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Luttes de classe au Mexique

mardi 11 août 2009

L’un des plus grands sites d’ArcelorMittal, le leader mondial de l’acier, au Mexique, est en grève.

3500 ouvriers syndiqués soit la moitié de l’effectif de Lazaro Cardenas, port de la côte Pacifique, veulent obtenir de meilleurs conditions de travail.

En 2006, année où ArcelorMittal avait racheté cette grande acierie, ils avaient déjà mené une grève de quatre mois.

L’aciérie de Lazaro Cardenas, située au Mexique et propriété d’Arcelor Mittal est en grève. L’un des sites les plus importants du groupe dans le pays avait déjà été affecté par un arrêt de travail de quatre mois en 2006, très fortement réprimée par le gouvernement mexicain.

Le syndicat des travailleurs des mines, des métaux et de l’acier a précisé que 3.500 personnes ont stoppé le travail, ce qui correspond à la moitié de l’effectif.

La grève a été lancée samedi après le rejet de plusieurs demandes faites par le syndicat en vue d’obtenir de nouveaux contrats de travail. Le syndicat se dit prêt à poursuivre les négociations.

Les revendications des employés de Lazaro Cardenas "sont principalement d’ordre salarial", a ainsi déclaré un représentant du syndicat mexicain des mineurs et des sidérurgistes. "Le syndicat continuera de négocier avec l’entreprise pour normaliser le plus tôt possible la situation", affirme par ailleurs un communiqué du syndicat.

Rappelons qu’en mars 2009, le syndicat des mineurs avait souhaité faire sanctionner par la loi les entreprises responsables d’homicide dans le travail et mettant la vie de leur personnel en danger par le refus d’établir des systèmes appropriés de santé et de sécurité au travail.

La santé et la sécurité au travail étaient malheureusement revenues à l’ordre du jour à la suite du décès de quatre mineurs à Lázaro Cárdenas et à Sabinas, Zacatecas, propriétés respectives de Mittal Steel et Peñoles. Le syndicat national des mineurs et des métallurgistes du Mexique (SNTMMSRM), dirigé par Napoleón Gómez Urrutia, avait alors déclaré que ces décès regrettables "justifient la demande du syndicat national présentée au Congrès national de punir les entreprises responsables de négligence".

Le syndicat estime en effet que les entreprises ont le devoir de protéger la vie de leur personnel et qu’il est urgent de mettre en place des systèmes de santé et de sécurité en vue d’empêcher d’autres décès.

Des travailleurs expulsés de Pasta de Conchos

Des policiers et des membres du personnel de sécurité de l’entreprise ont pénétré dans les installations minières pour prendre possession de l’usine de lavage du charbon que Grupo México aurait soi-disant vendu à l’homme d’affaires Rogelio Montemayor. Le syndicat des mineurs estime que l’action de la police est une atteinte à la légalité.

MEXIQUE : Les forces armées de l’État de Coahuila et le personnel de sécurité au service de Grupo México ont violemment expulsé les travailleurs de la mine de Pasta de Conchos, vendredi 31 juillet, permettant ainsi à la compagnie Transportes Signum, propriété de l’ancien directeur général de Pemex, Rogelio Montemayor Seguy et de son fils Rogelio Montemayor García, de prendre possession de l’usine de lavage du charbon, vendue apparemment à eux par Grupo México et Industrial Minera México (IMMSA).

Pour le syndicat mexicain des mineurs, dirigé par Napoleon Gómez Urrutia, et pour les parents des victimes de la catastrophe de Pasta de Conchos qui n’ont toujours pas réussi à obtenir la remontée des corps des victimes ensevelis le 19 février 2006, ce n’est qu’une attaque de plus contre eux et une nouvelle atteinte à la légalité.

Les veuves de Pasta de Conchos, qui tentaient d’empêcher le raid sans pouvoir résister à l’attaque, ont publié un communiqué dans lequel elles condamnent la violence et déclarent que l’action a été décidée parce que l’entreprise (IMMSA) savait que les parents commençaient à se douter où pouvaient être ensevelis les corps de leurs proches.

