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Luttes de classe en Allemagne

vendredi 11 septembre 2015, par Robert Paris

Luttes de classe en Allemagne

Deux fois plus de jours de grève durant les cinq premiers mois de l’année 2015 que pour la seule année 2014 !

Crèches, hôpitaux, distribution, poste, trains, transports aériens, etc. Entre janvier et fin mai, on a compté 350.000 jours de grève selon la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats, contre 392.000 pour l’ensemble de l’année 2014. L’institut IW, proche du patronat, table, lui, sur 500.000 jours de grève sur le premier semestre 2015, un record depuis 1993.

Deutsche Bahn a connu son plus dur conflit social, avec pas moins de sept grèves en dix mois. Lufthansa est confrontée pour sa part à deux conflits en parallèle, l’un avec le syndicat des pilotes, Cockpit, l’autre avec Ufo qui représente le personnel de cabine. La reprise de la grève est possible pour le 1er juillet.

Le commerce de détail est paralysé dans certaines régions par une série de grèves d’avertissement. Aucune issue en vue chez Amazon, atteint par des grèves tournantes depuis des mois. Pas plus que pour 19.000 postiers qui ont cessé le travail début juin, provoquant un gigantesque embouteillage du courrier. Enfin, cette semaine, le personnel soignant du plus important hôpital universitaire d’Europe, la Charité à Berlin, a repris la grève – annulant 200 opérations programmées par jour – pour réclamer davantage d’infirmières et de médecins, en période d’économies budgétaires. Le mouvement menace de s’étendre au reste du pays.

Après quatre semaines de grève, les salariées des Kitas (crèches et jardins d’enfants) et d’autres personnels des services sociaux municipaux continuent la lutte pour une hausse de salaires de 10%. Samedi 13 juin, à l’occasion d’une journée de manifestations appelées par les syndicats Verdi et GEW, elles étaient plus de 26.000 dans les rues : 4.500 à Nuremberg, 2.500 à Dresde, 4.000 à Hanovre et 15.000 à Cologne.

« Il y a de plus en plus de grèves d’avertissement, elles durent plus longtemps et concernent surtout les services, constate Hagen Lesch, de l’institut IW de Cologne, proche du patronat. Les conflits sociaux gagnent en agressivité. » De fait, quatre négociations sur cinq dégénèrent en grèves, selon l’institut.

2015 paraîtrait riche en grèves parce que 2014 avait été une année particulièrement pacifique au niveau social, avec un recul du nombre de jours de grève d’un quart par rapport à 2013.

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Dans la fabrication industrielle

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Champions de la grève ?

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Poste, trains, éducation.. La grève

Déjà en 2013

L’esprit combatif des conducteurs de train et du personnel d’accompagnement allemands est d’une extrême importance. Après sept reconductions du mouvement de grève et huit mois de négociations collectives, ils ont débuté la plus longue grève de l’histoire de la Deutsche Bahn (DB, société des chemins de fer allemands).

Contrairement aux comptes rendus des médias, de nombreux travailleurs d’autres secteurs ont salué cette grève. Ils ne savent que trop bien quels sont problèmes auxquels les conducteurs de train et le personnel d’accompagnement sont confrontés au quotidien. Des emplois sont supprimés partout et les conditions de travail se dégradent. Les travailleurs sont en train de subir un matraquage constant.

Parallèlement à la grève des conducteurs de train, des conflits sociaux et des mouvements de protestation ont lieu chez les postiers de la Deutsche Postbank, dans les hôpitaux, comme à l’hôpital de la Charité à Berlin, dans les crèches, les écoles et autres lieux de travail. En même temps, une armée de millions de travailleurs à bas salaire, ceux qui vivent de Hartz IV et les travailleurs précaires sont poussés dans une pauvreté de plus en plus grande.

La grève des conducteurs de train et du personnel d’accompagnement sera vue comme le prélude d’une lutte contre une élite financière impitoyable qui ne cesse de s’enrichir aux dépens de la société. Le patron de la DB, Rüdiger Grube, son négociateur en chef, Ulrich Weber, et d’autres membres du conseil d’administration gagnent des millions par an, et dans certains cas dix mille euros, ou plus, par jour.

Par leur grève, les conducteurs de train disposent d’un pouvoir énorme. Le processus de production industriel qui fonctionne selon un rythme très tendu afin d’éviter tout coût d’entreposage, signifie qu’une grève dans le transport ferroviaire est capable de paralyser la production en l’espace de juste quelques jours. Les associations patronales parlent de pertes de l’ordre de 100 millions d’euros par jour de grève, pour le seul transport de marchandises.

