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Aix-Marseille-Nice-Corse, les populations ne sont pas prévenues des risques sismiques majeurs (et des risques de tsunami) et les habitations ne sont pas adaptées

6 septembre 2016, 08:17

Les spécialistes parlent plutôt de faille Breil-Sospel-Monaco et Vésubie-Mont Férion-St.-Blaise-Aspremont.

Voir ici :

« L’Arc alpin est avec les Pyrénées, la région de France la plus active sismiquement. En particulier, la région de Nice a connu par le passé un nombre non négligeable de séismes ayant occasionné des destructions notables.

Dans un rayon d’environ 50 km autour de la région épicentrale du 1/11/1999 on compte sept séismes ayant atteint des intensités Io = VIII :
• Roquebillière, 23/06/1494 (Alpes Maritimes, Io=VIII),

• Roquebillière, 20/07/1564 (Alpes Maritimes, Io=VIII),

• Coaraze, 18/01/1618 (Alpes Maritimes, Io=VIII),

• Roquebillière, 15/02/1644 (Alpes Maritimes, Io=VIII),

• Bussana, 26/05/1831 (Ligurie, Io=VIII),

• San Remo, 29/12/1854 (Ligurie, en mer, Io=VII-VIII),

• Imperia, 23/02/1887 (Ligurie, en mer, Io=IX).

Notons que pour la période récente, le séisme enregistré et localisé présentant la magnitude la plus forte depuis la mise en route du réseau sismologique français (en 1962) s’est produit en mer Ligure à environ 90 km au sud-est de Nice en 1963 (intensité maximale observée à terre = VII-VIII, M=6.0).

Le séisme du 1/11/1999 (ML=3,3), qui n’a pas eu de conséquence notable, est le plus important ressenti dans la région niçoise depuis celui du 21 avril 1995 dont la magnitude locale était 4,7 ML (Mer Ligure au large de San Remo, Courboulex et coll.1998 ; Courboulex et coll., 2001). Cet événement a été suivi de plusieurs répliques de magnitudes inférieures (ML inférieure ou égale à 2,1).

Les communes de Peille, Blausasc, Peillon, Cantaron, et la Turbie ont signalé une deuxième secousse plus légère sans que l’on puisse affirmer, par manque d’information sur l’heure de cette observation, une conjonction exacte entre ces constats et les répliques enregistrées.

Le séisme du 1er novembre 1999 s’est produit à l’extrémité sud des Alpes françaises, dans l’Arc de Nice, le plus méridional des chaînons subalpins (voir par exemple Labaume et coll., 1989 ; Ritz, 1991 ; Ritz, 1992). La formation des Alpes s’est faite en réponse à la collision Europe-Afrique débutant principalement à l’Eocène (voir par exemple Tapponnier, 1977 ; Lemoine et coll., 2000). Plus particulièrement, la formation de l’arc de Nice est liée au décollement et au glissement vers le sud de la couverture du massif cristallin de l’Argentera-Mercantour. Cette couverture est constituée de terrains sédimentaires secondaires et tertiaires. Son décollement a été favorisé par la présence à sa base d’argiles et d’évaporites du Trias qui ont joué le rôle d’un lubrifiant (Gèze, 1963). Le glissement a été guidé latéralement à l’ouest et à l’est par deux systèmes de failles décrochants, orientés NNE-SSW, les systèmes de Vésubie-Mont Férion-St.-Blaise-Aspremont et Breil-Sospel-Monaco, respectivement. Cette structuration s’est faite principalement à partir de l’ère Tertiaire, à l’Oligo-Aquitanien, en réponse à un régime de contrainte compressif lié à la formation des Alpes (Labaume et coll., 1989 ; Ritz, 1992).

Le séisme est situé quelques kilomètres à l’ouest de la faille de Peille-Laghet (Couboulex et coll., 2001), moins d’une dizaine de kilomètres à l’ouest du système décrochant sénestre de Breil-Sospel-Monaco qui fut affecté en 1983 par la séquence sismique de la moyenne vallée de la Roya (séisme principal de magnitude 3, Hoang-Trong et coll. 1987). La profondeur du séisme du 1er novembre 1999 est comprise entre 1,5 et 3,5 km. Il se trouve donc probablement à la base de la couche décollée, voire sous celle-ci, car l’épaisseur de cette couverture est inférieure à 2 km (voir fig. 8, p. 39, notice carte géologique de Nice au 1/250000).

Le mécanisme au foyer déterminé par Courboulex et coll. (2001) est essentiellement décrochant, avec un mouvement sénestre selon un plan nodal NNE-SSW et dextre selon un plan WNW-ESE, les deux plans étant subverticaux. Selon ces auteurs, le mécanisme de ce séisme est tout à fait compatible avec la réactivation de la faille de Peille-Laghet avec un mouvement décrochant sénestre (compte tenu des incertitudes de 2 à 3 km sur l’épicentre).
D’après une analyse du spectre en déplacement des ondes P effectuée par Courboulex et coll. (2001), le moment sismique est de 1,25 1014 Nm (correspondant à une magnitude d’énergie Mw=3,4). Ces auteurs ont par ailleurs estimé que la rupture sismique a duré environ 0,1s impliquant une longueur de faille brisée comprise entre 300 et 600 m (sous l’hypothèse d’une vitesse de rupture moyenne de 3 km/s).

Les mécanismes au foyer disponibles dans la région sont décrochants ou inverses et montrent une direction de la contrainte compressive maximale variant d’ouest en est de N-S à NW-SE (voir par ex. les planches 12 et 15 de Grellet et coll.,1993 ; Baroux et coll., 2001).

Des signes d’une activité récente (plio-quaternaires) ont été décelés sur la failles de Peille-Laghet, ainsi que sur les systèmes de faille de Breil-Sospel-Monaco et Vésubie-Mont Férion-St.-Blaise-Aspremont (voir Ritz, 1991 ; Grellet et coll., 1993).

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