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De la répression militarisée à la militarisation de l’État

mardi 29 décembre 2020, par Khider Mesloub

De la répression militarisée à la militarisation de l’État

« Les officiants de l’appareil répressif ont toujours eu le sens de l’ordre avant celui de la légalité, le sens de l’État avant le souci du citoyen. », Philippe Boucher

Depuis quelques années, à la faveur de l’entrée du capitalisme dans sa phase de crise économique et sociale systémique, subséquemment accompagnée de soulèvements populaires déferlant partout dans le monde (momentanément interrompus durant l’épidémie du Covid-19), l’unique réponse apportée par les gouvernants aux manifestants revendiquant leur droit de vivre dignement est la répression.

Sans conteste, dans tous les pays en proie aux révoltes sociales, l’État ne cesse de muscler son bras armé, affirmer sa puissance, affermir son autorité, manifester sa force écrasante, dresser des remparts de plexiglas pour défendre l’ordre établi. Aux multiples revendications socioéconomiques ou politiques des manifestants, les gouvernants répondent, avec toujours plus de férocité, par la répression. Quand la répression policière ne suffit pas à tempérer les ardeurs revendicatives des populations en lutte, l’État déploie l’armée pour procéder à la pacification du pays, parfois par l’usage de balles réelles contre les civils, comme au Soudan où, en 2019, plus de 130 personnes furent tuées par la junte militaire lors la répression du mouvement de contestation, sans oublier d’autres pays notamment le Chili et l’Irak (près de 300 personnes furent massacrées et plus de 12 000 blessés, en l’espace de quelques jours).

À notre époque, les répressions policières prennent des formes brutales. Qui plus est, les forces de l’ordre usent de moyens coercitifs et répressifs hautement sophistiqués. En effet, la police s’appuie sur un armement toujours plus impressionnant et technologique pour défendre l’ordre établi. Outre l’exhibition effrayante d’un redoutable équipement répressif à la technologie militaire meurtrière effroyablement développée (robocop), l’État n’hésite pas à déployer des milliers de policiers lors d’une simple manifestation pacifique. Manière épouvantable d’intimider et de terroriser les manifestants. La militarisation des fonctions policières, autrement dit l’application des techniques d’entraînement et d’intervention répressive militarisées, induit inéluctablement une logique de violence. Il existe une corrélation entre l’introduction de la force paramilitaire comme technique de maintien de l’ordre, notamment par l’adoption d’équipements militaires (casques, boucliers, genouillères, armes létales, etc.) et l’augmentation du degré de violence employée dans les opérations de maintien de l’ordre. Les forces de police militarisées, matérialisées par leur déploiement inégalé de techniques et d’équipements militaires, induisent une véritable logique de guerre.

En France, ces dernières années, jamais depuis la Commune de Paris de 1871 (la semaine sanglante : ce massacre fit 30 000 morts, fusillées sans jugement du 22 au 29 mai 1871, 46 000 prisonniers, des milliers de proscrits et de déportés) et la guerre de Libération de l’Algérie (où la barbarie des forces de l’ordre française s’était déchaînée quotidiennement contre le peuple algérien durant sept ans, même en pleine capitale de la « démocratie » où sévissaient les ratonnades contre les résidents algériens, dont la plus célèbre fut perpétrée lors de la manifestation pacifique d’octobre 1961 à Paris, réprimée dans le sang par le régime républicain et laïque gaulliste, faisant près de 300 morts) on avait assisté à un tel déchaînement de violence étatique contre la population civile. Le point d’orgue de cette dynamique répressive fut atteint lors du mouvement des Gilets jaunes.

Avec les manifestations des Gilets jaunes, les violences policières furent effroyablement sanglantes, à tel enseigne que l’ONU s’alarma et dut intervenir pour sermonner la France. Dans son rapport, Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits de l’homme, rappela à l’ordre les autorités françaises et réclama l’ouverture d’une enquête approfondie sur les violences policières recensées lors des manifestations des Gilets jaunes.

