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De l’instrumentalisation du terrorisme islamiste à l’orchestration du terrorisme viral

samedi 24 avril 2021, par Khider Mesloub

De l’instrumentalisation du terrorisme islamiste à l’orchestration du terrorisme viral

Les attentats du 11 septembre 2001 avaient constitué le prétexte à la mise en œuvre des nouvelles reconfigurations politiques et géostratégiques impulsées par l’hyperpuissance américaine. Sur fond de sidération mondiale suscitée par la psychose généralisée, dès le lendemain des attentats, les autorités américaines avaient déployé promptement leur stratégie machiavélique : mobilisation de la population derrière l’état de guerre, renforcement de l’appareil répressif de l’État, réaffirmation de la puissance de l’Amérique matérialisée par une politique interventionniste impérialiste tous azimuts, opérée au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste. De fait, immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001, les instances politiques et médiatiques américaines ont été embrigadées pour enrôler la population dans les entreprises guerrières impérialistes. Tous les pays stratégiques du Tiers-monde étaient susceptibles d’être envahis, toutes les nations économiquement concurrentes, torpillées, toutes les puissances militaires potentiellement rivales, neutralisées. Dans le même temps, au niveau national, en un temps record, l’appareil politique a mis en œuvre ses plans de durcissement de la machine judiciaire et policière répressive, sa nouvelle législation sécuritaire liberticide. Du jour au lendemain, la crise terroriste (aujourd’hui on parle de crise sanitaire du Covid-19) a servi de prétexte à l’aggravation de la récession économique et au démantèlement des budgets des programmes sociaux.

Tous les fonds étaient désormais alloués à l’effort de guerre impérialiste et à la sécurité nationale. La promptitude avec laquelle ces mesures ont été adoptées révèle qu’elles avaient été ficelées depuis longtemps, préparées et planifiées par les cercles restreints opaques américains (à l’instar des mesures antisociales et liberticides décrétées actuellement dans la majorité des pays). Sur le plan international, le dessein réel de la guerre n’était pas tant l’anéantissement du terrorisme islamiste que la réaffirmation de la domination militaire américaine sur tout le globe, implantée au lendemain de l’effondrement du bloc impérialiste rival soviétique.

Durant deux décennies, les États-Unis ont ainsi mené plusieurs opérations militaires d’envergure : contre l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie, le réseau Al Qaïda, etc. Dans chacune de ses interventions impérialistes, les États-Unis avaient contraint leurs alliés, telles la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, à s’enrôler sous le drapeau américain ; l’ensemble des pays du monde à se plier au calendrier géostratégique étasunien, à s’incliner devant la volonté de l’Oncle Sam, à se soumettre devant les intérêts de la grande puissance victorieuse de la Guerre froide.

Cependant, ces dernières années, le terrorisme islamiste étant devenu inopérant en matière de manipulation idéologique, pour avoir épuisé toutes ses potentialités de dévoiement politique et d’enrégimentement caporalisée, les classes dominantes (occidentales) se sont résolues à s’offrir un autre ferment terrorisant, le coronavirus, pour passer à un degré supérieur en matière de gouvernance par la manipulation et la terreur de la population, exercée dans le cadre du nouvel ordre mondial chaotique menacé d’éclatement sous l’effet de la récession économique.

Sans conteste, le Covid-19 signe l’entrée des États occidentaux, en particulier, et des pays du Tiers-monde, en général, dans l’ère du despotisme, autrement dit de l’extinction de la « démocratie » représentative. Désormais, toute la planète, depuis le simple village jusqu’à la grande mégalopole, en passant par toutes les « maisons », sont soumis aux lois d’exception, à l’état de siège, au couvre-feu, à la surveillance technologique. À la dictature du confinement. Au confinement de la démocratie. Au nom de la prétendue lutte contre le virus, l’ensemble des États du monde, dans une action concertée, ont décrété des mesures de confinement pénitentiaire, des recommandations sanitaires spécieuses, des despotiques prescriptions médicales suspectes d’inanité. Le coronavirus devient le catalyseur de l’aggiornamento planétaire et l’agent dérivatif de divertissement de la foule mondiale plongée dans la psychose généralisée, orchestrée par les médias inféodés aux puissances financières et étatiques.

