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Qu’est-ce que la masse d’une particule de matière ?

mardi 29 décembre 2009, par Robert Paris

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La masse, elle aussi, est longtemps apparue comme additive. C’est ce que l’on constate à notre échelle. Par contre, à l’échelle de la matière atomique, il faut tenir compte des interactions qui ont, elles-mêmes, une masse. Dans l’atome, par exemple, il n’y a pas que le noyau et les électrons mais également l’énergie d’interaction qui les maintient ensemble. Il en va de même pour le noyau qui ne pourrait se maintenir stablement sans l’énergie qui maintient ensemble les nucléons. La masse ne s’avère d’ailleurs pas une propriété fixe d’une matière « solide », « compacte », « lourde ». C’est un phénomène. C’est une propriété et elle n’appartient pas en fixe à un objet individuel appelé la particule. La propriété peut migrer rapidement d’une particule virtuelle à une autre. Elle peut même disparaître dans un trou d’énergie négative ou par interaction avec l’antimatière.

Maurice Jacob dans "Au coeur de la matière" :

"C’est avec la masse que nos idées préconçues se trouvent peut-être le plus bousculées. Quoi de plus tangible que la masse ? N’est-ce pas a priori une propriété fondamentale d’un objet indépendante des circonstances ? Avec Lavoisier, la masse est une propriété indestructible, que l’on retrouve à travers tous les processus chimiques. Avec Einstein, c’est uen forme de l’énergie mais, dans la plupart des cas, la conservation de l’énergie entraîne la conservation de la masse. En physique des particules, la masse est une propriété intrinsèque de la particule, un invariant qui sert à la définir. La masse est longtemps apparue comme une propriété fondamentale.

N’est-il pas surprenant de la voir maintenant apparaître comme une propriété purement dynamique, liée aux propriétés du vide et à la façon dont elles affectent les particules qui s’y trouvent ?

La masse, cette propriété que l’on pensait intrinsèquement associée à un objet et qui résultait de l’addition des masses de ces constituants, une masse que l’on associait à chaque particule avant de considérer les forces auxquelles elles pouvaient être soumises, cette masse devient un effet dynamique des actions auxquels les constituants fondamentaux sont soumis Cette nouvelle dynamique qui se trouve à l’origine de la masse a pour conséquence la présence d’au moins une nouvelle particule fondamentale appelée "boson de Higgs". (...) La masse, on était tenté de la considérer comme une propriété fondamentale de chaque particule. La masse de l’atome, qui est à la base de toute masse macroscopique observée, est essentiellement celle de ses constituants et en particulier ceux du noyau. Mais la masse des nucléons n’a maintenant rien à voir avec celle des quarks qui le constituent. Elle résulte d’effets dynamiques à l’échelle du confinement qui apparaît au niveau du fermi.(...) La masse, cette propriété a priori robuste, que l’on attribue par instinct aux choses, se trouve apparaître comme un effet dynamique dont l’ampleur est avant tout attachée au nombre de types de gluons et de quarks ! (...) Si la masse initiale des quarks est due à leur interaction avec le champ de Higgs, leur masse globale est essentiellement due à cette enveloppe de gluons qui augmente leur inertie. (...)

Les particules hadroniques (baryons et mésons) apparaissent ainsi comme des petites bulles dans le vide. Elles comportent selon les acas trois quarks ou un quark et un antiquark. (...) La masse hadronique correspond à la masse que prennent ces quarks quand ils s’habillent de gluons à l’intérieur du hadron. Pratiquement, la totalité de cette masse effective est un effet dynamique. On peut aussi dire qu’elle correspond à l’énergie nécessaire pour créer la bulle que va constituer la particule dans un vide qui préférerait ne pas l’avoir et ne la tolère que parce qu’elle est globalement "neutre" vis-à-vis de la couleur. (...) Cette nouvelle conception de la masse est une révolution importante. Ce qui apparaissait comme une propriété intrinsèque et immuable se voit relégué au rang d’effet dynamique dépendant des interactions et, avant tout, de la structure du vide."

Pourquoi les particules ont une masse ? Le film

La masse est le facteur qui freine la possibilité de se déplacer d’une particule de matière. Un corpuscule "sans masse au repos" signifie que le corpuscule se déplace en ligne droite à la vitesse de la lumière c.

Comment comprendre cette opposition au déplacement qui d’une part limite le déplacement à c pour le corpuscule sans masse et limite bien davantage ces déplacements pour les particules de matière.

