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Luttes ouvrières en Afrique du sud

jeudi 13 août 2009, par Robert Paris

En Afrique du Sud, grévistes et habitants des townships toujours en colère
De Alexandra LESIEUR (AFP) – 29 juil. 2009
JOHANNESBURG — Les employés municipaux en Afrique du Sud doivent décider mercredi de la poursuite ou non de la grève entamée en début de semaine pour réclamer de meilleurs salaires, tandis que la grogne sociale s’étendait dans les townships contre les conditions de vie difficiles.
Des milliers d’éboueurs, chauffeurs de bus et bibliothécaires manifestaient mercredi, comme les deux jours précédents, dans les principales villes du pays pour faire pression sur le gouvernement de Jacob Zuma, élu il y a moins de trois mois à la tête de la première puissance économique du continent africain.
Aucun incident n’était signalé à la mi-journée, alors que des dérapages avaient émaillé les manifestations de lundi (pillages de magasins, échauffourées avec les forces de l’ordre...).
Les deux syndicats qui ont lancé le mot d’ordre de grève illimitée doivent se réunir mercredi chacun de leur côté pour décider s’ils acceptent ou non la dernière proposition patronale : une augmentation de 11,5% des salaires en juillet, puis une hausse d’1,5% en janvier.
Jusqu’à présent, ils réclament une augmentation de 15% pour faire face à l’inflation, et des allocations logement. Patrons et syndicats doivent refaire le point jeudi lors d’une réunion commune.
"Nous voulons 15%, pas moins. Tout augmente : la nourriture, le bus, l’électricité, l’essence", a expliqué un manifestant, Ronnie Howard, employé à la municipalité du Cap (sud-est).
Ce mouvement social a éclaté pendant la période traditionnelle des renégociations des salaires en Afrique du Sud, période qui coïncide avec l’hiver austral et est synonyme chaque année de grèves.
Les médecins du secteur public ont fait grève il y a quelques semaines pour protester contre leurs bas salaires, et les employés des télécommunications et les cheminots ont menacé d’en faire autant.
En plus de ces arrêts de travail, le gouvernement sud-africain doit faire face cette année à une vague de protestations dans les quartiers les plus pauvres. L’hiver austral exacerbe les difficultés pour plusieurs millions de Sud-Africains qui vivent sans électricité ni eau courante, et souvent à quelques kilomètres seulement de quartiers très huppés.
Mercredi, la colère a gagné le township de Mashishing près de Lydenburg (nord-est), à environ 250 km au nord-est de Johannesburg. La police a dispersé avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc des habitants qui brûlaient des pneus devant un tribunal pour protester contre l’arrestation d’un de leurs leaders, selon la police qui n’a pas fait état de blessés.
En revanche, la situation était calme dans deux autres townships du pays, où la veille, la police avait aussi dû recourir à la force pour venir à bout de centaines de manifestants.
Ces derniers réclament l’accès à l’eau courante et à l’électricité, des maisons décentes, des emplois ou encore des structures médicales, dans un des pays les plus inégalitaires au monde et où 43% de la population se débrouille avec moins de deux dollars par jour.
"On ne peut pas rester comme ça, il faut trouver une solution", a estimé Sipho Duma, un chômeur de 52 ans qui vit à Thokoza, un township situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Johannesburg et qui est le théâtre de troubles depuis quelques jours.
La marge de manoeuvre du nouveau gouvernement sud-africain reste cependant étroite avec l’entrée en récession du pays cette année, pour la première fois en dix-sept ans.
Grève des employés municipaux