Il serait toutefois erroné et irresponsable de suggérer que les problèmes auxquels font face les travailleurs peuvent être résolus rapidement et facilement par l’utilisation de la grève. Affirmer qu’une grève qui dure quelques jours contraindrait la direction de la DB à céder, serait totalement sous-estimer l’ampleur et la signification de la lutte.

Le conseil d’administration de la DB collabore étroitement avec le gouvernement qui est encore actionnaire de la Bahn AG. Le gouvernement a préparé cette confrontation dans le but de faire plier les conducteurs de train et initier par-là une massive série d’attaques contre chaque secteur de la classe ouvrière.

Les médias mènent d’ores et déjà une campagne contre la grève. Les représentants du gouvernement exigent un arbitrage obligatoire dans le but d’étouffer la grève. Si ce plan ne fonctionnait pas, il serait fait appel aux tribunaux pour interdire la grève au motif qu’elle est excessive et acculer le syndicat à la ruine en lui infligeant des paiements compensatoires.

La Fédération allemande des syndicats (Deutscher Gewerkschaftsbund – DGB) se positionne clairement du côté du gouvernement et du comité directeur de la DB. Elle a mobilisé des briseurs de grève et s’efforce d’isoler les conducteurs de train grévistes.

Les travailleurs en grève doivent réagir à cette attaque en recourant à la même rigueur et à la même détermination pour se préparer à une intensification de la lutte de classe.

Ceci requiert avant tout une compréhension de l’importance politique et de l’ampleur de la grève des conducteurs de train et du personnel d’accompagnement. Les conceptions traditionnelles du syndicalisme militant sont insuffisantes. Pour mener à bien la grève, il est indispensable de lutter pour un programme socialiste international.

La grève se déroule dans le contexte d’une aggravation de la crise internationale du capitalisme et de l’Union européenne. Le gouvernement a réagi à cette crise en ravivant le militarisme allemand. Une remilitarisation massive a été initiée après les déclarations faites l’année dernière par le président Joachim Gauck et d’autres figures du gouvernement sur la fin de la retenue militaire allemande.

Dans ces circonstances, l’éruption de la lutte de classe est inévitable et elle doit revêtir une forme politique. Pour lever les milliards d’euros devant servir à l’armement, le gouvernement est en train de préparer de massives coupes sociales. Parallèlement, les droits démocratiques sont attaqués en préparation à de nouveaux déploiements de l’armée allemande en dépit d’une vaste opposition populaire.

Au centre de cette attaque se trouve l’abolition du droit de grève. Telle est la signification de la loi sur l’unité des conventions collectives que la ministre de l’Emploi, Andrea Nahles (Parti social-démocrate, SPD) est en train de faire passer rapidement au parlement pour la faire entrer en vigueur avant la pause estivale. Pour ce faire, elle travaille étroitement avec le DGB.

L’objectif de la loi est de cimenter le contrôle de la bureaucratie du DGB sur tous les lieux de travail. A l’avenir, seuls les syndicats du DGB auraient le droit de négocier les accords salariaux, de déterminer leur durée et donc de décider quand les travailleurs n’auront pas le droit de faire grève. Chaque grève organisée par les travailleurs eux-mêmes serait par avance considérée comme illégale.

Depuis de nombreuses années, les syndicats du DGB sabotent chaque lutte importante des travailleurs. Ils ont miné le droit fondamental des travailleurs de s’opposer aux suppressions d’emplois, aux réductions de salaires et à l’augmentation du stress au travail.

Le Syndicat des chemins de fer et des transports (Eisenbahn- und Verkehrsgewerkschaft, EVG) qui est affilié au DGB, opère depuis toujours comme un « syndicat maison » docile. Il est indiscernable du comité directeur de la DB. Il a organisé des suppressions d’emplois à très grande échelle. Ceci eut pour conséquence des heures supplémentaires illimitées, des restrictions dans les temps de pause, du stress au travail, des jours entiers d’absence des travailleurs loin de leurs familles et autres conditions de travail précaires.

Les fonctionnaires du syndicat DGB sont indemnisés pour les services rendus par des salaires et des privilèges princiers. L’ascension de Norbert Hansen – qui passa directement de son poste de président du syndicat du DGB Transnet à celui de chef du personnel de la DB et engrangea des millions dans le processus – est encore dans toutes les mémoires.

