dernier, Vincent Legouic, directeur général du complexe d’El-Hadjar, avait indiqué qu’en raison de la crise mondiale, le groupe serait contraint de supprimer des postes.

CHEMINS DE FER

Hormis quelques cadres dirigeants de la SNTF qui étaient, hier, en poste, les quelque 1.000 cheminots, tous services confondus, ont observé hier une journée de protestation à l’appel de leur fédération.

Prévue initialement le 30 juin dernier, cette action a été reportée pour, croit-on savoir auprès de la fédération nationale des cheminots, lui assurer toutes les conditions de sa réussite. A la gare d’Oran tous les départs ont été annulés à l’exception de celui de 7h45 dans le sens Oran-Alger qui a été jumelé à celui de 6h40, et qui a quitté la gare avec un retard. C’est ce que nous a appris Djamal Bechikhi, membre du bureau fédéral des cheminots, qui explique qu’en raison de la fermeture des guichets, presque la moitié des voyageurs ont pris place sans billets.

Cette journée de protestation s’est traduite, dans la région Est, par une paralysie totale du réseau : de Constantine à Souk Ahras en passant par Skikda et Annaba, aucun train n’a circulé et même les trains de banlieue étaient à l’arrêt. A Constantine, selon les informations recueillies auprès des cheminots, le débrayage a débuté hier matin à zéro heure et les quelques voyageurs qui sont venus tôt le matin prendre le train à l’arrêt à la gare furent informés par le personnel de service qu’ils observaient un arrêt de travail.

M. Bechikhi précise que le service minimum n’est pas assuré et que même les trains qui ont pris le départ tôt le matin devaient être immobilisés en cours de trajet comme celui devant assurer la liaison Alger-Oran qui a été bloqué à El-Harrach alors que celui assurant la desserte dans le sens inverse a été immobilisé une première fois à Sig et serait éventuellement bloqué à Chlef où le personnel occupe la voie ferrée. Au niveau de cette gare, les voyageurs en partance vers les destinations ouest et centre étaient nombreux à être surpris de voir les guichets clos et attendaient les trains en provenance d’Alger ou Oran. La seule réponse à laquelle on a eu droit était que le personnel était en grève nationale avec un service minimum, mais que l’activité reprendra normalement durant la journée de jeudi.

Non informés au préalable de cette protesta, les voyageurs étaient médusés comme ce jeune devant se rendre à Alger. « Le train devait entrer en gare à 9h et il est en retard », nous a-t-il déclaré en précisant qu’il arrivera à 10h. « Il est onze heures et le train n’est pas toujours arrivé alors que je devais partir le matin puis revenir le soir après avoir réglé une affaire », a-t-il ajouté. D’autres voyageurs ont, après avoir attendu en vain, préféré repartir chez eux ou prendre un autre moyen de transport. Une famille résidente à Alger a vécu la même attente jusqu’à onze heures et demie et comptait attendre jusqu’à midi pour rebrousser chemin. Mais à 11 heures 45 minutes que le train est entré en gare.

Un voyageur qui a pris le départ d’Oran raconte qu’il y avait une affluence très nombreuse et les billets étaient établis manuellement. Quant au trajet, il était difficile avec en plus du retard, des arrêtes intempestifs.

Retour à la gare d’Oran où des usagers rencontrés durant la matinée d’hier ont préféré se rabattre soit sur les cars ou les taxis notamment à la station située face au stade Ahmed Zabana où l’affluence était également inhabituelle. Une source du service commercial de la SNTF a précisé que les deux trains en partance sur Alger, à savoir celui de midi et 15h, allaient être jumelés également, mais à 16h le départ n’a pas encore eu lieu.

Djamal Bechikhi, membre du bureau fédéral des cheminots, estime que cette action de protestation est un premier avertissement aussi bien pour la direction générale de l’entreprise que les pouvoirs publics, d’où la nécessité d’ouvrir un débat sérieux sur les perspectives du secteur du transport ferroviaire en Algérie d’autant que toute éventualité de privatisation a été officiellement écartée. Selon B. Bechikhi, cette question ne concerne pas seulement l’employeur, mais les pouvoirs publics qui ont mis en place un plan de développement d’envergure avec notamment la modernisation du réseau et l’acquisition de nouveaux trains, mais n’ont rien fait en matière de ressources humaines. « Sinon comment expliquer que les effectifs estimés au début des années 90 à quelques 18.000 agents, ne sont actuellement que de 10.000.

En plus en matière de recrutement, rien ou presque n’a été fait », ajoute le syndicaliste.