À chacune des manifestations organisées par les Gilets jaunes le samedi, on dénombrait des dizaines de blessés graves causés par la répression policière (au total on déplora plus de 4000 blessés). Des centaines de manifestants furent éborgnés ou estropiés par les tirs des flash-ball et de grenades de désencerclement. Plus d’une dizaine de personnes furent tuées.

Contre les manifestants, la police utilisait régulièrement des armes de guerre. À chaque manifestation des Gilets jaunes, les forces répressives vidaient leurs réserves de gaz lacrymogène et de grenades, preuve de l’acharnement de ces forces de l’ordre à charger et à mater violemment les manifestants. En outre, les charges sans sommation, les tirs de balles en caoutchouc et de grenades se multiplièrent notablement.

Une chose est sûre : cette barbarie policière n’est nullement contingente mais structurelle, systémique. Elle reflète la banalisation des répressions policières, sources d’accroissement des tensions entre les « citoyens » excédés et l’État discrédité. Comme l’avait écrit Lénine : « l’État, c’est l’organisation de la violence destinée à mater une certaine classe », en l’espèce le prolétariat. Particulièrement vrai en période de crise économique et sociale où l’État dévoile sa hideuse figure répressive. À cet égard, il est utile de relever que, pour les États, en particulier les puissances impérialistes, la gestion du maintien de l’ordre à l’intérieur de leur espace public, avec comme dessein l’opération de contention des foules et de neutralisation d’éléments turbulents des classes populaires, s’inscrit dans le même esprit que leurs interventions militaires à l’extérieur des frontières. C’est la même logique dominatrice et répressive qui est à l’œuvre. En effet, les gouvernants ont objectivé le concept de guerre permanente et globale à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. Pour les puissants pétris de cynisme, lancer des LBD ou des grenades de désencerclement contre les manifestants et lâcher des bombes contre les populations en Syrie ou en Afghanistan, avec tous les dommages collatéraux inhérents à ce genre d’interventions militaires, relèvent de la même logique de gouvernance despotique. En particulier, en période de crise économique et sociale, propice aux turbulences sociales, où l’amenuisement de l’État providentiel s’accompagne d’un durcissement autoritaire du pouvoir. Désormais les frontières entre gestion policière et militaire du maintien de l’ordre ont éclaté. La distinction entre militaires et policiers s’estompe. Ces deux corps constitués armés remplissent les mêmes missions guerrières de combat indifféremment contre l’ennemi extérieur et intérieur.

Comme on l’avait relevé lors du mouvement des Gilets jaunes, victime d’une impitoyable répression policière. En effet, au cours de ces opérations de répression contre les Gilets jaunes, outre l’usage inattendu de blindés militaires pour réprimer les manifestants, le gouvernement Macron appela en renfort l’armée pour suppléer les forces policières dans le maintien de l’ordre. À cet égard, le 8 décembre 2018, à Paris, la répression fut exceptionnellement violente. Selon le journal Le Monde daté du 7 décembre 2019, lors de cette manifestation, le commandement des CRS s’adressait à ses troupes en ces termes : « Si vous vous demandez pourquoi vous êtes entrés dans la police, c’est pour un jour comme celui-ci ! Vous pouvez y aller franchement, allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter ceux qui sont à votre contact, à proximité… Ça fera réfléchir les suivants ». Cette sinistre philippique fait écho à celle de l’écrivain Edmond de Goncourt proférée lors de l’écrasement des Communards : « les saignées comme celle-ci, en tuant la partie bataillante d’une population, ajournent d’une conscription la nouvelle révolution. C’est vingt ans de repos que l’ancienne société a devant elle. » On pourrait ajouter : les confinements pénitentiaires meurtriers actuels, décrétés par les machiavéliques gouvernants contre les populations délibérément infantilisées et criminalisées, ont pour dessein de vacciner ces populations de leurs ataviques prédispositions subversives virales, pour des décennies, notamment par la terreur inoculée dans le corps social ordinairement rebelle. Mais leur tentative d’éradication du virus de la révolte est vaine. Aucune politique vaccinale bourgeoise ou action répressive ne peut enrayer le gène de la subversion ancré dans le corps social du prolétariat instinctivement séditieux, ontologiquement révolutionnaire.