La raison de la transformation des syndicats n’est pas seulement la corruption indéniable d’un grand nombre de leurs fonctionnaires. La dégénérescence des syndicats et de leurs directions en instruments du patronat et du gouvernement, un processus qui a eu lieu simultanément dans le monde entier, a de profondes causes objectives dans la transformation de l’économie mondiale en général. La mondialisation de la production a détruit les fondements objectifs de toute politique sociale et relative au marché du travail fondée sur l’Etat-nation.

Si, dans le passé, les syndicats ont été en mesure de faire pression sur les entreprises pour obtenir du moins par moments des concessions pour les travailleurs, de nos jours la situation est exactement inverse. Les syndicats et les comités d’entreprise soumettent les travailleurs au chantage pour mettre en œuvre des coupes sociales et pour créer des avantages compétitifs pour les sociétés.

Il est extrêmement important de comprendre cette base objective de la transformation des syndicats parce que la même analyse s’applique tout autant aux petits syndicats spécialisés.

Le dirigeant du GDL, Claus Weselsky et le syndicat se comportent comme si, à l’ère de la crise mondiale du système capitaliste, un syndicat national était capable de défendre les intérêts des travailleurs à la condition d’être un tant soit peu plus combatif et moins corrompu. C’est une illusion. En réalité, la lutte pour la défense des droits et des acquis des travailleurs soulève immédiatement la question de la perspective politique. Et, sur ce point, les petits syndicats sont d’accord avec les syndicats du DGB en dépit de leurs différences sur des questions secondaires. Tous deux soutiennent et défendent le système du profit capitaliste.

Telle est la véritable raison de la réserve de Weselsky qui, pour de nombreux conducteurs de trains, semble n’être que simple indécision ou hésitation. Weselsky ne veut pas lutter contre le gouvernement. Il est lui-même un adhérent de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Il cherche seulement, à l’aide de la grève et d’un certain discours combatif, à inciter le gouvernement et le comité directeur de la DB à faire un compromis. Mais ces derniers ne sont pas intéressés à un compromis. Ils veulent une capitulation qui préparera le terrain à un nouveau train d’attaques sociale massives.

Si la grève demeure sous le contrôle du GDL et reste subordonné à la perspective nationale limitée du syndicat, elle sera vouée à l’échec. Au lieu de cela, la grève doit devenir le point de départ d’un vaste mouvement politique contre le gouvernement. Les conducteurs de train qui franchissent souvent des frontières nationales et qui ont des liens internationaux, doivent demander le soutien des travailleurs partout en Europe, qui sont confrontés aux mêmes questions fondamentales.

Les conducteurs de train et tous les travailleurs doivent dépasser les limites des conceptions du syndicalisme militant pour se tourner vers une nouvelle perspective politique. L’espoir qu’il sera peut-être possible de contrecarrer la dictature du DGB au moyen d’un syndicat spécialisé moins corrompu et plus combatif s’est révélé faux.

Il y a un an hier, le président allemand Joachim Gauck annonçait que l’Allemagne voulait à nouveau devenir une puissance mondiale.

Dans son discours prononcé le jour de l’unité allemande, marquant la réunification du pays après la chute du Mur de Berlin, Gauck a exigé que le rôle joué par l’Allemagne « en Europe et dans le monde » soit adapté à son influence réelle. « Dans un monde en proie à des crises et à des troubles, » avait-il dit, l’Allemagne avait besoin d’une politique militaire et étrangère bien plus agressive.

Un an plus tard, cette orientation détermine non seulement la politique étrangère, mais aussi la politique intérieure de Berlin. Dans les deux principales interventions impérialistes, en Ukraine et au Moyen-Orient, l’Allemagne joue un rôle actif. Les principaux partis et les médias ont étayé cette politique par une propagande de guerre incessante, digne d’une dictature. Berlin étend systématiquement son appareil de surveillance et de répression pour cibler toute opposition interne.

En Ukraine, la chancelière Angela Merkel et le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, emboîtent le pas à Guillaume II et à Hitler. Pendant la Première Guerre mondiale, le contrôle de l’Ukraine et le recul de la frontière russe comptaient parmi les principaux objectifs de l’Empire allemand. La campagne orientale de Hitler était une poursuite ininterrompue de l’objectif de dominer l’Europe centrale. Actuellement, Berlin poursuit ce même but en intégrant l’Ukraine dans l’Union européenne qu’il domine.

Le revirement brutal de la politique étrangère allemande vers les politiques agressives du passé se voit clairement par son attitude à l’égard de la Russie. En 2001, le président russe Vladimir Poutine avait été célébré au parlement allemand par des applaudissements ; aujourd’hui, il est dénoncé comme le principal malfaiteur. Critiquant les oligarques russes avec qui elle avait signé de juteux contrats, la classe dirigeante allemande se rapproche à présent de leurs homologues ukrainiens, y compris de leurs gardes du corps fascistes.