Aux dires de ce responsable syndical, la SNTF a confié à un bureau d’étude (INDEFOC) une étude portant sur un plan de redressement notamment en matière de ressources humaines et s’articulant sur une nouvelle classification des postes de travail qui viendrait remplacer celle du statut général du travailleur (SGT), une revalorisation du poste de travail, la gestion des carrières avec des chances de promotion aussi bien en amont qu’en aval. Cette étude a conclu que pour motiver le personnel, une revalorisation salariale de 53% s’impose. Toutefois, le partenaire social n’a revendiqué tout au long des rounds de négociations que 25%, un niveau refusé par l’employeur et qui se limite à 12%.

Par ailleurs, les promesses de revalorisation salariale qui devait prendre effet à partir d’octobre 2006, date à laquelle il a été procédé à la signature de la convention de branche de l’activité ferroviaire, n’ont pas été tenues, selon le syndicaliste. Ce dernier ira même jusqu’à dire qu’il existe un paradoxe entre le plan de développement et de modernisation du rail avec une enveloppe financière de plus de 500 milliards de DA et la gestion des ressources humaines de la SNTF, une entreprise qui par ses salaires n’est plus attractive. « Peut-on intéresser un jeune ingénieur avec une rémunération de 18.000 DA au moment où certains secteurs proposent 4 ou 5 fois plus. Comment expliquer également qu’un cadre perçoit après 25 ans de service un salaire de 30 à 35.000 DA », devait ajouter notre vis-à-vis.

Par ailleurs, le syndicaliste s’élève contre le fait que la DG de la SNTF a fait volte-face concernant certaines décisions prises en commun accord telles la mise en place d’une commission chargée de réactualiser l’étude INDEFOC avec comme objectif de mette en oeuvre une nouvelle cotation des postes de travail avant la fin du mois de juin 2009 ainsi que la révision de la convention collective de la SNTF. Le syndicaliste fustigera les responsables de la compagnie ferroviaire en dénonçant notamment la sous-exploitation aussi bien du réseau existant que les équipements chèrement acquis. A titre illustratif, il s’interroge sur la faible part du marché national du transport des marchandises dominé par ce qu’il qualifie de « lobbies de transporteurs routiers » en s’appuyant sur la suspension injustifiée de la ligne reliant la gare d’Oran au port de la même ville depuis 10 ans. Or, la réouverture de cette ligne peut aisément désengorger le port en 15 ou 20 jours et en plus éviter les mouvements de centaines de camions à travers la ville.

D’autres débrayages en perspective

De son côté, le SG de la fédération Abdelhamid Derradji a rappelé que le chapitre réservé à la classification et cotation des salaires de ladite convention, devenue une priorité pour les cheminots, a connu des retards quant à son application et à deux reprises (30 mars 2007 et 3 décembre 2008). Selon ce syndicaliste, les salaires de base des cheminots sont « très bas » comparativement à d’autres secteurs et EPIC, ils varient pour 28 niveaux entre 12.000 et 24.000 (pour les hauts cadres). En ce qui concerne le personnel de conduite des trains, celui-ci n’est pas mieux nanti, leurs salaires de base varient (pour les 5 catégories existantes) entre 12.900 DA et 14.300 DA. Classé au niveau B3, « mon salaire de base est de 13.560 après 29 ans de travail », souligne un travailleur.

Selon le SG de la FNC, les travailleurs espèrent arriver à leur fin en mettant de la pression par des grèves cycliques dont la prochaine aura lieu la semaine prochaine, a indiqué un membre du bureau syndical.

Du côté de la direction générale de la SNTF, M. Dakhli, directeur central des ressources humaines, questionné sur le sujet, nous précise « que la direction de SNTF a été d’accord avec le partenaire social en donnant suite aux revendications dans les domaines de la formation, la médecine du travail, le déroulement des carrières, mais la revendication salariale faite par le syndicat dépasse les possibilités financières de la SNTF ».

Le taux de suivi était « de 100% » indiquera notre interlocuteur, avant de poursuivre : « Il y a un seul autorail rapide (Alger-Oran) qui a quitté le quai tôt ce matin, mais en ce moment encore, soit à la mi-journée, ce dernier est resté bloqué au niveau de la gare d’El Harrach à défaut d’aiguilleur qui devra donner la signalisation. » Le débrayage est venu suite au non-aboutissement des négociations du partenaire social avec la direction générale de la Sntf.
Ces négociations ont été entamées après la grève du 4 avril dernier suite à l’engagement de l’entreprise à étudier et examiner les revendications des travailleurs. Ainsi, trois mois après le commun accord portant sur l’ouverture des négociations sur le projet dit « Indifoc » dégagé entre la Fédération syndicale et la direction générale sur proposition de cette dernière, le conflit n’a pas trouvé son épilogue.

