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Juste une vague d’attaques contre les emplois et les salaires suite à une crise sanitaire ou une fin de règne du capitalisme ?

lundi 22 juin 2020, par Robert Paris

Juste une vague d’attaques contre les emplois et les salaires suite à une crise sanitaire ou une fin de règne du capitalisme ?

La thèse relayée des milliers de fois est bien connue : le capitalisme connaitra à nouveau la prospérité dès que la pandémie s’achèvera, c’est-à-dire… à une date… ultérieure. En attendant, les gouvernants et les capitalistes essaient de sauver les entreprises et l’économie et les salariés ont tout intérêt à les y aider pour sauver ce qui peut l’être des emplois et des salaires. Cela signifie que si Renault (ou le reste de l’Automobile et des sous-traitants), Airbus ou Air France ou encore les Banques, le Tourisme, le Grand Commerce et le Bâtiment, pour ne citer que ces quelques secteurs sinistrés, se mettent à licencier, à supprimer des emplois, à exiger des conditions d’exploitation aggravées, notamment des baisses de salaires, suppressions de congés, hausses de la charge de travail et, bien entendu, le travail sous la menace mortelle de Covid, il faudrait juste vérifier que les patrons n’abusent pas et en contrôler l’application, après en avoir négocié les termes entre patronat, gouvernement et syndicats.

Eh bien sur cette thèse mensongère, ces « partenaires sociaux » sont en gros tous d’accord !!! Pourtant, il s’agit simplement du plus gros mensonge de l’Histoire de Système Capitaliste !!! Non seulement, la mise à l’arrêt d’une grande partie de la machine économique mondiale et la rupture d’une partie des relations commerciales internationales ne sont pas dues essentiellement à la pandémie mais elles ont commencé avant Covid. Le système de domination mondial n’a pas assez le souci des vies humaines de ses prolétaires pour s’arrêter spontanément quand celles-ci sont en danger. Ces très simples évidences auraient dû suffire pour ne pas tomber à pieds joints dans les mensonges énormes du système mondial et pourtant tous les réformistes, partis, associations, syndicats, soi-disant défenseurs des salariés et des milieux populaires contribuent à propager la thèse mensongère dont on verra plus loin qu’elle mène à un piège mortel ! Ces réformistes participent donc unanimement à toutes les négociations bidon, que ce soient celles du confinement, du déconfinement, des fermetures et non fermetures de sites (avec des chantages à la clef), des aggravations des conditions d’exploitation, des baisses de salaires, des suppressions de droits sociaux, etc. Non seulement ils y participent mais ils y courent, à commencer par le Ségur de la Santé, même ceux qui dénoncent le caractère bidon de ces sommets patronat-gouvernement-syndicats !

Aucune organisation réformiste ne repousse les aides massives de l’Etat au Grand Capital qui ponctionnent follement des fonds publics pour renflouer la haute finance.

Ils prétendent tous que ces plans doivent « sauver l’économie nationale », « sauver telle ou telle filière sinistrée par Covid », « sauver telle ou telle grande entreprise » et toujours font semblant que les « plans de sauvetage » locaux ou nationaux servent à sauver des emplois même quand ils en sacrifient des milliers, à commencer par ceux des précaires, des CDD, des intérimaires, des sous-traitants, des autoentrepreneurs, etc. Ils affirment que leur rôle serait d’accompagner « le volet social » de ces plans alors que le véritable plan du Grand Capital ne consiste nullement à « sauver » l’activité économique productive mais, au contraire, à distribuer des dividendes à la part de plus en plus considérable de ce capital qui ne s’y investit pas. Il suffit, pour s’en convaicre, de remarquer qu’en pleine phase mondiale de confinement, avec une chute massive de l’activité productive, la plupart des plus grands capitalistes ont connu une hausse, et non une baisse, de leurs revenus !!! L’explication de ce fait étonnant, très peu relayé évidemment par les grands média, provient du fait que ces revenus sont payés par les banques centrales et les Etats et ne rétribuent aucune activité économique productive mais rétribuent seulement les « grands prêteurs » des marchés financiers autrement appelés spéculateurs, c’est-à-dire tous les grands capitalistes. Ces derniers sont donc ainsi rétribués pour une activité financière consistant non à construire mais à détruire l’activité économique et même toute la société en ponctionnant des richesses qui n’ont pas été produites et que les institutions centrales ne possèdent même pas en réalité ! Tout cela nullement pour réactiver l’économie mondiale mais pour assurer les possesseurs du grand capital qu’ils recevront des revenus de leur capital. Faute de quoi le monde capitaliste basculerait immédiatement dans l’affolement, dans le chaos, dans la chute financière et boursière !

Tout cela n’a bien entendu rien à voir avec une crise liée à la pandémie et tout à voir avec les suites de l’effondrement de 2007-2008, qui était exactement du même type et avec le même type de réponses étatiques et institutionnelles.

Le reste n’est que mensonges, dés pipés et duperies !

Dès pipés, la volonté du gouvernement de ne pas licencier, sa volonté de réformer l’hôpital public, sa volonté de sauver l’économie et les emplois et on en passe…

Le confinement, le déconfinement, la distance barrière pour la reprise de l’activité, les activités autorisées, les activités soutenues, appuyées par les aides d’Etat, la défense de l’économie nationale, tout cela c’est de la poudre aux yeux. Notre santé est le cadet de leurs soucis, nos emplois et nos salaires aussi. Ils n’ont réellement de l’argent, des milliers de milliards, que pour aider les capitalistes et la santé du grand capital est la seule qu’ils reconnaissent.

