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Luttes de classes en Côte d’Ivoire

mardi 26 août 2014, par Robert Paris

Alassane Ouattara n’est pas moins au service des hommes d’affaires et des banquiers que ses prédécesseurs

La Côte d’Ivoire, ce sont des classes sociales... comme partout dans le monde !

Il y a des quartiers des exploiteurs et des quartiers des exploités !

LA RÉVOLUTION SOCIALE NOUS COUTERA MOINS CHER QUE LES CHANGEMENTS DE GOUVERNEMENT BOURGEOIS !

La guerre est finie en Côte d’Ivoire mais rien n’est réglé. Tout est revenu comme avant pour les riches et rien ne sera jamais comme avant pour les pauvres. Tout va beaucoup plus mal sur tous les plans… Des graves violations des droits humains, des centres de détention et de torture secrets, des exactions de groupes paramilitaires armés par l’Etat, des crimes de guerre impunis. Tous ces hauts faits à l’actif des hommes de main du président ivoirien Ouattara rappellent qu’il n’a rien à envier en matière de violence d’Etat à son prédécesseur et soi-disant adversaire Gbagbo. Voilà comment le président Alassane Ouattara, intronisé au bout des baïonnettes des impérialismes occidentaux, « sauve » la Côte d’Ivoire…

Il n’y a pas que par l’insécurité due aux forces de l’ordre que Ouattara ne se distingue pas de ses prédécesseurs mais aussi par la mise en coupe réglée des richesses du pays… À l’occasion de son séjour en Côte d’Ivoire, la présidente et principale actionnaire du groupe de négoce de matières premières Louis Dreyfus a signé le 31 janvier dernier un accord stratégique avec le ministre ivoirien de l’agriculture pour la mise à disposition de plusieurs milliers d’hectares de terres cultivables dans le nord du pays pour la production du riz. On ne peut cependant s’empêcher de s’interroger sur la légitimité d’un tel contrat tant les zones d’ombres sont nombreuses. De prime abord on pourrait penser que ce projet est une bonne nouvelle ; d’autant plus que ce projet est prévu pour être réalisé dans les régions du Poro, de la Bagoué et du Tchologo qui comptent parmi les plus pauvres de la Côte d’Ivoire. Il permettra aux dires du Ministre de l’agriculture « de consolider les acquis des petits planteurs ». Pourtant, on peut se demander de quels acquis il s’agit quand on sait que tous ces paysans n’ont aucune sécurisation juridique de leurs droits de propriété. Il est, de ce point de vue, curieux de constater que cet accord soit justement passé entre l’État de Côte d’Ivoire et le Groupe Louis-Dreyfus. A aucun niveau les paysans, qui sont sensés être les principaux bénéficiaires de ce projet, n’ont été associés à la négociation et la signature de cet accord. La déclaration de Margarita Louis-Dreyfus selon laquelle ces terres appartiennent et resteront la propriété des paysans dénote que soit elle méconnait la situation foncière en Côte d’Ivoire soit que cet accord cadre n’est rien d’autre qu’un accaparement des terres du Nord ivoirien. En effet et contrairement à ce qu’elle affirme, les terres des régions du Poro, de la Bagoué et du Tchologo n’appartiennent pas légalement aux paysans mais bien à l’État qui les en a tout bonnement spoliés dès après les indépendances en déclarant que la terre lui appartenait, se substituant ainsi aux colons. Ces paysans qui exploitent pourtant ces terres depuis plusieurs générations n’ont aucun titre de propriété sur ces terres.

L’État qui distribue donc des droits d’exploitation à de grandes sociétés étrangères en laissant les véritables propriétaires subir. Personne ne sait au final ce que contient véritablement cet accord cadre à part la promesse d’un investissement de 30 milliards de F CFA. Mais dans un pays désillusionné des promesses de pluies de milliards de simples slogans ne suffisent plus. Il faut plus de transparence. Quels sont les termes de cette transaction ? Que gagnent les paysans ? Que deviennent leurs droits coutumiers sur ces terres ? Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où il n’y a pas de marché du foncier rural, parce qu’il n’y a pas de propriété et donc pas d’évaluation « subjective » de la valeur de la terre par des propriétaires comment établir le prix d’un hectare de terre ? Ce sont autant de questions qui restent en suspens et suscitent des inquiétudes. Les contreparties en termes d’investissements, de création d’emplois, de développement d’infrastructures et de formations des paysans ne suffisent certainement pas à assurer aux paysans de tirer le meilleur profit de ce projet. Les transactions foncières présentent toujours quasiment autant d’opportunités (investissements, emplois, développement économique, etc.) que de risques (les populations locales peuvent perdre l’accès à leur terre de laquelle dépend leur propre sécurité alimentaire). S’il en était besoin, le dernier rapport de l’INS sur le chômage et la pauvreté en CI, vient confirmer une convergence implacable : Ouattara et son équipe sont manifestement incapables de relancer ce pays. Ce dernier rapport qui parle des résultats sociaux de la politique incertaine de Ouattara, vient s’ajouter a tous ceux qui l’ont précédés et qui dénoncent, soit la faiblesse de l’état, soit la faiblesse de la justice, soit la faiblesse des choix économiques, soit la répression fasciste et les violations récurrentes et congénitales des droits de l’homme, soit le faible degré de culture démocratique du camp ou clan Ouattara, ou encore, sans prétention d’exhaustivité, tant les faiblesses sont nombreuses, la propension exagérée à faire du bruits pour rien ou sur rien. La curiosité, des lors, c’est de savoir ce que sera le fameux chiffre de la croissance économique sur 2012, quand on sait que le régime et tous ses soutiens projetaient ostensiblement 8% et des poussières. Une année, trois premiers ministres et trois gouvernements, un nombre effarants d’annonces en tous genres, de séminaires ronflants et aguichants, mais désespérants de vacuité.

Toutes ces publicités chèrement payées et tous ces événements qui ont espéré remettre la CI dans les radars, tous ces chiffres ronflants, ont semblent-ils oublie un fait et certainement le principal de tous, de tous les objectifs et de toutes les raisons : l’homme, dans toute sa dimension, du primaire au plus sophistiquée, qui énonce des attentes et à la place ou au nom duquel on a tant de prétentions de vouloir dire, parler, formuler, mais a qui, en réalité et en définitive, on enfonce tout et son contraire. Et qui, avec patience stoïque et peines contenues, s’arrange pour subtilement passer les messages qui le représentent mieux que tout ce qui est dit pour lui ! Et qui s’installe dans une passivité si expressive, car trop fatigue de tant de violences, de tant de menaces, de tant de brimades et victimes de tant d’ego et de médiocrité. Force est de reconnaître au nouvel homme fort du régime d’Abidjan, sa propension à faire miroiter aux yeux de ses interlocuteurs, l’image d’une Côte d’Ivoire au summum de sa croissance économique. En somme, une Côte d’Ivoire où couleraient « le lait et le miel ».

La Côte d’Ivoire a connu de multiples révoltes sociales, contre Houphouët Boigny, contre Bédié, contre Gueye, contre Gbagbo, mais à chaque fois, les classes dirigeantes les ont détournées en les transformant en guerre entre clans de la bourgeoisie ivoirienne et, si elles ont été très coûteuses en vies humaines et en destructions, elles n’ont jamais été porteuses d’un meilleur avenir pour le peuple travailleur.

La prochaine révolution sociale devra renverser toutes les forces bourgeoises et pas remplacer l’une par une autre. Ainsi, les travailleurs ne se seront pas mobilisés pour rien...

La révolte du peuple travailleur de Côte d’Ivoire ne s’est pas éteinte malgré les fausses guerres civiles des classes dirigeantes !!!

Pour peu qu’il tire des leçons des défaites passées et surtout celle de ne plus confier son sort à aucun chef des classes dirigeantes mais à lui-même, l’avenir ne sera pas aussi rose qu’il y paraît aux exploiteurs !!!

IL FAUT EN FINIR AVEC LA SUREXPLOITATION DES ENFANTS

Le travail des enfants est une réalité en Côte d’Ivoire et on en parle généralement dans l’univers de la cacao-culture. Pourtant il existe d’autres domaines d’activité où l’exploitation des enfants semble normale. C’est le cas dans le secteur des porte-faix ou les enfants doivent transporter des charges que les adultes eux-mêmes peinent à soulever ! Dès l’enfance, c’est la surexploitation au lieu de l’école ! A Abidjan, des familles entières s’entassent dans des baraques pourries qui prennent l’eau de partout ! Ces familles mettent en péril leurs vies et certaines malgré les appels du Gouvernement préfèrent camper sur des sites classés à risque. Les toitures rouillées s’étendent à perte de vue, à quelques endroits des constructions en dur, ici une habitation faite de matériaux de récupération…Voici le visage que nous offre Washington nouveau quartier situé entre les communes de Cocody et d’Adjamé. Ici, comme dans la majorité des bidonvilles, les familles luttent pour survivre dans un univers insalubre. Manque d’eau potable, d’électricité, de sanitaire digne du nom et de canaux d’évacuation des eaux usées sont les premiers problèmes que l’on y rencontre. En Côte d’Ivoire, le taux de chômage de la population active s’élève à 15,7 % selon les statistiques. 4.500.000 voici officiellement le nombre de chômeurs que compte la Côte d’Ivoire et sur ce chiffre assez inquiétant il faut compter plus de 3 millions 800 milles jeunes. Le chômage touche un nombre important de personne notamment les jeunes et la situation ne s’est pas améliorée avec la crise post-électorale que le pays vient de traverser. Les autorités sont conscientes qu’un nombre trop important de désœuvrés constitue une bombe sociale mais cela ne signifie pas que le chômage diminue pour autant. Pendant que le peuple travailleur est voué au chômage, à la misère et au dénuement, les classes bourgeoises sont plus riches que jamais … Abondamment projetés par la télévision nationale, ces signes extérieurs d’aisance caractérisant les leaders ivoiriens sont une insulte pour le peuple. C’est donc avec dégoût que celui-ci y assiste, incapable qu’il est de manger, de se loger, de travailler depuis des années, lorsque les enfants ont du mal à aller à l’école. Au lieu de se pavaner sur les routes dégradées d’Eburnie avec leurs interminables cortèges et donner constamment d’eux, cette anachronique image de gens rassasiés, les leaders ivoiriens risqueraient de finir par payer leur ostensible indifférence à la souffrance du peuple ivoirien. La classe bourgeoise ivoirienne est tellement égoïste, que c’est désormais en cliché que son peuple l’observe, impuissant et presqu’agonisant. Elle n’est compétente que dans la création des rebondissements à répétitions des maux qui font perdurer la crise parce que cela lui donne l’occasion de s’approprier à chaque fois les deniers publics, alors que cet argent devrait servir à financer le bien-être des populations, dont une frange importante est réduite à néant depuis des années. « Ils disent parler et agir au nom du peuple. Alors que ce peuple est davantage malheureux chaque jour, ils donnent, eux, l’impression de vivre un bonheur sans fin » déclarait un témoin cité dans la presse, se fâchant à propos des politiciens ivoiriens et des classes dirigeantes, tous bords confondus.

GOUVERNEMENT ET DIRIGEANTS SYNDICALISTES, MAIN DANS LA MAIN AVEC LE PATRONAT, CONTRE LES TRAVAILLEURS !

Comme dans une comédie bien huilée qui se déroule annuellement, les dirigeants de ce pays, c’est-à-dire, patronat et gouvernement, épaulés par les hauts dirigeants syndicalistes, se préparent à fêter à leur façon le 1er mai.

A cette occasion, le patronat lance commandes de tee-shirts et autre casquettes, le plus souvent d’ailleurs de bien médiocre qualité, pour habiller ceux qui acceptent de participer à leur comédie et de marcher aux pas cadencés devant un parterre de hauts dignitaires !

Dans cette grande comédie, les dirigeants gouvernementaux et syndicalistes, ont leur partition à jouer. Ainsi, deux semaines avant la date du 1er mai, le Premier ministre a reçu les dirigeants des centrales syndicales Ugtci, Dignité, Humanisme, Fesaci et autre Unartci, pour coordonner leurs discours, comme pour une répétition d’une pièce de théâtre ! Le secrétaire général de l’Ugtci, Joseph Ebagnerin, patron lui-même par ailleurs, a déclaré à cette occasion au nom des travailleurs : « nous pouvons dire que 50% de nos revendications ont été réglées. L’autre moitié concerne les minimas sectoriels. Nous continuons de travailler ». Bien sûr, lui et ses semblables n’ont pas le souci des fins du mois difficiles ! Et ce n’est certainement pas de ces lèche-bottes que les travailleurs peuvent attendre des améliorations nécessaires de leurs conditions de vie et de travail !

A entendre le Premier ministre Kablan Duncan, le gouvernement a déjà beaucoup fait pour les travailleurs. Il a déclaré qu’en deux ans, 2012 et 2013, le gouvernement a consacré la somme de 2.417 milliards de francs « à la lutte contre la pauvreté » ! Une somme équivalant à la construction de 19 ponts et échangeurs comme celui que Bouygues est en train de construire en ce moment, 20 ans après le début du projet ! Les Duncan et compères veulent amuser la galerie avec ce genre de déclaration mais ils ne trompent pas les travailleurs qui ont des yeux pour voir et qui savent que leurs conditions de vie entre ces deux dates n’ont pas changé. Elles se sont au contraire dégradées.

Les politiciens qui sont à la tête du gouvernement ne font que de la figuration pour faire croire qu’ils servent à quelque chose. Ils ne sont que des marionnettes au service de la classe des grands capitalistes qui sont les vrais maîtres. C’est la puissance de l’argent qui leur donne ce pouvoir.

C’est le propriétaire de l’entreprise qui décide de sa fermeture en jetant à la rue des familles entières ; c’est lui qui décide du maintien d’un travailleur au statut de journalier pour l’exploiter selon son bon vouloir ; il peut tout aussi bien renvoyer un travailleur dont la tête ne lui plaît pas sans en référer à qui que ce soit.

En Côte d’Ivoire, nombre de ministres et autres hauts dignitaires de l’Etat sont en même temps des patrons eux-mêmes. Certains possèdent des grandes plantations agricoles. C’est par exemple le cas du 1er ministre qui possède une plantation de 2500 hectares de cocoteraies. C’est aussi le cas de Billon, ministre du commerce, qui emploie près de 30.000 travailleurs. Il est le premier employeur de Côte d’Ivoire après l’État. C’est donc tout à fait naturellement que les hauts dirigeants de ce pays défendent les intérêts généraux du patronat, c’est-à-dire les leurs. Voilà pourquoi les lois sont toujours à l’avantage de la classe exploiteuse. Quand il arrive quelque fois qu’une loi gène un riche, ce n’est pas un gros problème pour lui, puisqu’avec son argent il peut acheter qui il veut : ministre, député, juge et avocat. Son argent fait force de loi !

Dans ces conditions, les dirigeants à la tête du pays peuvent changer suivant des rapports de forces entre leurs partis politiques et leur clans, mais la situation des travailleurs et des pauvres reste toujours la même. Voilà pourquoi, le changement pour la classe des travailleurs ne peut venir que des luttes collectives qu’ils auront à mener. Ils ne peuvent compter que sur leur propre volonté et leur propre force pour défendre leurs intérêts, leurs droits et leur dignité en tant que travailleurs, dans les usines, dans les chantiers mais aussi dans les quartiers.

CE SONT LES HABITANTS EUX-MÊMES QUI PEUVENT METTRE FIN A L’INSÉCURITÉ DANS LES QUARTIERS

Les « gangs à la machette », communément appelés « microbes » ou « virus », continuent leurs opérations dans les quartiers populaires. Récemment, deux jeunes ferrailleurs à Abobo, en rentrant chez eux le soir aux environs de 23 heures, se sont fait agresser et taillader à la machette.

C’est d’abord à Abobo que ces gangs à la machette ont commencé leurs premières opérations. Ensuite, le phénomène s’est étendu à d’autres quartiers comme Adjamé et Attécoubé. C’est l’œuvre de jeunes dont l’âge varie entre 12 et 20 ans. Pour attaquer, ils se mettent en groupe de 15 à 20, sèment la panique et profitent de la débandade pour agresser et dépouiller tous ceux qu’ils trouvent sur leur passage. A la moindre résistance, ils n’hésitent pas à faire usage de leurs machettes. Lors de leurs attaques, ils laissent derrière eux des blessés et, malheureusement, aussi quelques fois des morts.

Dans ce contexte d’insécurité généralisée, les populations vivent continuellement avec la peur au ventre car les attaques de ces voyous sont imprévisibles. Les travailleurs qui dans leur grande majorité habitent les quartiers populaires, sont permanemment confrontés aux risques de se faire agresser par ces bandes de malfaiteurs. En fonction des horaires de l’usine ou des chantiers, mais aussi en raison de l’éloignement du lieu de travail, ils sont obligés de sortir de chez eux souvent à 4h du matin ou de rentrer très tard après 22 heures.

Les autorités avaient pourtant crié haut et fort qu’ils mettraient fin à ce fléau et avaient même mandaté des forces de l’ordre tel que le CCDO ou encore la Brigade de sécurité. Mais toutes ces forces restent visiblement inefficaces face à ce problème.

Dans certains quartiers, les populations ne se font plus d’illusions sur ces discours concernant la sécurité. A Abobo-té, par exemple, les populations se sont organisées elles-mêmes et étaient parées aux attaques des bandes à la machette. Lorsque, récemment ces voyous se sont pointés dans le quartier, ils ont rencontré une résistance inattendue des populations. L’un d’entre eux a été tué. Et depuis, ils ne sont plus revenus dans le quartier.

l n’y a que la mobilisation des habitants eux-mêmes qui peut venir à bout de ces bandits.

C’EST LE CAPITALISME QUI EST MORTEL !

Une « enquête démographique et de santé » réalisée en 2012 en Côte d’Ivoire indique une mortalité de plus d’un enfant sur dix. Selon cette même enquête, « le paludisme, la diarrhée et la pneumonie sont parmi les maladies les plus meurtrières chez les enfants. 63.000 enfants meurent de paludisme et 70.000 de diarrhée ou d’infections respiratoires aigües ».

Si ces maladies somme toute bénignes deviennent mortelles c’est surtout à cause de la misère dans laquelle vit la grande majorité de la population de ce pays. Rien qu’à Abidjan, plus d’un million et demi de personnes vivent dans les taudis, souvent sans eau courante, sans latrines, sans moyens pour se nourrir convenablement et sans accès aux soins modernes, comme tout être humain devrait en avoir droit. Comment s’étonner alors que la moindre maladie tue ?

Selon ces chiffres officiels qui minorent probablement la réalité, près de huit enfants sur dix n’ont pas accès aux centres de soins à cause de leurs éloignements. Par contre, cette enquête ne dit pas combien d’autres en plus n’y ont pas non plus accès à cause de la pauvreté de leurs parents !

Ce gouvernement, comme celui qui l’avait précédé fait des beaux discours sur l’accès à la santé pour tous. Mais la réalité est là pour montrer qu’entre les discours et la mise en place il y a un gouffre ! La première mesure urgente à prendre est la lutte contre la pauvreté et la précarité. Autrement dit, entre autres choses, mettre fin au travail journalier par l’embauche. Augmenter significativement les salaires en fonction de la cherté du coût de la vie ; lancer un programme de construction massive de logements pour loger en priorité les populations qui vivent dans les quartiers précaires, etc.

Dans tous les cas, les chiffres susmentionnés sont en eux-mêmes révoltants et sonnent comme une condamnation de ce régime qui prive la grande majorité de la population du minimum vital, dont l’accès aux soins.

LES EXPLOITEURS NE COMPRENNENT QUE LE LANGAGE DE LA FORCE COLLECTIVE DES TRAVAILLEURS !

La presse, qu’elle soit gouvernementale ou de l’opposition, fait rarement cas de la situation catastrophique qui frappe durement les travailleurs. Cette situation ne fait pourtant que s’aggraver malgré les discours triomphalistes des dirigeants au pouvoir sur leur « taux de croissance », voire la prochaine entrée de la Côte d’Ivoire dans le cercle des pays dits « émergents ». Cette presse ne relate pas non plus les luttes des travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions d’existence.

A Abidjan, les enseignants sont en lutte pour le paiement des salaires. L’un des héritiers du fondateur du groupe ESAM, Koko Francisco est même "séquestré" dans son bureau depuis ce matin au Plateau par le personnel enseignants exigeant le paiement de trois ans d’arriérés de salaires. Les montants des salaires impayés sont énormes. Le personnel enseignants affirme que Koko reste leur devoir plus de 247 millions de FCFA au titre des arriérés de 2011 à 2013. Pour l’année scolaire 2013-2014, ce sont au total 170 millions de FCFA soit des arriérés cumulés d’un montant de 410 millions de FCFA pour environ 400 enseignants.

Tout dernièrement, ce sont des dockers qui se sont mis en grève. Pour avoir bloqué une voie d’accès au port, ils ont été réprimés à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Gouvernement et patronat ont tout fait pour que cette grève soit rapidement étouffée et ne gagne l’ensemble du port ou ne s’étale surtout à la zone industrielle de Vridi qui jouxte le port d’Abidjan.

Au-delà des dockers, le mécontentement existe au niveau de l’ensemble des travailleurs, même s’il ne s’exprime pas toujours ouvertement. Ce n’est pas par hasard si le moindre appel à s’organiser rencontre une oreille favorable des travailleurs, comme ce fut le cas il y a de cela une dizaine de jours à la zone industrielle de Yopougon. Ici, un groupe de travailleurs avait tenté de se rassembler sur la voie publique pour discuter de leurs problèmes. La police est aussitôt intervenue pour leur demander de se disperser sous prétexte qu’ils n’avaient aucune autorisation administrative pour se réunir.

Pour le moment les patrons se sentent forts. Ils font presque tout ce qu’ils veulent, d’autant plus qu’un nombre énorme de chômeurs ne demandent qu’à travailler à n’importe quelles conditions parce qu’il y va de leur survie. Même ceux qui ont la chance d’avoir un travail, c’est la plupart du temps dans la précarité totale.

Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs n’arrivent même pas à percevoir la totalité de leur salaire déjà bien maigre. Les employeurs mettent les travailleurs en chômage sans indemnisation, sous n’importe quel prétexte : manque de matière première, surstock, etc. Des ouvriers se retrouvent ainsi sans ouvrage durant plusieurs jours dans le mois et vivent avec un salaire amputé. Même dans les grosses entreprises comme Filtisac et Sotaci, de nombreux travailleurs sont payés à la tâche. Non seulement le salaire de l’ouvrier est dérisoire, mais il y laisse aussi sa santé.

C’est la situation actuelle de la classe ouvrière. Tôt au tard la colère explosera et il faut que ceux qui nous gouvernent et les grands capitalistes dont ils sont les serviteurs, sachent que ce n’est certainement pas une répression policière qui empêchera les travailleurs de s’organiser pour défendre leur droit à la vie et à la dignité !

LE GOUVERNEMENT LICENCIE 3000 FONCTIONNAIRES !!!

Le 05 septembre 2014, conformément au communiqué n° 267 MFPRA/CAB-2 du 10 juillet 2014, le Ministre de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative, Monsieur Cissé Ibrahima Bacongo va procéder à la radiation d’environ 3000 fonctionnaires dont les matricules sous en dessous du n° 384915Q.
Le prétexte : ils sont accusés d’être entrés de façon irrégulière à la Fonction Publique.
C’est inadmissible : des hauts fonctionnaires gouvernementaux grassement payés qui font perdre leur gagne-pain à 3000 salariés !!!

ROUTES DEFONCEES

Ils sont nombreux ceux qui se demandent pourquoi les routes de Yopougon sont délaissées. Certains y voient une programmation de travaux qui n’a pas encore démarré. d’autres en revanche n’y croient plus et pensent que c’est plutôt une sanction voilée contre le bastion indécrottable du front populaire ivoirien (fpi). « C’est une affaire de Lmp. C’est parce que Yopougon est Lmp de Gbagbo et continue de soutenir ce dernier les yeux fermés que le pouvoir d’Alassane Ouattara a abandonné cette commune » ne peut s’empêcher de soutenir un taximan. Pour plusieurs transporteurs comme celui-ci, il est inutile de réhabiliter des routes pour des populations qui ne respirent que pour le plus célèbre prisonnier politique de la haye, laurent Gbagbo. dans les taxis, les gbakas, les bus de la sotra, on en parle de plus en plus, discrètement ou à visage découvert. Plus les jours passent, la passivité du régime accrédite cette thèse. Le régime en place ne fait rien pour rassurer les populations de Yopougon.

C’EST LA GREVE

Toutes les catégories de salariés sont contraintes à la grève pour faire aboutir leurs revendications : des fonctionnaires aux ouvriers…

Les agents d’un syndicat du ministère ivoirien de la Construction (SYLAC), qui exigent pour chacun des primes trimestrielles et indiciaires allant de 450.000 à 1,8 millions FCFA, ont entamé lundi une “grève illimitée“.
Les syndicalistes réclament l’application des textes, et disent vouloir « poursuivre la lutte jusqu’à l’obtention de l’arrêté ministériel portant répartition des primes et de la cessation du mépris à leur endroit ».
“C’est une grève citoyenne. Tous les agents sont restés chez eux à la maison. Il n’y aura pas de manifestations“, a déclaré Gervais Zohi, secrétaire général du Syndicat libre des agents de la Construction (SYLAC). Comme si c’était une stratégie de lutte !

L’un des héritiers du fondateur du groupe ESAM, Koko Francisco est "séquestré" dans son bureau depuis ce matin au Plateau par le personnel enseignants exigeant le paiement de trois ans d’arriérés de salaires a constaté koaci.com sur place.

Selon les informations recueillies auprès de quelques enseignants du groupe ESAM Rechercher ESAM Plateau 1ou sont logés les bureaux de Koko, cette situation est née du dédain que leur employeur envers son personnel.

"Notre employeur nous a rassuré que nos arriérés de salaires seront payés fin juin début juillet. Nous attendons rien n’est fait à ce jour. Nous avons initié ce piquet de grève aujourd’hui afin que nos salaires soient payés, " ont expliqué nos interlocuteurs.

Avant d’initier ce mouvement, à en croire ces derniers, ils auraient mené des démarches auprès des directeurs des études des trois établissements du groupe ESAM, malheureusement elles sont restées infructueuses.

Le personnel enseignant étant déterminé à faire plier l’héritier Koko, ce qui ne semble pas du tout possible ce jour, il a pris toutes ces dispositions, malgré la présence des forces de l’ordre sur le site.

"Nous avons bloqué l’accès au bureau de Koko. Personne ne rentre ni ne sort. Nous sommes déterminés à rester mobiliser jusqu’à ce qu’on obtienne gain de cause, " ont-ils précisé.

Les montants des salaires impayés sont énormes. Le personnel enseignant affirme que Koko reste leur devoir plus de 247 millions de FCFA au titre des arriérés de 2011 à 2013. Pour l’année scolaire 2013-2014, ce sont au total 170 millions de FCFA soit des arriérés cumulés d’un montant de 410 millions de FCFA pour environ 400 enseignants.

La plus grande compagnie ivoirienne de transport terrestre, est paralysée depuis, lundi, par une grève illimitée des agents qui dénoncent leurs conditions de travail.
Des conducteurs et convoyeurs de l’Union des transporteurs de Bouaké (UTB) ont bloqué depuis Bouaké (379 km au nord d’Abidjan) le fonctionnement de leur entreprise.

« Nous avons de gros soucis à UTB. Les gens font croire que nous sommes bien traités or c’est archi faux », a déclaré APA M. Yao, conducteur à UTB et porte-parole des grévistes, soulignant que « près de 17 cars qui ont chargé à la gare de Bouaké n’ont pas bougé ».

« A UTB, un chauffeur professionnel a un salaire mensuel de 71 028 FCFA. On nous dit qu’on gagne l’argent sur la route alors qu’il y a une caisse d’entrée qui a été instaurée », a-t-il a renseigné en déplorant que « le convoyeur a une ration de 1000 FCFA par voyage ce qui représente son salaire ».

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase selon M. Yao, « est le renvoi sans préavis, du conducteur Tidiane Doumbia par le Directeur général de la compagnie, Robin Djéla ».

« M. Doumbia qui a 20 ans de présence à UTB ne peut pas être renvoyé de cette façon sous prétexte que le DG a trouvé dans son car la somme 1000 FCFA qui est synonyme selon lui de vol », a-t-il poursuivi en dénonçant plusieurs mois d’arriérés de salaire.

Des négociations sont annoncées dès mardi avec la hiérarchie de la compagnie en vue de la levée de mouvement d’humeur qui aurait déjà contaminé les autres gares UTB du pays.

Le mouvement de grève intervient, trois jours après la distinction de l’entreprise UTB, lauréate de la meilleure société de transport routier, lors de la journée nationale de l’Excellence célébrée le vendredi 1er août au palais de la présidence ivoirienne en présence du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui a récompensé les 55 lauréats nationaux à hauteur de 550 millions FCFA.

AFFAIRE DES DÉCHETS TOXIQUES : LES VICTIMES MANIFESTENT

La Coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Cnvdt-CI) a manifesté le mardi 19 août au siège du Rassemblement des Républicains (RDR), pour apporter son soutien à Koné Cheick Oumar, qui récemment, aurait été déchargé de ses responsabilités au sein du parti orange, suite à des accusations de malversation portées contre lui par une autre association de victimes.

En choisissant le siège du RDR pour manifester, la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Cnvdt-ci) voulait dénoncer l’imposture de Koffi Charles qui accuse, à tort, Koné Cheick Oumar d’avoir détourné plus de 5 milliards de Fcfa. Toute chose qui aurait amené le Secrétaire Général Amadou Soumahoro a écarté Koné Cheick Oumar de l’organisation du tournoi doté du trophée Ado organisé par Légré Phillipe.

« Nous, les vraies victimes des déchets toxiques, dénonçons l’attitude complaisante d’Amadou Soumahoro, pour avoir reçu Koffi Charles, le démon », s’est offusqué Ben Fofana, porte-parole de la Cnvdt-CI. « Charles n’a jamais été une victime des déchets toxiques. Il sort de nulle part et vient accuser Adama Bictogo et Koné Cheick qui ont plutôt permis à des victimes de percevoir une partie de l’indemnisation qui leur est due », a-t-il ajouté.