Ledit projet s’articule autour de la nouvelle grille des salaires, la classification des postes de travail et le déroulement du plan de carrière. Le point d’achoppement sur lequel a buté le projet est lié à la nouvelle grille des salaires. Le dossier de salaires « date de l’année 1996 » dira, dépité, Abd El Kader Sid. Après trois mois d’attente, il n’y a pas eu « de résultats escomptés », martèle M.Sid, et d’ajouter : « On a l’une des plus faibles grilles de salaires avec une fourchette de 12.000 à 16.000 dinars », souligne-t-il encore. Allant dans le même sens, M.Boulmia, un conducteur mécanicien de son état, dira : « Jugez par vous-mêmes la dégradation de notre situation : après 25 ans d’ expérience, le salaire de base d’un conducteur principal peine à excéder les 14.300 DA. » Toutefois, tout en mettant la mésentente sur le compte d’un seul point d’achoppement, à savoir la nouvelle grille de salaires, le directeur des ressources humaines de la direction générale de la Sntf, en l’occurrence M.Tikhlit expliquera que « sous peine de structurer davantage l’entreprise, nous ne pouvons pas satisfaire cette revendication telle qu’elle est exprimée ». Ce dernier, qui refuse de voir à travers cet énième débrayage un quelconque signe de rupture entre les deux parties, soulignera qu’en cette journée même de protestation « les négociations se poursuivent ». De plus, « les négociations engagées à plusieurs niveaux, à savoir la gestion, la formation, l’amélioration des conditions de travail et le volet médical, se sont sanctionnées par la satisfaction sur différents points », observera le DRH.
Par ailleurs, la solution au problème de la Sntf dépendra beaucoup plus des pouvoirs publics que de la seule direction de l’entreprise. Le ministre des Transports, M.Amar Tou a révélé récemment que « le déficit de la Sntf est évalué à 6,5 milliards de DA et que le gel des découverts atteint les 13,6 milliards de DA ». Le volume des découverts est de « 20 milliards de DA pour les dettes d’exploitation et 34 milliards de DA pour les dettes de l’aide à l’investissement », a indiqué le ministre. Ceci démontre les multiples difficultés auxquelles fait face la Sntf.

Grève des cheminots algériens

TRANSPORTEURS

Grève des transporteurs privés de Grarem Gouga

« Les transporteurs privés, assurant la desserte Grarem-Hamala-Grarem, sont entrés, hier, dans leur 2e jour de grève », nous a confirmé le coordinateur de wilaya de l’Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), Abdelkader Bouzerzour.

Selon les termes de la pétition remise à notre rédaction, la levée de boucliers des pétitionnaires, dont le nombre avoisine la trentaine, est motivée par le fait que la direction des transports a récemment octroyé une autorisation d’exploitation à un nouveau transporteur, alors que la desserte proprement dite, à savoir Grarem-Hamala-Grarem, est saturée eu égard au nombre pléthorique des intervenants sur cet axe routier. Plus grave encore, et toujours d’après le document en notre possession, les transporteurs agissant sur cet itinéraire sont presque voués au chômage et n’arrivent plus à couvrir les lourdes dépenses relatives aux frais de maintenance et d’entretien de leur flotte. A telle enseigne qu’ils auraient été astreints à la mise en place d’un programme de travail alternatif pour amortir un tant soit peu l’impact des dépenses à leur charge.

GUELMA : Les transporteurs publics deposent un avis de greve
17-07-2009

Le Syndicat des transporteurs publics, affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), bureau de wilaya de Guelma, vient de déposer un préavis de grève générale illimitée qui prendra effet à compter d’aujourd’hui.
Après une journée de protestation, mercredi matin, devant la direction des transports de la wilaya de Guelma, les transporteurs s’élèvent contre l’anarchie qui sévit depuis dans le secteur. C’est ce qui ressort de la correspondance qui a été adressée au premier responsable des transports, dont une copie nous a été remise. La décision de recourir à ce mouvement a été prise le même jour, à l’issue d’une réunion ayant regroupé les représentants des protestataires. Ces derniers motivent leur action par les nombreux problèmes que rencontrent les chauffeurs de taxi et les propriétaires de bus dans l’exercice de leur activité. Le transport public dans la wilaya de Guelma a été paralysé, mercredi, durant la journée. Les contestataires relèvent que les multiples requêtes adressées à ce propos au ministère des Transports et à la direction des transports de la wilaya sont restées lettre morte. Ils dénoncent aussi la non-application des lois en vigueur. Le conflit risque d’avoir des répercussions négatives sur le transport public à partir de la semaine prochaine. Nos multiples tentatives d’en savoir plus sur ce mouvement et de joindre le directeur des transports de la wilaya sont restées vaines.

ROUIBA

Éffervescence dans la zone industrielle de Rouiba
Les travailleurs de Magi menacent de durcir leurs actions

Le mouvement de grève enclenché par les travailleurs de l’entreprise de Matériel agricole et industriel de Rouiba (Magi), depuis la semaine dernière, s’est poursuivi durant la journée d’hier. Les travailleurs dont le nombre dépasse les 200 se sont réunis devant la direction pour « réclamer l’annulation des poursuites judiciaires brandies par les responsables de l’entreprise à l’encontre de quelques travailleurs de l’entreprise ».