De manière générale, ces récentes années, lors des manifestations, les forces de l’ordre utilisent fréquemment des LBD (les lanceurs de balle de défense), véritables armes de guerre. En France « démocratique », cette arme létale de maintien de l’ordre fut adoptée par la police en 1995 pour éviter les traditionnelles interactions physiques, symbolisés par les confrontations (le corps à corps) entre forces de l’ordre et manifestants, aux fins d’épargner les policiers des risques de blessures graves ou létales liés aux opérations de neutralisation directes.

C’est d’ailleurs l’argument avancé par l’État pour légitimer la généralisation de cette arme (létale), permettant aux policiers d’attaquer les manifestants à distance, au moyen de ces lanceurs de « balles sublétales » et des « grenades de désencerclement », sans encourir aucun risque au cours de leurs opérations répressives.

Le LBD, ressemblant à un fusil, possède la précision d’une arme de guerre. L’usage de cette arme peut présenter à courte distance des effets traumatiques pouvant entraîner des lésions graves irréversibles, voire létales.

À l’origine, le LBD était initialement employé par les policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) patrouillant dans les quartiers populaires de banlieue, ces cités dortoirs où sont parquées les classes populaires assimilées aux classes dangereuses. Après expérimentation sur les populations paupérisées souvent issues de l’immigration, l’usage de cette arme de guerre fut généralisé, banalisée, « démocratisée », puisqu’elle fut ensuite massivement utilisée lors des répressions policières contre les manifestants pour pacifier leurs ardeurs revendicatives, leur apprendre la docilité, l’obéissance, la soumission.

Désormais, aussi bien dans les manifestations que dans les quartiers populaires, la police n’hésite plus à utiliser cette arme de guerre contre la foule dans ses opérations de contention ou de neutralisation. Car les LBD ont pour caractéristique d’induire une véritable logique de guerre. Cet arsenal a pour vocation de mutiler et de terroriser la population turbulente ou révoltée.

Ces dernières décennies, les répressions policières se sont étendues des marges de la société turbulente et insurgée à la population civile pacifique. Particulièrement vrai lors des mobilisations populaires revendicatives, toujours en pleine expansion du fait de l’accentuation de la crise économique. Cependant, même en temps ordinaire, les exactions et brutalités policières sont devenues fréquentes, notamment lors des récurrentes interpellations musclées, illustrées par les techniques de neutralisation militaires extrêmement violentes, symbolisée par la technique dite de la clé d’étranglement respiratoire ou sanguin et le plaquage ventral, employés ordinairement par les policiers et les gendarmes.

Ces techniques d’arrestation sont régulièrement responsables de centaines de « bavures policières », ces crimes institutionnalisés couverts par la police des polices (institution policière opaque en charge de la protection de leurs frères d’arme, les voyous policiers) et la Justice, cette autre institution de classe au service des classes possédantes. À cet égard, pour garantir une totale impunité policière, en France, le gouvernement Macron a présenté récemment un projet de loi dite « sécurité globale » visant à interdire la diffusion d’images de policiers dans l’exercice de leurs « pacifiques fonctions de maintien de l’ordre », assurée, comme tout le monde le sait, dans le respect des citoyens et des manifestants. Au vrai, cette Loi « sécurité globale » vise à couvrir les violences et bavures policières par l’interdiction aux journalistes comme à tout « citoyen » de filmer les visages des policiers tabasseurs. Selon ce texte de loi machiavélique, ces films et ces photos pourraient mettre en danger les policiers accomplissant humainement leur « devoir » de répression. Et tout contrevenant sera condamné à 45 000 euros et un an de prison. Si elle venait à être votée, cette loi serait un véritable blanc-seing accordé aux policiers, leur permettant ainsi de réprimer en toute invisibilité et impunité.

Aussi, assistons-nous à la banalisation de la répression, à la généralisation des violences policières. Ces exactions et brutalités policières ne sont en rien une exception. Les contrôles et interpellations de la police « démocratique », notamment contre les jeunes ou les immigrés, s’effectuent quotidiennement avec des méthodes vexatoires et avilissantes, dans le mépris de la loi et de la personne, accompagnées fréquemment d’insultes racistes et de propos humiliants.

