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Les salariés de Renault et de PSA, dans la même galère, mais lutteront-ils ensemble ?

mercredi 3 octobre 2012, par Robert Paris

Les salariés de Renault et de PSA, dans la même galère, mais lutteront-ils ensemble ?

"Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre." Cette petite phrase de Carlos Ghosn, le PDG de Renault Nissan, le 6 mars 2012, ne cesse de hanter les salariés et elle ferait bien d’y semer une idée : si on laisse les patrons licencier à Peugeot, ils le feront partout !

Pour les salariés de PSA, les illusions tombent. Les mensonges de la direction ne font plus recette. Ceux du gouvernement de gauche non plus. Restent ceux des dirigeants syndicaux. Ils ont prétendu qu’il ne fallait pas mener d’action « à chaud » lors de l’annonce des suppressions massives d’emplois dans tous les sites PSA et de la fermeture d’Aulnay. Eh bien, après la rentrée, il n’y a toujours aucune grève avec occupation des salariés, seul moyen pourtant d’entrer véritablement dans la lutte contre les licenciements. Ce n’est pas les négociations autour du tapis vert avec patronat, syndicat et gouvernement qui vont faire reculer les plans antisociaux et pas non plus les gentillettes « actions » aux péages d’autoroute et promenades de protestation dans les rues. Il faut que cela coûte plus aux patrons de licencier que de ne pas le faire, sinon on ne les fera pas reculer. Il faut qu’ils craignent de voir les salariés de PSA débouler dans toutes les entreprises à commencer par celles qui font des plans sociaux comme Sanofi, Air France, ArcelorMittal, Bouygues, Renault-Flins, Doux, etc… Il faut construire une vague de lutte. Ce sont alors les autres patrons qui diront à PSA de reculer. Mais cette offensive des salariés, ce ne sont pas les centrales syndicales qui l’organiseront. La CGT d’Aulnay apparaît à certains comme plus radicale puisque son leader parlait d’« être le cauchemar du patron » et de « guerre », mais, en réalité, c’est la CGT qui a milité contre une action gréviste avant les vacances et démobilisé ainsi les salariés réduits aux « opérations autoroute ».

Il n’y a pas que Renault Flins qui va subir des suppressions d’emplois. D’autres sites sont menacés comme Rueil, Douai ou Sandouville…

Ce n’est pas une ou deux interventions que les responsables de Renault ont accordé pour diffuser un discours alarmiste mais une bonne dizaine ! C’est toute une politique d’attaque contre les salariés.
Le prétexte, ce sont les baisses des ventes de véhicules.

Mais ces baisses, ils les avaient déjà programmées eux-mêmes en se désinvestissant de la production puisque les « aides » à la vente ne pouvaient que produire ensuite un gros trou !

Pourtant, Renault a annoncé des bénéfices en hausse tout en vendant moins de voitures dans le monde. Cela s’appelle spéculation et désinvestissement productif. Le résultat net, c’est à dire le bénéfice, du groupe Renault, avec ses trois marques, s’est élevé à 786 millions d’euros pour le premier semestre 2012. Tels sont les chiffres annoncés par Renault le 27 juillet 2012.

Le profit issu de la banque RCI s’est élevé à 395 millions d’euros sur les 786 millions !

Renault ne cherche pas à vendre plus de voiture ! C’est devenu une banque !!! Il tient à garder son cash flow pour spéculer avec car cela rapporte bien plus et plus vite !!!

« Notre free cash flow (flux de trésorerie après financement des investissements), qui dépend de Renault, est positif. Je réaffirme qu’il sera positif sur l’année 2012", a-t-il poursuivi. "Notre situation financière n’est pas préoccupante, mais je ne peux cependant pas affirmer qu’elle est satisfaisante ».

Le directeur général de Renault, Carlos Ghosn, a averti vendredi que le constructeur risquait de disparaître "sous sa forme actuelle" s’il n’améliorait pas sa compétitivité en Europe, mais il a ajouté qu’il ne prévoyait pas à ce stade de suppressions d’emplois en France.
Carlos Tavares pour sa part a affirmé jeudi à Reuters, en marge de l’ouverture du Mondial de l’automobile à Paris, qu’il aimerait conclure dans les prochains mois un accord de compétitivité dans l’ensemble des usines françaises de Renault.

Au Salon de l’Automobile, Carlos Ghosn, PDG de Renault, a appuyé la politique de Varin à PSA et affirmé que Renault était tout aussi concerné par des risques de devoir mener une politique de licenciements et il a estimé qu’une baisse des capacités de production était « inéluctable ». « Un constructeur ne peut pas continuer à maintenir un outil de production pour lequel il n’y a pas de demande », a-t-il expliqué, précisant toutefois que rien n’était prévu à ce stade chez Renault en la matière.