Boumerdès De notre bureau

Les protestataires ont été rejoints par les cadres syndicaux des autres entreprises de la zone en signe de soutien et de solidarité avec leurs collègues de Magi. Ces derniers, qui ont dénoncé, de la manière la plus forte, les pressions contre les travailleurs, ont lancé un ultimatum de deux jours aux responsables de l’entreprise afin de régler le problème et s’engager dans un dialogue franc avec les travailleurs. « Nous avons sollicité les responsables de l’entreprise à maintes reprises afin de trouver une issue à cette situation, en vain. Le directeur de l’entreprise refuse toute négociation et a fermé toutes les portes de dialogue », nous dira le secrétaire général de la section syndicale, Elkorch Mounir. « Les travailleurs sont sur les nerfs et menacent de recourir à d’autres actions si jamais la direction continue à ignorer nos revendications », ajoute-t-il en mettant en garde la direction devant ses responsabilités face à toute dérive.

Notre interlocuteur soutient que les agissements des responsables de l’entreprise mènent tout droit vers le pourrissement. « Preuve en est l’attitude de ces derniers qui ont décidé de remuer le couteau dans la plaie alors que la justice a tranché sur l’affaire qui date de plus de quatre ans », tient-il à souligner, tout en demandant une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’affaire. « Pourquoi ils nous envoient des convocations alors que la justice a déjà tranché ? C’est de la pure provocation ! », s’indigne un syndicaliste de l’entreprise avant de rappeler que la genèse de l’affaire remonte à 2006 lorsque les travailleurs se sont opposés au bradage et à la privatisation de leur entreprise. Il faut rappeler dans ce cadre que grâce à la mobilisation sans faille des travailleurs, en 2006, cette entreprise continue de fonctionner aujourd’hui.

« Sinon, elle serait tombée entre les mains du privé. Et c’est tout ce qui justifie l’acharnement de l’administration contre les travailleurs aujourd’hui. C’est une sorte de vengeance et veut coûte que coûte nous mettre à la porte pour procéder à sa sale besogne », explique un cadre syndical. Les grévistes réclament en outre la titularisation des travailleurs contractuels ainsi que l’augmentation des salaires et d’autres revendications socioprofessionnelles. Ceux-ci n’ont pas manqué de fustiger, par la voix de leur représentant, certains responsables en leur reprochant la mauvaise gestion des entreprises de la zone.

« Certains directeurs ont décidé d’augmenter les salaires aux dépens des travailleurs et au moment où leur entreprise traverse une période de grandes difficultés », nous avoue un syndicaliste qui ajoute que « Magi n’a pas pu échapper à la règle malgré les conditions favorables offertes par le marché grâce notamment aux différents programmes de développement de l’agriculture mis en œuvre par les pouvoirs publics ». A souligner que toutes nos tentatives pour joindre le directeur général de Magi pour un complément d’informations ont été vaines. Des sources concordantes nous ont indiqué, néanmoins, que « le tribunal vient de rendre une décision de référé pour l’illégalité de la grève ».

CONFLIT AU PORT D’ALGER
Aucune réponse n’a été apportée au mouvement de grève qu’observent les travailleurs du port d’Alger. Au huitième jour du débrayage, les travailleurs ne savent plus à quel saint se vouer. Après un rassemblement organisé hier matin devant leur direction, les travailleurs du port sont allés exposer leurs doléances aux responsables de l’Union générale des travailleurs algériens. Ils sont plus de 400 travailleurs du port à revendiquer leur « réintégration à
l’entreprise mère ». En passant de l’EPAL à World Dubaï Port El Djazaïr, les travailleurs du port ont vu leurs conditions de travail se métamorphoser de manière « inhumaine ». Pourtant, le contrat de transfert évoque « la sauvegarde de tous les acquis et avantages ». Le même document souligne une possibilité de réintégrer l’EPAL en cas de non-satisfaction ou de mésentente avec le nouvel employeur. Les travailleurs du port d’Alger se sont retrouvés manifestement dans une situation qui devrait mener à leur retour à l’entreprise mère.
Insatisfaits des conditions intenables dans lesquelles ils exercent depuis le passage aux ordres du groupe émirati, les travailleurs du port d’Alger observent une grève qui risque de durer encore plus longtemps si l’on se réfère aux dernières évolutions émanant des parties concernées par le conflit. Face à la détermination des travailleurs à faire valoir leur droit, la direction émiratie n’a trouvé mieux pour remédier à la situation que d’adresser des mises en demeure aux travailleurs grévistes avant de procéder à leur licenciement. « La confusion dans laquelle se sont retrouvés les travailleurs de l’entreprise portuaire se résume par le fait que la direction préparait le solde de tout compte des travailleurs alors que ces derniers sont affiliés à une autre entreprise », explique un groupe de grévistes au cours du rassemblement organisé devant le siège de la Centrale syndicale. Un autre gréviste rappelle que le contrat évoque plutôt une réintégration dans l’entreprise mère qu’un licenciement.
Les travailleurs grévistes regrettent également la manière avec laquelle est traité le conflit. Pour remplacer les ouvriers grévistes, « la direction a procédé au recrutement de quelques anciens travailleurs qui ont été licenciés antérieurement, ainsi que de nouveaux éléments sans la qualification requise », fera remarquer un contestataire.
La situation de pourrissement que vivent les travailleurs du port le plus important au pays ne se justifie pas. Même la direction de Dubaï Port World n’ignore pas les pertes qu’engendre un tel arrêt de l’activité portuaire. Elle avance un manque à gagner d’une valeur de 48 milliards de centimes.