Les manifestants ont été reçus par une délégation du RDR conduite par le député Bamba Maférima, chargée des affaires sociales au sein du parti. « Toutes les victimes des déchets toxiques seront indemnisées. Nous vous rassurons », a-t-elle dit. Indiquant que le parti ne saurait être influencé par qui que ce soit.

Pour rappel, le mercredi 13 juin, une foule conduite par Koffi Charles avait fait une grève de la faim devant le siège du RDR pour dénoncer le détournement par Koné Cheick Oumar d’une partie de l’argent destiné à indemniser les nombreuses victimes des déchets toxiques.

3ème PONT : PETITE VICTOIRE DES TRAVAILLEURS EN GRÉVE COTE D’IVOIRE

Après 4 mois de tractations, ponctuées de petites luttes entre la direction et les travailleurs, ces derniers viennent d’obtenir 280 millions déboursés non pas par Bouygues mais par le gouvernement. Quant à la direction de Bouygues Construction, elle avait dit niet aux travailleurs sous prétexte qu’elle ne leur devait plus rien.

En effet, pour la construction de ce pont, Bouygues Construction, à travers sa structure SACPRM (Société Anonyme pour la Construction du Pont Riviera Marcory) a fait signer des contrats à durée déterminée de 3 mois renouvelable. Donc, les travailleurs percevaient leur salaire chaque fin de mois et, une fois renvoyés, la direction leur versait leur prime de congé et de gratification. C’est seulement ceux qui ont fait 1 an et plus qui peuvent prétendre à une indemnité de licenciement, qui d’ailleurs est très faible. Du coup les travailleurs conscients de cette précarité, ont engagé des luttes pour exiger une prime de fin chantier sous forme de mesure d’accompagnement. Après plusieurs tentatives de négociations suivies de répression policière, les travailleurs sont restés mobilisés et campent sur leur position. C’est alors que le gouvernement dépêche son ministre de l’Intérieur pour essayer de désamorcer le mouvement. Il demande aux travailleurs de lui faire une proposition chiffrée. Les travailleurs proposent un montant de 1 milliards 200 millions pour les quelques 800 travailleurs de SACPRM. 

C’est donc normal qu’à l’annonce des 280 millions, les travailleurs trouvent que la moisson n’est pas bonne car ils s’attendaient à 6 fois plus. Mais que peuvent-ils faire encore aujourd’hui ? Les gros œuvres sont presque terminés. Pour obtenir plus, il aurait fallu que les travailleurs engagent une grève d’une autre ampleur, en entraînant les autres travailleurs, à commencer par leurs collègues du BTP des sociétés sous-traitantes du 3ème pont. Or, à aucun moment, les travailleurs de SACPRM n’ont eu cette politique d’élargissement de la grève. Leur lutte est restée isolée et le rapport de forces qu’ils ont créé n’a pas suffi à arracher plus que ce qu’ils ont obtenu.

C’est une expérience dont il faudra tirer les leçons pour les luttes futures.

GOUVERNEMENT ET DIRIGEANTS SYNDICALISTES, MAIN DANS LA MAIN AVEC LE PATRONAT, CONTRE LES TRAVAILLEURS !

Comme dans une comédie bien huilée qui se déroule annuellement, les dirigeants de ce pays, c’est-à-dire, patronat et gouvernement, épaulés par les hauts dirigeants syndicalistes, se préparent à fêter à leur façon le 1er mai.

A cette occasion, le patronat lance commandes de tee-shirts et autre casquettes, le plus souvent d’ailleurs de bien médiocre qualité, pour habiller ceux qui acceptent de participer à leur comédie et de marcher aux pas cadencés devant un parterre de hauts dignitaires !

Dans cette grande comédie, les dirigeants gouvernementaux et syndicalistes, ont leur partition à jouer. Ainsi, deux semaines avant la date du 1er mai, le Premier ministre a reçu les dirigeants des centrales syndicales Ugtci, Dignité, Humanisme, Fesaci et autre Unartci, pour coordonner leurs discours, comme pour une répétition d’une pièce de théâtre ! Le secrétaire général de l’Ugtci, Joseph Ebagnerin, patron lui-même par ailleurs, a déclaré à cette occasion au nom des travailleurs : « nous pouvons dire que 50% de nos revendications ont été réglées. L’autre moitié concerne les minimas sectoriels. Nous continuons de travailler ». Bien sûr, lui et ses semblables n’ont pas le souci des fins du mois difficiles ! Et ce n’est certainement pas de ces lèche-bottes que les travailleurs peuvent attendre des améliorations nécessaires de leurs conditions de vie et de travail !

A entendre le Premier ministre Kablan Duncan, le gouvernement a déjà beaucoup fait pour les travailleurs. Il a déclaré qu’en deux ans, 2012 et 2013, le gouvernement a consacré la somme de 2.417 milliards de francs « à la lutte contre la pauvreté » ! Une somme équivalant à la construction de 19 ponts et échangeurs comme celui que Bouygues est en train de construire en ce moment, 20 ans après le début du projet ! Les Duncan et compères veulent amuser la galerie avec ce genre de déclaration mais ils ne trompent pas les travailleurs qui ont des yeux pour voir et qui savent que leurs conditions de vie entre ces deux dates n’ont pas changé. Elles se sont au contraire dégradées.

Les politiciens qui sont à la tête du gouvernement ne font que de la figuration pour faire croire qu’ils servent à quelque chose. Ils ne sont que des marionnettes au service de la classe des grands capitalistes qui sont les vrais maîtres. C’est la puissance de l’argent qui leur donne ce pouvoir.

C’est le propriétaire de l’entreprise qui décide de sa fermeture en jetant à la rue des familles entières ; c’est lui qui décide du maintien d’un travailleur au statut de journalier pour l’exploiter selon son bon vouloir ; il peut tout aussi bien renvoyer un travailleur dont la tête ne lui plaît pas sans en référer à qui que ce soit.

En Côte d’Ivoire, nombre de ministres et autres hauts dignitaires de l’Etat sont en même temps des patrons eux-mêmes. Certains possèdent des grandes plantations agricoles. C’est par exemple le cas du 1er ministre qui possède une plantation de 2500 hectares de cocoteraies. C’est aussi le cas de Billon, ministre du commerce, qui emploie près de 30.000 travailleurs. Il est le premier employeur de Côte d’Ivoire après l’État. C’est donc tout à fait naturellement que les hauts dirigeants de ce pays défendent les intérêts généraux du patronat, c’est-à-dire les leurs. Voilà pourquoi les lois sont toujours à l’avantage de la classe exploiteuse. Quand il arrive quelque fois qu’une loi gène un riche, ce n’est pas un gros problème pour lui, puisqu’avec son argent il peut acheter qui il veut : ministre, député, juge et avocat. Son argent fait force de loi !

Dans ces conditions, les dirigeants à la tête du pays peuvent changer suivant des rapports de forces entre leurs partis politiques et leur clans, mais la situation des travailleurs et des pauvres reste toujours la même. Voilà pourquoi, le changement pour la classe des travailleurs ne peut venir que des luttes collectives qu’ils auront à mener. Ils ne peuvent compter que sur leur propre volonté et leur propre force pour défendre leurs intérêts, leurs droits et leur dignité en tant que travailleurs, dans les usines, dans les chantiers mais aussi dans les quartiers.

GESCO : SITUATION DRAMATIQUE POUR LES HABITANTS

Gesco, quartier situé dans la commune de Yopougon, est composé de sous-quartiers comme Pays-bas, Petit Paris, Ayakro, Mondon, quartier Gouro et est habité principalement par des populations à faibles revenus. On y trouve des maisons en dur et surtout en bois.

Avant la saison des pluies, les taxis même pris en course, hésitaient à rentrer dans le quartier à cause des voies impraticables. Avec la saison des pluies, plus aucun d’eux ne s’y aventure. Il n’existe pas de caniveaux pour une quelconque évacuation des eaux. Et quand il pleut, personne ne peut sortir car les eaux de ruissèlement peuvent vous emporter ou cacher de gros trous très dangereux.

En cas de maladie, la situation devient vraiment intenable. Les malades qui ne peuvent pas se déplacer seuls sont portés à même le dos jusqu’à la voie ou au terminus pour prendre un véhicule de transport en commun.

De plus, dans ce quartier, il existe des problèmes récurrents d’approvisionnement en eau potable. Il faut faire le rang, souvent de 20 h à l’aube, pour espérer en avoir. C’est pourquoi la saison des pluies est en même temps un malheur et un bonheur. Bonheur, car il est facile de récupérer de l’eau de pluie pour les besoins quotidiens. Il ne reste plus qu’à chercher l’eau pour boire ; malheur, à cause des inondations. .

Le pouvoir public dit qu’il n’a pas d’argent dans les caisses lorsqu’il s’agit de satisfaire les besoins urgents de la population. Cela n’a portant pas empêché le chef de l’État de promettre de doubler la prime des footballeurs engagés au Mondial en cas de victoire. Maintenant qu’il y a défaite, cet argent serait bienvenu pour gratter les voies du quartier et créer des points d’eau pour les populations de ces quartiers. Mais il ne faut pas y compter, les problèmes des populations pauvres n’est pas ce qui le préoccupe réellement.

CE N’EST PAS LA PLUIE QUI EST RESPONSABLE DES DRAMES MAIS L’INCURIE DU POUVOIR PUBLIC ET LA RAPACITÉ DES CAPITALISTES !

La saison des pluies a déjà fait officiellement 26 morts depuis le 5 juin, parmi les pauvres. En quelques jours, on compte 16 victimes rien que dans les bidonvilles d’Attécoubé, « santé 3 » et « Boribana ». Un enfant a aussi laissé sa vie ces derniers jours à Abobo. Comme dédommagement aux familles des victimes, le gouvernement a alloué une somme de 1 million de francs à chacune des familles. Ainsi, pour les riches, la vie d’un pauvre se réduit au prix d’une moto !

Ce drame n’est pas une fatalité. Et ceux qui en portent la responsabilité, ce ne sont pas les pauvres de ces bidonvilles qui sont obligés de se débrouiller comme ils peuvent pour se "loger" (parfois au risque de leur vie) mais les autorités de ce pays qui ne font rien pour que tout le monde puisse avoir un logement décent.

Dans une société où existerait une justice pour les pauvres, les hautes autorités responsables de la gestion de la commune, de la construction et de l’assainissement devraient immédiatement répondre de leurs crimes !

Mais les employeurs portent aussi une grande part de responsabilité de ces drames car si des travailleurs sont contraints de loger leurs familles dans ces bidonvilles dangereux, c’est parce que les bas salaires qu’ils touchent ne leur permettent pas de se loger dans de bonnes conditions.

Pour les riches et pour le gouvernement qui est à leur service, la vie des travailleurs et des populations pauvres ne compte pas beaucoup. De plus, ils ont le culot d’accuser les victimes de vivre dans des bidonvilles !

Ainsi, le maire de la commune d’Attécoubé a profité du dernier drame pour procéder à la destruction de plusieurs centaines d’habitations, jetant ainsi des centaines de personnes à la rue. Ses compères, maires du district d’Abidjan sont ensuite venus parader dans ces zones évacuées comme s’il s’agissait de la visite d’un cirque. Pour faire bonne figure, ils ont distribué un peu de riz et du sucre. Mais ces populations pauvres des bidonvilles ne réclament pas la charité !

Comme cette destruction des habitations d’Attécoubé n’a pas trouvé une résistance adéquate des habitants, le gouvernement en a profité pour annoncer au sortir du dernier « conseil des ministres » le « lancement d’une vaste opération de démolition de tous les sites des quartiers précaires à risque ». Si les bidonvilles sont détruits comme l’a annoncé le gouvernement, alors des milliers de sans logis, en grande majorité des travailleurs, se retrouveront à la rue. Mais pour le pouvoir public comme pour l’ensemble des classes riches, la vie des classes pauvres ne pèse pas lourd jusqu’au jour où ceux-ci réagissent collectivement et leur fassent peur.

La seule chose qui fera reculer le gouvernement dans son projet de destruction des quartiers pauvres (sans donner une solution de rechange adéquate aux habitants), c’est le crainte que la colère ne gagne les rues. Il faut se rappeler que les gens du Fpi avaient reculé devant la menace de l’éclatement d’une grande colère lorsqu’ils étaient au pouvoir.

Ce qui est certain, c’est que les travailleurs et l’ensemble des couches pauvres ne peuvent défendre leurs intérêts (en matière de logements comme en matière de salaires) qu’en s’organisant collectivement. Ils ne doivent compter ni sur la charité des classes aisées ni sur les promesses fumeuses des politiciens et des autorités publiques.

MANIFESTATIONS CONTRE LA VIE CHÈRE

Des manifestations contre la vie chère ont eu lieu le 23 juin dernier dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Elles ont été organisées par le CICI (Collectif des Indignés de Côte d’Ivoire). A Yopougon Sable, au début, c’était quelques dizaines de femmes qui barraient la route en brandissant des pancartes sur lesquelles il était écrit « Tout coûte cher sur le marché » ou « On a faim, on peut plus rien acheter », etc. Mais quelques minutes plus tard, la manifestation prit une autre allure, d’autres femmes de passage se joignaient au groupe pour aussi exprimer leur colère contre la vie chère. A Gesco, des femmes ont bloqué l’autoroute pendant plusieurs heures pour exprimer leur ras-le-bol contre la flambée des prix des denrées alimentaires. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestantes. A Siporex, un autre quartier de Yopougon, un groupe de femmes a, là aussi, manifesté sur la voie principale. Là, encore, la police est intervenue pour mettre fin à la manifestation. D’autres rassemblements ont eu lieu à Abobo et à Adjamé.

Ces manifestations, même si elles sont restées limitées, sont révélatrices du ras-le-bol des classes populaires face à la flambée du coût de la vie. Si les autorités politiques ont réagi rapidement en envoyant les forces de l’ordre pour disperser les manifestants, c’est par qu’elles savent que dans la situation actuelle, ce genre de mécontentement peut se généraliser et qu’une étincelle peut provoquer un incendie.

LES « LOGEMENTS SOCIAUX » N’ONT DE SOCIAUX QUE LE NOM !

Le DG de la SICOGI (Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière) qui est une société d’État a eu à répondre à un certain nombre de préoccupations des consommateurs. C’est la société qu’il dirige qui pilote le projet dit des « logements sociaux ».

Mais quels travailleurs, par exemple, du bâtiment peuvent se permettre de s’offrir une des maisons qu’ils font sortir de terre par leur travail ? Quel ouvrier a les moyens de payer 500 000F comme acompte pour un coût total de 5 millions à payer sur 48 mois ?

Le DG de cette structure a tenu à rappeler que la Côte d’Ivoire est un pays avec un « système libéral » et le gouvernement ne saurait selon lui influer sur les prix. Ce qui n’empêche pas le parti au pouvoir de faire tout un tapage sur la construction des « logements sociaux » inaccessibles aux bourses des plus pauvres. Alors que, justement, ce sont eux qui ont besoin de se loger. Ils sont condamnés à vivre dans les bidonvilles, où l’accès à l’eau potable est problématique. Dans leurs quartiers précaires il n’existe pas de voiries, de caniveaux, d’évacuation d’eau, de toilettes. C’est le lot quotidien de la grande majorité des habitants d’Abidjan.

Il faut rappeler que c’est la SICOGI qui a construit dans les années 70 tous les quartiers SICOGI qu’on retrouve dans des communes comme Bingerville, Yopougon, Marcory, une partie des 220 logements à Adjamé, etc.

Ces constructions répondaient à un besoin réel de manque de logements. Il faut rappeler que la ville d’Abidjan était à l’origine constituée de plusieurs petits villages ébriés. Sa position géographique a fait que l’ex puissance coloniale voulait en faire un centre économique et industriel régional. Alors pour attirer les capitalistes, il fallait construire les routes, les hôpitaux et tout ce qui est nécessaire pour permettre aux entreprises de s’installer. Dans cette même ligne, les constructions des années 70 répondaient aux besoins des riches et arrangeaient aussi en passant les populations qui ont eu ainsi un toit pour habiter.

Aujourd’hui, la promotion des logements dits sociaux répond à un manque énorme d’habitations. Abidjan compte aujourd’hui 6 millions d’habitants. Plus de la moitié vivent dans des bidonvilles.

Mais quoi qu’en disent les tenants du pouvoir, ces logements sont construits non pas pour ceux qui en ont le plus besoin mais pour ceux qui ont les moyens de les payer. D’ailleurs, la construction de ces logements a été confiée à des promoteurs privés dont le seul but est de faire des profits.

Actuellement, il est bien sûr possible de construire des logements à la portée des plus petites bourses. Il faut pour cela mettre en place une politique réelle de construction pour loger les plus démunis. Pour cela, il faudrait obliger les employeurs à financer à leurs frais des logements sociaux pour loger leurs travailleurs. Il faudrait aussi une augmentation générale substantielle des salaires des travailleurs pour leur permettre de se loger décemment.

Mais ce n’est pas d’un gouvernement au service des riches que les travailleurs peuvent attendre de tels actes. Cela ne peut être possible que si les travailleurs l’imposent de force par leurs luttes collectives.

UN PATRON EXPLOITEUR COMME TANT D’AUTRES DANS LA ZONE INDUSTRIELLE DE YOPOUGON

Un travailleur de Uniwood, une scierie dans la zone industrielle de Yopougon, a eu un claquement de dos alors qu’il manipulait le bois qu’il était en train de scier. Il s’agit d’un accident de travail. Dans ce cas, les frais de soin doivent être entièrement pris en charge par l’employeur et la CNPS qui est la structure qui gère les accidents de travail.

Mais au lieu de ça, ce travailleur a seulement reçu les premiers soins qui se résument à quelques comprimés de paracétamol. La direction refuse de déclarer cet accident et sa prise en charge par la CNPS.

Cet employeur verse-t-il à la CNPS les cotisations qu’il ponctionne sur la paie des travailleurs ? On peut en doute.

La plupart des travailleurs de la zone industrielle de Yopougon confrontés à un accident, vivent la même situation que ce travailleur d’Uniwood.

Ce qui n’empêche pas les dirigeants politiques de faire des discours creux sur le développement économique et leur prétendue ambition de faire de la Côte d’Ivoire « un pays émergent ».

SICOGI PK 18 : LES TRAVAILLEURS SE REMOBILISENT

Le chantier de la Sicogi à Abobo PK18 est une promotion immobilière dont la réalisation est confiée à l’entreprise chinoise dénommée Covec-ci. Depuis deux ans, les ouvriers mènent régulièrement des luttes pour l’amélioration de leurs conditions de travail. La dernière des luttes date du mois de février dernier et se poursuit encore.

Voici l’histoire racontée par un travailleur :

« C’est en début du mois de février que nous avons marqué un arrêt de travail de 4 jours. Cet arrêt a obligé la direction à respecter le barème du bâtiment en ce qui concerne les manœuvres. Aujourd’hui, le salaire d’un manœuvre est passé de 3000F à 4180F par jour. La direction a pris aussi la décision de déclarer à la caisse de retraite (CNPS) les travailleurs qui ne l’étaient pas encore. Quant aux ouvriers, ils ont eu de petites augmentations sur leur catégorie ou sur le prix de la tâche pour les tâcherons. En ce qui concerne l’augmentation à proprement parler des ouvriers, la direction a dit qu’elle attend le changement de catégorie qui sera proposé par l’État.

Et donc, depuis cette date, les ouvriers sont dans l’attente de ce changement. Mais plus le temps passe, plus les travaux aussi avancent. Et il n’y a pas longtemps, la direction a annoncé la réduction du personnel qui doit passer de 800 à 400. La nouvelle de la suppression de 400 postes a évidemment apporté un vent de mécontentement. Les travailleurs se sentant tous menacés ont commencé à murmurer. Finalement, craignant une réaction violente de la part des travailleurs, la direction s’est rétractée pour dire que ce ne sera pas un renvoi collectif, ni par vague, mais plutôt par rapport à ceux qui feront des fautes lourdes ou qui joueront à la paresse. Mais pour les travailleurs, quel que soit le mode de renvoi, le résultat sera toujours le même. La direction veut arriver à ses fins qui est de se débarrasser des travailleurs qu’elle trouve un peu combatifs ou encombrants.

Aujourd’hui Elle craint que nous reprenions la lutte pour une augmentation de salaire. Il y a de cela un an, pendant les premières grèves, elle avait déclaré que si elle augmentait les salaires de plus de 500 F l’entreprise allait couler. Un an après, les travailleurs l’ont obligée à accorder une augmentation de plus de 1000 F pour les manœuvres, sans qu’elle ne coule. Donc elle est consciente que les ouvriers se serviront de cet exemple pour exiger un peu plus, quelles que soient les décisions de l’État. D’ailleurs depuis un certain temps le ton monte du côté des machinistes qui sont payés comme des manœuvres.

Ce renvoi vite programmé par les patrons alors qu’il y a encore du travail, n’est qu’une mesure préventive pour nous affaiblir. Mais nous avons compris leur jeu , c’est pour quoi nous voulons vite attaquer pour tuer l’œuf dans la poule ».

ZÉNITH YOPOUGON : VICTOIRE DES TRAVAILLEURS APRÈS 4 JOURS DE GRÈVE

Zénith est une usine de fabrication des produits en plastique comme les sandalettes, les sachets et gobelets. Elle est située dans la zone industrielle de Yopougon. Le lundi 07 avril, toute l’usine était arrêtée suite à une grève spontanée des travailleurs.

Voici le récit d’un des travailleurs :

« C’est depuis plusieurs années que nous travaillons dans cette usine, dans des conditions très difficiles. Quand nous travaillons dans la journée, c’est 10 à 12 heures de travail avec seulement 30 minutes de pause. Ceux de la nuit font 12 heures sans interruption. Nous n’avons aucune protection alors que nous travaillons avec des produits chimiques hautement toxiques. Les heures supplémentaires imposées ne sont jamais payées. Le salaire d’un travailleur n’atteint même pas l’ancien Smig qui était de 36.000 F par mois. Nous sommes payés à 2500 F par jour, toutes indemnités comprises. Quant aux journaliers que les patrons recrutent chaque jour ou chaque début de semaine, ils ne sont pas considérés comme des travailleurs. A ceux-là, ils versent des salaires dérisoires de 1500 F par jour. A côté de nous qui travaillons directement avec Zénith, il y a des travailleurs de la sous-traitance qui sont payés 45.000 F par mois.

Depuis l’annonce du changement de Smig, la grogne se faisait entendre parmi nous. Mais toutes tentatives de négociation avec la direction ont toujours échoué. Elle a fait comme si de rien n’était. Nous avons continué à travailler 12 heures par jour avec ce salaire de misère. Mais ce lundi 07 avril, comme un volcan qui ne peut plus contenir ses laves, nous avons tout arrêté et occupé l’usine. La direction, au lieu de nous recevoir, a commencé par faire de la diversion en essayant de nous diviser. Comme ce jeu n’a pas marché, le lendemain mardi 08, elle a fait appel aux forces de l’ordre. Mais nous avons gardé les usines fermées, l’entrée interdite à tous. Les travailleurs de la sous-traitance étaient aussi dans la danse. Donc personne ne pouvait faire fonctionner quoique ce soit. La direction pensant qu’elle pouvait nous avoir à l’usure, a attendu jusqu’à jeudi et s’est rendue compte que nous étions déterminés à aller plus loin.

Et c’est ce jeudi 10 avril que les négociations ont commencé. A l’ordre du jour il y avait deux points essentiels, à savoir : 8 heures de travail et l’application du nouveau Smig, 60.000 F plus l’indemnité de transport qui est de 25.000 F etc. La direction acculée, a accepté les deux points. Quant aux travailleurs de la sous-traitance, ils ont obtenu une augmentation de 5.000 F sur le salaire. Ils passent ainsi de 45.000 à 50.000 F.

Les travaux ont repris le vendredi 11 avril dans une ambiance fraternelle parce que nous avons appris qu’ensemble nous avons pu faire déplacer ce qui était comme une montagne. C’est ce sentiment de satisfaction qui anime tout le monde aujourd’hui et l’idée aussi de continuer à nous organiser pour pouvoir demander encore plus ».

Car il reste encore des problèmes comme l’unification des salaires, la déclaration à la CNPS ou un contrat d’embauche, les conditions de sécurité et d’hygiène, les cadences infernales et leur faire avaler leur mépris à notre égard. Affaire à suivre.

REVALORISATION DES PENSIONS DE RETRAITE Á 8%. ÇA RESTE UNE MISÈRE !

La direction de la CNPS (la caisse de retraite des travailleurs du privé) a annoncé la réévaluation des pensions de retraite à hauteur de 8% à compter de la fin Avril avec un rappel de 4 mois. C’est une mesure qui n’aura presque pas d’effet sur le pouvoir d’achat des retraités.

D’abord pour toucher la retraite, il faut être déclaré à la CNPS, et avoir cotisé au moins pendant 15 ans. Selon la CNPS elle-même, c’est seulement 10% des travailleurs qui remplissent les critères. L’écrasante majorité des travailleurs ne pourront pas percevoir les pensions retraite, après avoir été exploités pendant toute leur vie.

Les patrons ne ratent aucune occasion pour gruger les travailleurs. Parfois, Ils prélèvent les cotisations sur les salaires sans pour autant les reverser à la CNPS. Sans parler de tous les travailleurs, journaliers ou contractuels qui sont de fait exclus du système de sécurité sociale.

Pour un retraité qui touche 30.000 F de pension par mois, l’augmentation de 8% élève cette pension à 32.400F. Avec la hausse actuelle du coût de la vie, cette soi-disant augmentation est une moquerie.

Aller à la retraite, pour un travailleur, lorsque retraite il y a, c’est une condamnation à la misère. Et, comme la base de calcul des pensions de retraite est indexée sur le salaire, les retraités se retrouvent avec une pension dérisoire. Certains retraités vont jusqu’à se faire réembaucher comme journalier pour arriver à joindre les deux bouts.

Les intérêts des travailleurs ne sont pas pris en compte dans la société capitaliste. Ils n’obtiennent que ce qu’ils sont capables d’imposer par leur lutte.

CICO : LES TRAVAILLEURS DURCISSENT LE TON, LA DIRECTION RECULE

CICO est une entreprise de travaux du BTP, c’est elle qui a en charge la construction du siège et de la résidence du groupe de téléphonie mobile GREENN à Cocody. Le lundi 14 avril dernier, les travailleurs de ce chantier ont remporté une petite mais précieuse victoire sur la direction. Ils ont obtenu le paiement des trois primes qu’ils réclamaient.

Voici le récit d’un des travailleurs :

C’est depuis le mois de février que nous avons commencé à nous organiser pour réclamer des meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. La direction informée, engagea le bras de fer en mettant à la porte 7 travailleurs considérés comme des meneurs. Pour soutenir nos collègues, le chantier fut arrêté le lundi 25 février. Mais la direction réussit à nous diviser et bon nombre de travailleurs reprirent le travail le même jour. C’est seulement 21 personnes qui sont restées fidèles au mouvement. Malgré cette reprise forcée, le mécontentement grandissait, et le ralentissement des travaux allant avec, la direction finit par céder et revint sur sa décision en réintégrant les 28 ouvriers. Elle paya même les 5 jours qu’ils avaient passés à la maison. Ce fut déjà une première victoire.

Une fois les collègues réintégrés, nous avons aussitôt commencé à exiger que la direction donne suite aux autres points des revendications. Mais plutôt que de nous répondre, elle a voulu se jouer de nous, en proposant des contrats dits de « régularisation ». En effet, elle voulait nous faire signer des contrats à durée déterminée à terme imprécis, pour que, une fois signés, elle se débarrasse de nous. Et pour atteindre son but rapidement, elle a obligé les manœuvres à signer les contrats de force. Informés, nous avons interpelé la direction. C’est ainsi qu’une première rencontre entre elle et nos représentants a eu lieu le vendredi 04 avril. A cette rencontre elle accepta de retirer ce contrat ; de payer les indemnités de rupture de contrat avant de faire signer les contrats à ceux qui le veulent. Une autre rencontre a été prévue pour le vendredi 11, mais finalement c’est le samedi 12 qu’elle a eu lieu. Mais contre toute attente, la direction a proposé de ne payer que la prime de gratification. A l’annonce de cette nouvelle sur le chantier, le même jour à la descente, la colère a monté d’un cran à tel point que beaucoup ont accusé les représentants, de corrompus, d’achetés. On a décidé de tout arrêter le mercredi matin si la direction ne revenait pas sur sa décision dans les deux jours qui suivaient. Le lundi matin, avant de reprendre le travail, les travailleurs revenaient à la charge en exigeant une rencontre avec la direction, le même jour et, cette fois-ci, sur le chantier. Ce jour-là les patrons ont cédé.

DES MOTS CREUX POUR TROMPER LES TRAVAILLEURS !

En ce moment, les dirigeants politiques au pouvoir n’ont pas d’autres formules à la bouche que celle de « horizon 2020 ». Ils veulent faire patienter les classes pauvres jusqu’à cette date en leur faisant croire que cela ira mieux pour tout le monde après. C’est comme une carotte qu’ils tendent comme pour leur dire : « acceptez donc de serrer encore un peu plus vos ceintures, nous œuvrons pour votre bonheur ».

La même rengaine est répétée dans les médias en différentes versions plus ou moins minables selon leurs auteurs. Ainsi, Amadou Soumahoro, le secrétaire général du Rdr, lors d’une tournée des chantiers qu’il a effectuée avec la direction et les élus de son parti cette semaine « félicite le président de la république pour son engagement de faire de notre État un pays émergent à l’horizon 2020 » ! Dans sa tournée des chantiers, évidemment, il n’a pas vu les conditions de travail difficiles, sous un soleil de plomb, les travailleurs s’échiner durant 12 heures par jour payés avec des salaires de misères.