Certes, initialement, les répressions policières violentes s’étaient exercées, en guise d’expérimentation et d’entraînement, uniquement contre les marges de la société, les couches pauvres des cités populaires, notamment contre les jeunes livrés à eux-mêmes, sans emploi ni perspective d’insertion professionnelle. Mais, avec l’aggravation de la crise économique et sociale sur fond de précarisation et de paupérisation des classes moyennes désormais en pleine prolétarisation, accompagnée de révoltes sociales récurrentes, ces répressions se sont étendues de plus en plus à l’ensemble de la population laborieuse fréquemment mobilisée pour protester contre la dégradation de ses conditions sociales.

Ainsi, après avoir sévi longtemps contre les manifestations politiques et les quartiers populaires en ébullition, les répressions policières se sont généralisées à toute la « société civile » mobilisée dans les mouvements sociaux. Elles s’abattent désormais sans distinction sur tous les rassemblements et manifestations, quel que soit le but des revendications.

L’objectif est d’éviter l’occupation de la Rue par le « peuple » opprimé et du prolétariat en lutte. D’empêcher la transformation de la rue en Espace public de Liberté.

En tout état de cause, l’espace public ne doit jamais devenir un lieu d’expression de liberté, exercée par des collectifs autonomes, notamment lors du déclenchement de luttes sociales ou de manifestations politiques. Car tout espace public de liberté est propice au développement de la solidarité entre manifestants, à l’éclosion du débat politique entre égaux, à l’épanouissement de la fraternité au sein du Mouvement. Toute occupation de l’espace public favorise l’émergence de la vraie démocratie directe et horizontale, et corrélativement l’éclosion d’un contre-pouvoir susceptible d’ébranler le pouvoir dominant. De là s’explique la propension instinctivement atavique et animale des pouvoirs à déloger violemment, au moyen de leurs mercenaires policiers, toute occupation de l’espace public, toute manifestation organisée dans une agglomération. L’État des riches a pour mission d’empêcher la constitution pérenne de rassemblements, d’attroupements, de regroupements, propices à la fermentation politique subversive et à la création de collectifs autonomes alternatifs émancipateurs librement organisés ; par voie de conséquence propices à la naissance d’une force collective populaire capable de disputer le pouvoir aux institutions dirigeantes dominantes. Autrement dit, la rue peut devenir un Contre-pouvoir susceptible de se muer en unique pouvoir du « peuple » opprimé et du prolétariat, sous l’effet conjugué de sa force et de sa pérennité.

Aussi, pour obvier ces scénarios subversifs, afin de mieux tenir en laisse les protestataires, certes l’État bourgeois tolère-t-il l’organisation d’une éphémère manifestation sur un parcours balisé sur fond de doléances banalisées, mais une fois épuisé le temps imparti de la sage procession revendicative inoffensive, chaque manifestant est-il tenu de regagner son domicile, pour éviter tout rassemblement prolongé susceptible de remettre en cause l’ordre établi. À cet égard, comme on l’observe dans de nombreux pays, notamment au Venezuela, au Chili, en Égypte, outre la répression policière, l’Etat mobilise l’armée pour écraser dans le sang toutes les manifestations sociales considérées comme subversives.

Ainsi va la société sécuritaire capitaliste, fondée sur une insécurité sociale et économique généralisée : incapable de nourrir sa population paupérisée, l’État des riches est réduit à la nourrir de terreur et de matraques, de restrictions de ses libertés et de répressions généralisées. Partout, dans nombre de pays, la « pacification » des mouvements sociaux s’opère désormais par la répression policière, voire l’écrasement militaire.

Or, toute politique répressive des gouvernants contribue à la radicalisation de la colère du prolétariat, à l’affermissement de sa résistance, au renforcement de sa détermination à poursuivre son combat contre la dégradation de ses conditions sociales, de vie et de travail, en dépit des répressions. En effet, les répressions policières ne peuvent qu’enhardir la colère populaire. Qui plus est, les manifestants, victimes de violences policières, inclinent inévitablement vers une radicalisation militante, du fait de la prise de conscience de la véritable nature de l’État : être au service de la classe dominante et gouverner par la coercition, la répression et l’incarcération. En outre, l’opposition du peuple opprimé et du prolétariat aux violences policières favorise assurément la fédération de leurs forces, l’organisation de leur résistance, et contribue également à la convergence de leur lutte.

