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Débat avec le CCI - Gauche communiste sur les buts de la dictature du prolétariat et l’expérience russe

27 août 2020, 07:48, par Robert Paris

Lénine ne comptait pas en rester à la retraite de la NEP !

« Notre retraite économique est finie

Nous voyons déjà clair dans la situation qui s’est créée chez nous et nous pouvons dire tout à fait fermement que nous sommes déjà en mesure d’arrêter notre retraite et que nous l’arrêtons. C’est assez. Nous comprenons et nous ne cachons pas que notre nouvelle politique économique est une retraite. Nous avions pris plus que nous ne pouvions garder, et c’est la logique de la lutte. Ceux qui se souviennent de ce qui se passait en octobre 1917, et ceux qui l’ont appris depuis, sa¬vent combien de propositions de compromis les bolcheviks ont faites alors à la bourgeoisie. Nous lui disions : « Vous croulez, nous allons prendre le pouvoir et nous le garderons. Ne voudriez-vous pas que ça se passe, comme dit le paysan, sans scandale » — Mais il n’y eut pas seulement des scandales, il y eut des tentatives d’insurrections provoquées par les mencheviks et par les socialistes-révolutionnaires. Ceux-ci, pourtant, s’étaient proclamés tout disposés à remettre le pouvoir aux Soviets. Je viens de lire, dans un journal parisien (ils contiennent bien des choses dans cet ordre d’idées) un article de Kérensky contre Tchernov. M, Kérensky expose qu’au temps même de la Conférence démocratique, son gouvernement était tout disposé à céder la place à ceux qui auraient pris sur eux de former un gouvernement homogène. — Nous ne nous y refusions pas. Nous le déclarions déjà en juin 1917. En octobre 1917, le Con¬grès des Soviets donna la majorité aux bolcheviks. Kérensky fit alors appel aux junkers, joignit le général Krasnov, voulut faire marcher l’armée contre Pétrograd. Nous bousculâmes un peu ces gens-là qui boudent et se fâchent encore et nous traitent d’usurpateurs, voire de bourreaux. Nous leur répondons : « Prenez-vous-en à vous-mêmes ! Ne vous imaginez pas que les ouvriers et les paysans russes ont oublié vos œuvres. Vous nous avez provoqués, vous avez suscité la lutte la plus acharnée en octobre 1917, à quoi nous avons répondu par la terreur et triplement par la terreur, et s’il le faut, nous sommes prêts à recommencer, si vous recommencez ». Aucun ouvrier, aucun paysan ne doute que ce soit nécessaire ; personne n’en doute si ce n’est quelques intellectuels mécontents. Nous avons eu à faire la guerre contre un ennemi qui nous était cent fois supérieur en nombre, dans des conditions économiques effroyablement difficiles. On comprend qu’il fallut aller loin dans la voie des mesures exceptionnelles communistes. On nous y obligeait. Nos ennemis voulaient nous briser, nous soumettre, non en paroles, mais en fait. Ils ne consentaient à aucun compromis. Nous répondîmes : « Si vous vous imaginez que nous reculerons devant les me¬sures communistes les plus extrêmes, vous vous trompez ». — Nous n’avons pas reculé et nous avons vaincu. Maintenant, ces positions nous ne pourrions les garder, nous reculons parce que nous avons assez conquis de terrain pour garder les lignes dont nous avons besoin. Tout ce qu’il y a de blancs, mencheviks et socialistes-révolutionnaires en tête, exultent en constatant notre retraite. Exultez, si cela vous fait du bien. La joie de nos ennemis ne nous est pas désavantageuse quand elle les détourne du travail actif. Leurs illusions ne nous découragent pas. »

Lénine

Les Tâches actuelles de la Russie des Soviets

6 mars 1922

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/03/vil19220306.htm

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