En version qui se veut plus économiste, leur champion, c’est le ministre du commerce et des Pme, Jean Louis Billon, qui parle carrément de « programme Phœnix pour l’horizon 2020 ». Ce fameux programme se résumerait comme suit :

D’abord, par « l’augmentation de l’assiette fiscale ». Cela signifie, taxer un peu plus les plus pauvres : à savoir les petits mécaniciens, menuisiers et autres petites vendeuses, qui constituent pour eux « le secteur informel ». C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement « déguerpit » les étals sur le bord des trottoirs, en comptant formaliser ensuite leurs éventuelles réinstallations, pour pouvoir mieux les pressurer.

Ensuite, l’argent ainsi dégagé, de l’ordre de 200 milliards d’ici 2020, selon Jean Louis Billon, permettrait de mieux aider les entreprises qui sont installées à Yopougon, Vridi, dans le bâtiment, etc, afin qu’elles soient plus « compétitives ».

C’est au nom de cette « compétitivité » que le patronat et le gouvernement maintiennent les travailleurs dans les usines et sur les chantiers en tant que journaliers sans perspective d’être embauchés en fixe. D’ailleurs, de plus en plus de travailleurs sont maintenant carrément payés à la tâche, exploités à mort ! C’est cela la « compétitivité » capitaliste !

C’est au nom de cette même compétitivité, pour ceux des travailleurs qui s’en souviennent, qu’en son époque le gouvernement d’Affi N’Guessan et les dirigeants syndicaux à la solde du régime, appelaient les travailleurs à la « trêve sociale ». Cela a permis à un riche comme Jean Louis Billon qui est aussi à la tête de grosses Pme de ce pays, de pressurer un peu plus les travailleurs !

La seule chose qui compte pour ces gens au gouvernement, c’est de permettre aux plus riches de s’enrichir toujours plus, en aggravant l’exploitation des travailleurs et en appauvrissant les populations pauvres des villes et des campagnes. Tout le reste n’est que verbiage !

METTRE FIN AUX ATTAQUES DES RICHES !

Après la destruction du quartier « Washington », c’est le quartier qui longe le chenal d’Anoumabo, sur plus d’un kilomètre, qui a été rasé cette semaine. D’autres quartiers sont aussi menacés de destruction, notamment ceux qui longent le mur de l’aéroport à Port-Bouët jusqu’au lycée municipal de Gonzagueville. Plus de 6.000 personnes habitaient dans ce qui restait du quartier « Washington ». Elles se sont retrouvées sans toit, du jour au lendemain, jetées à la rue comme des malpropres.

Les habitants d’Anoumabo ont vécu le même sort. Le gouvernement n’a même pas daigné recenser les milliers d’habitants qui ont été victimes de la destruction de leurs logis. Un haut dirigeant du gouvernement a même osé dire, que ce quartier a été détruit « pour préserver la vie des populations pauvres qui cohabitaient avec les ordures et porcheries » ! « Le 3ème pont, dit-il, ne peut pas être à proximité d’un paysage hideux » ! Eh oui, les riches ne veulent pas voir la misère que leur propre société engendre !

Or, cette misère touche de plus en plus de monde et vient s’étaler jusqu’à proximité des fenêtres de leurs villas et de leurs usines. Rien que dans l’agglomération d’Abidjan, les autorités publiques auraient recensé 137 bidonvilles où habitent, « avec les ordures et porcheries », un million et demi de personnes, soit un abidjanais sur quatre !

Comment donc s’en étonner, quand on sait que le revenu des travailleurs et des populations pauvres est tellement bas comparativement au coût de la vie, qu’il ne leur permet même pas de se nourrir un tant soit peu convenablement ! Quand ils trouvent un travail, la majorité des travailleurs sont de plus en plus réduits à un travail journalier mal payé, corvéable à merci et sans lendemain.

Cette réalité ne date pas d’aujourd’hui. En effet, la législation avait légalisé la journalisation du travail dès 1994. Mais dans les faits cette pratique existait déjà depuis plusieurs années avant sa légalisation. Au fil des ans, particulièrement dans le secteur des ouvriers et des employés, lorsque quelqu’un partait à la retraite, il était remplacé par un journalier ; et puis c’est devenu une pratique générale.

La classe capitaliste est guidée par le profit et l’accumulation des richesses. Or, le profit, les capitalistes le tirent de l’exploitation des travailleurs. Pour augmenter leurs profits, ils cherchent toujours à aggraver les conditions d’existence des travailleurs.

Ce n’est pas d’un gouvernement, quel qu’il soit, que les travailleurs peuvent attendre une action en leur faveur. Bien au contraire ! La réalité le montre. Il y a une complicité entre la classe exploiteuse et le pouvoir. Les dirigeants qui se succèdent au pouvoir diffèrent peut-être par leur langage, mais ce qu’ils ont en commun, c’est d’être avant tout au service des capitalistes, au service des riches !

Alors, si les travailleurs et les populations pauvres ne s’organisent pas pour défendre eux-mêmes leurs intérêts, il n’y aura aucune amélioration de leurs conditions d’existence. Ils ne peuvent compter ni sur les dirigeants syndicaux, ni sur les politiciens qui se disent d’opposition car tous ces gens-là ne pensent qu’à leur carrière et à leur bien-être personnel.

À QUI PROFITENT LES « OPÉRATIONS DÉGUERPISSEMENTS » ?

Dans les villes comme dans les campagnes la misère s’aggrave. La prolifération des bidonvilles dans la capitale est une des conséquences visibles de l’appauvrissement de la population laborieuse.

A l’inverse, les riches ont amassé tellement d’argent qu’ils veulent mettre la main sur les espaces libérés par la chasse aux pauvres des bidonvilles. C’est ainsi qu’ils lorgnent, par exemple, sur un terrain de 3.700 hectares à Port-Bouët, le long des murs de l’aéroport, en longeant la mer jusqu’à Gonzagueville. Cet endroit est occupé jusqu’ici par plus de 20.000 pauvres. Certains sont installés-là depuis 30 ans. Ils risquent d’être délogés manu militari par les autorités publiques pour satisfaire l’appétit des promoteurs immobiliers qui veulent s’accaparer de cet espace pour construire, à en croire la presse, « des hôtels de standing, des centres commerciaux, d’appartements de luxes et des infrastructures modernes ». Ce projet serait déjà passé en conseil des ministres.

Ces capitalistes et leurs mandants au pouvoir ont peut-être vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Mais ceux qui habitent cet endroit n’ont pas encore dit leur dernier mot. Et il n’est pas dit qu’ils se laisseront déloger sans réagir.

LA SOCIÉTÉ IDÉALE SELON LE PATRON DES PATRONS IVOIRIENS

Jean KacouDiagou, le président du patronat ivoirien, a déclaré récemment que « quand l’entreprise gagne c’est la société qui gagne, c’est l’économie qui gagne, c’est le pays qui gagne ». C’est la grande "philosophie" de tout capitaliste qui se respecte : ce qui compte le plus, c’est la quantité de profits qu’il amasse.

Et le travailleur dans tout cela ? Eh bien, il doit se contenter de 60.000 Fr par mois ! Que ce salaire ne lui permette pas de se nourrir correctement, de payer son loyer, de scolariser et soigner ses enfants, en un mot de vivre dans des conditions décentes, là n’est vraiment pas le problème de ce monsieur et des exploiteurs de son espèce. Ils peuvent exploiter et mépriser en toute impunité les travailleurs et leurs familles tant qu’ils ne rencontrent pas une vraie réaction de la classe ouvrière. Mais lorsque celle-ci commencera à s’organiser et à réclamer son dû avec énergie, la peur changera de camp.

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2015 : LES LOUPS AFFAMÉS SE PRÉPARENT POUR LA COMPÉTITION

Le 26 mars, une nouvelle alliance politique a vu le jour. Le FPI et 11 autres partis politiques se sont regroupés au sein d’une plate-forme dénommée « Alliance des Forces Démocratiques de Côte d’Ivoire » (AFDCI). En face d’elle, le RHDP est la principale force ; elle regroupe des partis qui se partagent le pouvoir actuellement. Ici aussi, les choses semblent bouger. C’est que l’échéance présidentielle de 2015 pointe à l’horizon et les loups affamés sont aussi nombreux de part et d’autre.

Au sein de l’AFDCI, à part le FPI qui représente une réelle force, tous les autres ne sont que des figurants en mal de poste et de position. Leur prétendu parti ne représente dans la plupart des cas que leur propre personne ou leur petit clan pressé de passer à la soupe. Cette nouvelle alliance est une réplique presque identique du LMP que Gbagbo avait regroupée autour de lui en vue de l’élection présidentielle de 2010.

Il n’est pas impossible que le verbiage qui se veut agressif d’Affi N’Guessan cache en fait l’envie de se présenter à l’élection présidentielle pour jouer le rôle de marionnette face à Ouattara. Grâce à Affi N’Guessan, Ouattara pourra alors obtenir une estampille de « président démocratiquement élu » qui lui fait défaut, lui qui a été installé au pouvoir militairement par les puissances impérialistes. Si cela se passe ainsi, Affi N’Guessan pourrait alors le monnayer postes et positions à la mangeoire.

Comme en 2010, les remous ne sont pas impossibles au sein des différents camps en compétition. Ainsi, par exemple, au sein du RHDP, si le clan Bédié a déjà trouvé grassement son compte, il semble vouloir surenchérir en monnayant son soutien en 2015 à Ouattara pour obtenir, entre autre, un poste de « vice-président ». Mais au sein même du Pdci, il y a aussi de nombreux autres loups affamés. Eux aussi voudraient avoir des postes à la mangeoire. C’est le cas, par exemple de Konan Banny et de Kouakou Konan Bertin (KKB). On peut donc s’attendre à quelques remue ménages, d’ici 2015.

Il en va de même dans le camp Ouattara. Les Soro Guillaume et autre Hamed Bakayoko sont bien obligés de freiner leurs ambitions et attendre l’échéance suivante de 2020. Mais tous ces loups à grands crocs n’attendront peut-être pas cette échéance pour se lancer dans une bagarre ouverte et se positionner.

En fait, rien de fondamental ne différencie tous ces gens qui luttent pour le pouvoir. Tous, ils ne demandent qu’à servir les intérêts de la classe possédante, à commencer par ceux des puissances impérialistes, auxquelles les Affi N’Guessan ont déjà montré leur servilité durant les 10 ans qu’ils ont passés au pouvoir, à plus forte raison ceux qui sont à leur place aujourd’hui.

Messages

  • Des pénuries à Abidjan et dans des localités de l’intérieur du pays entraînent parfois des incidents entre habitants en quête d’eau : des bousculades pour s’approvisionner dans des points d’eau de fortune ont dégénéré en affrontements, faisant notamment des blessés parmi des femmes et des enfants.

    “Ici à Micao, nous n’avons pas une goutte d’eau depuis une semaine. Nous sommes obligés de chercher des points d’eau de fortune et quand nous les trouvons, c’est une ruée et seuls les plus forts arrivent à se faire servir quand les plus faibles eux, sont piétinés et blessés”, a noté Léandre Oulai, un habitant.

    Un autre habitant, Pascal Konan, a déploré les coupures récurrentes d’eau qui provoquent d’énormes désagréments et qui sont parfois source de violence.

    Les autorités ivoiriennes déclarent qu’elles ont entamé des chantiers d’envergure pour renforcer l’alimentation des populations en eau potable. Mais les belles paroles politiciennes ne se boivent plus en Côte d’Ivoire...

  • Un témoignage :

    Cela fait trois ans que Ouattara a été installé au pouvoir grâce à l’intervention des troupes françaises. Depuis qu’il est au pouvoir, il se vante d’avoir apporté une stabilité et parle beaucoup de réconciliation avec ses anciens adversaires politiques, mais cette stabilité est toute relative. Les milices armées sont loin d’avoir disparu, de même que les massacres, notamment dans l’ouest du pays. L’insécurité règne toujours même si son intensité a baissé. Mais j’y reviendrai plus loin.

    Ouattara se vante aussi de la croissance de l’économie ivoirienne et affirme qu’il veut faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent. Donc, pour les dirigeants au pouvoir et pour la classe capitaliste, les affaires vont plutôt bien. Mais pour les travailleurs et les classes populaires en général la réalité est plutôt dans la dégradation incessante des conditions d’existence.

    Les dernières augmentations des salaires datent de 1985. Il y a donc de cela presque trente ans. Il y a vingt ans, la monnaie, le franc CFA, a été dévaluée de 50 %, avec comme conséquence la flambée des prix et donc une perte du pouvoir d’achat. Quelques années plus tard, en 2002, le pays a été coupé en deux, rendant la circulation des denrées beaucoup plus difficile entre le Nord et le Sud. Encore plus tard, début 2008, il y a eu la vague d’augmentations spectaculaires des prix des denrées alimentaires de base à cause des spéculations financières, entraînant des marches de la faim dans plusieurs pays d’Afrique, dont la Côte d’ivoire. Deux ans après, fin 2010-début 2011, éclataient les violences préélectorales et postélectorales. Tout ça a eu des répercussions directes sur le coût de la vie. Autant dire que le pouvoir d’achat des plus pauvres s’est érodé au fil des ans. Depuis l’installation du nouveau pouvoir, les prix continuent régulièrement à augmenter.

    Dans les entreprises, la situation des travailleurs a suivi la même dégradation. La même année où la monnaie avait été dévaluée, c’était en 1994, le code du travail a été aussi modifié en faveur du patronat. Ce nouveau code a permis aux patrons de recourir plus facilement au travail temporaire. Les anciens qui sont embauchés sont remplacés par des travailleurs journaliers à vie ! Désormais, les patrons n’avaient plus à se référer à personne pour renvoyer les travailleurs. Ceux-ci n’ont pas droit à la retraite. Il n’y a pas de prise en charge en cas de maladie ni même d’accident de travail. Pour éviter les amputations de salaire, les travailleurs malades n’osent pas s’absenter. Depuis cette époque, s’est aussi généralisé le travail à la tâche, ce qui vient aggraver encore plus les conditions des travailleurs.

    Pour se faire une idée de la paupérisation des classes pauvres, il faut savoir que, selon le gouvernement lui-même, les deux tiers des six millions d’habitants que compte la ville d’Abidjan habitent les bidonvilles. Avec la spéculation immobilière, les travailleurs sont obligés d’habiter de plus en plus loin. Or, plus on habite loin, plus le transport coûte cher. Cela fait que certains d’entre eux dorment sur leurs lieux de travail et ne rentrent chez eux que le week-end.

    Dans ces conditions, nourrir sa famille, payer son loyer, scolariser ses enfants relève d’un casse-tête. Avant 1985, le salaire d’un travailleur pouvait tant bien que mal assurer les repas quotidiens. Aujourd’hui, les familles ouvrières se contentent d’un seul repas par jour. Il est constitué d’un peu de riz avec une sauce à base de légumes et un peu de poisson. La viande ne fait plus partie des menus des familles ouvrières depuis bien longtemps.

  • Des chauffeurs et des apprentis de gbaka (mini-car de transport public) ont observé hier à 9h un arrêt momentané de travail à Yopougon, a-t-on constaté sur place. Partis du rond-point de Yopougon-Siporex, les grévistes ont contraint, à coups de sifflets, les gbaka à déverser leurs passagers tout le long du boulevard principal. Au niveau de l’église saint-André au quartier Sicogi, des manifestants s’en sont pris violemment à des gbaka en provenance d’Adjamé. Ce mouvement a provoqué la panique à la gare « Lavage » des wôrô-wôrô.

  • La Fédération nationale des syndicats des enseignants du privé de Côte d’Ivoire (FENASEP-CI) a lancé lundi un mot d’ordre pour que ses membres observent une grève "illimitée" à partir du 6 octobre.

    Selon une déclaration de la fédération publiée dans la presse ivoirienne, les enseignants exigent, à travers ce mouvement de grève, le paiement des frais d’écolage dus par l’Etat aux établissements privés, l’octroi automatique par les autorités éducatives de l’autorisation d’enseigner à tout enseignant du privé laïc et confessionnel totalisant au moins trois années d’ancienneté, ainsi que la réglementation de l’exercice de l’enseignant fonctionnaire dans l’enseignement privé laïc.

    "La grève sera ponctuée de sit-in partout sur le territoire national jusqu’à satisfaction totale de nos revendications", a affirmé le président de la FENASEP-CI, Oumar Camara.

  • Suite à de fortes pluies, la SCB (Société de culture bananière) a déclaré que 1300 hectares de plantation de banane ont été inondés dans sa possession de Songon et que sa perte est évaluée à 40.000 tonnes de bananes destinées au marché européen. Aussitôt, le ministre de l’Agriculture s’est précipité auprès des dirigeants de cette entreprise pour apporter la « compassion » du gouvernement, et surtout pour leur faire part de la décision des autorités de leur faire bénéficier de l’exonération de la TVA. Ce ministre aux ordres a aussi promis un « appui substantiel de l’État dans la remise en état de l’outil de production ». Autant dire que la fameuse « perte » déclarée par la SCB ressemble fort à un « jackpot » !

    On se souvient que le gouvernement avait agit tout autrement vis-à-vis des habitants des quartiers précaires qui avaient, eux aussi été inondés par les mêmes eaux de pluies. C’est à coup de bulldozers que leurs maisons ont été détruites et eux-mêmes chassés comme des malpropres ! Selon qu’on soit riche ou pauvre, il y a deux poids, deux mesures !

  • Deux maisons témoins en état de délabrement avancé, quelques baraques en bois qui servent de dortoir pour les ouvriers qui n’ont pas les moyens de se construire une maison en dur, plusieurs maisons inachevées, des champs d’igname par-ci, de la broussaille par-là. Voici le décor de ce qu’on pourrait appeler « la cité Filtisac ».

    A l’origine, ce terrain acquis à PK 18, devait servir à la construction d’une cité afin de loger les travailleurs. Mais ce projet a été abandonné. Les travailleurs qui ont malgré tout réussi à faire l’acquisition d’une parcelle de ce terrain, sont obligés de se débrouiller comme ils peuvent pour construire leur maison. Vu leurs maigres salaires, il est évident que la construction va être ralentie voire arrêtée. Nombreux parmi ceux qui n’ont pas les moyens attendent que les terrains se valorisent pour les revendre, quelques uns y ont construit une baraque qu’ils habitent.

    Le problème de logement constitue un véritable casse-tête pour les travailleurs. La plupart d’entre eux sont contraints d’habiter les bidonvilles faute de moyens pour se loger correctement. Car avec la flambée des loyers et le niveau actuel des salaires, il est quasiment impossible de trouver un logement correct à un coût abordable.

    La construction d’habitation pour loger correctement les travailleurs est une nécessité vitale, surtout que Filtisac dispose largement de moyens pour le faire. Mais le bien- être des travailleurs, c’est le dernier des soucis des patrons capitalistes. Eux, ce qu’ils veulent c’est d’engranger le maximum de profit quitte à laisser les travailleurs croupir dans des bidonvilles.

  • Des agents contractuels de la Santé ont réclamé récemment à l’État l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Au nombre de leurs revendications on peut citer entre autres l’application du smig, (car jusqu’à présent, leur salaire oscille entre 15000 et 25000 f Cfa), le règlement des arriérés de salaire, la prise en charge médicale, la déclaration à la CNPS, etc.

    Voici un gouvernement qui est incapable de faire appliquer ses propres lois dans ses services lorsqu’il s’agit d’aller, ne serait-ce qu’un tout petit peu, dans le sens des travailleurs. Il ne se gêne pas pour faire travailler ses agents contractuels dans des mauvaises conditions et de les payer largement en dessous du smig qu’il a lui-même décidé.

    On comprend alors pourquoi les patrons n’ont rien à craindre de ceux qui dirigent le pouvoir dans ce pays. Tous, ils se comportent de la même manière vis-à-vis des travailleurs.

  • Être abonné à la SODECI ne met plus à l’abri de l’insuffisance d’eau ou de son manque tout court. Ce ne sont plus seulement les zones rurales qui sont touchées par le manque d’eau, les grandes villes comme Abidjan ne sont plus épargnées. Ainsi, il n’est plus rare que dans plusieurs secteurs d’Abidjan les femmes et parfois les hommes passent plusieurs heures à la recherche de l’eau, se servant très souvent des vieux bidons d’huile de 25 litres. A Youpougon-Gesco, le problème est tel qu’on voit tous les jours de plus en plus de gens aller au marigot ou à la rivière dans la forêt du Banco, qui n’est pas trop loin, pour faire la lessive, la vaisselle et se laver eux-mêmes. Ainsi, ces populations s’exposent aux maladies liées à l’eau et à des intoxications de diverses sortes sans compter les noyades. On voit, par ailleurs, ressurgir dans certains secteurs le vieux métier de vendeur d’eau ; ce sont des jeunes gens qui vont chercher de l’eau potable à l’aide de pousse-pousse chargé de ces fameux bidons de 25 litres. Mais ce service n’est pas à la portée de tous car un bidon d’eau coûte entre 100 f et 150 f Cfa ; or, pour le ménage et les autres besoins, il faut plusieurs bidons.

    Le problème est devenu grave parce que depuis des décennies il n’y a pas eu d’investissement sérieux pour étendre et améliorer le réseau d’eau. Le réseau actuel était destiné pour une population d’Abidjan n’atteignant pas le million d’habitants ; aujourd’hui c’est tout à fait logique que cette infrastructure vétuste et insuffisante ne puisse pas satisfaire une population abidjanaise estimée à 6 millions d’habitants ! C’est l’incurie de nos autorités et la rapacité des capitalistes comme Bouygue (qui contrôle l’eau), qui a entraîné cette situation.

    Les dirigeants actuels disent avoir entamé des travaux pour soi-disant régler le problème définitivement. Ces politiciens, dans leur campagne politique, tombent dans une vantardise sans honte en annonçant encore des promesses sans lendemain.

  • Crée il y a plusieurs années, Gobelet est un vaste quartier précaire situé dans la commune de Cocody. Avec un nombre élevé d’habitants, il ne dispose d’aucune infrastructure de base et est sur le point d’être complètement détruit par les autorités. L’article 25 de la déclaration universelle des Droits de l’homme stipule que toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires. Partant de cette disposition légale, toutes les personnes vivant sur le territoire de Côte d’Ivoire ont droit à une assistance de la part des autorités. Mais, force est de constater des personnes résidant dans certains quartiers du District d’Abidjan sont laissées pour compte. Pis, leur lieu d’habitation ne font pas partie du plan d’urbanisation. Parmi ces nombreux quartiers, l’on peut citer ‘’Gobelet’’, un immense bidonville de plus de 25.000 habitants qui, aux dires du président des jeunes, Traoré Mamadou, dispose de « 10 sous quartiers qui sont : Château ; Boston ; Dar-es-Salam ; Mirador ; Chicago ; Liban ; Tenkoro ; Bougounie ; Obama et Cma. Ces sous-quartiers sont gérés chacun par un chef au dessus desquels se trouve le président des jeunes. Situé dans une crevasse, à Cocody, ce bidonville est né en 1955. Par le passé, il était à l’emplacement du supermarché Cash center situé au quartier II Plateau Vallon (Cocody) mais, avec les grands projets de lotissements, de construction et les plans de développement de la ville d’Abidjan, il a été déplacé jusqu’à son actuel emplacement. Difficile d’accès, ‘’Gobelet’’ n’est pas viabilisé et ne dispose d’aucune infrastructure. Et la grande saison des pluies de ce mois de juin n’arrange en rien une situation déjà chaotique et dramatique. Ni école, ni hôpital,… les habitants de Gobelet côtoient quotidiennement la mort Ce vaste quartier qui abrite aussi bien des populations expatriées que des nationaux venues de toutes les régions du pays ne dispose d’aucune infrastructure sanitaire ni d’éducation. En un mot, il n’y a ni école, ni centre de santé, encore moins des rues, ni des lampadaires à Gobelet. Gobelet n’est pas loti. Les habitations se partagent les énormes et les petits caniveaux à ciel ouvert. Les eaux usées, les ordures, la saleté et les odeurs nauséabondes y ont élu domicile au point où les maladies menacent quotidiennement la santé des habitants. Mais, personne ne semble s’en émouvoir. Certaines habitations menacent de s’effondrer à chaque instant. Par manque de moyens financiers et ne bénéficiant pas du soutien de l’Etat de Côte d’Ivoire, l’on s’efforce d’y vivre en surveillant. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville d’Abidjan ces dernières semaines n’ont pas découragé ces personnes. Mais ont-elles le choix ? Mais ne vous y méprenez pas, la vie à Gobelet s’écoule normalement comme dans les autres quartiers. Après 59 ans d’existence, ce bidonville qui côtoie le quartier chic de Cocody-Vallons est menacé de disparition. Le ministre de la Construction en visite le lundi 30 juin 2014 dans ces quartiers à risques leur avait promis une solution miracle. « Nous sommes en Afrique. Appelez vos frères, vos cousins, je sais qu’ils vont accepter de vous héberger parce que dans quelques jours nous allons commencer à détruire les maisons ici. Par la suite, nous allons trouver 850 hectares de terrain dans les villes de Grand-Bassam, Abobo, Bingerville pour vous y relocaliser ». Il leur a notamment signifié que la solution durable qu’envisage le gouvernement est la mise en place du projet pilote qu’on appelle ‘’Lotissement a équipement modéré (LEM)’’ qui court sur une année sinon, voir plus. Moins d’un mois après, comme un coup de massue, alors que les habitants n’ont pas eu le temps de digérer cette nouvelle que le sous quartier, CMA, a vu les machines du ministère de la Construction venir détruire certaines maisons. Une action qui vient confirmer ce que la ministre de la Communication Affoussiata Bamba avait dit le lundi 30 juin 2014. « Il faut partir de ces zones parce que vos vies sont en danger. Nous avons 23 morts aujourd’hui. Nous ne voulons plus jamais vivre ce genre de situation en Côte d’Ivoire ». Interrogé sur place, Touré Mamadou, reconnait avoir reçu des mises en demeure depuis le 2 juillet 2014 pour dire à la population de Gobelet que l’opération allait débuter le 4 juillet 2014. Néanmoins, il souhaitait avoir plus de jours pour préparer les habitants à partir en mettant en place un comité de crise avec les chefs des sous-quartiers. Mais ayant été surpris par l’arrivé inatendue des machines le lundi 21 juillet, « certaines familles ont perdu tous leurs biens et les dégâts sont inestimables », a dénoncé Touré Mamadou avec tristesse. « C’est le désarroi et la déception ce matin. Nous aurions voulu qu’on nous associe à l’opération. Et nous allions utiliser des marteaux pour casser les maisons situées sur les flans. Mais c’est toute la population du sous quartier CMAAPSA qui doit partir parce qu’ils ont commencé à détruire toutes les maisons là-bas. Donc nous nous demandons qu’elle sera l’avenir des autres quartiers », s’est-il interrogé. C’est sans réponse à cette que question qu’il a souhaité « que les choses se fassent en respectant certaines normes, puisque toutes les maisons ne sont pas situées dans les zones à risque ». Policiers, gendarmes, militaires et les jeunes de Gobelet se sont battu à coup de bombes lacrymogènes Le mardi 22 juillet, un détachement de policiers, gendarmes et de militaires étaient à nouveau devant le quartier CMA-APSA pour sécuriser la suite de l’opération de destruction. Mais ils ont été confrontés à un mur formé par une marée humaine venue de tous les sous quartiers de Gobelet. Pour eux, il n’était pas question de toucher à une maison quelle que soit sa position. Ces populations composées en grande majorité de jeunes s’en sont pris aux forces de l’ordre déployées sur les lieux en leur jetant des pierres. Les présidents des sous-quartiers avec à leur tête le président des jeunes ont tenté de les en dissuader. En colère ils refusaient toutes discussions. Dans ce désordre, Touré Mamadou a laissé entendre : « nous ne pouvons pas aller contre une décision de l’Etat de Côte d’Ivoire. Nous sommes d’accord que cette opération ait lieu donc les jeunes doivent se calmer et nous écouter. En même tant nous disons que la seule voie pour régler au mieux cette situation est la négociation et la médiation. En plus, le Commissaire du 30ème Arrondissement Gnassi Hermane, est prêt à discuter avec nous ». La condition était que les jeunes libèrent la route qu’ils ont barricadé avec des tables, des bancs et autres morceaux de bois. De leur côté, excédés par ces individus visiblement très remontés et prêt à s’en prendre à eux, les hommes en tenue n’ont eu d’autres recours que de balancer les bombes lacrymogènes pour les disperser. Grande fut leur surprise lorsque les jeunes de Gobelet, ramassaient ces mêmes bombes pour les lancer dans la direction des forces de l’ordre. Ces derniers n’ont eu d’autre solution que de replier pour revenir par la suite sur leurs pas, et après avoir reçu du renfort. Il y a de cela deux ans, le ministre prévenait… « Il ya deux ans en arrière, vous nous avez vu sillonner vos quartiers, vos maisons. Pour venir vous lancer des messages de sensibilisations. Pour attirer votre attention sur le fait que rien ne vaut la vie. Aujourd’hui, je vois les mêmes maisons, je vois leur position. Et des kits de relogement avaient déjà été distribué », a rappelé Sanogo Mamadou. Il a par la même occasion expliqué que ceux qui ont vendu ces sites n’avaient pas le droit de le faire. Ces propos du ministre de la Construction sont reconnus par Lobad Etienne, président du sous-quartier CMA-APSA. Selon lui, depuis 2012, le ministère de la Construction y a dépêché ses agents avec à leur tête le capitaine Pikas. Ceux-ci ont identifié les maisons dont les positions constituaient des risques et les propriétaires devaient être dédommagés à hauteur de 150.000 F CFA conformément au plan ORSEC. Toutefois, soutient Lobad Etienne, « seulement une vingtaine de personnes ont eu accès à ces sommes promises. Et par la suite, l’opération a été interrompue. Pour cette année 2014, nous nous sommes tournés vers les Organisations des droits de l’homme que sont la LIDHO et Anesty International parce que ni la mairie, ni le ministère de la construction n’ont accepté de nous recevoir. Mais dans l’attente de la suite des discussions entre ces Organisations et les autorités, nous avons vu apparaître les machines qui ont commencé à détruire nos maisons ».

  • La grève annoncée des agents du ministère de la Construction, du Logement, de l’Assanissement et de l’Urbanisme (MCLAU) est effective à Agboville, a constaté ce jeudi l’AIP.

    Les agents fonctionnaires n’étaient pas à leur poste à 9H00, au moment où nous passions dans les locaux de la direction régionale de la Construction.