L’Allemagne n’a pas encore envoyé de forces militaires au Moyen-Orient. Elle manque pour l’heure de bases militaires et de porte-avions et ne peut jouer un rôle majeur dans la « coalition des volontaires » d’Obama. Cependant, en fournissant des armes aux peshmergas kurdes, Berlin a lancé son premier jet de dés dans la région riche en pétrole, sachant bien que les frappes contre la milice terroriste de l’Etat islamique (EI) ne sont que le début d’un dépeçage impérialiste du Moyen-Orient, au cours duquel les alliances et les lignes de front changeront inévitablement. Cette fois-ci, l’Allemagne est déterminée à être de la partie.

Le discours de Gauck marquait l’aboutissement d’un complot politique. Après l’abstention allemande dans la guerre en Libye, une cabale de politiciens de toutes tendances, de journalistes, d’universitaires, de gradés de l’armée, et de représentants patronaux ont discuté du besoin d’une nouvelle politique étrangère, plus agressive. Le résultat en fut un document de stratégie intitulé « Nouveau pouvoir, nouvelle responsabilité »

Gauck a choisi le jour de l’unité allemande pour annoncer le lancement de la troisième tentative de l’Allemagne d’établir son hégémonie mondiale.

Pourquoi la classe dirigeante allemande veut-elle à nouveau la guerre ? L’époque où les entreprises allemandes pouvaient mener leurs affaires mondiales sous l’égide de Washington est depuis longtemps révolue. La crise du capitalisme mondial, dont le système financier a frisé l’auto-destruction en 2008, confère une tension extraordinaire à l’ensemble des relations internationales.

Depuis trente ans, les Etats-Unis mènent une guerre après l’autre, tentant de compenser leur déclin économique par leur supériorité militaire. Dans leur course aux matières premières, aux marchés et aux profits, les puissances impérialistes utilisent de plus en plus des moyens militaires. C’est ce que Steinmeier indiquait en disant que l’Allemagne était « trop grande et trop importante » pour « simplement commenter la politique mondiale depuis la ligne de touche. » C’est le langage de l’impérialisme allemand à l’état pur.

Derrière la résurgence du militarisme allemand se cachent aussi les vives tensions sociales qui existent en Allemagne et en Europe. L’austérité impitoyable dictée par Berlin et par Bruxelles a poussé le continent au bord de l’explosion sociale. Des dizaines de millions de gens partout en Europe chôment ou vivent dans une pauvreté abjecte, tandis qu’une minuscule élite se livre à une orgie de spéculation avec l’argent dont la Banque centrale européenne inonde les marchés.

L’impérialisme, selon Lénine, c’est « la réaction politique sur toute la ligne. » Le militarisme sert à canaliser le conflit interne vers un ennemi externe, à mobiliser la lie réactionnaire de la société et à imposer un état d’urgence à l’intérieur du pays.

Tout ceci est à un stade bien avancé. Un an après le discours de Gauck, les médias allemands font au quotidien de l’agitation contre la Russie en réclamant sans cesse une augmentation des dépenses militaires et en accusant le gouvernement de lâcheté de n’avoir pas (encore) largué ses propres bombes sur l’Irak. Parallèlement, des historiens dociles s’emploient à minimiser les crimes commis par l’Allemagne durant les deux guerres mondiales du vingtième siècle.

A l’heure actuelle, le militarisme allemand se développe sous l’égide de l’OTAN. Ses membres soutiennent le réarmement allemand et exigent de l’Allemagne une contribution militaire significative. Mais, cette harmonie est trompeuse. Derrière la façade, les « partenaires » de l’OTAN se regardent en chiens de faïence et s’espionnent réciproquement.

En France, il n’est pas passé inaperçu que l’ennemi mortel dans trois grandes guerres veut se réarmer. Et malgré tous les discours sur des intérêts communs, l’Allemagne et les Etats-Unis s’affrontent en tant que rivaux économiques en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine.

Le retour de l’impérialisme allemand sur les champs de bataille du monde, au même titre que le retour du Japon, est un élément profondément déstabilisateur de la crise mondiale. La vitesse à laquelle il se développe souligne la rapidité avec laquelle l’impérialisme se dirige vers une nouvelle guerre mondiale.