Sergio Beltrán Reyes, secrétaire du syndicat des mineurs, affirme que "les acheteurs présumés de l’usine de lavage de charbon de Industrial Minera México, propriété de Grupo México, n’ont pas été en mesure de montrer des documents prouvant qu’ils sont les nouveaux propriétaires de l’usine, et qu’aucun avis juridique n’a été donné aux veuves et aux parents des mineurs morts. En outre, le Secrétaire de l’économie avait annulé en novembre 2007, quoique provisoirement, la concession de Grupo Mexico pour exploiter les gisements de charbon. L’action entreprise est donc illégale".

Le syndicat des mineurs exige le retrait des forces de police et le rétablissement de la légalité. Le Bureau régional de la FIOM refuse de reconnaître l’expulsion violente qui a eu lieu le 31 juillet et soutient les revendications et les actions entreprises par le syndicat des mineurs et les parents des victimes de Pasta de Conchos.

Messages

  • MEXIQUE : un pas de plus vers l’horreur

    La politique de répression du gouvernement mexicain contre les communautés indigènes atteint des degrés extrêmement préoccupants. Il semble que les autorités du pays à tous les niveaux, de l’Etat fédéral à l’échelon local (municipal), en passant par les états régionaux à forte population indienne (Chiapas, Oaxaca, Guerrero, Michoacan, etc.) prennent de moins en moins de gants pour appliquer une série de plans politiques, économiques et sociaux qui s’apparentent à un véritable ethnocide. Trois séries d’événements récents sont particulièrement significatifs.

    1/Au Chiapas, 170 tseltals, bases de soutien zapatistes, ont été brutalement expulsés de leur village, San Marcos Avilés (Municipio de Chilón), par des individus armés, membres des partis liés aux différents niveaux du pouvoir politique : PRI, PRD et « Parti Vert Ecologiste Mexicain ». Leur crime est d’avoir ouvert une école autonome... Par ailleurs, dans le même état du Chiapas, les provocations se multiplient contre les communautés zapatistes et celles qui sympathisent avec l’Autre Campagne et l’EZLN, afin d’imposer la construction d’une autoroute, qui traversera les terres de ces communautés. L’ « Armée de Dieu » et autres groupes paramilitaires se font de plus en plus menaçantes, comme à Mitziton, près de San Cristobal de Las Casas. L’objectif est de pousser l’EZLN à réagir violemment, afin d’ouvrir la voie à une intervention massive de l’armée fédérale, dont les bases sont disposées stratégiquement, pour perpétrer un véritable massacre contre les communautés zapatistes de la forêt lacandone et des Altos du Chiapas.

    2/ Dans l’Etat du Michoacan, les opérations combinées entre la marine mexicaine, qui investit les villages à la recherche d’armes, et les pistoléros du narco-trafic, qui enlèvent et assassinent les villageois, ont créé ces temps derniers une situation dramatique dans la région de Santa María Ostula.

    3/ Dans l’Etat de l’Oaxaca, enfin, il est absolument urgent de réagir à l’ultimatum paramilitaire contre les triquis de San Juan Copala. Deux groupes paramilitaires, l’UBISORT et le MULT, financés et protégés par le gouverneur Ulises RUIZ ORTIZ, viennent en effet de prendre d’assaut la mairie de la commune autonome de San Juan Copala. Cette bande d’assassins exigent de tous les habitants du village qu’ils quittent les lieux dans les 24 heures, sans quoi ils seront éliminés. Au moment même où les autorités mexicaines fêtent en grande pompe le deuxième centenaire du début du soulèvement populaire pour l’indépendance, cette bande d’assassins agit en toute impunité. La vraie guerre dans le pays est celle que mènent l’Etat fédéral avec ses militaires, les gouvernements locaux avec leurs polices, les groupes paramilitaires et leurs complices des cartels de la drogue contre les communautés indigènes et la paysannerie en général, afin de transformer les terres nourricières en une immense machine à fric (cultures d’exportation -avocats, agrumes, tomates- plantations destinées aux "biocarburants", mines à ciel ouvert, méga-barrages, projets touristiques...).

    La résistance des populations à ce véritable génocide, qui est réelle, nous concerne tous.

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