    Joint au téléphone, le délégué syndical local, Hoto Hino Narcisse, a confirmé le respect du mot d’ordre de grève par les agents fonctionnaires de la construction, tel que lancé par le Syndicat de La Construction (SYLAC) depuis lundi.

    "C’est une grève citoyenne et tous devons demeurer chez nous à domicile", a-t-il précisé.
    Les agents du SYLAC, l’un des trois principaux syndicats du MCLAU disent percevoir 10.000 FCFA de "perdiem/mois" et réclament des primes allant de 450.000 Fcfa pour les plus petits grades à 1,8 million Fcfa pour les grades supérieurs.

  • La Coordination nationale des enseignants et chercheurs (CNEC), de la section de Cocody réclame toujours le paiement des heures complémentaires de 2012-2013, jusque-là impayées malgré les interpellations multiples faites aux autorités compétentes.

  • Des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ont déclenché, lundi, une grève pour réclamer l’équipement de leurs salles de travaux pratiques.

    Ces étudiants en sciences physiques et chimie ont exprimé leur mécontentement devant la présidence de l’Université où ils ont été dispersés par la police avec des jets de gaz de lacrymogène.

    "La patience a des limites (...). Cela fait deux ans que l’université a été rouverte et les autorités nous font des promesses non tenues pour l’équipement de nos salles de travaux pratiques", explique à APA l’un des manifestants, ajoutant que "nous sommes en grève d’une jusqu’à ce que le matériel promis arrive".

  • Le meeting contre la cherté de la vie du 24 aout, organisé par la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (CICI) a été annulé au dernier moment par les autorités de la commune de Yopougon.

    C’est le matin-même que les organisateurs, au moment de leur arrivée sur la place vers 7h, se sont vus remettre par un agent de police une lettre de l’adjoint au maire leur signifiant la décision de l’annulation du meeting. Alors que depuis trois semaines la commune et la police avaient été averties, et que toutes les autorités rencontrées avaient donné leur accord quant à l’action. Des dispositions avaient été prises pour que la police assure la sécurité des manifestants, etc.

  • Pour la construction de l’autoroute qui va relier Abidjan à Grand-Bassam, les autorités étatiques ont commencé, depuis le 18 août, à chasser les populations qui ont eu le malheur de construire leurs habitations sur le tracé. De ce qui ressort des déclarations officielles, l’État aurait décaissé 30 milliards de francs pour dédommager les victimes. Et pourtant au même moment, les victimes de l’opération ont commencé à manifester pour dénoncer qu’ils n’ont perçu aucun dédommagement.

    Ce n’est pas la première fois que les autorités agissent de cette manière, surtout lorsqu’il s’agit de chasser les petites gens. A Abobo, Cocody, Adjamé et Marcory, des quartiers ont été rasés pour des raisons diverses, mais dans tous les cas les populations ont été chassées manu-militari, sans aucune compensation. Toutes les explications des autorités sur de quelconques indemnisations étaient, comme d’habitude, mensongères. Alors, les habitants d’Ananie ont raison de s’organiser pour que les 30 milliards que l’État prétend avoir décaissé ne restent pas sans suite pour eux comme ce fut le cas ailleurs.

  • Nouvelle révolte de soldats en Côte d’Ivoire

    Quelques heures après le début de manifestations de militaires, à Abidjan, capitale économique, et dans les principales villes du pays, des militaires, non armés, ont investi les locaux de la télévision publique (Radio-télévision ivoirienne) à Bouaké, deuxième ville du pays. Ils ont occupé le site quelques heures après en avoir chassé les employés, dans l’espoir de diffuser un message portant leurs revendications.

    Des centaines de soldats ont manifesté dans tout le pays mardi. La vague de protestation est partie de Bouaké. Des barricades ont été dressées sur les principaux axes de la ville.

    Les militaires réclament de meilleures soldes et l’avancement de milliers d’entre eux, entériné lors de l’accord de paix de Ouagadougou signé en 2007 – qui visait à ramener la paix et à réunifier le pays –, mais qui n’a pas été suivi d’effets, affirment-ils.

    Un peu plus tôt, lors d’une allocution à la télévision publique, le ministre de la défense, Paul Koffi Koffi, a demandé aux militaires « de regagner leurs postes ». Le ministre a également annoncé une série de décisions pour calmer le mécontentement des casernes, comme le paiement d’arriérés de soldes et de frais de déplacement et une meilleure couverture de frais de santé.

    « Nous manifestons pour réclamer nos droits. Durant deux jours nous allons paralyser les principales villes de l’intérieur. Si nous n’avons pas gain de cause, le troisième jour nous allons nous attaquer aux institutions bancaires », a menacé un officier basé à Abidjan.

    Les militaires ayant fait carrière sous le régime Gbagbo se plaignent d’être défavorisés par rapport aux anciens rebelles intégrés dans l’armée depuis l’arrivée au pouvoir, en 2011, d’Alassane Ouattara. « Nous avons accordé au président de la République un temps pour qu’il constate de lui-même les irrégularités administratives. Mais le général Bakayoko [chef d’état-major des armées ivoiriennes] est encore dans la peau d’un chef rebelle », a dénoncé un officier.

    De fortes tensions opposent anciens rebelles pro-Ouattara et militaires de carrière au sein de l’armée. A la mi-septembre, le camp militaire d’Akouédo, dans l’ouest d’Abidjan, avait été attaqué par une douzaine d’assaillants, tous arrêtés, dont les motivations n’ont pas été rendues publiques.

    A nouveau les soldats en ont assez d’être maltraités. Depuis 1999, les révoltes de soldats de l’armée ivoirienne ont rythmé les événements. mais, à chaque fois, les petits soldats ont été les dindons de la farce parce qu’ils ont laissé ensuite le haut encadrement tirer les ficelles.

    Pour en finir, il faut que les petits soldats, ces prolétaires de l’armée qui n’ont même pas des vêtements corrects et sont payés au lance pierre, se dotent de comités de soldats et s’unissent aux comités populaires et prolétariens, cessant d’obéir à la héirarchie.

  • Le ministre auprès du Président de la République en charge de la défense, Paul Koffi Koffi, a été bloqué mardi après-midi pendant une demi-heure par des soldats qu’il venait de sensibiliser sur les mesures d’urgences prises par le gouvernement pour contenir les mouvements des militaires.

    L’incident s’est déroulé à l’ancien camp militaire d’Akouédo (Est d’Abidjan) où après avoir porté le message du Chef de l’Etat et du gouvernement consécutif aux mouvements d’humeur de la matinée, le ministre de la défense s’est vu refuser la sortie du camp par des soldats, rapporte à APA une source sécuritaire, ajoutant que les soldats "voulaient une réponse concrète du Président de la République" à propos de leurs revendications.

    Le ministre Paul Koffi Koffi, s’en est finalement sorti, grâce à son homologue de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko qui a eu des "négociations téléphoniques" avec ces soldats mécontents. Dans la matinée, le mouvement de grogne des militaires ivoiriens débuté à Bouaké, deuxième ville du pays, (379 km au Nord d’Abidjan), s’est généralisé aux camps d’Abidjan, Daloa (Centre ouest) et Korhogo (Nord) pour réclamer des arriérés de salaires.

    ‘’Les arriérés de solde des 476 ex-FDS seront apurés pour moitié en fin novembre 2014 et pour l’autre moitié en fin décembre 2014, les frais de missions des militaires seront apurés pour moitié en fin novembre et pour l’autre moitié fin décembre 2014, le droit au bail des 8400 caporaux leur est accordé à compter du 1er janvier 2015’’, a déclaré à la mi-journée le ministre Koffi Koffi sur les antennes de la télévision nationale.

  • Les bureaux du commissariat de police, de la préfecture de police et de la brigade de gendarmerie d’Odienné ont été saccagés et pillés, lors de violentes émeutes déclenchées dans la soirée de jeudi, par un groupe de personnes de la ville, pour protester contre la mort d’un jeune dans les geôles du commissariat.

    Selon la police, Comara Moustapha, 16 ans, conducteur de taxi moto, a trouvé la mort jeudi quelques heures après avoir été arrêté par la police pour "menace de mort, destruction de bien d’autrui et violence et voie de faits" sur une jeunes fille, élève en classe de 3e au lycée Moderne d’Odienné.

    Des jeunes manifestants ont alors attaqué le commissariat, la préfecture de police et la brigade pour protester contre la mort du jeune Moustapha.

    Un véhicule de type 4x4 du commissariat de police a été incendié par les manifestants, plusieurs ordinateurs et des armes et des sanitaire emporté emportés, ainsi que le mobilier de bureau saccagé et par les manifestants.

    Fin juillet, un tract avait fait le tour des services publics demandant aux forces de l’ordre en poste à Odienné avant 2011 de quitter la ville.

  • Salut, page très intéressante, merci pour ce travail d’information !
    Je me demandais quelles étaient vos sources ? Même vivant dans le pays, il est difficile d’être au courant de tout ce qui se passe…
    D’autre part, il me semble que certains articles / commentaires sous l’article principal mélangent les évènements de plusieurs années différentes !

    Cordialement,
    – Jules

    • Merci de ton message. Il s’agit de multiples sources et je serai bien incapable de les citer toutes. Effectivement, il y a plusieurs années afin de donner une idée de l’ensemble des luttes.

      Citons actuellement aussi, dans la situation sociale, la préoccupation des parents du fait des 25 enfants enlevés et tuer par des féticheurs pour leur enlever des parties du corps afin de servir à des personnages hauts placés de porte bonheur !!! Bien sûr, le pouvoir feint d’ignorer qui c’est et prétend que des opposants politiques exploitent la situation !!!

  • La direction de l’entreprise « Arab Contractors » a enfin lâché le morceau sous la pression des ouvriers. Elle vient de payer le droit de fin chantier de ses 182 travailleurs.

    Le mardi 16 décembre, les travailleurs de ce chantier avaient le sourire aux lèvres. C’est l’aboutissement de quatre mois de luttes. Tout a commencé par un groupe de travailleurs qui ont demandé une régularisation salariale. Ils ont protesté ainsi contre le fait que les salaires soient évalués selon le bon vouloir du comptable et non pas sur les bases catégorielles du travailleur. Mais la direction a profité de l’occasion pour mettre à la porte tous ceux qu’elle considérait comme les meneurs. Les travailleurs licenciés ont tenté de se référer à l’inspection de travail. L’avocat de la direction a répondu que son entreprise ne connait pas ces travailleurs malgré leurs badges avec photo au nom de la société Arab Contractors.

    A partir de cet instant, ceux des travailleurs qui étaient encore sur le chantier ont compris que le patron est un roublard et qu’il fallait plutôt engager la lutte immédiatement. La direction a voulu récupérer le mouvement de mécontentement en invitant les travailleurs à la négociation. Mais une fois le calme revenu, elle a aussitôt donné dos à toutes discussions. Les travailleurs ont déposé un préavis de grève de trois jours et comme le patron ne croyait pas en leur détermination, ils sont passés à l’acte. Le gouvernement de son côté a dépêché le directeur de cabinet du ministère des Infrastructures économiques pour venir au secours de cette entreprise. C’était dans l’optique de noyer le mouvement des travailleurs. Les travailleurs ont tenu bon en faisant fréquemment des débrayages. Ce qui a obligé la direction à rependre la négociation. Tout d’abord, elle a accepté de payer les droits des travailleurs et a confié le calcul à une structure de placement de main-d’œuvre. Cette dernière, en complicité avec la direction, a proposé des sommes dérisoires. Cela a été refusé par les travailleurs qui réclament en plus des droits de fin chantier, la paie d’un an d’indemnité de transport. La direction toujours dans sa logique de ne rien payer, a continué à faire la sourde oreille. Le mercredi 10 décembre, les travailleurs ont repris la grève et cette fois-ci en présence du Sous-préfet de Jacqueville. Les deux parties ont trouvé un accord : les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté ont eu 8 mois de transport et ceux en dessous, 6 mois.

    Une semaine après cet accord, soit après 4 mois de lutte, les travailleurs perçoivent enfin le droit de fin de chantier (entre 180.000 et 1.400.000 F cfa chacun). La paie s’est effectuée sur trois jours et le dernier jour, les travailleurs contents ont crié de joie en disant que « le serpent est mort » et qu’ils peuvent maintenant « déposer le bâton ».

    Ils ont eu raison de persévérer dans la lutte sans se laisser diviser et duper. C’est grâce à leur mobilisation et leur détermination qu’ils ont pris le dessus sur la coalition entre le patron et le gouvernement, appuyé par l’Inspection de travail.

  • Le gouvernement a annoncé récemment le lancement de travaux de réhabilitation de la zone industrielle de Yopougon. Ces travaux concerneront la voirie, le drainage des eaux usées, l’hydraulique, l’assainissement, ainsi que l’éclairage public. Le gouvernement s’est engagé à offrir des zones industrielles « modernes » aux industriels. Ce projet a un coût global de 20 milliards.

    C’est à croire que ces industriels qui ramassent tout le profit sué par les travailleurs sont incapables de moderniser leur propre zone industrielle. Pour cela, ils attendent toujours l’argent de l’État ; le gouvernement à leur service n’a de toute façon rien à leur refuser.

    D’un autre côté, les quartiers où habitent les travailleurs sont carrément laissés à l’abandon. Dans les zones d’habitation qui ceinturent la zone industrielle tels que Petit Bouaké, Ayakro, An 2000, Gesco, il n’y a ni viabilisation, ni eau, ni électricité. D’ailleurs si les travailleurs n’y prennent garde, le gouvernement est capable de raser ces quartiers.

    Dans les usines, la plupart du temps, les ouvriers travaillent dans des conditions qui rappellent un autre âge. Le matériel de protection est totalement insuffisant ; il n’y a même pas souvent de tenue de travail. Les salaires sont dérisoires. Rares sont les entreprises qui disposent de cantine ou d’infirmerie. Les travailleurs sont obligés de manger dans les rues.

    Mais le gouvernement n’a que faire des préoccupations des travailleurs. Et les travailleurs n’ont rien à attendre de ces gens qui sont complètement à plat ventre devant le patronat.

  • Le déguerpissement des quartiers précaires initié par le gouvernement depuis l’an dernier, a tourné au drame à l’étape du bidonville de « gobelet » dans la commune de Cocody.

    Un habitant a trouvé la mort lors des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre.

    « Le gouvernement à les foutaises. Où est la solution à nos problèmes promis pendant la campagne. Ils viennent casser nos maisons et nous mettent à la rue sans suivie. Dans quel pays sommes-nous ? », S’est interrogé l’un des habitants joint par notre rédaction, avant d’ajouter. « Nous n’allons plus accepter que l’Etat viennent démolir nos maisons sans mesure d’accompagnement. Une telle initiative devrait prendre en compte notre recasement dans un autre lieu, comme Bédié l’a fait avec le cas « Washington », où les déguerpis ont été relogés à Biabou sur la route d’Alépé. Ce qu’on appelle un dirigeant qui se soucie pour son peuple. Un habitant de notre quartier a été tué lorsque les forces de l’ordre dispersaient les manifestants à l’aide de Gaz Lacrymogène. Je voudrais noter aussi qu’il a eu plusieurs personnes interpellées. »

    52 quartiers précaires du District d’Abidjan ont été ciblés dans le plan de déguerpissement.

    Pour rappel, le déguerpissement des quartiers précaires a été décidé par le gouvernement, après les pluies diluviennes survenues dans le pays en 2014 et qui avaient fait une trentaine de morts et de nombreux dégâts matériels.

  • Deux membres du Syneplaci (Syndicat national des enseignants du privé laïc de Côte d’ivoire) ont été arrêtés la semaine dernière à Yopougon. Le même jour, des grévistes qui manifestaient à Abobo ont aussi été dispersés par les forces de l’ordre pour « trouble à l’ordre public ».

    Leur seul tort, est d’exiger le paiement des nouveaux salaires dus aux enseignants du privé ; l’application du nouveau Smig aux personnels non enseignants ; le paiement des heures supplémentaires, etc.

    En somme, ces enseignants et le personnel travaillant dans les établissements scolaires privés ne demandent que leur dû. Mais c’est déjà trop pour ce gouvernement trop préoccupé à servir la soupe aux riches !

  • La centrale thermique électrique de Vridi est en extension. Une troisième phase est en construction et les travaux sont presque terminés. Cette centrale est construite et gérée par une entreprise française, « Ciprel ». Pour les travaux de la troisième phase, celle-ci a sous-traité le travail à plusieurs autres structures comme ALAH, JEH ONE et autres. Ces dernières ont, à leur tour donné le travail en sous-traitance à des entreprises comme 64 Constructions, KTI, SOBATT etc. C’est ainsi qu’elles se partagent le gâteau sans être inquiétées par la gestion de la main d’œuvre qu’elles confient à des maisons de placement comme RMO ou à des petits tâcherons.

    Au début des travaux, aux dires des travailleurs, la Ciprel avait exigé que les travailleurs soient tous déclarés à la CNPS compte tenu des risques sur le site. Mais la majorité de ces entreprises ont préféré faire fi de cela pour engranger un peu plus de profits. La Ciprel a mis une boîte à suggestion afin que les travailleurs dénoncent les comportements de leur patron. Mais à plusieurs reprises les travailleurs ont fait recours à cette boîte sans succès.

    C’est ainsi qu’il y a de cela plus de 4 mois, les travailleurs de 64 Constructions se sont organisés syndicalement. Ils ont adressé une liste de revendications en réclamant une augmentation de salaire, un rappel du sursalaire et le paiement des heures supplémentaires etc. Non seulement ils ont obtenu ce rappel, mais en plus, la direction a cédé en leur octroyant une prime de fin de chantier. La direction de 64 Constructions vient de verser ce reliquat ainsi que la prime de fin de chantier à ceux dont le contrat a pris fin. C’est suite à cela que les autres travailleurs des entreprises comme KTI, SOBATT et RMO cherchent à s’organiser pour revendiquer à leur tour la même chose.

  • La direction de l’entreprise « Arab Contractors » a enfin lâché le morceau sous la pression des ouvriers. Elle vient de payer le droit de fin chantier de ses 182 travailleurs.
    Le mardi 16 décembre, les travailleurs de ce chantier avaient le sourire aux lèvres. C’est l’aboutissement de quatre mois de luttes. Tout a commencé par un groupe de travailleurs qui ont demandé une régularisation salariale. Ils ont protesté ainsi contre le fait que les salaires soient évalués selon le bon vouloir du comptable et non pas sur les bases catégorielles du travailleur. Mais la direction a profité de l’occasion pour mettre à la porte tous ceux qu’elle considérait comme les meneurs. Les travailleurs licenciés ont tenté de se référer à l’inspection de travail. L’avocat de la direction a répondu que son entreprise ne connait pas ces travailleurs malgré leurs badges avec photo au nom de la société Arab Contractors.

    A partir de cet instant, ceux des travailleurs qui étaient encore sur le chantier ont compris que le patron est un roublard et qu’il fallait plutôt engager la lutte immédiatement. La direction a voulu récupérer le mouvement de mécontentement en invitant les travailleurs à la négociation. Mais une fois le calme revenu, elle a aussitôt donné dos à toutes discussions. Les travailleurs ont déposé un préavis de grève de trois jours et comme le patron ne croyait pas en leur détermination, ils sont passés à l’acte. Le gouvernement de son côté a dépêché le directeur de cabinet du ministère des Infrastructures économiques pour venir au secours de cette entreprise. C’était dans l’optique de noyer le mouvement des travailleurs. Les travailleurs ont tenu bon en faisant fréquemment des débrayages. Ce qui a obligé la direction à rependre la négociation. Tout d’abord, elle a accepté de payer les droits des travailleurs et a confié le calcul à une structure de placement de main-d’œuvre. Cette dernière, en complicité avec la direction, a proposé des sommes dérisoires. Cela a été refusé par les travailleurs qui réclament en plus des droits de fin chantier, la paie d’un an d’indemnité de transport. La direction toujours dans sa logique de ne rien payer, a continué à faire la sourde oreille. Le mercredi 10 décembre, les travailleurs ont repris la grève et cette fois-ci en présence du Sous-préfet de Jacqueville. Les deux parties ont trouvé un accord : les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté ont eu 8 mois de transport et ceux en dessous, 6 mois.

    Une semaine après cet accord, soit après 4 mois de lutte, les travailleurs perçoivent enfin le droit de fin chantier (entre 180.000 et 1.400.000 F cfa chacun). La paie s’est effectuée sur trois jours et le dernier jour, les travailleurs contents ont crié de joie en disant que « le serpent est mort » et qu’ils peuvent maintenant « déposer le bâton »

  • L’actualité d’aujourd’hui est marquée par les enlèvements d’enfants et des crimes rituels. Même si ce phénomène est loin d’être nouveau, il a atteint des proportions inquiétantes. Il ne se passe pas de jour sans qu’une disparition d’enfants soit signalée. La psychose est telle qu’à Yopougon, pas plus tard que la semaine dernière, des parents d’élèves se sont rués vers les écoles pour récupérer leurs enfants de peur qu’ils ne soient enlevés à la sortie de l’école. Il arrive parfois que des individus suspectés d’enlever des enfants se fassent lyncher par des foules en colère. Ce fut le cas à Yopougon, et aussi à Gonzagueville. Selon des chiffres officiels de la police à la date du 23 janvier, on dénombre en l’espace de deux mois, 21 cas d’enlèvements, dont 1 seul enfant retrouvé vivant. Ces enfants sont le plus souvent retrouvés morts avec des parties de leur corps arrachées. Ce qui laisse penser à des crimes rituels. Le gouvernement, pour montrer qu’il fait quelque chose a soi-disant détaché un contingent de 1500 hommes des forces de l’ordre. Des rafles ont été organisées aux abords des cybercafés où 1000 jeunes gens supposés être des brouteurs (nom donné à ceux qui s’adonnent aux arnaques par le réseau internet)) ont été appréhendés. Toutes ces mesures ont très peu d’effet sur le terrain car le phénomène continue. Et ceci parce que ce sont des boucs émissaires qu’ils ont ainsi arrêté.

    La cause de tous ces crimes barbares est liée à l’obscurantisme ambiant entretenu à un niveau ou à un autre par les dirigeants politiques, les charlatans de tous poils, les églises, les mosquées ainsi que les médias.

    Comment s’en étonner, quand on sait qu’au 21ème siècle, il y a encore des gens, en l’occurrence de nombreux dirigeants politiques, qui continuent de croire que des sacrifices humains peuvent leur apporter richesse et ascension sociale. D’ailleurs, Il y a fort à parier que la recrudescence de ces crimes a un lien avec les échéances électorales prévues en 2015. Qui ne se souvient pas qu’en 2011, pendant la crise qui a opposé le camp Ouattara au camp Gbagbo, plusieurs des statues aux différents carrefours avaient été déboulonnées sous prétexte que là dessous étaient enterrés des gris-gris qui auraient permis au camp Gbagbo de s’enraciner au pouvoir. Et ce sont ces gens qui prétendent aujourd’hui lutter contre cette barbarie ?

    D’ailleurs, des Dozos, réputés pour pratiquer des sacrifices humains ont été utilisés comme des supplétifs de l’armée, paradant un peu partout dans la ville et vendant des gris-gris. La télé tout comme la radio censées véhiculer la modernité et le progrès, consacrent aujourd’hui de plus en plus d’émissions à des personnes qui abreuvent la population d’idées rétrogrades, à faire la publicité de féticheurs, et autres mystiques de tous poils. Et que dire des soi-disant intellectuels africains qui, bien qu’ayant pourtant fait de hautes études et surtout dans des pays occidentaux, bien qu’ayant accédé à la culture, continuent d’abrutir les populations avec des « réalités » qui seraient le propre à l’Afrique ! Tout cela contribue à maintenir les populations dans l’arriération. C’est pourquoi, mettre fin au phénomène des enlèvements d’enfants revient à combattre l’obscurantisme.

  • Contrairement au niveau de vie des massas populaires, les affaires de la grande bourgeoisie en Côte d’Ivoire se portent bien...

    Le rapprochement entre le groupe de distribution panafricain CFAO et le géant mondial des cosmétiques L’Oréal a été officialisé. Le protocole d’accord concerne la production et la distribution de produits cosmétiques en Côte d’Ivoire.

    C’est un pas supplémentaire dans la stratégie de diversification du groupe panafricain de distribution CFAO et un nouvel élément dans la conquête commercial de L’Oréal : les deux parties ont annoncé le 6 mars en fin de journée la signature d’un protocole d’accord de production et de distribution de produits cosmétiques en Côte d’Ivoire. Confirmant des éléments révélés par Jeune Afrique il y a quelques semaines.

    Selon les termes du communiqué diffusé, CFAO sera le distributeur exclusif des marques mondiales grand public de L’Oréal en Côte d’Ivoire et cet accord permettra à L’Oréal d’accélérer la présence et le développement de ses marques de soins capillaires et du corps en Côte d’Ivoire avec un outil industriel adapté.

    « Le partenariat de distribution et de production avec CFAO est une opération stratégique pour le groupe L’Oréal en Côte d’Ivoire et en Afrique francophone de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est l’un des marchés en forte croissance, où les consommateurs sont attachés aux produits de beauté. Il est important pour L’Oréal d’accroître sa présence sur ces marchés porteurs », a déclaré Geoff Skingsley, directeur général de la zone Afrique Moyen-Orient du groupe de cosmétiques, qui a fait de l’Afrique l’une de ses priorités de développement, ciblant en priorité l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya.

    CFAO, qui vient d’annoncer des résultats annuels stables malgré un très net repli de ses ventes automobiles, noue ici une nouvelle alliance qui lui permettra de développer encore son troisième pilier stratégique : la distribution de produits de grande consommation. Richard Bielle, président du directoire du groupe, s’est félicité de ce partenariat soulignant que « notre stratégie en Afrique de l’Ouest est d’offrir aux grandes marques internationales un outil de production et de distribution adapté aux marchés qu’elles veulent conquérir. » Dans le domaine des biens de grande consommation, CFAO est ainsi allié à Carrefour (pour le développement de grandes surfaces), Pernod Ricard, Ferrero, BIC ou encore Heineken (au Congo).

    Le communiqué de presse de CFAO et L’Oréal ne fait en revanche aucune mention à l’acquisition de la PME ivoirienne Sicobel, révélée par Jeune Afrique dans le même article. Selon des informations confirmées, CFAO doit en effet (dans le cadre de son partenariat avec le géant des cosmétiques) acquérir cette PME (environ 3,8 millions d’euros de revenus) qui fabriquait jusqu’ici dans son usine d’Abidjan les produits L’Oréal et les distribuait.

  • L’actualité sociale en Côte d’Ivoire est rythmée, depuis quelques jours, par des grèves dans le secondaire et dans les universités publiques. Le traitement de ces sautes d’humeur des enseignants par le gouvernement est des plus surprenants. LIDER voudrait établir un tableau comparatif de la réaction du gouvernement devant différentes revendications sociales pour l’inviter à plus d’équité et à des attitudes qui favorisent un apaisement du front social.

    Quand vous avez des armes, on se met en quatre pour vous

    Le mardi 18 novembre 2014, les activités économiques de la ville de Bouaké ont été perturbées par une mutinerie de soldats mécontents de leurs conditions de vie et réclamant la prise en compte d’arriérés de solde datant de 2009. Très vite, d’autres villes, Ferkéssédougou, Korhogo, Daloa, Bondoukou, Abengourou, Abidjan répondent en écho aux protestations venues du troisième Bataillon d’Infanterie de Bouaké. Près de 9000 militaires sont en colère dans les rues et dans les différentes casernes du pays. La république est secouée. Les soldats manifestaient sans armes mais les uniformes militaires qu’ils portaient suffisaient pour créer suffisamment de panique. Et, personne au sein des populations et au sommet de l’Etat ne pouvait rester indifférente face à cette subite poussée de fièvre des militaires. Tout le monde en Côte d’Ivoire a vu, en effet, avec quelle célérité la négociation avec les militaires protestataires a été menée, avec à la tête des négociateurs, le chef de l’Etat qui s’est personnellement impliqué pour faire connaître à cette crise un dénouement heureux. Quoique ce dénouement crée un précédent qui rend les militaires tout-puissants et risque de fragiliser tout pouvoir qui sortira des urnes en octobre prochain du fait de la surenchère qui pourrait entourer d’autres revendications, le principe de la continuité de l’Etat a été respecté. L’Etat de Côte d’Ivoire soucieuse de respecter la signature du détenteur d’alors du pouvoir exécutif a accepté de payer ses dettes vis-à-vis des militaires en colère. Résultat : au mois de décembre 2014, c’était la joie dans les casernes au vu du début d’exécution des promesses faites le mercredi 19 novembre 2014 : « vous vous êtes exprimés, le Président a compris. Il a donné des instructions au gouvernement pour régler vos problèmes » leur avaient dit la veille le ministre d’Etat Ahmed Bakayoko. Des moyens, non prévus par le budget 2014, ont été ainsi dégagés pour permettre de satisfaire les revendications des militaires. Mais, il se trouve que cette règle n’est pas valable pour tous. Pourquoi cet Etat qui paie ses dettes aux militaires refuserait-il de le faire pour d’autres corporations ? L’Etat serait-il dans une politique de catégorisation des citoyens en citoyens à écouter et en citoyens à mépriser ? N’encourage-t-on pas au radicalisme ceux qui essuient un tel mépris ? LIDER s’interroge.