Carlos Ghosn, le patron de Renault, reconnaît ainsi avoir menti ouvertement tous ces derniers moi : il envisage des licenciements et des fermetures de sites alors qu’il prétendait le contraire. Il ne se contente pas d’exiger des syndicats la signature d’accords « compétitivité-emplois » en exerçant un chantage aux licenciements.
"Si le marché continue de baisser à coup de 10% par an, personne ne pourra résister !", a prévenu le PDG de Renault, Carlos Ghosn, au micro d’Europe 1, interrogé sur d’éventuelles fermetures d’usines en France. "Si nous avons une année 2013 du même acabit que 2012 et que les perspectives 2014 ne sont pas meilleures (...) nous devrons adapter la production à la demande", a-t-il ajouté.

S’il continue à dire qu’il ne va pas (encore) fermer et licencier, c’est qu’il est encore attentif non pas aux ventes mais aux réactions des salariés de PSA (et des autres entreprises qui licencient) !! En attendant, le chantage social est à l’ordre du jour : « Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail », poursuit-il.

« Aujourd’hui, le principal sujet de Renault, notre urgence même, c’est notre compétitivité en France (qui) est un sujet de survie », estime-t-il. « Aucun constructeur n’échappera au renforcement de sa compétitivité dans son pays d’origine », ajoute-t-il. « Mais nous attendons maintenant des choix et un plan d’action. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont connus. Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail, notamment dans l’industrie : nous ne pouvons plus continuer comme cela », poursuit le PDG.

"Nous demandons aux sites français d’atteindre le niveau QCD (qualité, coût, délais) du site Renault de Palencia, en Espagne , et de Sunderland, au Royaume-Uni . Quand nous l’exprimons comme cela, nos partenaires sociaux trouvent cela légitime", assure M. Tavares. "La question, c’est moins les salaires que l’organisation du travail", précise-t-on chez Renault. Chantage, encore chantage...

Pour l’heure, explique t-il, « nous nous adaptons actuellement avec de nombreuses journées non travaillées, du chômage partiel, des arrêts de production, un plan de réductions de coûts. Mais face à une situation qui risque de se prolonger, nous ne pouvons pas tenir le coup avec des mesures conjoncturelles », a-t-il prévenu.

« Renault ne peut pas traiter tout seul le problème de la compétitivité de la France. Ce que le gouvernement a déclaré ces dernières semaines dans ce domaine me semble aller dans le bon sens ». Donc il compte sur le gouvernement pour presser les syndicats à signer des accords anti-sociaux sous prétexte de défense et pérennité des emplois !

Le patron de Renault est pourtant très clair : les ajustements conjoncturels (chômage partiel, réductions de coûts) ne sont plus suffisants pour résister à la baisse des ventes en Europe. Mais il ne compte pas préserver la « charge de travail » et donc l’emploi dans les usines françaises sans contrepartie. C’est du « donnant-donnant », selon lui. En échange, Carlos Ghosn demande tant à l’État - son premier actionnaire avec 15 % du capital - qu’aux partenaires sociaux de faire des efforts pour l’aider à améliorer la compétitivité de ses usines en France. Il en va selon lui de la « survie » de l’entreprise, dont la situation financière n’est cependant pas « préoccupante » actuellement, contrairement à celle de PSA. Auprès du gouvernement, il martèle la nécessité de réduire les charges qui pèsent sur le travail. Avec les syndicats, il souhaite négocier une plus grande flexibilité des usines.

Cette démarche est proche de celle adoptée par PSA sur son site nordiste de Sevelnord. Le constructeur avait conditionné l’attribution d’un nouveau véhicule à cette usine et le maintien de l’emploi à la signature d’un accord de compétitivité. Cet accord, ratifié par trois syndicats sur quatre, prévoit un gel des salaires sur deux ans - avec en contrepartie une augmentation de l’intéressement et une prime - et une gestion plus flexible du travail.

« La direction du groupe a testé dernièrement avec le gouvernement des hypothèses de réduction d’effectifs. » aurait dit un responsable de Renault à la presse.

« Renault n’exclut pas la fermeture d’usines en raison de la morosité du marché automobile en Europe », déclare Carlos Tavares, son directeur général délégué aux opérations, dans un entretien au journal allemand Automobilwoche.

"Nous verrons. Nous discutons actuellement avec les syndicats et nous leur expliquons nos difficultés de compétitivité", affirme-t-il.
"Nous avons un problème de compétitivité en Europe de l’Ouest et en France".

L’alliance de Renault avec Nissan permet au constructeur français de disposer de données précises sur les niveaux de productivité des usines Nissan de Sunderland, au Royaume-Uni, et de Barcelone en Espagne, remarque-t-il.

"Ces usines sont vraiment top", ajoute-t-il, en notant que des discussions sont en cours pour que Nissan libère éventuellement des capacités de production pour Renault.

"C’est une possibilité", dit-il.