Le conflit qui oppose la direction de l’Entreprise portuaire d’Alger aux travailleurs grévistes est parti pour durer plus longtemps. Au moment où les travailleurs maintiennent la contestation avec l’espoir d’ouvrir la page des négociations, les responsables de l’établissement préfèrent manifestement « ignorer les revendications des ouvriers ». La preuve : les négociations n’ont pas été encore entamées au moment où le mouvement de contestation aborde désormais sa seconde semaine. Les travailleurs grévistes, qui misaient beaucoup sur la journée d’hier pour aplanir le différend, « ont été abandonnés devant le siège de la direction ». « Nous attendons depuis la matinée pour être reçus par les responsables de l’entreprise. Mais, apparemment, il n’y a aucune volonté de leur part pour discuter de nos problèmes. Sincèrement, nous ne savons plus quoi faire. Les travailleurs grévistes sont très inquiets pour leur avenir devant les menaces de licenciement », estime un des travailleurs. « On nous a signifié que le premier responsable est absent et que nous devrons attendre », ajoute la même source. Aux dernières nouvelles, on fait état d’une tentative de médiation que devrait mener la coordination des syndicats des ports.
Mais en attendant que la phase des négociations s’ouvre afin de mettre fin à ce débrayage, les travailleurs du port d’Alger vivent une situation très
préoccupante. « La situation a trop duré », s’accordent à dire les 300 ouvriers menacés de licenciement. Le conflit qui marque les rapports des travailleurs du port d’Alger avec la direction de l’entreprise est loin d’être banal. C’est le sort de centaines de travailleurs qui est en jeu. Le scénario de licenciement qui menace plus que jamais ces travailleurs n’était pas à l’ordre du jour il y a quelques mois si l’on se fie aux déclarations de la tutelle. A une question posée par l’hebdomadaire financier panafricain les Afriques, au mois de mars dernier, sur le risque de licenciement qui faisait peur à la coordination syndicale des ports d’Alger, le président-directeur général de l’entreprise portuaire d’Alger, M. Abdelhaq Bourouai, a eu cette réponse : « Nous devons, EPAL, fournir à Djazaïr PW 660 travailleurs dès la première année. Je ne suis pas certain d’avoir tous les profils recherchés. En fait, le terminal va devoir recruter. Maintenant, il faut bien voir que, sur la durée des 30 ans, les effectifs baissent avec la montée des rendements. En 1982, au moment de la naissance de l’EPAL, nous étions
7 000 travailleurs pour traiter environ 4 millions tonnes de marchandises par an. En 2008, nous traitons plus de 6 millions de tonnes, et nous ne sommes plus que 3 500 travailleurs. Mais jamais il y a eu de licenciement. Les départs ne sont pas toujours remplacés. La réduction d’effectif est un processus naturel de la modernisation des équipements et de l’organisation. » Avant d’ajouter que « Dubai Port World se chargera de la mise à niveau. Le niveau de compétence du travailleur portuaire va s’élever. »

des services aéroportuaire (EGSA). « Ne voyant venir aucun signe de bonne volonté de la part de la direction en vue de désamorcer la crise latente qui couve dans les rangs des fonctionnaires depuis quelques mois déjà », particulièrement ces quatre derniers jours avec la tenue de sit-in quotidiennement devant le siège de la direction près de l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, « le collectif des travailleurs » a déposé, hier, un préavis de grève illimitée à partir du 3 mai prochain, dont copie a été adressée à toutes les autorités concernées.

« Face au refus de dialogue de la part de la direction qui n’a donné aucun écho aux doléances des travailleurs, et après les menaces et les avertissements dirigés par l’administration contre les agents, nous exprimons notre profonde inquiétude devant cette situation déplorable, qui nous contraint à recourir à la grève pour satisfaire nos revendications », peut-on lire sur le préavis. Notons que ce préavis de grève est signé par « le collectif des travailleurs », joint d’une pétition de plus de 150 signatures des employés adhérents à cette action (sur un effectif de 225 travailleurs), alors que les représentants syndicaux suivent « d’un oeil bienveillant » tous les développements de ce conflit, sans s’impliquer directement.