    Quand vous n’avez pas d’arme, « on fait rien avec vous »

    Depuis le 5 janvier, les enseignants des universités publiques de Côte d’Ivoire sont en grève. Il a fallu plus d’un mois de grève pour que le gouvernement accepte de négocier avec eux. Depuis, le lundi 2 mars, le secondaire est lui aussi entré dans la danse. Mais cela ne semble perturber outre mesure le gouvernement. La grève des civils, enseignants ou autre, n’est ni une mitrailleuse ni une kalachnikov encore moins un char. Elle n’a pas de balle, ne peut tuer personne et ne peut faire perdre le pouvoir à personne. Tel est ce que le citoyen ordinaire pense. Pourtant, des milliers d’intelligences peuvent être déformées par des grèves qui les assassinent. Ce n’est pas un problème pour nos gouvernants cependant. Des revendications peuvent être légitimes mais on s’en fout de leur légitimité. Les partis politiques de l’opposition sont menés en bourrique au sein du Cadre Permanent de Dialogue, leurs revendications et recommandations piétinées. Depuis 2012, ils attendent l’application des résolutions sorties du conclave de Grand-Bassam. On fait traîner les choses exprès. Pourquoi ne ferait-on pas pareil avec les enseignants ? Il nous est revenu, de façon récurrente, que le Premier Ministre refuse de payer les arriérés de salaires des enseignants dus aux effets des décrets instituant une nouvelle grille salariale particulière depuis 2009 et leur aurait dit qu’ils auraient dû réclamer le paiement intégral de leur du aux anciens gouvernants parce que c’étaient leurs collègues enseignants qui étaient là. L’Etat de Côte d’Ivoire ne reconnaîtrait-elle plus ses dettes et sa signature internationale, notamment dans le cadre de l’application du protocole du REESAO (Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest) ?

    Quand, dans ce pays, certaines personnes comprendraient-elles que la richesse d’un pays est produite en amont par la qualité de son système éducatif et les qualifications des personnes qui l’animent. Naît-on collecteur d’impôts, agent économique, expert toutes catégories, etc. ? On le devient grâce à tous ceux qui, dans le système éducatif, se dévouent pour former les enfants qui constituent l’avenir du pays. Dans ce pays, on l’oublie très souvent. Le premier président Félix Houphouët-Boigny avait tellement bien compris que le développement d’un pays était lié à la qualité de son système éducatif qu’il avait fait de l’éducation l’une des priorités de sa gouvernance. Mais des programmes d’ajustement structurel sont venus démolir tout cela. Aujourd’hui, l’on veut devenir émergent en oubliant les dispositions les plus élémentaires en termes de développement humain.

    L’émergence passe par un système éducatif de qualité. Tous les pays émergents ont englouti d’énormes sommes dans l’amélioration des performances de leur système éducatif afin qu’il produise les hommes devant les conduire à l’émergence. Ils y sont parvenus avec le temps. L’Inde, la Chine, le Brésil, le Chili, etc. ont tous opté pour cette politique sociale. L’occident développé est passé par la même voie : les dépenses d’éducation ont été augmentées et l’école a produit des ouvriers hautement qualifiés, des ingénieurs de qualité pour animer le développement industriel, des universitaires et des chercheurs de renom, des prix Nobel en toutes matières qui tirent les différents pays de cette aire et l’humanité entière vers les sommets du développement dans tous les domaines. Les prix Nobel d’économie sont avant tout des universitaires ; cela on ne l’oublie que de trop. En Côte d’Ivoire, l’émergence se fait à coup de mots et de chiffres à deux vitesses et, on ne veut pas prendre en compte les facteurs élémentaires qui y conduisent : l’investissement dans l’école. La croissance économique, aussi forte soit-elle, ne suffit pas, ne suffira jamais à elle seule à rendre un pays émergent. C’est un ensemble de facteurs qui y conduisent.
    En économie du développement, le social est un capital aussi important que l’actif monétaire. Il est d’ailleurs, lui aussi, un actif. Et comme tel, il est évaluable. On peut ainsi en apprécier le progrès ou la régression comme son incidence sur le développement humain. Les économistes et institutions du développement croient ainsi que l’amélioration du développement humain et social aide notablement la dimension économique du développement durable de même que le manque ou la destruction de cette dimension constitue un frein au développement économique. On ne peut, en en tenant compte, rester indifférent aux grèves qui ont lieu dans le système éducatif ou user du dilatoire pour ne pas apporter de réponse satisfaisante aux revendications des grévistes.

  • 22 membres du patronat ont été décorés par les autorités gouvernementales.

    Mr Koné Mamadou, l’ex président de la Cour suprême a été désigné pour célébrer cette cérémonie. Il a remercié ces exploiteurs, pour « les éminents services (qu’ils auraient) rendus à la nation » et pour avoir « repositionné (les entreprises capitalistes) dans le train du développement ». « Soyez fiers de vous », leur a-t-il dit.

    En tout cas, les ouvrières de Filtisac n’en diraient pas autant ! En effet, les nouvelles recrues à la section « finition » dans cette entreprise ne bénéficient même plus d’un salaire mensuel. Elles sont maintenant payées « à la tâche » ! Le patron de l’entreprise estime que le Smig est trop cher payé pour les ouvriers ! Dans cette même entreprise, la Direction se débrouille pour chasser les malades et les vieux qu’elle a déjà pressurés jusqu’à la corde.

    Ce n’est donc pas un hasard si parmi les récipiendaires, figure un certain Mahamadou Sylla, Directeur Général du groupe IPS, le principal actionnaire de Filtisac. Ce sont des dirigeants de ce genre qui ont été distingués par le gouvernement. Il ne faut pas chercher ici une erreur. Bien au contraire, c’est dans l’ordre des choses : société capitaliste, gouvernement capitaliste !

    Par ailleurs, cet ex-président de la « Cour suprême » qui était si honoré d’avoir été choisi pour décorer ces exploiteurs vient de prendre la place laissée vacante par Francis Wodié à la présidence de la « Cour constitutionnelle ».

    Promotion lucrative pour quelques-uns et l’exploitation féroce pour les travailleurs sont les deux faces d’une même médaille dans cette société.

  • A l’intérieur du pays, sévissent des éléments de FRCI officiels ou non, qui érigent des barrages et rackettent la population.

    C’est cette pratique qui est à la base de la révolte des jeunes du village de Blapleu, nouvelle sous-préfecture du département de Biankouma. A l’origine, des FRCI officiels : gendarmes, policiers et militaires, ont un corridor sur l’axe principal, tout juste en face du bureau du sous-préfet, où ils s’adonnent au racket, au vu et au su de tous. Et comme si cela n’était pas suffisant, il y a quelques mois, des éléments en treillis ont érigé des barrages de contrôle sur tous les axes reliant la sous-préfecture aux autres villages voisins. A ces barrages de fortune, ces éléments s’adonaient aux rackets en réclamant les pièces de vélo, de motos et même à des piétons qui vont au marché ou dans leurs champs. Mieux, ils se sont transformés en agents d’hygiène publique ou des Eaux et Forêt. Profitant de la lutte contre Ebola, ils fouillent les sauces des repas des femmes. Et même s’ils n’y trouvent rien, ils disent qu’ils sentent l’odeur de viande de brousse, une manière de leur extorquer de l’argent. Mais ce qui va faire éclater révolte de la population, c’est qu’à la veille des fêtes de fin d’année, ces éléments de FRCI qui ressemblent plutôt à des brigands de grands chemins, ont tenté de doubler la mise. Ils ont demandé une rançon allant de 1000 francs à 2000 francs pour le passage des motos. Les piétons doivent s’acquitter de 500 f s’ils n’ont pas leurs pièces d’identité, même s’ils partent dans leur champ.

    La population excédée, est partie rencontrer le sous-préfet pour savoir s’il est au courant de cette pratique et si c’est lui qui a autorisé ces barrages de fortune. Une fois que le sous-préfet a répondu que c’était de simples bandits en treillis, les villageois se sont rués sur ces barrages pour les démolir et brûler tout. Ensuite, ils ont interdit aux occupants de remettre les pieds dans leur village.

    Ce qui se passe dans ce village n’est qu’une illustration des agissements des milices pro Ouattara. A part Abidjan où ils sont moins visibles, dans le reste du pays, ils règnent en maîtres, vivant sur le dos de la population pauvre. Et tant qu’ils ne gênent pas les intérêts de l’impérialisme et des tenants du pouvoir à leur service, ils ont encore de beaux jours devant eux. Seule une réaction générale comme celle des habitants de ce village qui pourra mettre fin à ces pratiques.

  • Un affrontement a éclaté mardi à Port Bouet Rechercher Port Bouet entre policiers et habitants qui s’étaient rassemblées par milliers devant le commissariat du 24ème arrondissement, sous très haute tension, aux cris de " on veut justice".

    " C’est vous qui l’avez tué", criaient les manifestants, mains levées au ciel, face aux forces anti-émeutes qui tentaient de les disperser, chargeant à coups de matraques et opérant des tirs de gaz lacrymogènes. Ce soulèvement contre la police du 24ème arrondissement à Gonzagueville, un quartier de la commune de Port Bouet, a fait quelques blessés et plusieurs arrestations.

    La mort d’un jeune homme, nommé Assoumou Bilé, demeure la cause principale de ce divorce ; entre forces de l’ordre et population de Gonzagueville. A la suite d’une première intervention des éléments FRCI, puis d’une seconde de la police, dans un conflit foncier, la victime a été violemment tabassée avant de trouver la mort dans le coffre d’une voiture de police, affirment plusieurs témoins.

    Les populations, alors révoltées, ont décidé de manifester leur mécontentement devant le commissariat de police du 24ème arrondissement en milieu de journée vers 14 heures.

    Ce face-à-face, émaillé de nouveaux heurts, s’est poursuivi tard dans la soirée entre un important dispositif policier et des groupes de manifestants, avant un retour progressif au calme. Les quelques centaines de personnes qui restaient dans les environs du commissariat, ont été dispersées vers 21heures par des policiers qui ont poursuivi et frappé à coups de matraque certains jeunes manifestants qui leur avaient lancé des projectiles.

  • Un affrontement a éclaté mardi à Port Bouet entre policiers et habitants qui s’étaient rassemblées par milliers devant le commissariat du 24ème arrondissement, sous très haute tension, aux cris de " on veut justice".

    " C’est vous qui l’avez tué", criaient les manifestants, mains levées au ciel, face aux forces anti-émeutes qui tentaient de les disperser, chargeant à coups de matraques et opérant des tirs de gaz lacrymogènes. Ce soulèvement contre la police du 24ème arrondissement à Gonzagueville, un quartier de la commune de Port Bouet, a fait quelques blessés et plusieurs arrestations.

    La mort d’un jeune homme, nommé Assoumou Bilé, demeure la cause principale de ce divorce ; entre forces de l’ordre et population de Gonzagueville. A la suite d’une première intervention des éléments FRCI, puis d’une seconde de la police, dans un conflit foncier, la victime a été violemment tabassée avant de trouver la mort dans le coffre d’une voiture de police, affirment plusieurs témoins.

    Les populations, alors révoltées, ont décidé de manifester leur mécontentement devant le commissariat de police du 24ème arrondissement en milieu de journée vers 14 heures.

    Ce face-à-face, émaillé de nouveaux heurts, s’est poursuivi tard dans la soirée entre un important dispositif policier et des groupes de manifestants, avant un retour progressif au calme. Les quelques centaines de personnes qui restaient dans les environs du commissariat, ont été dispersées vers 21heures par des policiers qui ont poursuivi et frappé à coups de matraque certains jeunes manifestants qui leur avaient lancé des projectiles.

  • Dans la zone industrielle de Yopougon, il y a des patrons d’entreprises qui emploient des travailleurs journaliers, à qui ils ne versent même pas un salaire durant le premier mois, sous prétexte qu’ils sont en période d’essais. Ces travailleurs sont exploités cadeau !

  • De son côté, le gouvernement s’en prend aussi aux populations pauvres. Il chasse ceux qui se débrouillent sur le bord des trottoirs, casse leurs petites échoppes. Il sait pourtant que c’est souvent la seule source de revenu pour de nombreuses familles. Il jette à la rue des milliers de familles de travailleurs qui se retrouvent ainsi sans toit.

  • L’annonce du déblocage des salaires des fonctionnaires le 1er mai est révélatrice d’une chose. C’est uniquement par la lutte que les travailleurs sont capables d’obtenir quelque chose du gouvernement et du patronat. Cette annonce est le fruit de deux mois de grève observés par les enseignants. Ces grèves ont fait l’objet d’une répression violente de la part du gouvernement allant jusqu’à l’arrestation de plusieurs grévistes, la coupe dans les salaires, etc. mais les enseignants ont tenu bon.

  • Le ministre en charge du budget, Abdourahmane Cissé en face du patronat français (Medef) le 15 avril, a exposé les cadeaux que le gouvernement ivoirien a faits aux entreprises françaises implantées en Côte d’Ivoire. Selon ses chiffres, ce sont au total 615 milliards de FCFA d’impôt que l’Etat ivoirien a effacés en faveur de ces entreprises en 2013 et 2014. Les travailleurs de Côte d’Ivoire apprécient !

  • Une grève des ouvriers réclamant de meilleures conditions salariales et de travail, paralyse la Compagnie française de l’Afrique occidentale (CFAO Côte d’Ivoire), a constaté, jeudi, APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.

    Les grévistes arborent pour certains leur tenue de service, et pour d’autres un bandeau rouge au bras, sur la tête et des foulards rouge en signe de protestation silencieuse devant le siège de leur entreprise à Treichville, dans le Sud d’Abidjan.

    « Nous menons cette grève pour réclamer la révision de nos conditions de travail et le traitement général du personnel sur tous les sites » a déclaré à APA Kouakou Kouablan, le porte-parole des grévistes. Selon lui, tous les trois sites (le service après vente du siège, Toyota, CFAO motors à Vridi et CFAO equipment) sont touchés par ce mouvement de grève déclenché depuis lundi.

    « Nous avons des délégués incapables qui ne posent pas nos problèmes et nous n’en voulons plus » accuse-t-il. Les ouvriers de CFAO Côte d’Ivoire réclament le renouvellement des outils de travail, le traitement des odeurs nauséabondes fréquentes et la chaleur intempestive dans l’atelier du siège. Ils dénoncent également l’absence de cantine.
    S’agissant du traitement du personnel, ils réclament « la révision du salaire pour la plus petite catégorie à 250 000 FCFA net à payer, la mise en place de manière générale des profils de carrière et des catégories professionnelles ».

    La révision du mode d’obtention des primes, la destitution immédiate des délégués du personnel et la réélection de nouveaux délégués sur tous les sites ainsi que la révision de l’allocation jouet de 5000 à 30 000 FCFA figurent également sur la liste des revendications.
    Les grévistes demandent le départ non négociable et sans délais de certains cadres de l’entreprise, réclament en outre la gestion de la ferraille par le personnel sur tous les sites, l’amélioration des prêts, la régularisation des journaliers qui ont fait plus de quatre ans d’ancienneté, la mise en place d’une mutuelle et d’une politique d’acquisition de maison.
    Cette grève intervient alors que le groupe CFAO a inauguré, début juin, une nouvelle concession automobile à Abidjan, la plus grande de l’Afrique de l’Ouest.

    Située sur le rond point du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Treichville, au carrefour des principaux axes commerçants de la ville, cette concession de 15 000 m2 est exclusivement consacrée à la marque Toyota.

    L’inauguration du show-room d’Abidjan s’inscrit dans le cadre des fortes ambitions de CFAO en Côte d’Ivoire, notamment le partenariat avec l’Oréal et l’ouverture d’un centre commercial avec Carrefour en septembre prochain.

    Prévu pour être l’une des concessions automobiles les plus importantes en Afrique de l’Ouest, le site emploie 45 collaborateurs répartis entre les services commerciaux, les services techniques, la distribution de pièces de rechange, la gestion de flotte, la direction et l’équipe administrative.

    CFAO est un leader de la distribution spécialisée, partenaire privilégié des grandes marques internationales, s’adressant à des marchés à fort potentiel en Afrique et dans les Collectivités et Territoires d’Outre-Mer : les équipements, la santé et les biens de consommation. Le Groupe est présent dans 39 pays, dont 34 pays d’Afrique, ainsi que dans sept Collectivités et Territoires d’Outre-Mer, et emploie 12 000 personnes à fin 2014.
    En 2014, CFAO a réalisé un chiffre d’affaires total consolidé de 3 560,4 millions d’euros et enregistré un résultat opérationnel courant de 270,7 millions d’euros.

  • Violente émeute à Ferké : les forces de l’ordre répriment en tirant à arme de guerre !!!

    C’est un contrôle de routine qui a visé un cotonculteur nommé Yéo Kidjoufoloko Sékou qui, suite à ce contrôle, a été emmené et tué par les gendarmes d’une balle dans la cage thoracique, et qui a mis le feu aux poudres !

    Les manifestants, très en colère, tentaient d’assiéger la brigade de gendarmerie dont les agents ripostaient à coups de bombe lacrymogène pour les repoussés.
    Des autorités administratives se trouvaient, elles aussi, piégées à la gendarmerie, encerclée par les émeutiers, qui réclament l’arrestation les présumés auteurs du meurtre de Yéo Kidjoufolo ko Sékou, un cotonculteur de 40 ans.

    D’après des témoins des faits, la victime était à bord d’un tricycle chargé de chevrons qu’il venait d’acheter en ville pour la construction de sa maison, lorsqu’il est arrivé au poste de contrôle de Momirasso (sur l’axe Ferké-Ouangolodougou), tenu par des gendarmes.

    Il descend et se rend auprès des agents de l’ordre avec qui il "tente de négocier son passage moyennant une somme". Il s’en est suivi une vive et longue altercation entre le cotonculteur qui avait en sa possession une importante somme d’argent et les gendarmes, suscitant par moments l’intervention de certains passants. Mais Yéo a été maintenu au poste et c’est vers 20 heures qu’un coup de fil anonyme a joint un membre de sa famille pour lui annoncer son décès, relatant ces sources.

  • En juillet 2015, vingt-quatre agents du ministère du commerce, répondant au mot d’ordre de grève de leur syndicat ont été interpellés et gardés à vue à la préfecture de police d’Abidjan.

    ‘’Ce sont 20 hommes et 4 femmes, parmi les premiers à être arrivés au lieu de rassemblement qui ont été interpelés par la police et amenés à la préfecture de police’’ a déclaré à APA, le Secrétaire général du Syndicat national des agents du ministère du commerce de Côte d’Ivoire (SYNAMIC-CI), Patrice Toto.

  • Les travailleurs du Groupe CFAO Motors (Peugeot, Citroën, Toyota, Mitsubishi etc..) regroupés au sein d’un collectif, ont observé un arrêt de travail le mercredi 15 juillet 2015 pour une durée illimitée à Abidjan.

    Ces agents revendiquent de meilleures conditions de vie et travail : une révision de leur salaire (pour la plus petite catégorie à 250.000 F CFA net à payer), la gratification de fin d’année à 100% pour le 13e mois, une augmentation de 75% discutable sur les salaires supérieures à 250.000 F CFA, l’allocation jouets de 5.000 F à 30.000 F / enfant, la réduction du personnel expatrié pour une meilleure valorisation des compétences.

    En juin 2015, une grève des ouvriers réclamant de meilleures conditions salariales et de travail, paralyse la Compagnie française de l’Afrique occidentale (CFAO Côte d’Ivoire), avait déjà eu lieu.

    Les grévistes arborent pour certains leur tenue de service, et pour d’autres un bandeau rouge au bras, sur la tête et des foulards rouge en signe de protestation silencieuse devant le siège de leur entreprise à Treichville, dans le Sud d’Abidjan.

    « Nous menons cette grève pour réclamer la révision de nos conditions de travail et le traitement général du personnel sur tous les sites » a déclaré à APA Kouakou Kouablan, le porte-parole des grévistes. Selon lui, tous les trois sites (le service après vente du siège, Toyota, CFAO motors à Vridi et CFAO equipment) sont touchés par ce mouvement de grève déclenché depuis lundi.

    « Nous avons des délégués incapables qui ne posent pas nos problèmes et nous n’en voulons plus » accuse-t-il. Les ouvriers de CFAO Côte d’Ivoire réclament le renouvellement des outils de travail, le traitement des odeurs nauséabondes fréquentes et la chaleur intempestive dans l’atelier du siège. Ils dénoncent également l’absence de cantine.

  • Nestlé est soupçonné d’exploitation des enfants dans les champs de cacao en Côte d’Ivoire.

    Une plainte collective visant Nestlé, Hershey’s et Mars a été déposée en Californie (USA) auprès de l’étude Hagens Berman spécialisée dans la défense des consommateurs. Les trois entreprises sont épinglées pour exploitation des enfants dans les champs de cacao en Côte d’Ivoire, a indiqué mardi l’étude sur son site internet. L’étude reproche aux fournisseurs de cacao la traite et le travail forcé des enfants. "Les consommateurs qui sont venus nous consulter sont choqués que le prix de production des sucreries qu’ils consomment aient une face sombre et amère", a déclaré Steve Berman de l’étude mentionnée, cité dans le commuiqué.

  • En Côte d’Ivoire : cinq morts dont des enfants dans l’éboulement d’une mine clandestine

    Cinq mineurs illégaux, dont des enfants, ont été tués lundi dans l’effondrement d’une mine d’or clandestine à Sakassou, dans le centre de la Côte d’Ivoire, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

    "Cinq personnes sont mortes dans un éboulement qui a aussi fait quatre blessés graves", a déclaré Jacob N’Zi, administrateur de la société Global Minerais, propriétaire d’un permis de recherche d’or, à proximité du site de l’accident.

    Les victimes, de "nationalité burkinabè, exploitaient une mine clandestine, à travers l’activité de l’orpaillage", a souligné le préfet de Sakassou, Ange Tchikaya Kouakou, déplorant la "régularité de ces genres d’accidents" sur le site.

    Belle hypocrisie des autorités qui savent profiter elles aussi des mineurs "illégaux" et couvrent leurs patrons...

  • Des étudiants ont violemment manifesté, vendredi, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody pour dénoncer les décisions du Conseil de l’Université qui radient notamment une dizaine d’étudiants, accusés d’être à l’origine des événements qui ont fait récemment un mort.

    « Les cours ont été perturbés ce matin. Des véhicules administratifs dont celui qui appartiendrait au Secrétaire général de l’Université ont été saccagés », a expliqué à APA un étudiant du département d’histoire joint au téléphone.

    A la suite d’une série d’affrontements survenus les 18 et 19 novembre derniers entre des étudiants se réclamant de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI ) et l’Association générale des élèves et des étudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI), plusieurs blessés et un mort ont été enregistrés.

    Le Conseil de l’Université Félix Houphouët-Boigny a sanctionné, jeudi, une dizaine d’étudiants parmi lesquels les Secrétaires généraux des deux mouvements qui sont exclus définitivement des universités publiques.

  • La Ciprel est une entreprise française spécialisée dans la construction des centrales électriques à gaz. Après les phases une et deux, elle est en train de construire la troisième phase qui tire à sa fin. Pour réaliser ces travaux, la Ciprel fait appel à d’autres sociétés. Ainsi il y a sur le site, des entreprises de génie civil pour les travaux de maçonnerie, des sociétés d’électricité ainsi que des sociétés de montage d’échafaudages.

    Ce sont les travailleurs de cette dernière, les échafaudeurs, qui sont en lutte pour des « mesures d’accompagnement ». Ils réclament 4 mois de salaires. Ils ont déposé un préavis de grève de 6 jours auprès des tacherons et une copie à l’Inspection de travail de Vridi-Port. Mais les négociations qui ont suivi ont été infructueuses. Les travailleurs sont rentrés en grève le vendredi 6 de ce mois. Mais vu la complexité des contrats de ce chantier, ils ont du mal à trouver l’interlocuteur fiable. Car la Ciprel, a confié l’exécution des travaux à ALLA Corporation, celle-ci à son tour a sous-traité avec Kepco. C’est ensuite cette dernière qui engage des entreprises de construction en BTP comme : KTI, 64 Constructions et autres. Mais ces entreprises de BTP, ne recrutent pas directement la main-d’œuvre pour la réalisation des travaux. Elles font appel aussi à des maisons de placement comme TMS, AZRIEL, SNPOWER, SOBATT, SNS, etc.

    Avec tous ces requins et autres vautours, qui se sucrent sur le dos des travailleurs, ceux-ci se retrouvent en fin de compte avec des miettes. Or non seulement les travaux sont dangereux et à des hauteurs de plus de 30 mètres, mais en plus, certains travaillent avec des produits chimiques dangereux pour la santé. Deux travailleurs sont déjà morts d’infection pulmonaire alors qu’ils étaient non-fumeurs. C’est d’ailleurs pourquoi ils réclament les 4 mois de salaires.

    Mais depuis qu’ils ont commencé la grève le vendredi 06, c’est seulement le mardi 10 que la direction de la Ciprel, en la personne du directeur de la logistique a essayé d’écouter les travailleurs. Pendant ce temps, les directions de Kepco et KTI font la sourde oreille. Elles rejettent toute responsabilité sur les deux maisons de placement que sont : TMS et Azriel, qui disent qu’elles n’ont pas les moyens de faire face à leurs demandes et en même temps se renvoient mutuellement la balle.

  • La société 2i, « Ivoire Ingénierie », est une entreprise qui exerce dans le bâtiment et les travaux publics. Elle vient de réajuster le salaire des manœuvres sur tous ses chantiers, à commencer par celui de la sacherie de la zone industrielle de Yopougon. Ainsi, les manœuvres qui touchaient par jour 3000 ou 2500 pour certains, ont vu leur salaire passer à 4100 F.

    En effet, 2i comme la plupart des entreprises du BTP, paye des salaires en dessous du barème en vigueur dans ce secteur. Elles profitent de l’ignorance et de manque d’organisation des travailleurs pour les exploiter un peu plus.

    Mais ce curieux réajustement de salaire n’est pas fortuit. Depuis un certain temps, les travailleurs ont eu plusieurs visites des militants syndicalistes de ce secteur qui leur ont expliqué le minimum qu’un manœuvre devrait avoir. Après ces visites, les travailleurs ont commencé à se remuer et à réfléchir sur d’éventuelles actions à mener pour revendiquer ce qui leur revient. En plus, le fait que 2i a aussi des travaux sur le chantier de Soroubat à Angré programme 6 (là où les travailleurs ont fait grève pendant deux semaines pour les mêmes raisons) a facilité le contact entre les travailleurs pour discuter de leurs droits sociaux. C’est au vu de tous ce climat propice aux luttes que la direction de 2i cherche à prévenir d’éventuelles réclamations des travailleurs.

  • La société Franzetti est une entreprise française qui a décroché plusieurs contrats sur les grands travaux de l’État. C’est elle qui a obtenu les travaux de canalisation dans la commune de Cocody, près de la résidence du chanteur Alpha Blondy. Mais sur ce petit chantier de moins d’un kilomètre de caniveau, le manque de mesure de sécurité a fait déjà trois morts parmi les travailleurs. Et c’est une fois que les travailleurs sont morts que la direction de Franzetti a envoyé un responsable de sécurité pour organiser des séances de formation. Pourtant sur un chantier à risque comme celui-ci, il faut obligatoirement un responsable et du matériel de sécurité.

    Après les deux premiers accidents, la direction de Franzetti a continué à rejeter la responsabilité sur les tâcherons, arguant qu’elle n’est pas l’employeur. C’est tout simplement cynique. Mais comme elle n’a pas trouvé en face d’elle une réaction des travailleurs, elle a cru qu’elle pouvait se le permettre.

    Mais après le troisième accident mortel, les travailleurs ont réagit en refusant de reprendre le travail, surtout le travail de nuit. Et c’est seulement suite à cette réaction que Franzetti s’est vu obligée de prendre des mesures de sécurité en engageant un responsable de sécurité.

  • Soroubat est une entreprise de travaux publics. C’est elle qui avait réalisé le prolongement de l’Autoroute qui va jusqu’à Yamoussoukro. Depuis lors, cette entreprise a décroché plusieurs chantiers qui sont en cours de travaux. Comme tant d’autres exploiteurs, aussi bien dans les zones industrielles de Vridi et de Yopougon, que dans le secteur du bâtiment, le patron de cette entreprise se croit tout permis quand il s’agit d’exploiter les travailleurs. Il emploie des travailleurs au noir et ne respecte pas le salaire légal défini pour ce secteur. Il paie sans bulletin de salaire et ne déclare pas les travailleurs à la Cnps. Les normes de sécurité ne sont pas respectées sur les chantiers. Les travailleurs sont obligés de faire des heures supplémentaires.

    Ce patron se croit tout permis et il le montre avec d’autant plus d’arrogance qu’il a la certitude de l’appui des autorités politiques. Il renvoie les travailleurs comme bon lui semble. Mais le dernier licenciement abusif d’un travailleur dans le chantier de construction d’un pont à Angré a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cela a déclenché la colère longtemps retenue des travailleurs alors qu’ils étaient en train de terminer le pont. Ils se sont mis en grève et ont alors bloqué le chantier. Ils ont choisi leurs représentants pour aller expliquer au patron qu’ils ne reprendront le travail que si leur camarade est réintégré à son poste.

    La direction de Soroubat, peu habituée à ce que les travailleurs lui tiennent tête, a aussitôt licencié cette délégation envoyée par les travailleurs. Le patron pensait certainement que les travailleurs allaient ainsi se calmer. Mais c’était mal évaluer la colère qui couvait depuis le démarrage du chantier.

    Au nombre de 150 sur ce chantier, les travailleurs se sont alors organisés pour mettre en place des piquets de grève présents 24h sur 24, pour empêcher toute activité, y compris le déplacement du matériel roulant. Ils ont exigé la réintégration de leurs camarades renvoyés. Ils ont saisi aussi cette occasion pour ajouter toute une liste de revendications relatives à leurs conditions de travail, le paiement des arriérés de salaire et des indemnités.

    Pour renforcer leur mouvement, ils ont aussi entraîné dans la grève les autres chantiers de Soroubat, où les travailleurs sont eux aussi confrontés aux mêmes problèmes. Il s’agit du chantier PK 24 à Yopougon (qui emploie environ 200 travailleurs) ainsi que ceux de Bassam, de Koumassi, de Taabo et de Yamoussoukro. Tous ces chantiers ont rejoint le mouvement ; soit au total plus de 500 travailleurs en grève.

    L’État avec son administration civile et militaire ont pris fait et cause pour le patron, contre les travailleurs. Ce qui fait que ces derniers ont eu à faire face à deux fronts durant cette grève.

    Les travailleurs ne sont pas des criminels, ils ne font que défendre leurs droits !

    Des délégués des travailleurs ont été « convoqués » à « la Brigade de recherche » et maintenus tout un jour dans leurs locaux. La gendarmerie avait pour objectif de faire pression sur ces délégués pour qu’ils appellent leurs camarades à reprendre le travail sous prétexte que leur grève est « illégale ». Le patron de Soroubat, lui qui s’assoit sur la législation du travail, qui pratique des licenciements abusifs, peut dormir tranquille ; il a le droit de faire ce qu’il veut, avec la protection de la police !