La grève concerne notamment les employés des transports publics et les éboueurs. Elle survient après plusieurs jours de violentes manifestations contre la faiblesse des services publics et le chômage dans les quartiers déshérités.
Environ 5.000 employés municipaux de Johannesburg ont défilé dans des rues jonchées de déchets, les grévistes ayant renversé les poubelles en début de journée.
Vêtus de T-shirts portant l’inscription "luttant pour la survie", brandissant des bâtons et des matraques, les manifestants chantaient les hymnes révolutionnaires du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir.
Des policiers ont été déployés pour surveiller le cortège et les boutiques et bureaux ont fermé leurs portes avant son passage.
Des manifestations ont aussi eu lieu à Pretoria et au Cap.
Deux syndicats, qui disent représenter 150.000 employés, réclament une augmentation de salaire de 15% afin de compenser l’inflation dont le taux annuel était de 8% en mai. Ils ont déjà refusé une offre à 11,5%.
"Nos indications font état d’une majorité de travailleurs en grève, si ce n’est 90% d’entre eux", a déclaré le secrétaire général de l’Union des employés municipaux d’Afrique du Sud, Mthandeki Nhlapo. Il a en outre prévenu que le mouvement pourrait avoir une durée indéterminée.
La première économie du continent africain est frappée par une série de grèves.
Elles illustrent les tensions croissantes entre l’ANC du président Jacob Zuma et les syndicats, alliés traditionnels du parti qui avaient favorisé l’élection de Zuma, alors porteur d’un programme en faveur des pauvres.
Les ouvriers du bâtiment ont ainsi fait grève pendant une semaine mi-juillet et perturbé les travaux sur les grands chantiers - stades, routes, chemin de fer - lancés en vue de la Coupe du monde de football 2010.
Afrique du Sud : grève des employés de la société publique des télécoms
(AFP) – 3 août 2009
JOHANNESBURG — Environ 3.500 des 26.000 salariés de la société publique sud-africaine de télécommunications Telkom ont entamé lundi une grève pour réclamer 12% d’augmentation de salaires, a-t-on appris de source syndicale.
"Les membres du Syndicat des salariés de la communication préviennent Telkom qu’ils doivent faire des propositions sérieuses, sinon il y aura une sérieuse confrontation", a mis en garde le porte-parole du syndicat, Gallant Roberts, dans un communiqué.
Le syndicat a pour l’instant rejeté une offre d’augmentation de 7,5% de Telkom. Les employés grévistes de cette entreprise majoritairement détenue par l’Etat ont prévu de manifester à Johannesburg.
Cette grève est la dernière d’une série de mouvements sociaux entamés depuis plusieurs semaines en Afrique du Sud, pays où chaque année à cette période, les partenaires sociaux renégocient les salaires.
La semaine dernière, les employés municipaux de la première puissance économique du continent africain avaient obtenu une augmentation de 12% de salaires après cinq jours de grève, émaillée par des incidents.
Début juillet, quelque 70.000 ouvriers du bâtiment chargés notamment de construire des stades en Afrique du Sud, pays qui organisera en 2010 la Coupe du monde de football, avaient aussi obtenu 12% d’augmentation après une semaine de grève.
Afrique du Sud : des manifestants dispersés par des balles en caoutchouc
THOKOZA (Afrique du Sud) - La police sud-africaine a dispersé mardi avec des balles en caoutchouc des manifestants qui protestaient violemment contre la déficience des services publics dans deux townships, a-t-on appris auprès de la police, qui a fait état d’un policier légèrement blessé.
Ces incidents se sont produits alors que les employés municipaux ont entamé lundi une grève illimitée pour obtenir une augmentation des salaires.
Dans le township de Simile, près de Sabie, à quelque 300 kilomètres au nord-est de Johannesburg, environ 500 personnes ont manifesté violemment et un policier a été blessé légèrement par des jets de pierres, selon un responsable local de la police, Abie Khoabane.
"Les manifestants ont brûlé une clinique, une bibliothèque, un camion d’éboueurs, ainsi qu’une voiture appartenant à la municipalité et un véhicule de la police abîmé par des pierres", a-t-il dit à l’AFP.
"On a dû utiliser des balles en caoutchouc pour disperser la foule. La situation est calme mais tendue", a-t-il encore déclaré en fin d’après-midi.
A Thokoza, un township situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la capitale économique sud-africaine, la police a aussi recouru aux balles en caoutchouc pour disperser quelque 200 personnes qui protestaient contre le manque de services publics dans leur quartier et jetaient des pierres contre les forces de l’ordre.
Personne n’a été blessé et aucun bâtiment endommagé, a précisé à l’AFP un responsable de la police locale, Godfrey Maditsi.
La situation était redevenue calme à Thokoza mardi en fin d’après-midi, a constaté une journaliste de l’AFP.
En début de semaine dernière, des manifestations violentes avaient déjà éclaté dans plusieurs townships d’Afrique du Sud, la première puissance économique du continent, pour protester contre la déficience des services publics (absence d’électricité, d’accès à l’eau, etc...).
Le gouvernement a depuis décidé d’envoyer des émissaires dans les municipalités du pays pour faire le point sur les besoins.

Messages

  • les fonctionnaires sud-africains se sont mis en grève illimitée, mercredi 18 août, et menacent de prolonger le mouvement pour réclamer des augmentations de salaires, ont annoncé leurs syndicats. "La grève est illimitée. Elle se poursuivra jusqu’à ce que le gouvernement réponde à nos demandes", a déclaré Fikile Majola, secrétaire général du Syndicat du personnel de l’éducation et de la santé.

  • Des milliers d’ouvriers de la centrale électrique de Medupi dans la province du Limpopo (extrême nord-est de l’Afrique du Sud) ont poursuivi la grève, laissant craindre une aggravation des coupures de courant.

    La grève d’environ 8.000 ouvriers de cette centrale électrique est entrée dans sa deuxième journée, entraînant la fermeture totale de la centrale.

    Par ailleurs, la compagnie Eskom a mis en place un délestage en deux phases en raison de la demande élevée et de la maintenance urgente effectuée dans certaines centrales. C’est le deuxième jour consécutif que le délestage en deux phases est mis en place.

    La grève, organisée par le Syndicat national des ferronniers d’Afrique du Sud (NUMSA), a pour but de soutenir la demande des ouvriers pour la finalisation des bonus accordés à tous les ouvriers, et pas seulement aux managers seniors, la fin du dégraissage parmi les ouvriers, et la fin des évictions basées sur la couleur de peau des ouvriers de leurs logements subventionnés.

    Le NUMSA est convaincu que les demandes raisonnables des ouvriers peuvent être atteintes par Eskom, sans interruptions injustifiées de travail afin de pouvoir fournir l’électricité nécessaire et tant attendue au réseau national.

    Le NUMSA a fait savoir que si les demandes n’étaient pas atteintes, le syndicat serait contraint de demander à ses membres de participer à une action de masse, y compris aux ouvriers de la centrale de Kusile dans le Mpumalanga.

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