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Une offensive contre la recherche publique en France
dimanche 9 septembre 2018
Cette campagne de discrédit des chercheurs scientifiques n’est pas que franco-française mais mondiale...
Une offensive contre la recherche publique en France
L’attaque gouvernementale et patronale contre la recherche publique a toujours passé par des accusations contre les chercheurs. On se souvient que Sarkozy accusait les chercheurs de… chercher au lieu de trouver !!!
C’est toujours au nom de l’amélioration de la recherche publique qu’elle a été attaquée. Les financements « par projets » acceptés ou (le plus souvent) rejetés par les ANR (L’Agence nationale de la recherche et le financement sur projets), qui empêchent les chercheurs de voir leurs recherches financées et les obligent à un exercice de rédaction de projets qui mangent de plus en plus le temps et les préoccupations des chercheurs, sont issus du mouvement de lutte des chercheurs et de « Sauvons la recherche » !!!
Le financement par projet ne va pas seulement obliger les chercheurs à prévoir par avance quels succès devraient être le résultats de recherches non encore effectuées ( !!!) mais aussi obliger les recherches à entrer dans des cadres préexistants non choisis par les chercheurs eux-mêmes mais par les politiques gouvernementales de la recherche, faute de quoi elles ne seront plus financées ni dotées de thésards !!!
L’objectif donné désormais à la recherche n’est plus de comprendre mais d’aider les entreprises privées.
François Hollande proclamait le 15 mai 2017 :
« En matière d’innovation, la recherche publique gagnerait à mieux valoriser sa recherche technologique en rendant plus efficace le transfert de ses résultats vers le monde socio-économique. »
Maintenant le gouvernement Macron proclame, au nom du « libre accès aux recherches scientifiques » que les résultats des chercheurs vont être mis en accès libre, ce qui est une manière astucieuse de casser les revues scientifiques : voir ici
Sous prétexte de critiquer des défauts du système des publications, on détruit celles-ci. voir ici
De même que sous prétexte de mieux répartir les finances entre les chercheurs les plus méritants, on a supprimé l’essentiel du financement de la recherche.
Le gouvernement Macron affirme que les chercheurs publient trop, qu’ils sont poussés à exagérer la quantité de publications chaque année et, du coup, au nom d’une critique du fonctionnement, il casse les moyens même de la publication, affirmant qu’il suffit de tout rendre publiques dans les résultats des chercheurs…
Macron va même plus loin : il affirme qu’il y aurait actuellement un caractère occulte dans le fonctionnement des chercheurs, les méthodes, les moyens employés, les cahiers des manipulations, les mesures, devraient être vérifiables par quiconque et être mis à disposition de tous, dit le ministère de la recherche…
C’est carrément une accusation de triche !!!
Des (très rares) cas de triche sont mis en avant par les média et le gouvernement : voir ici
La tendance à trop publier est mise en accusation en première ligne mais, juste derrière, il s’agit d’une campagne de discrédit de la recherche publique. Voir ici
En 2016, Pierre Corvol, médecin endocrinologue, administrateur honoraire du Collège de France, vient de remettre au secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon, un rapport visant à renforcer l’intégrité scientifique dans le monde de la recherche. voir ici
Et cette campagne désignant du doigt les scientifiques a été beaucoup plus loin : c’est maintenant carrément la direction du CNRS qui a été poussée par le gouvernement à organiser une campagne sur l’intégrité des chercheurs avec de nouvelles mesures et obligations… Voir ici
Intégrité des chercheurs ! Le mot est lâché et on va voir qu’il va aller loin…
Une véritable ambiance de procès est mise en place : voir ici
Tous les chercheurs et non quelques brebis galeuses sont visés !!!
L’ANR qui organise le blocage des financements est elle-même en première ligne : voir ici
Macron se cache derrière Villani pour accuser les chercheurs : voir ici
En mettant les chercheurs sur la défensive, en les discréditant dans le grand public, y compris à leurs propres yeux, le gouvernement emploie la même méthode qui a servi à casser les cheminots puis la SNCF publique ou encore les agents de Santé ou ceux de La Poste.
Pendant ce temps l’essentiel de l’argent de la recherche sert à construire des bâtiments de recherche, comme au plateau de Saclay, bâtiments qui ne sont en rien un progrès pour les chercheurs et son seulement destinés à financer les trusts du Bâtiment !!!
En même temps, les fondations privées pénètrent l’Université…
On voit clairement le but recherché : casser la recherche publique !!! On se souvient que tout secteur que l’on parle de réformer va être privatisé :
LIRE AUSSI :
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Messages
1. Une offensive contre la recherche publique en France, 12 septembre 2018, 06:45
La privatisation de la recherche est en marche : voir ici
1. Une offensive contre la recherche publique en France, 7 octobre 2018, 10:54, par GRINBERG
La recherche publique, sous l’oeil des lobbies qui ne veulent plus de contre-pouvoir si petit soit-il . l’état formera les chercheurs à botte des multinationales
2. Une offensive contre la recherche publique en France, 12 septembre 2018, 06:47
Qui veut noyer son chien, la recherche publique, l’accuse du manque d’intégrité ! Comme si les responsables actuels, pas du tout intègres, peuvent se faire juges...
1. Une offensive contre la recherche publique en France, 8 octobre 2018, 07:30, par Robert Paris
Et ça commence déjà avec les fondations, avec les collaborations privé-public, etc.
3. Une offensive contre la recherche publique en France, 17 décembre 2019, 05:38
Le CNRS, à sa création, déclarait qu’il fallait « une recherche pure, désintéressée et libre ». Son PDG actuel déclare : « Il faut une loi de la recherche ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire -, vertueuse et darwinienne qui encourage les plus performants… »