    Mais cette menace n’a pas impressionné les grévistes ; ils étaient déterminés. La police a alors monté la pression d’un cran en mettant sous les verrous 5 travailleurs pris dans trois différents chantiers.

    C’est devant cette situation que les travailleurs, réunis en assemblée générale, ont décidé de reprendre provisoirement le travail en espérant qu’en contrepartie leurs camarades emprisonnés seraient libérés.

  • Après quelques heures de débrayage les agents de la SOTRA ont repris le travail et les bus ont commencé à circuler dans l’après-midi.

    La direction de la SOTRA condamne cet arrêt de travail orchestré selon elle par certains machinistes au mépris des règles syndicales.

    « Ce matin du 07 décembre 2015, un arrêt de travail de certains machinistes de la SOTRA a perturbé l’exploitation de la SOTRA, occasionnant d’énormes désagréments aux populations abidjanaises pour un lundi, début de semaine. Cet arrêt de travail s’est opéré sans aucun préavis de grève, pas plus que les motivations évoquées par les grévistes n’aient fait l’objet d’aucune discussion préalable avec la Direction Générale. Le service minimum qui impose la loi n’a pas non plus été respecté. L’inspection du travail représentée par trois (03) inspecteurs a d’ailleurs mit l’accent sur le caractère illégal de cette grève Rechercher grève accède sur les revendications suivantes, » lit-on dans un communiqué de la direction en notre possession.

    « La SOTRA condamne cette grève Rechercher grève illégale qui n’honore nullement ses auteurs et s’excuse auprès de la population abidjanaise et de son aimable clientèle pour le désagrément que cette situation leur a causé. Elle les rassure qu’elle a repris l’exploitation de son réseau depuis 15 heures et renouvelle son engagement à poursuivre sa mission de service public avec la plus grande responsabilité dans l’intérêt des abidjanais, » poursuit-on dans ce communiqué signé du Directeur de la Cellule Communication, Théodore Niamien.

    Les agents exigent comme revendications, le paiement sans notation de la gratification à 150%, l’augmentation salariale de 8% des minimales catégoriels , l’Instauration d’une prime de logement de 60 000 F.CFA, le paiement d’une prime de sécurité de 50 000 F.CFA, l’embauche des stagiaires Formation Emploi, le salaire mode horaire sur la base de 160 h / mois (et non plus mensuels), l’ avancement catégoriel automatique.

    Au terme des échanges avec les agents grévistes, la Direction Générale a concédé le paiement de la gratification au taux uniforme de 150%, et l’augmentation salariale de 8% pour les machinistes et les techniciens.

  • Kouadio Yao Narcisse, 28 ans, né à Bocanda, a été, le lundi 14 décembre, retrouvé mort pendu sous un manguier, dans un champ, à N’Daniamien, village situé dans la sous-préfecture de Pacobo, dans le département de Taabo. Sa tutrice, Koffi Amoin, 73 ans, révèle qu’il est un manœuvre agricole venu à l’aventure dans ledit village, il y a à peine trois semaines. Selon elle, son étranger souffrait d’un mal pernicieux (handicap physique) au pied droit. Chaque jour, précise-t-elle, Kouadio Yao recherche des contrats pour les exécuter. Sorti dans la matinée du dimanche pour aller déterrer du manioc, il n’est plus revenu jusqu’à ce qu’elle le découvre, lundi, mort pendu sous un manguier dans un champ.

    Encore un drame de la misère !!!

    Mon camarade, nous saurons faire de ta mort un symbole de notre révolte !!!

  • 4000 enfants « victimes de traite et d’exploitation » dans le secteur du cacao ivoirien « ont été retirés et pris en charge de 2012 à 2014 » par les autorités et les ONG, selon le bilan du Plan d’action national de lutte contre les pires formes de travail des enfants (PFTE), présenté mardi à Abidjan.

    4000 enfants sauvés, paraît-il, et il en reste.. 300.000 à un million selon la fondation Initiative internationale pour le cacao (ICI), une organisation créée par l’industrie du chocolat pour lutter contre le travail des enfants dans la filière.

    C’est dire que ce n’est pas ainsi que l’on va supprimer l’exploitation des enfants, dans le cacao ou ailleurs mais par le lutte des classes !!!

  • Les agents de la National Assistance Service (NAS) observent depuis vendredi une grève pour le non respect des engagements, des acquis d’anciennetés, de fonctions, de salaires et autres avantages professionnels, de la part des repreneurs Koweïtiens de cette entreprise de prestations en zone aéroportuaire apprend KOACI.COM de sources internes.

    L’aéroport international FHB connaît un service minimum au niveau de l’assistance des passagers et autres services relevant de la NAS. Car tous les agents de cette société portent des bandeaux rouges à la tête, pour annoncer leur mécontentement à l’encontre de leur hiérarchie.

    Cette situation a occasionné des perturbations de services vue du côté de la porte d’entrée internationale en Côte d’ivoire.

  • Une grève ouvrière entraîne des affrontements à Ferkéssédougou :

    Lire ici

  • Dans un récent rapport, le « Fonds des Nations Unies pour la Population » a parlé de la situation des femmes enceintes en Côte d’Ivoire. Ainsi, on apprend que « 16 femmes meurent chaque jour » dans ce pays, suite à des complications liées à la grossesse. A ce chiffre quotidien de décès s’ajoute aussi le cas de 20 autres femmes qui souffrent de « blessures » ou « d’invalidité qui peuvent perdurer toute leur vie ».

    Ces chiffres sont certainement en deçà de la réalité car de nombreuses femmes accouchent encore dans les villages en dehors des centres de soins et où il est difficile de comptabiliser les décès. Néanmoins ils donnent un petit éclairage sur la sombre réalité sanitaire du pays.

    Selon les autorités de ce pays, nous vivons dans le meilleur des mondes. C’est d’ailleurs certainement vrai pour les riches, les capitalistes et les hauts dirigeants politiques de ce pays, au pouvoir ou dans l’opposition. Eux, ils ont les moyens d’envoyer leurs femmes pour accoucher et se soigner en Europe ou aux États-Unis.

    Ces gens-là ne sont donc pas concernés par le rapport de l’ONU. Pour eux, tout va bien … jusqu’à ce qu’ils soient balayés par une colère populaire.

  • Le journal Soir-Info du 4 janvier relate une histoire d’une usine de plastique clandestine que les douaniers auraient découverte à Koumassi dans le sous-quartier « Soweto ».

    La photo dans le journal montre en effet une vraie usine et non un simple atelier. Depuis quand cette usine existe-t-elle ? Qui en est le propriétaire ? Rien de tout cela n’est dévoilé. Comment croire que ni la douane, ni le fisc, ni la mairie ne soient au courant de l’existence de cette usine qui emploie plusieurs dizaines d’ouvriers. Ceux-ci ont raconté qu’ils y sont littéralement enfermés tous les jours de 7h à 18h, 11 heures durant, pour un salaire de 2000 fr par jour ! Quel air respirent-ils ? En cas d’accident ou d’incendie, quel serait leur sort ? Combien y a-t-il d’usines ou d’ateliers de ce genre à Abidjan et ses environs ?

    Cela dit, il y a des entreprises qui ont pignon sur rue et rien de clandestin mais où la situation des travailleurs n’est guère meilleure. C’est souvent le cas dans le secteur du bâtiment, entre autres. Qui pourrait, par exemple taxer la société Soroubat d’entreprise clandestine ? Cette société du BTP décroche de juteux contrats du gouvernement depuis plusieurs années et emploie des centaines de travailleurs. Bon nombre d’entre eux ne sont ni déclarés, ni payés selon le barème dans ce secteur. De plus, dès la première protestation des ouvriers, le patron les met à la porte et les jette même en prison pour rien, parce qu’il bénéficie de la complicité des autorités administratives et policières.

    Alors, quelle différence entre ce patron de Soroubat dont la société existe officiellement et le propriétaire de cette usine clandestine de Koumassi, dans leur façon d’exploiter et de considérer les travailleurs ?

  • Les employés de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci), qui vient de fêter son 40e anniversaire, se sont mis en grève pour trois jours le 2 février. En cause, une négociation sur les dommages et intérêts que réclament à l’entreprise des salariés licenciés en janvier, estimant que le délai légal de préavis de 15 jours n’a pas été respecté.

    « Le 8 janvier 2016, 10 agents (coordinateurs et conseillers) ont été licenciés pour motif économique selon l’employeur. Le 12 janvier 2016 plus de 35 autres agents dont une femme enceinte et un délégué du personnel ont subi le même sort pour le même motif. Il nous revient que d’autres listes pourraient suivre. Nous constatons que ces licenciements n’ont respecté aucune des règles et procédures en vigueur dans notre code du travail », écrivait le bureau des délégués du personnel de la Petroci dans un courrier du 16 janvier à l’inspection du travail d’Abidjan, que Jeune Afrique a pu consulter.

    150 autres licenciements (sur un total d’environ 600 salariés actuellement) pourraient suivre en février, selon des estimations syndicales, citant un audit interne appelant à réduire les coûts et les effectifs.

    Les dirigeants syndicaux menacent d’élargir la grève à 16 autres compagnies pétrolières (raffineries, sociétés de logistique) si les revendications des travailleurs ne sont pas respectées à brève échéance, a rapporté Reuters le 3 février.

    « Notre employeur a violé toutes les règles et refuse d’accepter les revendications des travailleurs. Nous avons en face de nous un employeur qui ne respecte rien du tout », a déclaré Jérémie N’Guessan Wondje, employé et secrétaire général du Syndicat Syntepci, cité par Reuters.

    En 2013 (dernière année disponible), la Petroci a réalisé un chiffre d’affaires de 266,4 milliards de F CFA, soit 356 millions d’euros (contre 234,3 milliards de F CFA en 2012), et un résultat net de 28,8 milliards de F CFA en recul par rapport aux 43,2 milliards enregistrés un an plus tôt.

  • Le conflit qui oppose les agents de la Soft Drink-Côte d’Ivoire, spécialisée en fabrication et distribution de boissons non alcoolisées à leur direction a atteint son paroxysme depuis ces derniers jours.

    Le directeur général de la société située à Yopougon en Zone industrielle, Monsieur Laurent Dada, a procédé au licenciement Rechercher licenciement lundi d’une vingtaine d’employés.

    Ces personnes sont essentiellement des délégués du personnel et des syndicats. Ils leur seraient reprochés d’êtres les meneurs de la fronde contre le directeur. Les agents de la société réclament depuis des mois de meilleures conditions de vie et de travail. Une revendication que le responsable de ladite entreprise refuserait de satisfaire.

    En guise de solidarité à leurs collègues licenciés, tous les travailleurs observent un arrêt de travail depuis ce mercredi.

    Pour rappel , Pepsi, Mirinda, Orange, 7 UP, Evervess Tonic et toutes les gammes des produits Panda, sont les boissons fabriquées et distribuées par Soft Drinks Rechercher Soft Drinks Côte d’Ivoire.

  • Les terroristes ont tué au moins 19 personnes et fait plusieurs blessés à Grand Bassam, le dimanche 13 mars.

    Ils ont tué indistinctement, une serveuse, un menuisier, un comptable, un élève, un étudiant, ainsi que d’autres pauvres qui se trouvaient sur leur passage, sans compter les clients de l’hôtel où ces tueurs ont fait irruption.

    Le gouvernement a beau jeu d’appeler aujourd’hui à l’unité nationale. Mais deux mois auparavant, quand ses forces armées ont tué deux travailleurs de Sucaf à Ferkessédougou, en tirant sur eux, pour faits de grève, et emprisonné certains grévistes, alors qu’ils ne faisaient que s’opposer à la diminution de leurs salaires, n’est-ce pas la même barbarie que les terroristes, cette fois-ci pour le compte des capitalistes ?

    Quand le gouvernement a détruit, il y a de cela moins d’un mois, coup sur coup, le quartier d’Adjamé-Sodéci, puis le quartier d’Anono-Baoulé à la Riviéra3, chassant ainsi des milliers d’habitants qui occupaient pourtant ces lieux depuis plusieurs décennies, pour les mettre à la disposition des promoteurs immobiliers, comment doit-on qualifier ce genre d’actes, sinon de barbare, pour satisfaire les appétits des riches ?

    Alors, les travailleurs n’ont aucune solidarité à avoir avec le gouvernement et les riches dont ils représentent les intérêts. D’autant plus que ce gouvernement et ses forces armées profitent maintenant de cette situation créée par ces terroristes pour renforcer les contrôles et commettre toutes sortes d’exactions dans les quartiers, pour terroriser les plus pauvres, à commencer par les travailleurs.

  • Le 22 avril, les femmes du quartier Gesco de Yopougon (Abidjan - Côte d’Ivoire) ont manifesté contre le manque d’eau. Des collégiens et des lycéens y ont participé. Le manque d’eau perdure depuis plus d’un mois. Les gens ne sont pas informés sur la cause de cette coupure inacceptable. Les femmes ont barré l’autoroute pour exiger des autorités une solution immédiate. Mais celles-ci, au lieu de répondre aux exigences des habitants excédés, ont plutôt envoyé des policiers. Ceux-ci ne se sont pas fait prier pour user de gaz lacrymogènes contre les femmes. Un policier a même tiré des rafales de kalachnikov devant la détermination des femmes. Certaines ont été tabassées mais elles étaient fières de leur action. L’autoroute n’a été débloquée qu’au bout de deux heures. Elles ont même promis de remettre ça de nouveau si rien n’est fait dans les plus brefs délais.

  • Qui l’eut cru ? La famine a fait son apparition en Côte d’Ivoire, dans ce pays où il ne manque pourtant ni eau, ni terre à cultiver ! C’est d’autant plus révoltant que ce pays est le premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou, par ailleurs, grand producteur d’hévéa, de palmier à l’huile, de café, de coton, banane douce et autres. Le Premier ministre se vantait même, il y a de cela quelques semaines, d’une production « en croissance de 31% » entre 2011 et 2015, en parlant de ces « cultures de rentes » cultivées pour enrichir les capitalistes de l’agro-industrie, à commencer par les multinationales basées aux États-Unis et en France. Selon ce monsieur, cette augmentation ne s’est pas faite au détriment des cultures vivrières qui auraient elles aussi effectué « un bond de 46% » durant cette même période ! Comment explique-t-il alors que la majorité de la population souffre aujourd’hui de faim ?

    Même dans les villages autour de la ville de Yamoussoukro, en plein centre de la Côte d’Ivoire, les populations sont réduites à manger un seul repas tous les deux jours. Pourquoi ? Parce que leur production d’ignames n’a pas été bonne ? Et alors, elles doivent crever de faim à cause de cela ? Comment se fait-il qu’elles n’ont pas, non plus, les moyens financiers pour se ravitailler en victuailles dans la ville de Yamoussoukro, eux qui triment toute leur vie aux champs ?

    À Abidjan, non plus, la situation n’est pas meilleure pour beaucoup de familles de travailleurs. Impossible d’acheter des produits vivriers comme l’igname, le manioc, la banane plantain, la tomate, l’aubergine, tellement les prix ont flambé, comme de tout le reste. Les salaires, eux, sont bloqués et ne permettent pas aux travailleurs de maintenir leur pouvoir d’achat déjà maigre.

  • Dans certaines entreprises de manutention, les embauches se font au jour le jour. Les matins, à la porte de ces entreprises, c’est la bagarre pour se faire embaucher chaque jour. Ceux qui ont la chance de décrocher un petit job sont obligés de travailler dans des conditions éprouvantes et parfois très dangereuses. Les patrons se donnent de moins en moins la peine d’équiper les travailleurs en tenue de travail, gants, chaussures de sécurité, etc.

    Le niveau des salaires des travailleurs est misérablement bas pour faire face au coût de la vie qui ne cesse de grimper. Dans la Fonction publique comme dans le privé, les salaires étaient bloqués depuis plusieurs années. Le Smic officiel n’avait pas bougé depuis la dévaluation du franc Cfa en 1994, qui l’avait divisée par deux.

    Il y a deux ans, Ouattara a concédé à un rehaussement du Smic. Il est passé de l’équivalent de 55 euros à 90 euros par mois (36 000 Fr à 60 000 Fr CFA). Ce qui reste une misère pour une ville comme Abidjan où tout est cher pour les travailleurs. Cette somme suffit juste à payer le loyer d’un deux pièces dans un quartier populaire.

    Pour les travailleurs ayant un contrat d’embauche, le gouvernement a aussi concédé une augmentation de 8 % sur le salaire de base. (Cela correspond à peu près 7 euros de plus par mois).

    Mais entre ce qui est écrit dans les textes officiels et son application sur le terrain il y a parfois un fossé. Dans certaines entreprises, il a fallu que les travailleurs se bagarrent pour faire appliquer le nouveau barème des salaires et en même temps pour revendiquer des améliorations de leurs conditions de travail. Cela a été le cas chez SOFT DRINK, une succursale de PEPSI à la zone industrielle de Yopougon. Les travailleurs ont débrayé pour réclamer l’augmentation salariale de 8 % concédée par le gouvernement et que leur patron faisait mine d’ignorer. Suite à ce premier arrêt de travail, la direction a renvoyé tous les délégués au nombre de 19. Le patron croyait qu’il allait ainsi intimider les travailleurs mais il avait mal mesuré leur détermination car aussitôt, ils se sont remis en grève pour exiger la réintégration de leurs délégués et l’application immédiate de la nouvelle grille salariale ainsi que le paiement des arriérés qui en découlent. Après deux jours de grève, la direction s’est vue dans l’obligation de verser ce qu’elle leur devait.

  • Le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a en effet décidé de fermer la mission de l’ONU en Côte-d’Ivoire le 30 juin 2017, et donc de se séparer de son personnel local de façon progressive.

    200 agents se sont vus signifier le non renouvellement de leur contrat arrivant à échéance, sans indemnités de licenciement.

    De son côté l’ONUCI affirme que les termes des contrats sont strictement respectés. L’organisation parle de manipulation et d’informations fallacieuses de la part des protestataires.

    A Abidjan, environ 150 à 200 manifestants se sont rassemblés devant le siège de l’ONUCI, l’opération de maintien de la paix de l’ONU en Côte d’Ivoire.

    Tout habillés de noir, à vive voix face aux forces de l’ordre, environ 200 grévistes de la mission des Nations unies ont exigé le paiement d’indemnités devant leur siège, à Abidjan.

  • La pluie s’annonce abondante cette année, selon des prévisions météorologiques. Nous ne sommes qu’au début de la saison pluvieuse. Le 24 Mai dernier, la pluie est tombée toute la journée, il y a eu déjà quelques inondations. Dans les quartiers périphériques de la zone industrielle de Yopougon par exemple comme Ayakro, MICAO, An 2000, Gesco, etc., Il était difficile pour les travailleurs de se rendre au travail et même souvent de simplement sortir de chez eux.

    Les mois de Mai, Juin et Juillet sont connus pour être la période des grandes pluies. Il y a tous les ans des inondations, des éboulements de terrain. Ces phénomènes occasionnent beaucoup de désagréments aux populations, et malheureusement, très souvent des morts.

  • Les enseignants des universités publiques du pays sont en grève Rechercher grève illimitée depuis mercredi, pour exiger de l’Etat le respect de ses engagements, concernant le paiement de leurs primes de recherches et des heures complémentaires.

    Les étudiants ont à leur tour décidé d’emboiter le pas à leurs professeurs en observant un arrêt des cours de cinq jours.

  • La population est appelée à voter pour une nouvelle Constitution. Celle-ci est présentée par Ouattara (avec l’appui de Bédié) comme l’alpha et l’oméga de la « Nouvelle Côte d’Ivoire ». Comme nouveauté, il y aura un poste de vice président qui assurera la présidence par intérim en cas de vacance de pouvoir ; il y aura également un Sénat dont le tiers des membres sera désigné directement par le président. A côté de ce Sénat est prévue une « Chambre des rois » où siégeront des roitelets locaux traditionnels. Autant de postes seront créés pour gaver le camp présidentiel et éventuellement pour acheter quelques « opposants » afin qu’ils puissent gesticuler et parader pour faire croire que la Côte d’Ivoire est une démocratie.

    Il n’y a, parait-il, pas d’argent pour arranger les quartiers insalubres où habitent les pauvres (quand ils ne les détruisent pas à coups de bulldozer), mais il y en a assez pour engraisser quelques parasites de plus !

  • Selon Ouattara cette nouvelle Constitution (où il a ôté une partie des anciennes conditions requises pour valider une candidature à la présidence) mettra fin à toute forme de division et de discrimination entre les ethnies et permettra d’« assurer la paix et la prospérité à la Côte d’Ivoire pour les années à venir ». Non, cette nouvelle constitution ne préservera pas la population, pas plus que dans le passé, du poison de la xénophobie et de la haine interethnique que ces politiciens sont capables de semer dans leur course à la mangeoire ! Elle n’empêchera pas des bandes de milices de se constituer pour commettre des tueries, semblables à celles que nous avons déjà vues dans un passé récent !

    Les travailleurs n’ont aucun intérêt à se laisser berner par le discours mielleux de Ouattara tout comme ils doivent se méfier des politiciens de l’opposition qui nous disent qu’il ne faut pas toucher à la Constitution. Que celle-ci soit modifiée ou pas cela ne changera pas le sort des travailleurs, ni dans un sens ni dans un autre. La seule chose sur laquelle les travailleurs peuvent compter pour améliorer leurs conditions d’existence, c’est leur propre mobilisation. Leur nombre et leur place dans le fonctionnement de l’économie de ce pays est le seul atout sur lequel ils peuvent compter pour imposer leur droit à une vie digne et décente. C’est la conscience de leur force et du rôle qu’ils peuvent jouer dans la transformation de la société qui leur fait actuellement défaut.

  • Dans la journée du lundi 4 octobre il y a eu des affrontements entre forces de l’ordre et les habitants de Katiola, localité situé à 45 km de Bouaké, suite à l’assassinat d’un jeune homme par un policier.

    Face au ras-le-bol des populations, le ministre de l’Intérieur a voulu jouer les pompiers pour calmer les esprits. Il a déclaré que : « tous ceux qui ont commis des actes, seront traduits devant le tribunal militaire … ». Il a par ailleurs dit que les policiers retourneraient encore à l’école pour mieux être formés.

    C’est comme si ce ministre découvrait seulement maintenant que les forces armées ont la gâchette facile, quand il s’agit des populations pauvres. Le 14 août dernier, un policier a assassiné un chauffeur de gbaka (minicar) à bout portant à Adjamé Liberté, pour une affaire de monnaie. Une vidéo sur le net montrant un policier exécutant un civil désarmé et maîtrisé avait fait scandale dans la même période.

    Les abus commis par les corps habillés sont quasi quotidiens et ce n’est pas par manque de formation. Les forces de l’ordre sont au contraire choisies et formées pour se comporter comme des brutes envers la population pauvre. Leur rôle c’est d’être des chiens de garde des riches. Les travailleurs, qui lors d’une grève ont déjà eu en face d’eux ces forces de l’ordre, le savent bien.

  • Depuis la rentrée des classes en septembre, instituteurs et ministre ont engagé un bras de fer dont chaque mercredi nous offre un nouvel épisode. Cela a même donné lieu à une prise de bec entre Mesmin Komoé, leader du MIDD (syndicat majoritaire de l’enseignement primaire) et Kandia Camara, la ministre de tutelle. Le MIDD a demandé à la ministre de retirer sa décision sinon il y répondrait pas ‘‘une grève sauvage et illimitée’’. La ministre a averti que dans ce cas sa ‘‘riposte serait sauvage et inoubliable’’.

    Les enseignants qui suivent le mot d’ordre de grève en font déjà les frais des attaques de la ministre qui a commencé à mettre sa menace à exécution. Selon le MIDD qui a tenu une réunion le 5 octobre dernier, déjà 47 de leurs collègues seraient sous l’effet des sanctions.

    Les enseignants du primaire ont raison d’engager la lutte. Si le gouvernement veut faire des reformes sur leur dos, ils ont bien leur mot à dire. D’autant plus que leurs salaires sont dérisoires au vu de la cherté de la vie.

  • La population d’Alepé s’est mobilisée contre le non-respect de la réduction du transport que le gouvernement avait annoncé pour début juillet. Après des pourparlers infructueux avec les transporteurs, le mouvement de protestation a débuté lundi 03 septembre. Dès le matin des troncs d’arbre ont été posés à la lisière du village d’Ahoutoué, porte d’entrée de la région d’Alépé, dans le but de contraindre les transporteurs qui assurent la ligne Abidjan-Alépé de ramener le tarif à 500F au lieu des 1000F qu’ils continuent d’appliquer malgré la réduction officielle des tarifs sur le plan national. Des sentinelles armées de gourdins, refoulaient tous les véhicules de transport en commun en provenance d’Abidjan. De même que dans la ville d’Alépé, aucun car ou minicar n’était autorisé à sortir.

    En réaction, le mercredi 05 octobre, le barrage d’Ahoutoué a fait l’objet d’une attaque de la part d’individus armés de machettes, de couteaux et d’armes à feu, venus à bord de deux gbaka. Les populations ont réussi à les faire fuir.

    Ces assaillants sont des individus appelés communément des « syndicalistes ». En réalité, ce sont des bras armés des mafias. Ils rackettent les chauffeurs pour le compte de leurs commanditaires, mais aussi pour les compte des policiers et des gendarmes qui touchent eux aussi leur part du butin de cette manière depuis qu’ils ne peuvent plus, comme par le passé, racketter directement les chauffeurs.

  • Les cours ont repris à l’université de Cocody le 07 octobre après 72 heures d’interruption. Les enseignants avaient entamé un mouvement de grève pour réclamer le paiement des heures complémentaires (Hc) de l’année 2014-2015, d’un montant de 3 milliards de Francs CFA, ainsi que le paiement des primes de recherche du 3ème trimestre 2015 d’un montant de 1,2 milliard de Francs CFA. Ils ont eu gain de cause après trois jours d’arrêt des cours.

  • Les fonctionnaires de Côte d’Ivoire sont en grève depuis le mardi dernier. Le gouvernement constate amèrement que les fonctionnaires de Côte d’Ivoire, dans leur ensemble, observent trois jours de grève pour demander à l’Etat de retirer le décret portant organisation des régimes des pensions gérées par la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE).

    Bruno Koné, a fait savoir en Conseil des Ministres, hier mercredi 9 novembre 2016, que la grève des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire est « illégale et ne respecte pas la procédure prévue par les textes (…) La procédure en cas de revendications dans l’administration publique prévoit des discussions jusqu’au Premier ministre, avant d’engager une grève, » a t-il avancé pour se justifier.

    Sur un ton menaçant, au nom du gouvernement toujours, le gendre de M. Ouattara a ajouté ceci : « La position du gouvernement, c’est d’être le plus inflexible possible (…) les sanctions peuvent aller jusqu’à la radiation », a t-il lancé.

  • En Côte d’Ivoire, après quatre jours de grève des fonctionnaires, le bras de fer s’est durci vendredi 11 novembre avec le gouvernement, qui estime le mouvement « illégal ». Les fonctionnaires protestent notamment contre la mise en œuvre de la réforme des retraites. Une mesure actée en 2012 mais qui n’a commencé à se faire sentir que cette année.

    La liste des revendications des fonctionnaires ivoiriens est longue, mais c’est la réforme des retraites qui cristallise le mécontentement. L’âge de la retraite est en effet passé de 55 à 60, voire 65 ans et, selon les responsables du mouvement, les pensions ont été réduites de 30%, voire 50% pour certaines catégories.

  • Les fonctionnaires de Côte d’Ivoire iront bel et bien en grève à partir du lundi 9 janvier prochain. Ils combattent l’ordonnance de 2012 fixant les pensions de retraite des fonctionnaires et le stock des arriérés dus par l’Etat de Côte d’Ivoire aux travailleurs. A l’unanimité, les fonctionnaires ont demandé le retrait pur et simple de cette ordonnance qualifiée d’ »inique », de « diabolique » et qui est conçue pour appauvrir les fonctionnaires.

  • Les agents de la Radiodiffusion de la Télévision Ivoirienne (RTI) ont déposé un préavis de grève hier auprès de leur Ministère de tutelle, annonçant une grève de 48 heures, les 30 et 31 janvier, pour exiger notamment que leurs avancements soient pris en compte par la direction générale, lors d’une assemblée générale à Abidjan.

  • Des soldats se sont soulevés, vendredi 6 janvier, dans plusieurs villes du pays. Leur revendication semble seulement pécuniaire.

  • Leur colère a éclaté dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 janvier à Bouaké, l’ancienne « capitale » de la rébellion ivoirienne, sous la forme de crépitements d’armes à feu. Des soldats, pour la plupart issus des troupes qui ont permis en 2011 à Alassane Ouattara de s’installer sur un fauteuil présidentiel que refusait de céder Laurent Gbagbo, ont fait entendre une fois de plus leur mécontentement. A leur manière.

    Après s’être emparés d’armes légères dans la poudrière du 3e bataillon, le principal camp militaire, et dans des commissariats, les mutins ont bloqué les accès nord et sud de la deuxième ville du pays. « Ils ont fermé les deux corridors et sont un peu partout dans la ville », racontait vendredi après-midi un habitant. « Ils se sont calmés mais la population a peur et est restée terrée chez elle », ajoutait alors un ex-rebelle devenu agent de l’Etat. Aucune violence contre les populations n’a été signalée mais dans ce contexte tendu et incertain, boutiques, administrations et écoles ont gardé portes closes.

  • La grève des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire a bien débuté ce lundi 9 janvier 2017 comme indiqué dans le préavis qui avait été déposé depuis novembre 2016. Pour cette première journée, la grève a été largement suivie, comme l’a déclaré le président de la plateforme nationale lors d’un semi-bilan.

  • À Niamoin, une petite ville dans la région Lobi, un affrontement entre population et gendarmes a fait quatre morts dont deux civils.