En effet, « le syndicat s’est plutôt proposé en tant que médiateur entre les travailleurs et la direction afin de trouver une solution au conflit, mais sa voix n’ayant pas trouvé, non plus, écho auprès de l’administration, les délégués ont laissé l’initiative au collectif pour décider des suites à donner au mouvement de contestation », indiquera le président de la section syndicale. Celui-ci nous rappellera que la revendication essentielle des travailleurs est liée à la question des salaires, en sus d’autres préoccupations à l’exemple des allocations familiales, ou la protection des agents face aux dépassements de certaines personnes « extra » entreprise.

Joint par nos soins, le directeur d’unité de l’EGSA à l’aéroport de Constantine démentira formellement les allégations d’une absence de dialogue, bien au contraire, soutiendra-t-il, « l’administration n’a jamais fermé ses portes pour dialoguer avec le partenaire social ». Ajoutant dans ce sillage que « le préavis de grève en question ne porte aucun sceau, ni en-tête, ni aucune signature, tout juste un texte anonyme, accompagné d’une pétition « volante », dont les signatures sont antérieures à la rédaction du préavis (!) ». En sus, notre interlocuteur nous confiera que « le président du syndicat d’entreprise a tenu le 27 avril dernier une réunion avec l’administration qui a débouché sur une prise en charge des principales doléances des travailleurs, dont la dénonciation de la grille salariale, et l’amendement de la nomenclature des nuisances ». La grève à laquelle appelle ce collectif « sans nom » « est tout à fait illégale, estime-t-il encore, car toutes les procédures réglementaires à suivre en pareille situation ont été totalement bafouées ».

LOGEMENT

L’affichage tant attendu de la liste des quelques 600 logements sociaux, érigés au nord de la ville de Relizane, non loin de l’ancienne annexe universitaire, a été l’événement majeur dans la journée de ce mardi écoulé, puisqu’il a donné lieu à des mouvements d’humeur devant la daïra et même à deux menaces de suicide.

Cette fameuse liste dont l’affichage incertain a longtemps taraudé les esprits des postulants à un logement social, depuis plus d’une année pour être plus exact, n’a pas fait que des heureux, puisque les non bénéficiaires mécontents de leur sort sont venus se regrouper devant le siège de la daïra de Relizane, au point de bloquer le boulevard Mohamed Khemistie avant de se diriger vers le siège de la wilaya où des représentants des contestataires ont été reçus par le chef de cabinet et par le wali. Pendant ce temps, certains postulants ne démordaient pas, parmi les plus virulents, deux d’entre les plus désespérés se promettant même de mettre fin à leurs jours si jamais leurs recours seraient rejetés.

ENSEIGNANTS

SIT-IN DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS :La matraque était au rendez-vous
SIT-IN DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS :La matraque était au rendez-vous

Il était 10h lorsque les enseignants contractuels qui ont entamé hier leur 23e jour de grève de la faim se sont rassemblés pacifiquement devant la présidence de la République, pancartes à la main, dans le but de déposer une lettre ouverte dans laquelle ils demandent l’ouverture d’un dialogue entre le ministère de l’Education et les enseignants.

Les forces de l’ordre ont violemment réprimé les manifestants qui tentaient de se rapprocher de la présidence, usant de leurs matraques et d’injures pour procéder à la dispersion. A première vue, tout allait normalement. Les policiers postés aux alentours de la présidence gardent leurs positions sans faire attention aux dizaines de personnes regroupées sur le trottoir d’en face qui attendaient que leurs collègues arrivent. Dix minutes plus tard, quand une vingtaine de personnes se sont regroupées en face de la présidence avec des banderoles, la situation a dégénéré. Un important dispositif se met en mouvement vers elles, les invitant à quitter les lieux. Les grévistes ont commencé à expliquer leur situation aux policiers, leur disant qu’ils voulaient se rendre à la présidence et déposer une lettre ouverte, dans laquelle ils interpellent Benbouzid pour un dialogue. Les policiers semblaient comprendre la situation, car ils ont demandé qu’une délégation de deux personnes soit désignée pour déposer la requête. Après quelques mètres effectués par la chargée de communication du Conseil national des enseignants contractuels avec un gréviste délégué pour déposer la requête, les policiers n’ont pas toléré la présence des autres personnes sur le trottoir et ont commencé à disperser la foule. Malgré l’ordre des policiers de ne pas bouger avant que la délégation ne soit revenue, femmes et hommes présents sur place ont été bousculés et injuriés. Malmenés sans ménagement par les forces de l’ordre, certains ont été embarqués dans des fourgons.
C’est le cas du secrétaire général du Snapap, Rachid Chicou, qui a voulu négocier avec les policiers. Il a été vite embarqué et tabassé avant d’atterrir au commissariat. Un autre dispositif plus important vient d’arriver muni de matraques, repoussant les manifestants un peu plus loin. Les journalistes et les photographes n’ont pas été épargnés. Debout sur le trottoir, un policier en civil vient nous informer qu’il « est formellement interdit de rester debout sur un trottoir ». Des représentants du MDS, FFS, CLA, Satef, de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, du CLA et du Cnapest qui sont venus réaffirmer leur soutien aux grévistes n’étaient pas surpris que la manifestation soit réprimée avec autant de violence, car le même traitement leur a été réservé lors de leur dernière tentative, eux aussi, de déposer leur requête auprès du ministère de l’Education nationale, qui persiste à refuser tout contact avec les contractuels.
Près d’une demi-heure après, alors que son collègue a été embarqué, Meriem Maârouf, chargée de communication du Conseil national des enseignants contractuels, fait son apparition devant le groupe qui l’attendait. Elle nous apprend qu’elle a déposé la lettre ouverte auprès d’une personne qui s’est présentée à elle comme employée du bureau d’ordre de la présidence. « Il m’a informée que la lettre est initialement destinée au ministre de l’Education nationale et non à la présidence. Je lui ai expliqué que l’accès nous est interdit au ministère. Il m’a promis que notre lettre serait transmise au destinataire », a expliqué Meriem Maârouf. Après 23 jours de grève de la faim, des enseignants contractuels se battent pour rester en vie, car leur état de santé s’aggrave de jour en jour. Il ne se passe pas un jour sans qu’un gréviste soit évacué vers l’hôpital. En dépit de cette situation, et devant le mépris des autorités, les enseignants sont déterminés à aller jusqu’au bout pour faire aboutir leurs revendications. Notons que le secrétaire général du Snapap a décidé de porter plainte contre les policiers, car il a été violemment tabassé.