Quelles ont été les véritables motivations de la tactique politique de confinement total apparemment préjudiciable aux intérêts économiques et sanitaires des pays ? Aujourd’hui, il est clairement établi, eu égard aux conséquences catastrophiques provoquées par la décision d’arrêter la production (du moins certains secteurs industriels) et la commercialisation (secteurs tertiaire et quaternaire), de mettre en quarantaine des centaines de millions de travailleurs (producteurs de valeur), qu’il s’est agi là d’une véritable volonté de torpiller l’économie, chapeautée par quelques factions du grand capital financier. Cette entreprise de torpillage répond à priori à une réaction mécanique du capital actée officiellement par les gouvernements. À première vue, certes les intérêts ayant présidé à la tactique de confinement généralisé ont semblé opposer aux intérêts vitaux des bourgeoisies nationales. Mais, ils sont conformes aux intérêts du grand capital international. Une chose est sûre : le cataclysme économique actuel ne doit rien au hasard. Ce désordre apparent s’inscrit dans la stratégie de la théorie du « chaos constructif » (ou « destruction créatrice », selon l’expression de Joseph Schumpeter) visant la mise en œuvre accélérée de la gouvernance mondiale du grand capital financier (occidental), dans le cadre d’une économie dématérialisée, numérisée, ubérisée, assujettie au télétravail et l’e-commerce (économes en coûts de locaux, en facturations diverses liées à l’entretien, électricité, eau, assurance, frais de repas et de transport dus aux salariés, etc.). L’ère de l’économie « physique » et réelle est révolue. Bienvenue dans l’économie dématérialisée et virtuelle à entreprises évanescentes, à réglementations salariales disloquées, à avantages sociaux démantelés, à rémunérations drastiquement comprimées.

Faut-il mentionner que le camp sino-russe ne compte pas assister impuissant à cette tentative de reconfiguration du monde actionnée par le grand capital occidental, au plan économique comme au plan militaire. À cet égard, dans un contexte de crise économique aiguë et de menace d’éclatement imminent de la « bulle financière », la pandémie du Covid-19 a constitué, pour le grand capital financier, une opportunité inespérée pour accélérer le processus de purgation de l’économie et de concentration de la propriété des moyens de production, de commercialisation et de gouvernance mondialisée. Par cette opération de purge économique exécutée à la faveur du confinement généralisé où les populations ont été mises à la disette et les grandes entreprises généreusement subventionnées, le grand capital financier escompte relancer l’économie à son profit, après avoir éliminé les secteurs et les entreprises insuffisamment adaptés à la globalisation contemporaine, ou plus exactement instaurer une économie de guerre destinée à neutraliser l’adversaire économique extérieur (le camp rival chinois), et surtout l’ennemi intérieur (le prolétariat) par la répression de toute velléité de résistance populaire. Ce maquignonnage économique, effectué dans une période de paix, donc sans conflits armés, a pour dessein la concentration monopolistique des moyens de production et de commercialisation, mais également la destruction simultanée d’une grande partie des forces productives (comme lors des deux Guerres mondiales) et d’une partie des capitaux financiers superflus, afin d’éviter la réitération rapide de la constitution de la « bulle financière » susceptible de compromettre la reconstruction économique numérisée.

Aujourd’hui, le manque de réactivité des États devant la pandémie du Covid-19 s’éclaire à la lumière de l’actualité à posteriori moins dramatique en matière de mortalité que les prévisions catastrophistes annoncées par les médias inféodés aux puissances financières (l’Impérial Collège London annonçait insidieusement, au début de l’épidémie, pour créer un climat de psychose légitimant les mesures de confinement et d’arrêt de l’économie, des millions morts).Tout s’était passé comme si toutes les conditions avaient été délibérément réunies pour favoriser la tactique de confinement total avec son corollaire d’arrêt de l’économie. Ces « défaillances » sanitaires programmées, illustrées notamment par les carences en matière d’urgence médicale et l’absence d’équipements médicaux, laissent subodorer une stratégie du chaos planifiée, fomentée par les différents gouvernements inféodés aux puissances financières. L’absence d’adoption de mesures sanitaires précoces, telles que les contrôles aux frontières et aux aéroports, la défaillance médicale illustrée par les pénuries des équipements (masques, tests, gants, gels hydro alcooliques, respirateurs), semblent constituer des preuves de la volonté des pouvoirs de favoriser cette refondation du monde (sic) par la destruction des pans entiers de l’économie considérés comme obsolètes. Cette refondation économique est devenue primordiale pour le grand capital mondial en proie à une crise de revalorisation. Elle s’inscrit dans la politique de financiarisation de l’économie. Pour pérenniser sa domination de classe au moyen d’une restructuration du capitalisme, le grand capital est résolu à sacrifier des pans entiers de l’économie planétaire et à réduire à la misère des centaines de millions de personnes. Quitte à financer la « nouvelle économie », reconfigurée selon les intérêts du capital financier, par les États, autrement dit avec l’argent des contribuables (des travailleurs) et l’endettement (payé également par les futures générations de travailleurs au moyen de l’augmentation des impôts).