    L’origine de cet affrontement, un racket des gendarmes qui a mal tourné. C’était un jour de marché, un jour faste pour les gendarmes dont le travail ce jour-là consiste principalement à racketter les gens. C’est ainsi qu’ils ont tenté d’arrêter un homme qui a refusé de s’exécuter, sachant que c’est pour lui extorquer de l’argent. Les gendarmes lui ont alors tiré dessus. Aussitôt, l’information a circulé dans cette petite localité. Les habitants révoltés se sont alors attaqués à la gendarmerie.

    Le gouvernement prétend pourtant que le racket des forces de l’ordre, c’est une vue de l’esprit. Une vue de l’esprit qui vient de coûter la vie de deux civils !

  • La réforme de la retraite est au cœur des revendications du mouvement de grève qui secoue la Fonction publique. Son objectif est de faire économiser de l’argent à l’État sur le dos de ses petits retraités. Elle a été votée sans publicité ni tapage il y a quatre ans mais sa mise en œuvre est récente. Elle permet à l’État de se désengager de la CRGAE (Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État).

    Les premiers retraités qui ont commencé à subir les conséquences de cette nouvelle réforme ont vite compris de quoi il en retournait. Et c’est grâce à eux que d’autres employés de l’État ont pris conscience que ce sont eux tous qui sont visés par cette loi scélérate.

    Les reformes principales de cette nouvelle loi concernent le mode de calcul de la pension, le « taux de rendement », les conditions pour bénéficier des pensions pour les veufs ou veuves.

    Les salaires des fonctionnaires se calculent grâce à des indices. Ainsi, auparavant c’est l’indice de départ à la retraite le plus élevé qui servait de base de calcul pour la pension. Maintenant c’est la moyenne des indices sur cinq ans qui est utilisée, ce qui diminue forcément le montant de la pension.

    De plus, Le taux de rendement est passé de 2% à 1,75% or c’est par ce taux qu’on multiplie le nombre d’années de fonction. Il détermine le pourcentage du salaire en activité qui servira de pension. Une telle baisse du taux de rendement diminue immanquablement le pourcentage de salaire qui servira de pension.

    En outre, auparavant, tous les enfants du retraité étaient pris en compte pour la bonification de la pension, quel que soit le nombre d’enfants. Ainsi, s’ajoutait 10% de la pension pour chaque enfant. Cette réforme limite le nombre d’enfants pris en charge à 3. Même les veuves et orphelins ne sont pas épargnés.

    Auparavant, le retraité percevait des allocations familiales pour ses enfants, même quand ceux-ci arrivaient à l’âge de la retraite. Ceux qui avaient beaucoup d’enfants percevaient une allocation pour famille nombreuse.

  • Les mutineries de petits soldats s’étendent... Ceux qui n’ont pas obtenu la prime entrent en lutte... L’Etat malien est toujours aussi corrompu et instable, comme incapable de faire face aux armées touarègues et encore plus incapable d’intégrer les touarègues et de satisfaire les milieux populaires. Rien n’est réglé !

  • Les prix de plusieurs produits de grande consommation ont connu une énième augmentation à la veille de la fin d’année. Pour ne citer que quelques exemples, il y a notamment l’huile dont le prix du litre est passé de 800 f à 900 F voire 1000 F à certains endroits. Le kilo de sucre également est passé de 750 à 850 voire plus en fonction des commerçants. Le savon Bel ivoire est passé de 350 F à 400 F. Toutes ces augmentations se font sur le dos de la population. On ne l’apprend du jour au lendemain que lorsqu’on se rend à la boutique pour faire ses achats.
    Ces hausses de prix des produits de première nécessité interviennent au moment où les ministres multiplient des déclarations fumeuses sur leur prétendue lutte contre la vie chère.
    Le gouvernement laisse passer toutes ces augmentations lorsque ce n’est pas lui-même qui en est l’instigateur. La dernière augmentation du prix de l’électricité est une illustration de ses attaques à l’encontre des classes populaires.

  • Le travail a repris le mercredi 1er février à 18 heures dans la mine d’or de Tongon après 7 jours de grève entamée le 26 janvier dernier apprend KOACI.COM des employés.

    La Direction de la mine d’or appartenant à Randgold aurait promis le paiement des primes de production d’un montant de 500 mille FCFA à chacun des travailleurs, l’une des revendications essentielles ayant occasionné la paralysie des activités dans la mine d’or.

    Les travailleurs de la mine d’or de Tongon réclament également des meilleures conditions de travail, une hausse salariale.

    voir ici la précédente grève dans cette mine

  • Les mutineries de soldats et de gendarmes se suivent en Côte d’Ivoire et, à chaque fois, le gouvernement de Ouattara a cédé, distribuant des primes aux forces armées en uniforme, alors qu’il affirme qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses pour payer les fonctionnaires civils !!!

  • Les média internationaux parlent surtout des mutineries des soldats mais c’est tout le front social qui s’embrase.

    On touche un sommet dans la grogne sociale en Côte d’Ivoire. Même le secteur pétrolier qui est un des plus convoités par les jeunes diplômés du pays va entrer en grève durant 3 jours. Les agents de la Petroci sont à couteau tiré avec M. Ibrahima Diaby, leur directeur général.

    Le syndicat national des travailleurs des entreprises pétrolières de Côte d’Ivoire, le Syntepci, auquel sont affiliés les agents de la Petroci, annonce une grève de trois jours. Celle-ci débutera dès le 13 février 2017. Ces hommes et femmes ne veulent plus de leur actuel Directeur Général, Ibrahima Diaby. Ils souhaitent qu’il soit remplacé dans les plus brefs délais.

    La question du patron dont ils ne veulent pas n’est pas la seule raison de cette grève. Les agents exigent en réalité que soient remis en place leurs acquis sociaux supprimés par ce dernier pour plaire à ses patrons. Il avait pris cette décision à son arrivée à la tête de la Petroci.

    Les autorités de Côte d’Ivoire font présentement face à une situation unique dans le pays. Jamais autant de mots d’ordre de grève dans divers secteurs n’avaient été lancés dans le pays en un si peu de temps. Entre les fonctionnaires qui battaient le pavé pour réclamer des acquis sociaux et les militaires en colère, jamais l’État ivoirien sous aucun régime passé n’avait été autant été acculé.

    Le Syntepci s’apprête à entrer en action alors que les Forces spéciales de Côte d’Ivoire sont déjà en mutinerie à Adiaké. Malgré la visite de leurs gradés hier, ces soldats ont refusé de retourner dans leurs casernes et réclament la venue de leur ministre de tutelle, M. Alain Richard Donwahi, pour négocier. Ils réclament, comme leurs collègues de Bouaké, 12 millions de FCFA ainsi que l’augmentation de leurs salaires.

  • Le personnel de la société Webb-Fontaine entame une grève à partir de mardi prochain pour protester contre les conditions jugées inacceptables d’un licenciement collectif annoncé depuis quelques semaines par la direction générale de l’entreprise. Dans un courrier en date du 30 janvier, le collectif des délégués du personnel dénonce en effet, « le manque d’information de la part de l’employeur en ce qui concerne la convention et les clauses du contrat qui lient Web Fontaine au gouvernement », le fait que « les employés n’ont pas eu l’information selon laquelle la compression de l’effectif se fera à mi-parcours de l’activité », et la non-mise à disposition de « la liste des employés concernés par le licenciement collectif ». Les travailleurs demandent aussi que les délégués du personnel et les délégués syndicaux soient retirés de la liste au cas où certains seraient concernés, et aussi le retrait de la liste des personnes ayant au moins deux enfants à charge.

    Autres points de la revendication, la prise d’un certain nombre de mesures d’accompagnement comme l’octroi de trente six mois de salaire en indemnité, le maintien de l’assurance pour les partants jusqu’à la fin de l’année et le report des autres vagues de licenciement à juin 2018, date de la fin du contrat avec l’Etat.

    S’agissant du licenciement lui-même, les travailleurs estiment qu’il s’agit d’une manœuvre dilatoire de la direction qui s’apprête selon eux à créer une autre entreprise, « Web Fontaine Comodities ».

  • Le personnel de la société Webb-Fontaine entame une grève à partir de mardi prochain pour protester contre les conditions jugées inacceptables d’un licenciement collectif annoncé depuis quelques semaines par la direction générale de l’entreprise. Dans un courrier en date du 30 janvier, le collectif des délégués du personnel dénonce en effet, « le manque d’information de la part de l’employeur en ce qui concerne la convention et les clauses du contrat qui lient Web Fontaine au gouvernement », le fait que « les employés n’ont pas eu l’information selon laquelle la compression de l’effectif se fera à mi-parcours de l’activité », et la non-mise à disposition de « la liste des employés concernés par le licenciement collectif ». Les travailleurs demandent aussi que les délégués du personnel et les délégués syndicaux soient retirés de la liste au cas où certains seraient concernés, et aussi le retrait de la liste des personnes ayant au moins deux enfants à charge.

    Autres points de la revendication, la prise d’un certain nombre de mesures d’accompagnement comme l’octroi de trente six mois de salaire en indemnité, le maintien de l’assurance pour les partants jusqu’à la fin de l’année et le report des autres vagues de licenciement à juin 2018, date de la fin du contrat avec l’Etat.

    S’agissant du licenciement lui-même, les travailleurs estiment qu’il s’agit d’une manœuvre dilatoire de la direction qui s’apprête selon eux à créer une autre entreprise, « Web Fontaine Comodities ».

  • Des habitants du complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou (Nord), ont exprimé, lundi à l’AIP, leurs inquiétudes pour sept des leurs, « détenus et restés sans jugement » au parquet de Korhogo depuis bientôt un an, à la suite d’une grève des travailleurs de la SUCAF survenue en janvier.

    "Nous ne savons plus vers qui nous tourner pour que nos enfants soient remis en liberté. Ce sont sept de nos enfants qui sont arrêtés et détenus sans jugement à Korhogo, alors que leurs camarades de Ferké 2 ont été jugés, puis relaxés. Vraiment, nous sommes inquiets", a déclaré Koné Kigbafori Drissa, frère aîné d’un des sept détenus.

    D’après lui, son jeune frère, Koné P. Seydou, couturier, « a été pris à la maison alors qu’il n’a pas participé à la grève »

    « Ils l’ont emmené et peu après, j’ai été surpris de le voir le bras gauche fracturé et très mal en point. Avec l’aide de notre député sous-préfecture, j’ai eu l’autorisation de le faire soigner. Toujours malade, nous devons régulièrement faire face à ses problèmes de santé. En plus, ils n’ont jamais mentionné dans le PV, les circonstances de son arrestation", déplore M. Koné, inconsolable, avec à ses côtés d’autres parents de détenus.

    Il affirme avoir fait appel au service d’un huissier dont il garde « les constats, les documents de santé et photos comme preuves ».

  • Le gouvernement a annoncé l’arrivée prochaine de 500 nouveaux autobus. Cette information a été relayée par la télé, la radio et les journaux. La même annonce avait déjà été faite au mois de juin mais l’arrivée des bus prévue pour le mois de décembre 2016 n’a pas été tenue. Même si ces bus, dont l’arrivée a été maintes fois annoncée, débarquaient, cela ne pourrait pas vraiment résoudre le problème du transport dans une ville comme Abidjan dont la population avoisine les 6 millions d’habitants. Le ministre de l’Économie lui-même avait reconnu le 28 décembre dernier, que pour « couvrir les besoins de mobilité de la population abidjanaise à 50 %, il fallait 2 500 autobus » ce qui voudrait dire que pour couvrir les besoins à 100% il en faudrait 5 000. Donc, les 500 bus annoncés ne couvriront que 10% des besoins. Il n’y a pas de quoi pavoiser.

    Ce n’est un secret pour personne que l’entreprise étatique de transport public (SOTRA) n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il est rare de voir des bus dans les rues d’Abidjan. Les terminus qui autrefois grouillaient de monde sont aujourd’hui déserts, non pas parce qu’il n’y ait plus de passagers à transporter mais parce que les pouvoirs publics ont démissionné en laissant la place au transport informel. Ainsi, pour les pauvres, se déplacer dans la ville d’Abidjan relève d’un véritable casse-tête.

    Pour se rendre au travail et pour en revenir, les travailleurs doivent endurer d’énormes difficultés. Pour ceux qui habitent Abobo et qui travaillent à la zone industrielle de Yopougon par exemple, c’est la galère. Le transport est assuré par des « Gbakas » dont l’état laisse à désirer. En plus, ils sont en nombre insuffisant. Ce qui fait qu’aux heures de pointe, l’ouvrier peut passer des heures à faire la queue avant d’avoir un transport. Nombreux sont ceux qui sont obligés de faire de l’auto-stop faute de trouver un transport ou tout simplement faute d’argent.

  • En Côte d’Ivoire, une partie des planteurs de cacao a entamé ce mercredi 15 février une grève illimitée. Ils entendent ainsi protester contre le blocage de leurs fèves. Alors que le cours du cacao a chuté de 25% en quatre mois, ils n’arrivent plus à vendre et exporter leur or brun.

    Autour du port d’Abidjan, des camions remplis de cacao sont bloqués depuis des semaines, au bord des champs des producteurs, des toiles de jutes attendent, et les planteurs voient leurs fèves se dégrader. Alors que les cours du cacao ont fortement chuté depuis l’automne, ils ne parviennent pas à exporter toute leur production.

  • Les travailleurs de la mine d’or de Tongon, dans la région de Korhogo au nord du pays ont mené une grève de 7 jours déclenchée le 26 janvier dernier. Cette mine est détenue par l’entreprise Randgold, une firme Sud-africaine.

    Les ouvriers réclamaient principalement à la direction le paiement d’une prime de production à l’instar des cadres de cette entreprise, l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail.

    A l’entame de la grève, le patron a adopté une attitude arrogante et méprisante comme à son habitude. Il a sans doute mal jaugé la combativité des travailleurs. Lorsque ceux-ci ont durci leur mouvement en bloquant complètement toute l’entreprise, ce patron arrogant s’est vu obligé de céder à leurs revendications. Ainsi, il s’est engagé à verser une prime de production de 500.000 F à chaque travailleur et de faire face aux autres revendications.

  • En Côte d’Ivoire, une partie des planteurs de cacao a entamé ce mercredi 15 février une grève illimitée. Ils entendent ainsi protester contre le blocage de leurs fèves. Alors que le cours du cacao a chuté de 25% en quatre mois, ils n’arrivent plus à vendre et exporter leur or brun.

    Autour du port d’Abidjan, des camions remplis de cacao sont bloqués depuis des semaines, au bord des champs des producteurs, des toiles de jutes attendent, et les planteurs voient leurs fèves se dégrader. Alors que les cours du cacao ont fortement chuté depuis l’automne, ils ne parviennent pas à exporter toute leur production.

    « Personne ne vient acheter. Aujourd’hui, ceux qui viennent acheter viennent proposer 600 CFA pendant que l’Etat a fixé le prix du cacao à 1100 CFA garantis... voilà le problème, explique le président du Syndicat national agricole pour le progrès, Moussa Koné. Ce que nous demandons, c’est que ce fameux fonds soit débloqué pour sauver la campagne. »

  • La vague de protestation qui s’est emparée du secteur des hydrocarbures en Côte d’Ivoire est en train de prendre des proportions on ne peut plus considérables. En effet, le Syndicat Ivoirien du Secteur Pétrolier Offshore & Onshore (SISPOO) s’insurge contre le fait que son employeur, Canadian Natural Ressources (CNR International Cote D’ivoire), foule au pied la législation ivoirienne en matière sociale. Aussi, tous les agents travaillant sur les plateformes pétrolières ont décidé d’un débrayage collectif pour protester contre la précarité de leur emploi entretenu par ladite société. Les grévistes reprochent à leur employeur ne pas pas appliquer les lois résultant du Code du travail ivoirien et de la Convention collective interprofessionnelle.

  • La police a violemment chargé les agents de la douane en grève rassemblés place de la République...

  • Simone Gbagbo a été acquittée de crimes contre l’humanité par le tribunal d’Abidjan alors que son rôle dans les bandes de jeunes miliciens criminels ayant commis des crimes de masse n’avait même pas à être démontré. Cela démontre les calculs du pouvoir de Ouattara !

  • Alassane Ouattara s’est contenté d’annoncer une trêve sociale sans mentionner un quelconque chronogramme de payement des arriérés des salaires, dans son discours du 1er mai.

    « J’approuve totalement l’appel du gouvernement à une trêve sociale, qui devra être conclue d’ici la fin du mois de juillet. Elle doit nous permettre de travailler sereinement à la résolution des problèmes identifiés », a-t-il déclaré.

    La trêve de quoi et pour qui ? La trêve de la surexploitation ? La trêve des salaires impayés ? La trêve des accidents du travail ? La trêve des emplois précaires ? La trêve des licenciements ? Non ! Pas de trêve pour la surexploitation et la lutte des classes côté patronal et étatique !!!

  • Les syndicats de la fonction publique qui avaient suspendu leur grève il y a pratiquement trois mois, réclament toujours le « paiement des stocks d’arriérés d’un montant global de 243 milliards de francs CFA (environ 371 millions d’euros) pour près de 130.000 travailleurs, soit près 80% de l’effectif de la fonction publique ». La grève des fonctionnaires avait duré trois semaines, paralysant complètement l’administration publique et perturbant les activités économiques.

    Les syndicats avaient alors prétendu que tout allait se régler par la négociation mais il n’en est rien bien entendu !

  • Dans les usines comme dans le secteur du BTP, la situation actuelle des travailleurs est intenable. La grande majorité est maintenue dans la précarité et sous la pression permanente du patronat. Les conditions de travail se dégradent, les salaires sont au plus bas et ne permettent pas de boucler les fins de mois, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter

    C’est dans cette situation que le gouvernement, et derrière lui les capitalistes, cherche depuis deux mois à négocier avec les dirigeants syndicaux ce qu’il appelle une « trêve sociale ». Qu’est-ce à dire, sinon la mise entre parenthèses de tout mouvement de grève aussi bien dans l’administration que dans le secteur privé ?

    Si un tel accord voit effectivement le jour, le gouvernement et le patronat se frotteront les mains et considèreront dès lors toute grève comme étant hors du « contrat social ». Ils se couvriront de cet accord pour réprimer encore plus facilement la moindre grève ou révolte des travailleurs. Alors, pourquoi leur tendre le bâton pour nous faire taper ?

    Ce n’est pas la première fois que dans ce pays, un gouvernement négocie avec les appareils syndicaux un tel accord !

    Bien évidemment, même sans un tel accord, la dictature des riches contre les travailleurs est à l’œuvre. C’est ainsi, par exemple, que la semaine dernière, la police et le CCDO sont intervenus pour réprimer des travailleurs du bâtiment sur un chantier à Marcory. Ces travailleurs ne faisaient pourtant que revendiquer leurs droits face à leur patron qui, non content de les exploiter, veut en plus les escroquer.

    Ce n’est pas l’exploiteur escroc qui a été mis en prison, mais au contraire ce sont les travailleurs qui ont été gazés et réprimés par les corps habillés. L’un des travailleurs s’est même retrouvé dans le coma et d’autres ont été envoyés manu militari en garde à vue.

    Le gouvernement est dans le camp des riches, contre les pauvres. Il utilise son appareil administratif et militaire pour imposer cet ordre social injuste et maintenir les travailleurs dans l’exploitation et la misère.

    Alors, même s’il trouve toujours quelques dirigeants syndicaux à sa solde pour signer son torchon, cela n’empêchera pas la lutte des travailleurs et leur colère d’exploser.

  • La plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public vient d’annoncer une grève de cinq jours, à compter de ce lundi 8 mai. Les syndicats réclament notamment à l’Etat le paiement du stock des arriérés des indemnités de salaires.

    C’est le retour à la grève en Côte d’Ivoire. Les syndicats des fonctionnaires du secteur public, rassemblés sous la plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public (PNOPSP), viennent d’annoncer une grève à compter de ce lundi et jusqu’au 12 mai 2017. Une décision prise par la confédération, suite à son assemblée générale, tenue le 3 mai.

    L’organisation syndicale a révélé que la position du gouvernement ivoirien sur la question du paiement du stock des arriérés des indemnités n’est pas précise. Ce sujet est pourtant au cœur de la dernière grève dans le secteur public. Malgré les multiples discussions entre les autorités et les dirigeants syndicaux, ces derniers estiment que la position du gouvernement ne donne aucune visibilité sur la question. Alors qu’elle constituait encore l’un des principaux points d’achoppement entre le gouvernement et les syndicats, en janvier dernier, les deux parties étaient arrivées à un accord et avaient décidé de « la mise sur pied d`un comité technique mixte » avec l’objectif d’harmoniser le montant du « stock des arriérés des indemnités et des 150 points d’indices », accordés aux fonctionnaires.

    C’est en 2009 que l’Etat ivoirien avait pris la mesure du stock des arriérés des fonctionnaires. Une décision avait alors acté ce stock estimé à 249,6 milliards de francs CFA. Mais d’après la presse locale, au niveau du gouvernement, on avance que le déblocage des salaires, qui coûte quelques milliards de francs CFA aux caisses de l’Etat devrait « compenser » ce stock. « J’ai demandé que nous fassions un point rigoureux sur cette question », car il est important qu’elle soit « clarifiée », s’est d’ailleurs exprimé le président Alassane Ouattara, ce 1er mai 2017. Le chef de l’Etat a souhaité avoir « une totale clarté » dans le but de prendre les décisions opportunes. Des déclarations qui laissent planer le doute sur le degré d’efficience dans la gestion de la question des arriérés.

  • Le 1er ministre a demandé aux travailleurs « d’accepter la main tendue du gouvernement ». Mais les fonctionnaires qui ont fait une grève pour obtenir des améliorations dans leurs conditions d’existence doivent-ils oublier que le gouvernement doit leur payer les 250 milliards d’arriérés de salaire cumulés depuis 2009 ?
    Autant dire que ce genre de « main tendue » c’est plutôt pour attraper les travailleurs au cou !

  • En Côte d’Ivoire, les structures de santé publique ne disposent que de six centres de dialyse pour l’ensemble du pays. Ceux-ci ne peuvent accueillir que 560 patients au maximum par semaine. Or, selon le recensement effectué dans les hôpitaux publics, il y aurait 300 malades qui ne trouvent place nulle part et qui sont donc ainsi condamnés à la souffrance et une mort certaine en l’espace de quelques mois.

    C’est scandaleux que l’État condamne ainsi à la mort ceux qui n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner dans les hôpitaux privés. C’est le résultat d’un choix politique. Il a trouvé par exemple des dizaines de milliards pour organiser les jeux de la Francophonie. Cela permettra au passage d’engraisser certains capitalistes, d’amuser la galerie et de faire des gabegies.
    Donc, de l’argent il y en a, mais pas pour soigner les populations pauvres.

  • Alors que le prix du cacao était garanti à 1100 Fr, d’un seul coup, le gouvernement a baissé le prix d’achat aux paysans à 700 Fr le kilo, sous la pression des grosses multinationales, notamment américaines et françaises. Ces multinationales se sont organisées pour bloquer l’achat du cacao. C’est ainsi que plus de 300 milles tonnes sont entassées et bloquent littéralement le port.

    La solution trouvée par le gouvernement pour débloquer la situation a été de baisser brusquement le prix d’achat aux paysans pour leur faire supporter la chute du prix du cacao sur le marché mondial. Pourtant, une structure a été mise en place par l’État pour soi-disant protéger les cultivateurs des aléas du marché. Depuis des années, cette structure ponctionne une certaine somme d’argent aux paysans sur chaque kilo de cacao vendu. Mais au moment où ce mécanisme devrait venir en aide aux petits producteurs, ces derniers n’en voient pas la couleur.

    Le gouvernement n’a pas trouvé utile d’expliquer où sont passés ces milliards !

  • Le gouvernement cède aux militaires émeutiers mais pas aux travailleurs...

  • La plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public vient d’annoncer une grève de cinq jours, à compter de ce lundi 8 mai. Les syndicats réclament notamment à l’Etat le paiement du stock des arriérés des indemnités de salaires.

  • L’annonce de cette grève témoigne d’un refus d’accorder au président Alassane Ouattara la trêve qu’il a sollicitée auprès des fonctionnaires. Le jour de la fête des travailleurs, le chef de l’Etat avait en effet exposé la situation économique du pays, mise à mal par la chute des cours mondiaux du cacao, avant de demander une trêve sociale. Il a aussi annoncé que les discussions allaient se poursuivent avec les confédérations syndicales, et souhaité que les échanges puissent aboutir à des conclusions au plus tard à la fin du mois de juillet.

  • En Côte d’Ivoire, le mouvement de grève continue chez Pétroci, l’entreprise publique qui gère l’exploration, la production et la distribution de gaz et du pétrole ivoirien. En conflit avec leur hiérarchie, une partie des salariés a stoppé le travail depuis jeudi dernier et est en grève illimitée.

    Depuis une semaine, les grévistes se relayent devant le siège de Pétroci. Les salariés dénoncent une mauvaise gestion de l’entreprise publique.

  • Les autorités ivoiriennes se sont engagées en fin de semaine à payer aux fonctionnaires du public 249 milliards de francs CFA au titre des arriérés qui s’accumulent depuis des mois. L’annonce a été faite par le premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui a expliqué que ce paiement sera étalé sur 8 ans. Et pendant huit ans, on vit comment ?

  • Pour obtenir cet accord qui n’engage pas à grand chose, car huit ans c’est long, les syndicats se sont engagés au nom des quelque 200.000 fonctionnaires ivoiriens à ne plus entrer en grève durant les 5 années à venir !!!

  • Le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité publique, Assahoré Konan Jacques, a réagi à l’annonce de la grève Rechercher grève des agents du Trésor à compter de ce lundi 10 juillet 2017 comme annoncé depuis le mercredi dernier par le secrétaire général de l’Organisation Syndicale des Agents du Trésor de Côte d’Ivoire (OSAT-CI) Gogbeu Yaoué Benjamin pour protester contre la mesure de retraite complémentaire.

    Dans un communiqué, le DG Rechercher DG du Trésor a mis en garde ce syndicat dont l’action est « susceptible de mettre à mal la cohésion sociale et l’image de cette institution », car, selon lui, il a créé un cadre d’échange et de dialogue social au sein du Trésor Public Rechercher Trésor Public où siègent l’ensemble des syndicats et associations pour discuter de leur réalité sociale.

    Ce faisant, il a indiqué que « cette manifestation projetée, en violation des procédures en vigueur, n’est pas justifiée et ne saurait, par conséquent, être tolérée », puis a ordonné aux responsables des services d’établir et communiquer à la direction des ressources humaines, « le point des présences dans leurs services, circonscriptions financières ou autres structures relevant de leur compétence ».

    Pour rappel, l’Organisation Syndicale des Agents du Trésor de Côte d’Ivoire (OSAT-CI) avait projeté une grève Rechercher grève du 10 au 14 juillet 2017, pour exiger la suspension jusqu’à l’arrêt total des activités de la caisse de retraite complémentaire, car, dit-elle, cette mesure « asphyxie » financièrement les travailleurs et avait ensuite ordonné le paiement immédiat des prélèvements déjà effectués sur les épargnes des agents.

  • Les syndicats de Côte d’Ivoire sont tout aussi collaborationnistes, réformistes et prêts à toute négociation et à tout recul. S’il suffisait de baiser le pied des maîtres pour obtenir des revendications, la classe ouvrière aurait gagné depuis longtemps !!!

    Lisez donc ce qui suit !!

    Les représentants des salariés de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) ont annoncé lundi avoir suspendu leur grève "dans l’attente de nouveaux engagements au conseil d’administration du 19 juillet".

    « Nous avons suspendu la grève après les avancées proposées par la direction générale, qui s’est engagée à soumettre le plan social proposé par les travailleurs lors du conseil d’administration qui aura lieu le 19 juillet, ce qui était jusqu’à présent refusé », a expliqué Ange-Didier Koutouan, porte-parole du personnel et membre du Syndicat national des travailleurs des entreprises pétrolières de Côte d’Ivoire (Syntepci).

    « Cette suspension montre notre bonne disposition, nous ne souhaitons pas que notre grève affecte les Jeux de la francophonie avec des pénuries de carburant et de gaz domestique », poursuit le syndicaliste, contacté par Jeune Afrique. Avant de mettre en garde la direction : « Nous n’avons pas levé le mot d’ordre, nous l’avons suspendu. Nous aviserons selon ce qui sera décidé lors du conseil d’administration ».

    Les "représentants des salariés" ont de "bonnes dispositions" vis-à-vis des patrons ! Tant mieux, les patrons en profiteront pour ne pas céder !!!

  • Les employés de la Société des ciments d’Abidjan sont en grève depuis le 12 septembre. Le Syndicat à l’origine du mouvement dénonce notamment un partage des charges salariales au profit des employés expatriés et au détriment des travailleurs locaux.

    Parmi les principales causes de la grogne des salariés, la répartition de la valeur ajoutée réalisée dans l’entreprise : « Nous créons 14 milliards de valeur ajoutée chaque année. Sur ces 14 milliards, seulement 2 servent à régler les charges du personnel, et la moitié de cette somme est accaparée par la rémunération des 5 expatriés de la société. Nous sommes 252, 150 permanents et une centaine de travailleurs temporaires à devoir nous partager le reste », poursuit le représentant du personnel.

    Inacceptable aussi, pour Kouacou Marc Adje, le montant des dividendes versés aux actionnaires « qui sont passées depuis 2014 de 3 milliards à 6 milliards de F CFA »

  • Yu Yuan est une petite scierie située dans la zone industrielle de Yopougon. Comme la plupart des entreprises de cette zone, elle ne respecte pas les normes minimum des conditions de travail. Pour se faire entendre et se faire respecter, les travailleurs ont depuis près d’un an commencé à s’organiser et mener des luttes. C’est ainsi qu’ils viennent d’obtenir une petite victoire.

    Déjà, au mois de mars, les travailleurs ont fait un débrayage pour soutenir leurs revendications. Suite à cette grève d’une journée, la direction a reculé mais elle a en même temps cherché à diviser les travailleurs en accordant le Smig à une vingtaine de travailleurs qui ont vu leur salaire journalier passer de 2800F à 4200F avec la signature d’un contrat à durée déterminée. Pour le reste des travailleurs, elle ajouta une petite augmentation de 750F. Ils passaient ainsi de 2500 à 3250 Fr par jour.