Sans l’intervention de la classe ouvrière, l’humanité est menacée d’une catastrophe. Comme c’est le cas sur le plan international, la vaste majorité de la population allemande est contre la guerre et le militarisme. Cette opposition ne trouve cependant pas son expression dans la politique officielle. Tous les partis, des chrétiens démocrates aux sociaux-démocrates, en passant par les Verts et Die Linke, soutiennent la nouvelle politique étrangère….

WSWS

Le point de vue du CCR

Les luttes des travailleurs en Allemagne (partie I)

Les luttes des travailleurs en Allemagne (partie II)

Le point de vue de LCR-La Gauche

Messages

  • Suite aux manifestations de dizaines de milliers de personnes dans la ville de Hambourg au cours du week-end, l’establishment politique allemand a intensifié sa campagne pour criminaliser l’opposition politique et attaquer les droits démocratiques fondamentaux.

    Dans une opération militaire et policière prête depuis longtemps, quelque 20 000 policiers ont été mobilisés dans toute l’Allemagne et l’Union européenne pour réprimer les manifestants en grande partie pacifiques. Alors que les hélicoptères et les avions de chasse ont survolé la ville de Hambourg, des policiers lourdement armés, dont quelques-uns brandissaient des mitrailleuses et des carabines, ont fait des centaines d’arrestations, ont battu les manifestants avec des matraques, les ont aspergés avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes et du gaz poivre.

    Le ministre de l’Intérieur CDU, Thomas de Maizière, a déclaré, pour sa part, que « les événements autour du sommet du G20 doivent être un tournant dans notre compréhension de la volonté de la scène de gauche d’utiliser la violence. »

    Il s’est félicité du fait que « plusieurs centaines » de personnes ont été repoussées aux frontières allemandes ces derniers jours sur la base de leurs opinions politiques de gauche en raison de mesures de sécurité des frontières renforcées avant le G20. D’autres membres de la CDU ont demandé que ces mesures temporaires soient rendues permanentes, affirmant que les contrôles aux frontières ont conduit à la capture de criminels.

    Des responsables européens ont soutenu la répression des manifestants : le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a affirmé que les actions de la police justifiaient « des compliments, pas des critiques ». Il a ajouté que la réponse de la police représentait « Hambourg au meilleur d’elle-même ».

    L’attaque généralisée contre l’opposition politique a lieu avant les élections fédérales de septembre, où les deux principaux partis, la CDU et le SPD, sont dans une surenchère droitière en attisant une hystérie sécuritaire, la xénophobie et la haine des réfugiés.

  • Environ 160 000 employés des secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’électronique ont entamé des grèves partielles, appelées par le syndicat IG Metall, qui négocie actuellement un nouvel accord salarial pour 3,9 millions de travailleurs dans le plus grand secteur industriel allemand. Les débrayages impliquent les travailleurs de VW, Porsche, Daimler, Bosch et d’autres industriels de l’automobile, des équipements automobiles et de la métallurgie, comme le géant de l’acier ThyssenKrupp.

    Le syndicat affirme que les actions vont monter en puissance dans les prochains jours et le leader d’IG Metall, Jörg Hofman, a menacé de déclencher des grèves d’un jour ou de consulter les membres sur une grève illimitée si l’association des employeurs de l’industrie métallurgique ne fait pas de concessions d’ici la fin janvier. Ce serait la première grève totale lancée par IG Metall dans ce secteur depuis 2003, quand il a mis fin à une grève infructueuse de quatre semaines pour étendre la semaine de travail de 35 heures en Allemagne de l’Est.

    L’explosion de colère contre l’inégalité sociale et la vague de suppressions d’emplois par les travailleurs chez Siemens et d’autres sociétés rentables, est traduite par une détermination croissante à lutter pour des hausses significatives de salaires et de meilleures conditions de travail. Cependant, IG Metall tente de boucler les négociations aussi rapidement que possible. Le secteur de la métallurgie et de l’électronique est essentiel pour les exportations allemandes et IG Metall est résolu à protéger coûte que coûte son partenariat corporatiste de longue date avec les entreprises contre tout ce qui pourrait le troubler.

    En outre, les syndicats soutiennent la mise en place d’un nouveau gouvernement de grande coalition des partis Union chrétienne-démocrate / Union chrétienne-sociale d’Angela Merkel (CDU / CSU) et du Parti social-démocrate (SPD) soutenu par les syndicats. Les dirigeants d’IG Metall veulent empêcher le déclenchement de luttes majeures, ce qui pourrait mettre en péril les discussions secrètes en cours sur la formation d’un gouvernement de droite engagé dans l’austérité et le réarmement.

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