La réponse n’est pas dans le corpuscule mais dans son environnement dit vide. le vide est "plein" de particules et antiparticules virtuelles et celles-ci entourent le corpuscule. La propriété de durabilité de la particule de masse saute sans cesse d’une particule virtuelle du nuage de polarisation à une autre. ce sont ces sauts qui limitent la vitesse de propagation. La meilleur preuve est le cas où, pour une technique ou une autre, le nuage est écrasé ou réduit : alors, la limite de la vitesse n’est plus valable. par exemple, pour l’effet tunnel.

La masse provient donc des interactions entre la particule et son nuage virtuel.

« Pourquoi les particules ont-elles une masse ? » Exposé de Daniel Treille pour l’Université de tous les savoirs

« Historiquement la masse a été conçue comme une notion additive : dans le
monde macroscopique on admet que la masse d’un corps est due à la somme des masses
de ses constituants. C’est assurément vrai pour le corps humain, considéré comme la
somme de ses atomes. Cela l’est encore, `a 10−8 près, pour l’atome, lourd essentiellement
de son noyau.(…) Pour le proton par contre, c’est dramatiquement faux :
la masse du proton et du neutron n’est pas du tout faite de la somme des masses de
leurs constituants, qui sont quasi nulles pour les quarks haut et bas et nulle pour le gluon, mais plutôt de leur énergie. Au niveau des
particules, la masse n’est absolument pas additive.

L’univers visible, fait de protons et de neutrons, ne doit donc sa masse qu’à la "danse" de ses constituants ultimes. »

« Le vide quantique

Intuitivement, le vide est « ce qui reste quand on a tout enlevé » : si on sait vraiment tout enlever, il ne reste que le néant. Plus précisément, pour un système donné, il faut éliminer toutes les formes d’énergie présentes sous forme de matière ou de rayonnement. On atteint ainsi l’état d’énergie le plus bas accessible pour ce système, ce qui sera désormais notre définition du vide. Est-ce là le néant ?

Absolument pas ! Tous les champs, toute la physique sont présents dans le vide et il suffit d’y apporter suffisamment d’énergie pour les voir apparaître et mettre en jeu toutes les particules connues. D’autre part, le vide bouillonne d’activité. Cette activité est de type quantique. Le vide énergétique du système correspond à une valeur moyenne qui n’est bien définie que sur un temps assez long. Mais si nous l’observons durant un temps très court son énergie nous semble fluctuer, d’autant plus que le temps d’observation est bref, en accord avec le principe d’incertitude d’Heisenberg.

Il est bon de se rappeler ici les ordres de grandeur en jeu. Un fermi (dix puissance moins treize centimètre) correspond à un temps d’environ trois fois dix puissance moins 24 seconde, et un tel intervalle donne la liberté de fluctuer du vide jusqu’à une énergie de l’ordre du GeV, ce qui suffit pour faire apparaître très fugitivement, par exemple, une paire muon-antimuon. Une paire de W peut exister pendant trois fois dix puissance moins 27 seconde. De telles particules à l’existence éphémère, faut d’énergie pour les produire réellement, s’appellent des particules virtuelles. (…) Un autre effet de cette propriété du vide quantique est que les constantes – masses, couplages – que nous avons introduites ne sont pas exactement constantes, mais sont des quantités qui évoluent avec le pouvoir de résolution correspondant à l’observation. Cela se comprend puisqu’un pouvoir de résolution accru, synonyme de temps accessible plus court et naturellement d’énergie plus haute, donne accès à des fluctuations plus conséquentes, impliquant des particules virtuelles de plus en plus lourdes et conduisant à une dérive graduelle des quantités mesurées. »

LA MASSE

La masse d’une particule

Pour une particule (électron, proton, neutron, etc.) la mesure de la masse est un peu compliquée. On n’a pas de balance : même si on était capables d’isoler une unique particule, son poids est trop petit pour être mesuré, et il vaut mieux utiliser d’autres interactions, particulièrement l’interaction électro-magnétique. Et puis de toute manière, nous ne sommes pas capables d’isoler une unique particule (ni en practique ni même en théorie, nous le verrons à la partie suivante) !