INAPI

Grève des salariés de l’Inapi

Les travailleurs de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) ont entamé, hier, un mouvement de grève de deux jours, et ce, afin d’attirer l’attention du ministère de tutelle sur les problèmes auxquels ils sont confrontés depuis plus de cinq ans.

« Depuis 2005, l’Inapi fonctionne avec des directeurs généraux par intérim. » Une situation qui n’arrange guère 65% des salariés de cet institut, soit la majorité du personnel. Ces salariés revendiquent aujourd’hui avec insistance le maintien de l’actuel directeur, désigné comme intérimaire à la tête de l’institut en 2007. Ce dernier, selon le témoignage des travailleurs, « a pu réaliser de bons résultats et a relevé le défi en dépit d’un héritage chaotique ». Dans une deuxième lettre adressée avant-hier au ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, les travailleurs de l’Inapi demandent audience au premier responsable du secteur pour lui expliquer dans le détail les dessous de cette affaire. Ils ont tenu à rappeler qu’ils avaient, dans une première missive, dénoncé « les agissements malsains d’une minorité habituée, aux magouilles, à la corruption, au laisser-aller, aux médisances et au népotisme et autre copinage ». « Une minorité qui donne l’impression d’agir au nom de l’ensemble des travailleurs de l’institut », expliquent les signataires de la lettre, qui confirment « l’adhésion de l’ensemble des travailleurs à la volonté réelle et conséquente affichée par l’actuel directeur général d’apporter les changements tant attendus, à tous les niveaux ».

« Nous en avons ras-le-bol de cette instabilité, nous demandons au ministre de surseoir à la décision de désigner un autre DG et de s’entretenir avec nous sur les réalités profondes de la situation prévalant à l’Inapi », indiquent les travailleurs, qui rappellent le travail difficile effectué par l’actuel DG pour le redressement de l’activité de l’institut. Cet établissement, de l’avis des contestataires, « a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de stabilité durable de l’ensemble de ses cadres et de ses travailleurs dévoués aux fins de consolider la confiance de ses partenaires ». Pour la première fois depuis un peu plus de cinq ans, ils ont constaté « une nette amélioration dans tous les domaines : que ce soit sur le plan du rendement ou bien du côté des relations professionnelles ». « En dépit de nos conditions socioprofessionnelles qui laissent à désirer, nous avons soutenu et fait confiance au directeur général qui s’est engagé à améliorer cet aspect et à le concrétiser durant cette année », observent les travailleurs, qui regrettent la décision de son limogeage. Pour amener la tutelle à changer d’avis, les cadres et le personnel de l’Inapi ont décidé de passer à l’action en observant, dans une première étape, une protestation de deux jours. Si celle-ci n’apporte pas les fruits escomptés, ils tiendront une assemblée générale pour arrêter la démarche à suivre dans les prochains jours.


SONATRO

Après 40 jours de protestation, les travailleurs de la Société nationale de grands travaux routiers font l’objet de décisions successives de mises en demeure qui augurent une suite désastreuse pour leur avenir professionnel et social.