On nous a dit : « confinement ? un succès ! » puis « déconfinement ? un succès » ensuite « lutte contre la crise sanitaire ? un succès ! » et enfin « lutte contre l’effondrement économique national ? un succès ». Et, au bout de tous ces succès des quantités de morts, des quantités de gravement malades, des quantités d’emplois détruits, des vies démolies, tout le peuple travailleur déjà durement frappé. Tout cela ne serait que le produit du coronavirus, balivernes !

Le grand capital ferme des usines et supprime des emplois pour mieux préserver l’emploi, baliverne ! Ses gouvernants arrêtent l’économie pour mieux préserver la santé des salariés, baliverne ! Ils reprennent l’activité parce qu’ils ont pris des mesures de sécurité pour les salariés, baliverne ! Ils se distribuent des milliers de milliards de fonds publics pour sauver les entreprises, baliverne !

La guerre dont parlent les classes dirigeantes aux quatre coins de la planète, ce n’est pas le combat des personnels soignants, d’ailleurs toujours aussi démunis de moyens suffisants et surtout d’effectifs, toujours aussi méprisés et exploités, toujours aussi menacés, toujours sous la coupe des mêmes politiques d’austérité et de rentabilité. Dans ce domaine comme dans les autres, le discours est a contrario complet de la réalité !

Là encore, les réformistes protestent sans rien expliquer, sans rien chercher à comprendre, sans rien remettre en cause des fondements même du système qui produit tout cela, en faisant croire qu’il suffirait de « bons gouvernants « , négociant bien avec ces mêmes réformistes, leur donnant accès aux décideurs, pour que tout se règle sans rien changer de fondamental dans la propriété privée des moyens de production et dans le caractère de classe de l’Etat, c’est-à-dire en préservant tout dans ce qui nous a conduit à cette catastrophe : une économie capitaliste en bout de course parce qu’elle a atteint des limites qu’elle ne peut plus dépasser et, du coup, un niveau de capitalisation qu’elle dépasse sans qu’il serve désormais à développer en même temps les forces productives ! C’est ce capital en surplus qui devient nocif, destructeur, qui ponctionne même des richesses qui n’ont pas été produites, qui ne seront jamais produites, qui ne peuvent plus être extraites du travail humain car elles dépassent largement tout ce qui est produit. Les profits, dès lors et depuis des années, dépassent largement au total les richesses produites. Le capitalisme, qui avait dépassé tous les systèmes sociaux précédents en production de richesses nouvelles, a cessé de développe la production de richesses et est cependant contraint de distribuer des revenus du capital qui suivent la masse des capitaux en croissance folle, voilà la source de l’effondrement de 2007 et de celui de 2019, bien avant Covid, sans Covid, sans rien à voir avec Covid !

Covid n’est venu, en 2019, que servant de camouflage à une chute économique et sociale que les classes possédantes savaient et reconnaissaient inéluctable avant la pandémie.

La fin de la pandémie, si cela pouvait avoir un sens vu à quel point personne ne maîtrise cette évolution, ne servirait nullement à résoudre les problèmes qui ont donné naissance à cet effondrement spectaculaire d’un système social qui avait duré tant d’années et pouvait sembler éternel à certains commentateurs, dont les réformistes font glorieusement partie.

Non, les capitalistes et les gouvernants, qui savent parfaitement que les contradictions actuelles n’ont aucune solution dans le cadre du système, ne préparent nullement une « sortie de crise », une « société post-pandémique », une réforme de la société qui tirerait soi-disant les leçons de la crise. Non, ils préparent tout simplement l’écrasement de la révolution sociale qui est née de l’effondrement capitaliste. Ils préparent tous les moyens de transformer ce risque de révolution sociale du peuple travailleur en bain de sang, qu’il s’agisse d’un affrontement entre races aux USA, entre nations comme Chine et USA, entre religions, entre régions. Ils n’ont aucun espoir d’un renouveau du capitalisme et c’est pour cela qu’ils détruisent eux-mêmes la démocratie qu’ils prétendaient défendre, ils détruisent la satisfaction sociale d’une fraction importante de la population qu’ils prétendaient soutenir, ils détruisent la fallacieuse confiance sociale et politique du peuple travailleur qu’ils avaient cherché à créer, ils détruisent la confiance dans les gouvernants, dans leurs forces de l’ordre, dans l’ordre social et politique lui-même.

Quant à construise un nouvel avenir, ils n’en sont nullement capables. Ils sont l’Ancien Régime. Ils sont le pouvoir faible qui ne trouve sa force que dans la violence. Ils sont le régime social dépassé qui ne peut se préserver qu’en accroissant le gouffre entre son infime minorité ultra-riche et sa majorité de plus en plus misérabilisée, opprimée et exploitée.

La seule « solution » ne consiste nullement à réformer le capitalisme car ce qui n’a pas été fait en 2007-2008, ne peut pas davantage l’être aujourd’hui. La seule solution, c’est la révolution sociale mondiale, c’est la mise en place partout d’assemblées du peuple travailleur, à commencer par les entreprises et quartiers populaires, c’est la constitution de ce peuple travailleur en classe dirigeante par son affirmation d’un programme et d’une perspective d’avenir et d’abord la fin de la propriété de toutes les richesses et du pouvoir par le moins d’un pourcent de capitalistes. Et cette solution là passe par le fait que les exploités cessent de suivre les directions réformistes qui les trompent, même quand les militants de base réformistes croient en ces fausses perspectives de manière entièrement honnête.

Pour rompre avec toutes les tromperies réformistes, une seule solution : la giletjaunisation de la lutte sociale et du pouvoir !

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