Renault peut-il disparaître ? "Sous sa forme actuelle, oui !", estime son PDG, qui était ce vendredi l’invité de RTL. Carlos Ghosn, qui avait déjà été jeudi très alarmiste sur le marché de l’automobile et la compétitivité française en a donc remis une couche ce vendredi, en appelant de nouveau les pouvoirs publics à améliorer l’environnement économique de ses usines françaises.

"Je ne connais aucune entreprise qui soit viable, qui puisse prospérer à partir d’une base qui ne soit pas compétitive. (...) La base naturelle de Renault, c’est la France". "Bien sûr, le danger est réel", a-t-il répondu à la question de savoir si l’entreprise pouvait disparaître.
Je ne vous parle pas d’un danger à trois mois ou à six mois (...), je suis obligé de réfléchir (...) sur des échéances de trois ans, de cinq ans et de dix ans", a-t-il ajouté.

La veille, dans Le Figaro, Carlos Ghosn avait déjà qualifié l’amélioration de la compétitivité de la France de "sujet de survie" pour Renault.

Dans la compétition actuelle entre les constructeurs automobiles, Renault ne peut pas être "une entreprise qui soit en croissance, qui soit saine", si sa base nationale perd de la compétitivité, a encore estimé M. Ghosn.

La situation doit être améliorée, non par une "étude supplémentaire", mais par "un plan d’actions, des choix" de la part du gouvernement, a souligné le PDG, ajoutant qu’il faudrait également mener une concertation en interne. M. Ghosn a cité comme exemple de mesure de "souplesse" déjà mise en oeuvre par le groupe l’adaptation de ses capacités de production au potentiel des différents marchés mondiaux. "Nous sommes en train de renforcer les lignes de production qui produisent à l’export, et on est en train de dégraisser les lignes de production qui produisent pour la France", a-t-il déclaré.

Le dirigeant a averti jeudi que Renault risquait de manquer son objectif d’une hausse de ses ventes mondiales cette année en raison de la dégradation continue des marchés européens.

Donc des chantages à l’emploi qui ne sauveront nullement les emplois si les salariés ne réagissent pas...

A nous les mauvaises nouvelles !

Renault déclare que ses résultats financiers risquent d’être plombés. Risquent, cela signifie clairement qu’ils ne le sont pas et pourtant ils nous plombent déjà : on subit du chômage technique, des blocages de salaires et de primes, des pressions dans le boulot, des suppressions de postes et des menaces sur l’ensemble des emplois.

Pas la peine de nous dire que Renault s’est internationalisé pour se solidifier pour nous présenter ensuite les ventes de voiture en berne en France. Pas la peine de prétendre que l’Alliance c’est l’essentiel pour nous présenter finalement les résultats de Renault seul, quand ils sont moins bons en Europe. Est-ce les patrons qui licencient dans tous les trusts en France qui vont pousser les gens à dépenser pour s’acheter une nouvelle voiture ?

Renault planifie des licenciements

Les salariés du site automobile de Renault Douai vont à nouveau subir 15 jours de repos forcé en octobre, ce qui signifie un surcroît de stress voulu par la direction qui menace ainsi ouvertement les emplois à Douai. On savait déjà que Renault s’attaquait aux emplois à Flins. S’y rajoute maintenant les bruits qui courent contre le CTR de Rueil avec des projets ouverts de la mairie sur le site et des forages dans les terrains réalisés en ce moment. Renault jouerait ainsi le même jeu qui avait été celui du patron de PSA qui, jusqu’au dernier moment, niait planifier des suppressions massives d’emplois et la fermeture d’Aulnay. Il s’agirait pour Renault d’éviter la jonction avec les salariés de PSA. Battre séparément les uns puis les autres. Et si on ne marchait pas ?

Le journal bourgeois « Le Figaro » titre : « Combien de temps Renault peut-il tenir sans plan social ? » Il écrit : « À ce stade, il n’y a pas de plan de suppressions d’emplois ou de fermetures de sites », a assuré vendredi Carlos Tavares, à latribune.fr, parlant de « la fragilité de l’entreprise ». Tout est fait par la direction pour préparer les salariés au pire, faire penser que les usines et centres techniques roulent au ralenti, à perte. Si ce n’est pas la préparation d’un « plan de sauvegarde » … des profits !

La seule issue pour les travailleurs est d’unir les Renault et les PSA avec les salariés de General Motors, de Ford et les précaires et sous-traitants de l’Automobile mais aussi avec les licenciés de Petroplus, de Doux, d’ArcelorMittal, de Hewlett-Packard et de Sanofi ! Dès l’annonce des licenciements de Peugeot, c’était cela qu’il fallait organiser et les centrales syndicales s’en sont bien gardées. Travailleurs, ne comptons que sur nous-mêmes pour organiser la riposte !!

Ce que nous pouvions déjà écrire en mars 2012

Et ce qu’il ne faut pas faire...

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