La première vague de licenciements commence à s’abattre sur l’ancien fleuron des travaux publics en emportant déjà quatre cadres de l’entreprise. Trois parmi ces travailleurs licenciés sont des chefs de service cumulant trente années d’ancienneté dans l’entreprise et le quatrième est un chef de département qui compte pour sa part vingt ans d’expérience à Sonatro. La petite ondée de licenciements du mois de mai risque de se transformer en averse pour les 500 travailleurs de Sonatro qui auraient souhaité « être au moins reçus par le directeur général et lui exposer leurs problèmes ». Les travailleurs de Sonatro dénoncent, non seulement le « laisser-aller et l’indifférence affichés par la direction », mais aussi un vice de procédure dans la décision de licenciement puisqu’aucune commission de discipline comme le stipule la réglementation n’a été installée. « On a fait appel à une commission ad hoc alors que cela ne figure aucunement dans les conventions collectives ou de branche », soulignent les travailleurs.

Ces derniers attendent, l’un après l’autre, la visite de l’huissier de justice muni de la décision de licenciement. « En plus du caractère injuste de la décision, ils nous envoient cela par huissier de justice pour perturber encore davantage la cellule familiale », nous confie Moussa Attar, ancien directeur d’unité concerné par le licenciement. Il a rejoint le mouvement de protestation des travailleurs le 14 avril. M. Attar tempête : « Pour une entreprise qui a du mal à se maintenir debout, ayant des dettes énormes et qui refuse de reverser la part des travailleurs aux œuvres sociales, s’offrir les services d’un huissier de justice n’est pas un signe de bonne gestion. » Dans la lettre de licenciement signée par le directeur général de Sonatro, la décision est justifiée par « le recours à une grève illégale en violation des dispositions en vigueur ». Attar Moussa estime qu’il est « puni pour avoir pris le parti des travailleurs ». A rappeler que le mouvement de protestation auquel 500 travailleurs prennent part en manifestant devant le siège de l’entreprise est mu par une série de revendications qui portent notamment sur le départ de l’actuelle direction et le nécessaire redressement de la situation de l’ancien fleuron des travaux publics. Sans activité depuis trois ans dans une entreprise qui cumule une dette de 5,5 milliards de dinars, les 2000 travailleurs de Sonatro craignent pour leur devenir. « L’entreprise est victime de mauvaise gestion et ce sont les travailleurs qui en payent le prix. Des travailleurs, qui ne sont pas payés depuis trois mois, viennent de Tindouf, de Tizi Ouzou, de Blida à Réghaïa, et le directeur ne daigne même pas leur demander ce qui ne va pas. Et cela dure depuis 40 jours », nous assurent leurs représentants. La direction de Sonatro était encore une fois injoignable durant toute la journée d’hier malgré nos multiples tentatives.

Messages

  • Je suis d’accord : l’Algérie, n’en déplaise à un certain nombre de gens, est, comme le reste du monde, un pays où règne la lutte des classes.

    Alex

  • Siégeant, avant-hier, le tribunal d’El-Hadjar a jugé illégale la grève de trois jours des 6 200 travailleurs de l’entreprise ArcelorMittal, initiée en juin dernier. Cette décision a été prise, hier, après plusieurs reports d’audience, dont le dernier remonte au 14 juillet dernier à la demande du syndicat qui invoquait un complément d’information pour sa défense. Saisi en référé par la direction de l’entreprise, le jour même de son annonce, au motif de non-validité du préavis de grève des syndicats, le tribunal a ainsi tranché en faveur de celle-ci. Rappelons que les travailleurs avaient voté, le 10 du même mois, un arrêt de travail illimité pour revendiquer des augmentations salariales, notamment l’application d’un avenant à la convention de branches signée entre la Fédération des travailleurs de la mécanique, de l’électricité et de l’électronique (FNTMEE) et la Société de gestion des participations de l’État, Translob. Les travailleurs ayant décidé d’aller jusqu’au bout de leur démarche, le directeur général d’ArcelorMittal Annaba, Vincent le Gouic, avait déposé deux plaintes, dont une pour grève illégale, à l’encontre du secrétaire général du conseil syndical de l’entreprise. La demande de suspension pure et simple de la grève pour non-respect des dispositions de la loi régissant les conflits avait eu une suite favorable de la part du tribunal d’El-Hadjar. La justice avait ordonné la suspension immédiate du mouvement de grève à son premier jour, on s’en souvient. L’ordonnance du tribunal a été suivie par la centrale syndicale et les instances syndicales locales, union territoriale et de wilaya UGTA, ce qui avait été considéré comme un lâchage par Smaïn Kouadria.
    Ce dernier avait démissionné de son poste de secrétaire général, rappelons-le, avant de reprendre ses fonctions une semaine après à la demande de 5 500 travailleurs qui avaient signé une pétition en sa faveur. Le conseil syndical d’entreprise a annoncé, hier, qu’il fera appel cette semaine auprès de la cour de justice de Annaba.

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