Alors en pratique la methode de base pour déterminer une masse est de tracer un histogramme comme celui à gauche. Un tel histogramme compte le nombre de particules détectées dans chaque tranche d’énergie (souvenez-vous : énergie et masse sont pareilles, cf Einstein). On cherche un pic dans le signal ; généralement la position en abscisse ce ce pic correspond à la masse d’une particule. Autrement dit : la majorité des particules crées dans un accélerateur de particules a une énergie voisine de la masse d’une des particules qui interviennent dans la collision.

La renormalisation

Mais en fait cela nous donne une masse effective, pas la masse d’une seule particule isolée et bien définie. Le problème majeur ici n’est pas de savoir ce qu’est la masse, mais qu’est-ce qu’une particule isolée. En effet chaque particule est toujours entourée d’un nuage de paires particule-antiparticule (par exemple électron-positron), qui sont sans cesse crées et annihilées par la particule étudiée. Et on ne peut pas séparer le nuage et la particule centrale, en fait le nuage fait partie de la particule physique. Le problème est que le concept de particule ponctuelle qu’on utilise dans nos théories n’est pas adapté à la réalité physique où les particules sont un champ qui s’étend librement dans tout l’espace. Les mathématiciens (toujours emmerdants ceux-là ^^) diraient que c’est parce qu’on ne sait pas utiliser les distributions (un outil mathématique) correctement. Pour résoudre ce problème on a un truc : une opération qu’on appelle renormalisation ; mais c’est une chose assez compliquée.

Au final le concept de la renormalisation est que la masse (effective) dépend de l’échelle à laquelle on regarde. Si on regarde une particule de loin cela semble être une unique particule, et la masse effective est proche de la masse réelle ; mais si on s’approche on voit que le nuage est composé d’un tas de paires particule-antiparticule, et il faut ajouter les énergies d’interaction pour avoir la masse effective. Mathématiquement on a l’impression que la masse change, mais en fait c’est l’inverse, c’est plutôt la notion de particule ponctuelle qui change : cela correspond à "ponctuelle plus ou moins une précision" (un cutoff UV en termes techniques), et c’est cette précision qui change selon le point de vue.

Le boson de Higgs

On sait maintenant plus ou moins qu’est-ce que la masse, il nous faut encore voir d’où elle vient. Le modèle un peu à la mode pour expliquer la masse des particules est le boson de Higgs, qui n’a encore pas été découvert, mais ça c’est le travail du LHC. Nous verrons que ce n’est en fait pas l’explication principale de la masse de l’univers, mais il explique la masse des particules les plus élémentaires.

Le principe est de considérer que l’univers est baigné dans un amas de particules d’un genre nouveau qu’on appelle bosons de Higgs. Toutes les autres particules auront une interaction avec ce fond de bosons de Higgs, donc une énergie d’interaction, donc une masse (cf. E=mc² toujours).

Pour expliquer pourquoi l’univers es baigné dans un tel amas de particules il y a le concept de brisure spontanée de symétrie (prix Nobel 2008) : si je suis au sommet d’une montagne je peux tomber d’un côté ou de l’autre, à la basa quand je suis en haut il y a une symétrie entre les deux côtés, mais une fois que j’ai chuté j’ai "choisi" un côté e brisé la symétrie. L’application au cas du boson de Higgs est qu’avec ce type de comportement on peut faire apparaître des particules uniquement "d’un côté de la montagne", ce qui fait qu’elles agissent dans le même sens, alors que s’il y avait tant de particules d’un côté que de l’autre, l’effet total de tous les bosons de Higgs serait nul.

La masse des protons et neutrons

Mais pour casser un peu l’excès d’importance que prend le boson de Higgs dans la communication scientifique d’aujourd’hui, il faut signaler qu’il n’explique pas de lui-même toute la masse du monde. Il est efficace pour expliquer la masse des bosons W et Z, qui est la raison majeure pour que l’interaction faible soit dite faible. Mais la majeure partie de la masse du monde (à part ces conneries d’énergie noire et de matière noire) est de loin dans les nucléons (protons e neutrons), pour plus de 99%. Et le Higgs seul n’explique pas l’existence de la masse du nucléon.

Le Higgs explique l’existence de la masse des quarks, mais la masse des quarks n’est qu’une toute petite partie de la masse du nucléon (moins de quelques pourcent). La plus grand partie vient de l’interaction nucléaire forte entre ces quarks. Le calcul de cette masse peut être fait sur des supercalculateurs, par ce qu’on appelle la chromodynamique quantique sur réseau.