  • Les non ivoiriens, natifs des pays hors CEDEAO seront de nouveau soumis à des titres de séjour. Cette carte fournie par l’ONI (Office national de l’identification) coûtera 300.000 F par personne. Près d’un million et demi de personnes sont concernées.

    D’après un communiqué du gouvernement, tous ont jusqu’en décembre pour être en possession de la carte de séjour. C’est dire qu’à partir de cette date, les policiers et autres corps habillés auront libre cour pour se livrer à des contrôles d’identité à tout-va sur les populations.

  • Des citoyens réclament à l’Etat de Côte d’Ivoire plus de 179 milliards FCFA pour des « ruptures abusives de contrats opérées sans aucune précaution juridique élémentaire » par les différentes administrations publiques, apprend-on de source officielle. Le chiffre émane de l’Agent judiciaire du Trésor ivoirien, Kadiatou Ly Sangaré , citée le 13 novembre par l’AIP au cours d’une campagne de sensibilisation d’officiers militaires.

  • Les habitants du quartier "Carrefour académie" à Yopougon, sont exposés à la poussière d’une route non asphaltée.

    Plusieurs mois que les travaux de bitumage durent, ou peut être bien même que le projet a été abandonné, faute d’une réalité évidente de corruption. La poussière qui pollue l’air au "carrefour académie", un quartier de cette commune d’Abidjan est hallucinante.

    En cause précisément, une partie de la voie principale qui traverse ce quartier de plusieurs habitations. Celle-ci est non bitumée. Lors des travaux de réhabilitation, les ingénieurs se sont seulement contentés de niveler ce tronçon, en y versant surtout du sable et du gravier.

    Les automobiles qui empruntent alors cette route non asphaltée, soulèvent derrière un nuage de poussière tout aussi impressionnant qu’inquiétant pour la santé des habitants.

    "Nous attrapons toujours des maladies comme la grippe. Et nos enfants sont régulièrement malades " nous livre ainsi un résident mardi, dans un environnement où les témoignages ne se font pas prier fort de cette situation.

  • Face à la dégradation sociale qui n’en finit pas en Côte d’Ivoire, la seule réponse qui vaille, venant des travailleurs, serait une riposte pour exiger tous ensemble que le gouvernement et les capitalistes augmentent les salaires au niveau du coût réel de la vie. Les travailleurs n’obtiendront rien sans créer un rapport de force à la mesure des revendications qui doivent être avancées.
    Mais au lieu d’affirmer une telle politique, le secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, Soro Mamadou, propose une politique exactement à l’inverse en invitant « l’ensemble des centrales syndicales à respecter … la trêve sociale » en 2018. Il a aussi lancé « un appel aux travailleurs, que chacune et chacun se mettent résolument au travail, à l’effet d’accroître la productivité ». Autant dire, une insulte à l’égard des travailleurs dont il est censé représenter les intérêts ! Les dirigeants des deux autres Centrales syndicales, Dignité et Ugtci, sont sur la même longueur d’onde, à la remorque des hautes autorités, et de ce fait ils servent à leur manière les intérêts capitalistes.
    Face à cette situation, les travailleurs n’ont pas d’autres choix que de trouver eux-mêmes les voies et moyens pour défendre leurs intérêts collectifs sous peine d’aggraver toujours plus leur situation déjà difficile. Ce qu’il nous faut à nous, prolétaires, ce sont des comités de grève élus, des délégués des salariés en lutte se coordonnant au sein d’assemblées de travailleurs, prenant eux-mêmes les décisions concernant leurs propres luttes !!!

  • Les femmes de Yopougon Wassakara ont manifesté contre la pénurie d’eau dans leur quartier. Ces femmes ont battu le pavé tapant des bidons et des boîtes, pour faire le maximum de bruit et brandissant des pancartes pour interpeler les autorités sur le manque d’eau. Au lieu de résoudre le problème, elles ont envoyé des forces de l’ordre pour disperser les femmes avec violence.
    L’ampleur de cette manifestation a obligé les autorités à recevoir les représentantes de ces femmes. Le gouvernement leur a promis qu’il résoudrait le problème, sans même donner de date. En attendant, promesse leur a été faite qu’elles seront ravitaillées en eau par des camions citernes, comme si cela résoudrait cette pénurie. Le problème d’eau potable dans les quartiers populaires d’Abidjan est général. Certains sous quartiers d’Abobo comme Sagbé, Biabou, Akéikoi, pour ne citer que ceux-là, vivent la même situation et depuis longtemps.
    Le gouvernement crie sur tous les toits qu’il fait de la couverture en eau potable sa priorité et pourtant le résultat est là.

  • Les travailleurs d’OK Plast ont fait grève récemment. Ok Plast est une entreprise de près de 400 employés. Rien ne va pour les travailleurs : les salaires sont bas, les conditions de travail mauvaises, il y a des journaliers qui travaillent depuis plusieurs années sans être embauchés. C’est tout cela qui a déclenché la grève. Mais le patron plutôt que de régler les revendications légitimes des travailleurs a fait venir les militaires, les gendarmes et la police. Mais malgré ce déploiement impressionnant de forces de répression, les travailleurs ont tenu 3 jours puis ont repris le travail. Mais ce n’est qu’un début.
    La grande majorité des travailleurs dans la zone industrielle de Yopougon vivent dans les mêmes conditions. Tôt ou tard, ils trouveront les voies et moyens d’unir leurs luttes au-delà de leurs entreprises respectives pour augmenter leurs forces afin de contraindre les patrons de respecter leurs droits.

  • La plus grande mine d’or de Côte d’Ivoire est menacée de fermeture d’ici cinq ans. Une perspective qui a déclenché un mouvement de grève, suspendu depuis qu’un accord a été conclu entre Randgold et les syndicats, alors que l’entreprise vient de révéler que la production du site a chuté de 25 % au cours des 4 premiers mois de 2018.

    Les employés de la mine d’or de Tongon ont repris le travail, après pas moins de 40 jours de grève depuis le début de l’année, mais les syndicats restent en négociation avec la direction du site de Randgold. En cause : de fortes inquiétudes sur l’avenir de ce site aurifère situé près de la frontière avec le Mali, dans le nord du pays, qui devrait fermer d’ici 5 ans, à en croire l’étude de faisabilité réalisée par Randgold.

    Les employés demandaient des garanties quant à leur avenir après la fermeture du site, ainsi que le paiement d’un bonus de 500 000 francs CFA (762,2 euros). A la mi-avril, la conclusion d’un protocole d’accord avec Randgold a conduit à la suspension de la grève. L’entreprise a accepté de payer un bonus de 400 000 francs CFA aux 729 employés du site, « sur la base de leur performance et de leur motivation ».

  • Les grèves se multiplient en Côte d’Ivoire mais elles sont cantonnées à des domaines précis et limités, corporatisées, divisées : l’université, le transports de carburants, les enseignants du secondaire, les brancardiers du CHU de Yopougon, une entreprise du secteur de caoutchouc de Tabou, des agents OSER, l’ENS d’abidjan, etc... Pas de liaison entre eux ! Pas de volonté de s’en prendre globalement aux classes possédantes parmi les dirigeants syndicaux qui s’autolimitent aux revendications partielles apolitiques et corporatistes.

  • C’est tout le secteur de la santé de Côte d’Ivoire, hôpitaux en tête, qui est entré en grève générale et se prépare à une assemblée générale pour décider des suites du mouvement...

  • La grève annoncée par la coalition des syndicats du secteur éducation / formation (COSEF), est effective !!!

  • Le mot d’ordre à la mode en ce moment chez les politiciens dans l’opposition, c’est la « réconciliation nationale ». C’est le cas pour Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, Affi N’Guessan et autre Blé Goudé. Pour ceux qui s’en souviennent, c’était la même chanson que nous avions entendue dans la bouche des tenants actuels du pouvoir, à leur arrivée aux affaires en 2011.

    Tous ces gens-là se moquent des travailleurs et des populations pauvres, à commencer par les milliers de victimes, mortes, violées, mutilées, à cause de leur lutte pour accéder ou se maintenir à la mangeoire gouvernementale.

    Ce sont eux tous, autant qu’ils sont, qui sont les responsables des massacres et des exactions de toutes sortes depuis 2000. Ils ont beaux jeu de se faire des accolades à tout va, nouant et dénouant des alliances. Voilà que le Pdci et le Fpi viennent à leur tour d’organiser il y a quelques jours un « meeting de la réconciliation » ! C’est que l’élection présidentielle de 2020 s’approche et ces gens-là sentent déjà dans leurs narines l’odeur de la mangeoire gouvernementale dont leurs mains sont encore imprégnées des ripailles de leurs rapines passées !

    Tous ces hommes politique de la bourgeoisie, qu’ils soient dans l’opposition ou au pouvoir, ont fondamentalement le même programme, celui de représenter les intérêts des possédants. Eux-mêmes s’enrichissent au passage des miettes que veulent bien leur laisser les capitalistes des puissances impérialistes dont ils ne sont que des simples serviteurs.

  • Le ministre des Mines et de la Géologie a déclaré : « de tous les pays d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire dispose du plus important potentiel minier… ». Il s’agit d’or, de diamant, de fer, de cuivre, etc.

    Le nombre de permis de recherche est en constante augmentation. Ainsi, la production de l’or est passée de 7 tonnes en 2009 à un peu moins de 25 tonnes en 2018. Celle du manganèse a démarré en 2012. Elle était de l’ordre de 800 mille tonnes en 2018, en augmentation de 54% comparativement à l’année précédente. Ce qui plaçait la Côte d’Ivoire au 13ème rang mondial. Celle du nickel latéritique était de l’ordre de 890 mille tonnes en 2018, en progression de 134% par rapport à 2017. Celle du diamant et du coltan est encore balbutiante. Mais, il est clair que toutes ces richesses intéressent fortement les consortiums capitalistes.

    Les grandes firmes capitalistes veulent évidemment s’accaparer toutes ces richesses. C’est pour faire place nette aux grandes entreprises d’exploitation de l’or que le gouvernement a décidé de faire la chasse à « l’orpaillage illégal ». 241 sites « clandestins » ont été ainsi dénombrés, occupant une vingtaine de milliers d’individus.

    Le ministre a accusé ces petits orpailleurs de « voler les richesses de la Côte d’Ivoire » et a interpellé les chefs des villages pour qu’ils ne leur cèdent pas de terres. Évidemment, pour ce ministre, les grands groupes capitalistes qui chargent des bateaux entiers de minerais pour aller vers les États Unis et l’Europe, ceux-là, ce ne sont évidemment pas des « voleurs » mais de respectables « investisseurs » devant lesquels ils font des courbettes dans l’espoir de ramasser quelques pépites. Par contre les petites gens qui se débrouillent pour gagner leur pain, à l’exemple de ceux qui dans les villes, installent leur petit étal sur le bord des trottoirs, sont à déguerpir car indésirables !

    C’est pour faire la chasse aux orpailleurs que le gouvernement a créé une force de répression spéciale dénommée Bricm (Brigade de répression des infractions au code minier). Cette brigade est composée entre autres de gendarmes, de marins et de forces paramilitaires (Eaux et Forêts).

  • COVID 19 EN CÔTE D’IVOIRE : UN PRÉTEXTE DE PLUS POUR AGGRAVER L’EXPLOITATION

    Nutri est une entreprise de fabrication de produits alimentaires située dans la zone industrielle de Yopougon. Elle est connue pour ses biscuits appelés Chipsy. Depuis plusieurs années, les travailleurs de cette entreprise sont en lutte pour exiger l’embauche de ceux qui ont plus de deux ans d’ancienneté. Cette situation est d’autant plus aberrante que certains ont plus de quinze ans d’ancienneté sans être en CDI. Face au patron, les travailleurs ont tenu bon et forts de leur mobilisation, ils ont obtenu l’embauche d’une centaine d’entre eux. Ce processus était en cours lorsque le coronavirus est arrivé. Le patron a aussitôt sauté sur l’occasion pour stopper les contrats en CDI.

    Voyant que plusieurs autres travailleurs sont dans l’attente d’une embauche et que cette période de coronavirus n’est pas propice à la mobilisation, le patron en profite pour leur faire signer un contrat à durée déterminée, ce qui les expose à un renvoi à tout moment ou à un chômage technique sans le sou.

    La direction et les actionnaires de l’entreprise se frottent les mains mais attention au retour de la manivelle car la colère des travailleurs va peut-être les surprendre.

  • ZI VRIDI : LA RAPACITÉ DES CAPITALISTES N’A PAS DE LIMITE !

    LA STDM (Société de Distribution de Toutes Marchandises) est basée dans la zone industrielle de Vridi. Elle fait partie du groupe Carré d’Or et est spécialisée dans l’approvisionnement des grandes surfaces et autres grossistes.

    Depuis l’éclatement de la pandémie, cette entreprise a été sollicitée par l’État, les grandes surfaces, les ONG, les organismes de bienfaisance pour leur approvisionnement en marchandises. C’est dans ce contexte de cadence accélérée de travail que la direction a décidé de réduire d’un quart les salaires sous prétexte que la pandémie impacte son activité. Cette mesure touche les ouvriers des unités de lait, de tomates et de riz pour le mois de mai et de juin. Cette ponction de 25% a été effective sur la paie du mois de mai. La direction a le culot de dire que c’est « pour des raisons de solidarité, d’humanisme et purement sociale » qu’elle agit de la sorte afin que les travailleurs ne soient pas mis en chômage technique.

    Dans ce contexte de pandémie, les mesures de distanciation ne sont pas respectées à l’usine. Les ouvriers se protègent le nez et la bouche avec du papier lotus au lieu de masques. Ajouter à tout cela les risques courus lors des déplacements pour se rendre au travail et retourner au domicile.

    Ce qui est sûr c’est que pour les dirigeants et les actionnaires de cette entreprise tout va pour le mieux. La seule limite à leur rapacité c’est notre refus collectif.

  • UNIWAX : IL FAUDRA SE BATTRE POUR CONSERVER LES PRATIQUES D’HYGIÈNE À L’INTÉRIEUR DE L’USINE

    Uniwax est une entreprise d’impression de pagnes située dans la zone industrielle de Yopougon. Elle est connue pour ses pagnes Woodyn ou autres Print. Avec l’avènement du coronavirus, la direction s’est vue obligée d’appliquer des mesures d’hygiène qu’elle foulait au pied auparavant. Voici à ce sujet, le témoignage d’un travailleur de cette entreprise.

    « Depuis l’arrivée du coronavirus, il y a eu beaucoup de changements concernant l’hygiène. Avant, dans les toilettes on n’avait pas de savon pour se laver les mains, aujourd’hui on en trouve. À l’entrée de l’usine, il y a un appareil pour prendre la température et des produits pour le lavage des mains. Il y a des boites de gel hydro alcoolique disposées un peu partout, dans les couloirs, dans les toilettes, à la cantine. Les cache-nez sont changés régulièrement. Dans tout ça, la plus grande attraction ça a été le sèche-main électrique. Personne parmi nous n’avait vu ça auparavant. On a remarqué qu’il y avait un appareil inhabituel au mur, on ne savait pas ce que c’était. L’un d’entre nous l’a déclenché par hasard et c’est là qu’on s’est rendu compte que ça servait à se sécher les mains après le lavage.

    Nous on espère que ça va continuer comme ça. On se souvient qu’au temps de l’Ébola, ça avait été la même chose mais dès que la maladie fut passée, les mauvaises habitudes de non-respect de l’hygiène sont revenues au galop.

    Cette fois-ci, il faudra qu’on veille à ce que la direction continue d’appliquer les mesures d’hygiène, y compris lorsque l’épidémie de coronavirus sera passée ».

  • PLAYCE : LES TRAVAILLEURS EN GRÈVE

    Playce est un ensemble de grandes surfaces de distribution de produits divers appartenant à la multinationale Carrefour. Cette entreprise possède des sites dans plusieurs communes d’Abidjan, dont Marcory, Cocody et Yopougon. Les travailleurs de cette entreprise ont observé dès le 9 Septembre dernier, trois jours d’arrêt de travail pour se faire entendre de leur direction.

    Ils réclamaient entre autres, la revalorisation de leur salaire, des aides au logement, de meilleures conditions de travail, l’arrêt des menaces et autres pressions venant de la Direction, la liberté pour les travailleurs d’adhérer au syndicat de leur choix.

    Depuis des semaines, bien avant qu’ils se mettent en grève, ils étaient en négociation avec la Direction, mais celle-ci les menait en bateau. Les travailleurs, ont alors décidé de passer à la vitesse supérieure et ont déclenché la grève. La Direction a fait intervenir les forces de l’ordre, proféré des menaces et des intimidations. Elle a même tenté de corrompre certains employés pour casser la grève, mais les travailleurs ont tenu durant trois jours avant de reprendre le travail.

    Ils ont fait la démonstration que sans eux, rien ne fonctionne ! Ils ont aussi pris confiance en eux et en leur force collective. C’est un capital important qui leur permettra demain, quand le moment viendra de remettre le couvert pour faire aboutir leurs revendications.

  • Les travailleurs qui construisent le 4ème pont qui reliera la commune de Yopougon à celles d’Attécoubé et Plateau, ont fait un débrayage de quelques heures pour dénoncer les mauvaises conditions de travail qu’ils subissent sur ce chantier depuis plusieurs années.

    Les travaux sont réalisés par une entreprise chinoise dénommée CSCEC. Comme la majorité des entreprises dans le secteur du bâtiment, elle sous-traite avec des structures de placement de personnels comme GTS et SAER Emploi.

    Il s’agit d’un chantier d’État, mais les salaires sont encore pires qu’ailleurs et ne respectent pas les barèmes en usage. Le gouvernement et l’administration ferment évidemment les yeux. Voilà pourquoi depuis le début des travaux sur ce chantier, les travailleurs ne durent pas et restent tout juste le temps de trouver mieux.

    Ce n’est pas la première fois que les travailleurs de ce chantier se mettent en grève. Il y a eu plusieurs arrêts de travail pour réclamer de meilleures conditions de travail, surtout de meilleurs salaires. Mais la situation ne s’est toujours pas améliorée.

    Une nouvelle grève en début du mois d’octobre n’a rien donné. C’est ainsi que le 20 octobre, les travailleurs ont encore remis le couvert.

    Vu l’ampleur du mouvement cette fois-ci, ce sont les responsables de Agéroute, une structure étatique contrôlant les travaux, qui se sont proposés de faire la médiation. Une rencontre a eu lieu le même jour. Parmi les revendications, les travailleurs ont mis en avant plusieurs points dont la revalorisation des salaires, le paiement des heures supplémentaires et la réintégration de leur collègue licencié abusivement.

    Sauf qu’un mois après, rien ! Même le simple respect des 8 heures de travail a été oublié trois semaines plus tard. Les horaires sont revenus à 9h30 par jour, comme par le passé.

    La direction est même passée à l’offensive, en cherchant à mettre fin au contrat de ceux qui étaient à la tête du mouvement de grève, mais les travailleurs n’ont pas encore dit leur dernier mot. La mobilisation continue pour préparer une riposte à la mesure de la colère !

  • Les Antennes wimax produisent des ondes nuisibles…

    Installées en 2006 dans un quartier d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire, les antennes Wimax ont été à l’origine de pathologies et de plusieurs cas de décès. Un collectif de résidents a dénoncé la dégradation des conditions de vie du quartier au cours d’une longue procédure judiciaire.

  • Il y aurait plus de 100.000 tonnes de fèves de cacao entreposées à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Une situation due à la volonté des industriels et d’acheteurs de cacao d’Europe et des USA de repousser les livraisons programmées en octobre-décembre 2020, à janvier-mars 2021. Pour protester contre le blocage de la commercialisation de leurs produits, trois syndicats de producteurs : Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (SYNAPCI), l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (ANAPROCI) et le Syndicat national des exploitants agricoles de Côte d’Ivoire (SYNEAGRI-CI) annoncent une grève « illimitée ».

  • Les agents de santé du CHU de Yopougon ont manifesté pour réclamer leur prime COVID-19 qu’ils ne touchent plus depuis quelques mois. Avant eux, depuis le 22 septembre 2020, les ex déflatés de la santé étaient aussi en grève pour réclamer leur prime COVID-19 ainsi que leur réintégration. Même s’ils n’ont pas réussi à faire plier leur autorité de tutelle, ils ont tout de même montré leur mécontentement.

    Pourtant, l’État ne cesse d’affirmer haut et fort que ce sont les moyens déployés qui ont permis de juguler l’épidémie. Ces moyens-là, le personnel de santé ne les voit pas sur leur paie ni d’ailleurs souvent dans l’amélioration de leurs conditions de travail. La recrudescence actuelle de l’épidémie expose le personnel de santé et va engendrer un surcroit de travail.

    L’État, premier employeur, en traitant ses agents de santé avec mépris, méprise également ceux qui viennent se faire soigner dans les hôpitaux publics.

  • Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara accorde la grâce présidentielle à son ancien rival Laurent Gbagbo.

    https://www.20minutes.fr/monde/3334711-20220807-cote-ivoire-alassane-ouattara-accorde-grace-presidentielle-ancien-rival-laurent-gbagbo

    Les dictateurs peuvent se pardonner mais le peuple travailleur ne peut pas pardonner tous leurs crimes !

  • Le gouvernement a délégué le ministre de la fonction publique Anne Désirée Ouloto pour négocier une « nouvelle trêve sociale » avec les syndicats.

    Cette ministre, quand elle était chargée de la « salubrité », avait « déguerpi » en son temps les bidonvilles à coup de bulldozer et l’aide des forces armées, sans égard pour les habitants, généralement les travailleurs et les populations pauvres.

    Aujourd’hui, elle a changé de ministère et s’occupe maintenant de la « fonction publique ». Or, les petits fonctionnaires subissent eux aussi la cherté de la vie. Et l’objectif du gouvernement est de les faire taire.

    C’est donc pour pouvoir déclarer demain toute éventuelle grève des travailleurs comme étant hors la loi que le gouvernement veut rapidement signer un accord avec les syndicats. Selon cette ministre, « 90% des préoccupations » avancées par les syndicats auraient déjà trouvé solutions.

    Dans tous les cas, un accord entre syndicats et gouvernement, de tous ces dirigeants foncièrement au service des intérêts capitalistes, est une chose. Une explosion de colère des travailleurs, en est une tout autre !

    Comme partout dans le monde, les travailleurs auront alors en face d’eux les forces de police, de gendarmerie, voire de l’armée. Les travailleurs n’auront pas d’autre choix que celui de s’organiser en conséquence pour défendre leurs intérêts !

  • Dano Djédjé, un des actuels bras droits de Gbagbo au sein de son parti le Ppa-Ci a déclaré que la « soi-disant performance économique (de Ouattara) ne profite pas à la grande majorité des ivoiriens qui ploient sous le poids de la pauvreté donc de la misère. Que fait-on de la cherté de la vie ? ». En effet, on peut observer à vue d’œil que les classes pauvres s’enfoncent toujours plus dans la pauvreté alors que les richesses s’accumulent entre les mains d’une petite minorité.

    Mais ce monsieur feint d’oublier que lorsque Gbagbo était pouvoir (de 2000 à 2010) et que lui-même fut ministre durant ces 10 années, malgré toutes les augmentations des prix, les travailleurs n’ont pas eu d’augmentation de salaire. Le gouvernement de Gbagbo et d’Affi N’Guessan avait alors « négocié » avec les dirigeants syndicaux pour contrecarrer toute grève sous prétexte de « reconstruction nationale ». Comme sous Ouattara aujourd’hui, ils ont à plusieurs reprises envoyé les forces armées pour réprimer des travailleurs en grève. Ils ont aussi réprimé à coups de grenades lacrymogènes des femmes et des enfants qui manifestaient contre la cherté de la vie !

    Ce même Dano Djédjé a ajouté qu’il suit le président Gbagbo « pour l’idéal et la vision qu’il incarne : le socialisme, la démocratie, la liberté ». En tout cas, de nombreux capitalistes comme Vincent Bolloré, une des plus grandes fortunes de France, ont été ravis de collaborer avec leur ami « socialiste » Gbagbo lorsque celui-ci était au pouvoir. Sa « démocratie », c’était plutôt la chicotte contre les travailleurs quand ceux-ci se montraient un peu trop revendicatifs au goût des riches. Quant à la « liberté », les exploiteurs capitalistes sont bien placés pour savoir qu’il s’agit de leur liberté d’exploiter les travailleurs ! D’ailleurs, Bédié et Ouattara ne peuvent qu’être d’accord avec cette salade arrangée à leur sauce ! Voilà pourquoi, ils s’entendent malgré tout comme larrons en foire.

  • Les élections régionales et municipales auront lieu en septembre 2023, les sénatoriales le mois suivant, les journaux ne parlent que de cela en ce moment. Et pour cause, il y a une redistribution des postes de sinécure. Nous ne tarderons pas à savoir les regroupements qui se feront dans cette bataille autour de la marmite. Les Bédié et les Gbagbo ensemble ? Les Affi N’Guessan avec les Ouattara ? Et les Simone Gbagbo et autres Blé Goudé ? Dans tous les cas, ces politiciens même quand ils se parent d’étiquettes différentes et se battent comme des chiffonniers, ne sont pas de notre camp mais de celui des classes possédantes.

    Il y a des travailleurs qui se demandent si certains ne sont pas plus « à gauche » ou plus démocrates que d’autres et qui auraient une vision différente de la société. Il nous suffit de remonter un peu dans le temps pour comprendre que tout cela n’est qu’illusion. Ainsi, il y a quelques années, un certain Françis Wodié, du « Parti des Travailleurs », était avec Gbagbo contre Bédié et puis il a rejoint ce dernier pour accéder à la mangeoire. Quant à Gbagbo, il s’était alors mis avec Ouattara, son adversaire de la veille, pour s’opposer à Bédié. Ensuite, ce fut le tour de ce même Bédié de se marier avec Ouattara, cette fois-ci, contre Gbagbo. Et maintenant, à l’occasion des prochaines élections locales, c’est un nouveau mariage entre Gbagbo et Bédié qui se profile à l’horizon.

    Que dire d’un pion comme Blé Goudé, dans cette histoire ? On peut imaginer qu’il se vendra au plus offrant si quelqu’un veut bien de lui et lui offrira un petit strapontin à sa mesure. En un mot, leur « vision » à eux tous c’est la mangeoire ! Qu’ils se prennent pour des « démocrates » ou des « républicains », ils ont tous manié l’ethnisme, le régionalisme ou la xénophobie pour parvenir à leurs fins. Certains n’ont pas hésité à recourir au tristement célèbre « article 125 » (100 Fr de pétrole et 25 Fr pour l’allumette qui servira à brûler vive une personne jugée indésirable). Tous ont du sang sur les mains et ont enjambé des cadavres pour parvenir au pouvoir ou pour s’y accrocher. Les victimes sont généralement issues des couches pauvres de la population. Ce n’est pas une histoire ancienne puisque les principaux rivaux d’hier sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Chacun n’a à la bouche que les mots « réconciliation » et « paix » mais ils sont prêts à ressortir leurs discours de haine pour opposer les populations pauvres les unes aux autres pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Ce sont des ennemis des travailleurs. Nous n’avons aucun intérêt à nous mettre à la remorque de ces assoiffés de pouvoir mais plutôt à nous regrouper entre nous par-delà nos origines ethniques, religieuses ou géographiques pour défendre nos intérêts communs face à nos exploiteurs et nos oppresseurs.

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    Le niveau de vie des salariés se dégrade.

    Depuis le mois de janvier de cette année, le salaire minimum légal a été fixé à 75.000 F par l’État. A cela a été ajoutée une prime de transport de 30.000 F. Bien que dérisoire, beaucoup d’employeurs notamment dans les petites entreprises, ne respectent pas ce minimum.

    Dans les zones industrielles d’Abidjan et sur les chantiers, le revenu mensuel moyen des ouvriers varie en moyenne entre 90.000 F et 150.000 F net mais avec cette somme il est impossible de faire face aux dépenses du mois. Surtout que depuis longtemps tous les prix flambent.

    À Abidjan, le loyer d’un logement de 2 pièces se négocie entre 30.000 et 60.000 F dans les quartiers ouvriers en fonction de l’emplacement. Pour le transport, les ménages à Abidjan consacrent en moyenne 20 à 30% de leurs revenus. À cela s’ajoutent les dépenses de nourriture qui ne cessent de prendre des proportions avec l’envolée continuelle des prix des denrées de premières nécessités ces dernières années.

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    Le marché de l’emploi dans les zones industrielles devient de plus en plus compétitif non pas sur le plan de la qualification, de la compétence ou du diplôme du travailleur mais sur le critère de la quantité d’argent qu’il faut mettre sur la table pour corrompre le petit chef recruteur.

    Dans la zone industrielle de Koumassi, un ouvrier raconte : « je dois être présent avant 6 heures du matin devant une usine. Nous sommes des dizaines à attendre le responsable qui arrive à 7h pour choisir ceux d’entre nous que son patron va exploiter pour la journée. La journée de travail va de 8h à 12h selon les entreprises. On se bouscule pour être plus proche du recruteur avec parfois un sourire aux lèvres, ou on bombe notre poitrine pour lui montrer que nous sommes aptes. Ceux qui n’ont pas été recrutés retournent à la maison pour revenir une prochaine fois. Ce qui est révoltant, c’est que tu peux travailler aujourd’hui et le lendemain ne pas être repris. Pour obtenir du travail et subvenir aux charges quotidiennes de la maison, c’est plus que le parcours du combattant. Même si on en trouve, le salaire est tellement insuffisant que nous vivons à crédit. À l’usine, c’est la chaleur, on se croirait dans une prison. Il y a des usines où tu n’as pas le droit de causer. Si par malheur le patron te surprend entrain de parler il te met dehors sans payer ta journée. Il y a aussi les fréquents accidents dont les frais de soins sont à notre charge ».

    Dans la zone industrielle de Yopougon certains petits chefs chargés du recrutement escroquent ceux qui sont à la recherche d’emploi. On doit leur payer 50.000 Fr pour être recruté pour une période de 6 mois non renouvelable. Ce genre de pratique gagne du terrain sur le marché de l’emploi.

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