Ironie de l’histoire, un coup de matraque ou une bombe lacrymogène aiguise plus aisément la conscience politique du prolétariat que des années de militantisme professé par des partis politiques assermentés. La répression policière accélère plus hâtivement l’émergence de la conscience de classe que des années de campagnes électorales (de fait, par l’atomisation de leurs fonctions politiques incarnées par les anonymes isoloirs, les campagnes-mascarades électorales produisent l’effet inverse : elles contribuent à l’atrophie de la conscience de classe, à la fragmentation du corps social salarié en monades citoyennes, au dévoiement de la lutte collective).

Une chose est sûre : les répressions gouvernementales permettent de comprendre la fonction réelle de la police et de l’armée dans une société de classe. La police n’a qu’une seule mission régalienne, comme disent les politiciens bourgeois : et ce n’est certainement pas de faire la circulation ni de lutter contre la délinquance (par ailleurs produite par la société de classe car la misère engendre immanquablement la criminalité). La principale fonction de la police est de mater les révoltes pour maintenir l’ordre établi, autrement dit assurer la protection des classes possédantes.

En effet, parce que la société capitaliste est fondée sur l’exploitation et l’oppression de la majorité de la population laborieuse, le maintien de l’ordre bourgeois exige-t-il une répression systématique de toutes les personnes qui contestent cette exploitation et oppression, de tout mouvement social qui représente une « menace » pour l’ordre établi.

Quoi qu’il en soit, le renforcement de l’usage de la force contre les opprimés est un aveu de faiblesse des classes possédantes, incapables de perpétuer le règne de leur domination sans répression systématique. Avec l’approfondissement de la crise économique et sociale accompagnée de son lot de chômage et de misère, les gouvernants n’ignorent pas que les prolétaires ne demeurent jamais inactifs. Leur imminente riposte sera à la hauteur de leur détresse sociale : radicale. Dans un récent article publié par l’hebdomadaire Challenges, ce média rapporte la terreur qu’inspire au gouvernement Macron la crise multidimensionnelle actuelle : « L’exécutif est tétanisé par le risque d’explosion sociale », écrit Challenges. De là s’explique le durcissement autoritaire du pouvoir, le récent « tournant répressif » du gouvernement Macron. Au reste, le pouvoir a profité de la pandémie du Covid-19 pour accentuer son volet répressif dans les quartiers, les espaces publics, les transports, les manifestations.

Ainsi la militarisation de l’État et de la société bourgeoise sénile est due à la crainte réelle d’une explosion sociale, non aux menaces (fantasmagoriques) terroristes (par ailleurs politiquement instrumentalisées par le pouvoir). Actuellement, en France (mais également dans la majorité des pays), la militarisation de la société se manifeste par l’armement des polices municipales, la multiplication des caméras de vidéos surveillance dans les lieux publics, la modernisation de tout l’arsenal répressif : armes, blindés, renseignements. En l’espèce, pour la bourgeoisie française (mondiale) décadente il s’agit de l’adaptation de son appareil répressif aux futures luttes sociales. En effet, avec l’aggravation de la crise économique, l’augmentation exponentielle de la misère et du chômage, le prolétariat et ses jeunes générations sacrifiées n’auront pas d’autre choix que de s’engager dans la lutte pour défendre leurs conditions de vie. Immanquablement, ces prolétaires se heurteront, lors des futures manifestations, aux forces de l’ordre de l’État.

Après la phase de militarisation de la répression exécutée avec des instruments de neutralisation technologiques rudimentaires, nous entrons désormais dans la phase de la répression militaire opérée avec des moyens matériels et humains exceptionnellement sophistiqués et meurtriers : la guerre de classe livrée par les gouvernants contre l’ensemble du peuple opprimé et le prolétariat mondial.

« Et pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocats, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours. », Auguste Blanqui.

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