La suite

Messages

  • La masse, elle aussi, est longtemps apparue comme additive. C’est ce que l’on constate à notre échelle. Par contre, à l’échelle de la matière atomique, il faut tenir compte des interactions qui ont, elles-mêmes, une masse. Dans l’atome, par exemple, il n’y a pas que le noyau et les électrons mais également l’énergie d’interaction qui les maintient ensemble. Il en va de même pour le noyau qui ne pourrait se maintenir stablement sans l’énergie qui maintient ensemble les nucléons. La masse ne s’avère d’ailleurs pas une propriété fixe d’une matière « solide », « compacte », « lourde ». C’est un phénomène. C’est une propriété et elle n’appartient pas en fixe à un objet individuel appelé la particule. La propriété peut migrer rapidement d’une particule virtuelle à une autre. Elle peut même disparaître dans un trou d’énergie négative ou par interaction avec l’antimatière.

  • MASSES ADDITIVES ?

    Pourquoi les particules ont-elles une masse ?

    par Daniel Treille

    pour l’Université de tous les savoirs

    « Historiquement la masse a été conçue comme une notion additive : dans le monde macroscopique on admet que la masse d’un corps est due à la somme des masses de ses constituants. C’est assurément vrai pour le corps humain, considéré comme une somme d’atomes. (…) Pour le noyau, fait de protons et de neutrons, la proposition est encore vraie, mais à environ 1% près. Pour le proton par contre, c’est dramatiquement faux : la masse du proton et du neutron n’est pas du tout faite de la somme des masses de leurs constituants, qui sont quasiment nulles pour les quarks haut et bas et nulle pour le gluon, mais plutôt de leur énergie. Au niveau des particules, la masse n’est absolument pas additive ! L’Univers visible, fait de protons et de neutrons, ne doit donc sa masse qu’à la « danse » de ses constituants ultimes. »

  • On a longtemps cru que la masse était une caractéristique fondamentale de la matière.

    Mais on constate que la masse n’est pas constante et qu’elle n’est qu’une propriété qui saute d’une particule à une autre, d’une particule virtuelle du vide à l’autre.

    Qu’est-ce qui est fondamental et ne change pas ?

    La charge !

    Voici ce qu’en dit le physicien quantique Mark Silverman dans "And Yet it moves" (et pourtant elle bouge)

    "La conservation de la charge électrique est l’une des lois de conservation les plus strictement observée. A ma connaissance, aucune violation de cette loi n’a été observée. (...) La conservation de la charge est un phénomène local."

  • L’expansodynamique démontre que la masse est un produit des champs expansodynamiques quantiques ; les spinex.

    On a N#=> E => Mc2 => n#

    avec :
    - N# = énergie quantique d’expansion
    - E = transformation d’inertie en nouvelle particules (symbolise les chocs entre les particules dans les accélérateurs de particules).
    - Mc2 (archi connu).
    - n# = production d’expansion à partir de ces particules nouvelles créées.

    L’expansodynamique permet donc de comprendre pourquoi et comment l’expansion accélère et que celle çi est forcément une prédiction de l’expansodynamique.

  • Pour expliquer pourquoi l’univers es baigné dans un tal amas de particules il y a le concept de brisure spontanée de symétrie (prix Nobel 2008) : si je suis au sommet d’une montangne je peux tomber d’un côté ou de l’autre, à la basa quand je suis en haut il y a une symétrie entre les deux côtés, mais une fois que j’ai chuté j’ai "choisi" un côté e brisé la symétrie. L’application au cas du boson de Higgs est qu’avec ce type de comportement on peut faire apparaître des particules uniquement "d’un côté de la montangne", ce qui fait qu’elles agissent dans le même sens, alors que s’il y avait tant de particules d’un côté que de l’autre, l’effet total de tous les bosons de Higgs serait nul.

  • Quelle est l’idée principale fondant la notion de matière si la masse ne l’est pas, pas plus que la charge, ni le nombre de quanta, qui tous peuvent appartenir à des particules d’interaction et pas seulement à des particules de matière inerte et non éphémères ?

  • C’est la notion de résistance qui caractérise la matière durable dite « réelle », résistance au déplacement, résistance à la cassure, résistance à la pénétration de particules chargées (électromagnétisme pour les particules de même charge et écrantage de la charge pour les particules de charges opposées), résistance à la destruction et à la disparition, résistance à la pression du vide quantique, résistance à la pression de la lumière,

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