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Les syndicats américains face à Trump

jeudi 16 mars 2017

Où en est le mouvement syndical américain face à Trump ?

Les syndicats s’étaient fortement engagés dans le débat électoral pour soutenir Hillary Clinton – bien que la position de leurs affiliés était divisée.

La démagogie de Trump, l’emploi américain d’abord, a été un excellent diviseur de la classe ouvrière, de même que sa campagne anti-migrants…

Peu de temps après le scrutin, l’AFL-CIO, une des plus importantes centrales syndicales, publiait une déclaration manifestant une volonté de travailler avec Donald Trump. Puissant syndicat de l’automobile, l’UAW laissait lui aussi entendre que des convergences seraient possibles. Une première ! Aujourd’hui encore, Maria Somma, une des dirigeantes de l’USW (sidérurgie), à Pittsburgh, met en avant « les points d’accords » possibles avec le nouveau président : « Ses promesses de créations d’emploi, ses positions sur les accords de libre-échange qui ont sapé la production américaine sont intéressantes. »

Le syndicat des routiers Teamsters (un des leaders d ITF, branche transport de la CSI) se distingue, lui qui, dans un texte hallucinant citant le mafieux Jimmy Hoffa Jr, "applaudit" la décision du président Trump de relancer la construction du pipeline du Dakota qui "permettra de créer plus de 42000 emplois américains", alors que ce projet conduira à la déportation des dernières réserves de Sioux, détruira leurs sites sacrés et polluera les nappes d eau potable sur 2 États !

Plusieurs syndicats de travailleurs, dont le réseau syndical « labor for Bernie », le National Nurses United, principal syndicat d’infirmières et infirmiers avec 180 000 adhérents, le Syndicat américain des postiers (APWU), qui en compte 200 000, et celui des Travailleurs de la communication (CWA, 700 000 membres) ont apporté à Bernie Sanders leur soutien contre les grandes centrales qui soutiennent traditionnellement le parti « Démocrate ». On aurait pu penser que ceux-là, qui se disaient à gauche du parti démocrate, seraient probablement les plus motivés contre Trump. En réalité, Sanders et les syndicats qui lui sont liés appuient des mesures protectionnistes de Trump

Le syndicat "roofer" de la construction de Los Angeles, le syndicat des personnels universitaire ou encore le syndicat TWU des transports publics de New York s’opposent aux propos et actes racistes de Trump.

Change-to-Win, l’alliance des syndicats plus revendicatifs, voit dans les nominations de Trump aux postes de ministre du travail et du ministre de la sécurité sociale les signaux d’une nouvelle administration qui compte être « le gouvernement des entreprises, par les entreprises et pour les entreprises ».

Les grands syndicats le soutiennent

Le syndicat UAW capitalise sur la victoire de Trump

[Et les petits syndicats sont anti-Trump ? http://litci.org/es/mundo/norteamerica/estados-unidos/los-trabajadores-se-levantan-contra-trump/]

Des travailleurs manifestent contre Trump

La victoire de Trump est aussi un échec de la bureaucratie syndicale

Lire ici

Messages

  • Lire aussi sur l’’alliance corporatiste de l’UAW avec Trump : ici

  • Une descente du FBI chez le président de l’UAW révèle que le syndicat est un réseau de crime organisé.

    Mercredi matin, des agents du FBI ont effectué des descentes dans quatre États. Cela comprenait la résidence de l’actuel président des United Auto Workers (UAW – les Travailleurs unis de l’automobile), Gary Jones, dans la banlieue de Detroit. Ainsi, l’enquête fédérale sur les pots-de-vin a atteint le sommet de l’UAW.

    Ce que l’investigation a révélé jusqu’à présent n’est pas une question de la corruption « ordinaire », qui a toujours existé dans les syndicats. L’UAW est une organisation criminelle dirigée par des gangsters. L’enquête sur l’UAW a révélé une opération d’escroquerie qui a volé des milliards de dollars aux travailleurs au fil des ans au profit des dirigeants syndicaux.

    L’ancien président Dennis Williams, également visé par les rafles de mercredi, a été reconnu coupable d’avoir approuvé l’utilisation illégale de millions de dollars des entreprises par des dirigeants syndicaux. Ils ont reçu cet argent par l’intermédiaire de centres de formation conjoints du syndicat et des entreprises. Ils ont utilisé cet argent pour financer les voyages, les achats de luxe et des séjours aux hôtels de luxe pour des fonctionnaires de l’UAW.

    Le FBI a saisi des matériaux dans la maison de Williams, d’une valeur de 610.000 dollars, à Corona, en Californie, à 110 kilomètres à l’ouest de Palm Springs, où les responsables de l’UAW ont dépensé des millions en golf et villas de luxe. Le centre de conférence de Black Lake, un centre de villégiature de 400 hectares dans le nord du Michigan, a également fait l’objet d’une perquisition. Pour se payer une telle installation, les dirigeants ont siphonné l’argent du fonds de grève de 780 millions de dollars de l’UAW qui se construit entièrement des cotisations des membres du syndicat. La direction de l’UAW construit une nouvelle villa pour Williams à cet endroit.

    La maison du Wisconsin d’Amy Loaschingde, l’ancienne conseillère la plus haut placée de Williams, a également été fouillée. Loasching est secrétaire et trésorière de l’organisme sans but lucratif de Williams, « le fonds de charité Williams ». Elle a aussi siégé au comité de négociation national UAW-Chrysler 2015 avec Williams et Norwood Jewell, ancien vice-président de l’UAW. Jewell a déjà été condamné à la prison pour avoir accepté des pots-de-vin de Fiat Chrysler.

    Au moins six des huit principaux « négociateurs » de l’UAW qui ont signé l’accord de 2015, qui a coûté aux travailleurs de Fiat Chrysler des milliers de dollars en salaires et avantages perdus, ont été condamnés ou impliqués dans le scandale de la corruption.

    Les accusations de corruption se sont déjà étendues aux fonctionnaires du département UAW-GM. Michael Grimes était le principal adjoint des anciens vice-présidents Joe Ashton et Cindy Estrada. Ces derniers siégeaient au comité de négociation en 2011 et 2015. Grimes s’est fait accuser d’avoir reçu près de 2 millions de dollars en pots-de-vin de fournisseurs.

    Il n’est pas possible de réformer l’UAW. Sa transformation en un outil de gestion corrompu est enracinée dans le caractère nationaliste et procapitaliste de toutes les anciennes organisations qui prétendent « représenter » la classe ouvrière.

    Le jour même des rafles du FBI, le syndicat « Communications Workers of America » (CWA – Travailleurs des communications des États-Unis) a saboté la puissante grève de 22.000 travailleurs d’AT&T dans neuf États du sud des États-Unis, les forçant à retourner au travail selon les conditions de la direction. Partout dans le monde, les syndicats nationalistes acceptent des fermetures d’usines, des licenciements de masse et des réductions de salaires et d’avantages sociaux.

    C’est pourquoi la construction de comités d’usine de base et la renaissance des traditions militantes des travailleurs de l’automobile américains doivent être guidées par une stratégie totalement différente. Il s’agit de l’unification internationale de la classe ouvrière, basée sur un programme socialiste pour combattre les constructeurs automobiles mondiaux.

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