Par la faute de l’application de cette mesure de confinement totalitaire, même les pays sous-développés et émergents, quoiqu’épargnés par la pandémie du Covid-19, ont subi les conséquences dramatiques de l’arrêt mondial de l’économie, par la précipitation de centaines de millions de personnes dans le chômage endémique et la misère. Indéniablement, à la faveur de la pandémie du Covid-19 à la gestion sanitaire délibérément calamiteuse, le monde (occidental) a basculé de la démocratie formelle au totalitarisme réel. Que le contexte viral soit l’œuvre de la nature ou d’une main invisible d’un laboratoire, importe peu. Assurément, le virus existe. Les États s’en servent comme arme de terrorisme et de neutralisation des populations, aujourd’hui condamnées à vivre sous la terreur sanitaire pour les soigner de leur « maladive propension subversive », très virulente ces dernières années. Ainsi, le virus aura permis d’appliquer diligemment et intelligemment la stratégie de confinement, cette forme d’internement carcéral de la population mondiale, prémices à la militarisation de la société et à l’enrégimentement guerrier.

De surcroît, toutes les classes dirigeantes ont entrevu l’opportunité offerte par la pandémie, notamment la possibilité d’étriller les archaïques Constitutions, les libérales règles politiques et les lois sociales protectrices, devenues des entraves à la nouvelle gouvernance despotique dictée par la situation de crise économique systémique mondiale, vectrice de menaces d’explosions sociales. De manière générale, en période de crise instrumentalisée avec cynisme par les classes dominantes, l’état de nécessité exonère toutes les transgressions juridiques, toutes les illégalités politiques, toutes les violations des libertés, tous les crimes sociaux perpétrés contre la population par l’État. Aujourd’hui, à la faveur de la crise sanitaire du Covid-19, au nom du prétendu sauvetage de la santé de la population, les gouvernants mutilent tous les droits politiques et sociaux de cette même population. Incontestablement, le monde est entré dans l’ère de la gouvernance par le terrorisme viral, devenu l’unique modalité d’administration totalitaire, indispensable aux classes possédantes dans cette période de récession économique travaillée par la recrudescence de la lutte des classes. En tout état de cause, la promptitude avec laquelle l’ensemble des États ont mis en œuvre leur stratégie contre-insurrectionnelle matérialisée par les mesures de confinement et d’état de siège, les spécieuses prescriptions sanitaires comminatoires, révèle les intentions réelles de cette guerre sanitaire, menée non pas contre le virus mais contre toutes les réglementations politiques et sociales libres, contre toutes les institutions sociales et législations protectrices encore en vigueur, en un mot contre les peuples, les travailleurs, le prolétariat, dans le cadre de la reconfiguration despotique d’un nouvel ordre économique.

Quoi qu’il en soit, si la pandémie finira par s’éteindre, en revanche toutes les lois liberticides et antisociales votées à l’occasion de cette crise sanitaire du Covid-19 s’implanteront définitivement dans le paysage politique et social de la société désormais tailladée par la paupérisation absolue et garrottée par le Pouvoir absolu du grand capital financier. Sans conteste, le Covid-19 aura été le prétexte à l’instauration d’une guerre contre-insurrectionnelle, menée par les États pour tenter de contenir les tempêtes subversives sociales provoquées par la récession économique. Au nom de la lutte contre le virus, il s’agit en vrai d’une guerre de classe contre l’ensemble des peuples, contre les travailleurs, leurs droits, leurs institutions, leurs protections sociales, mis en place depuis plus d’un siècle. Il s’agit ni plus ni moins d’un retour à la tyrannie de l’époque de la monarchie absolue dépourvue d’institutions démocratiques, d’une volonté de démantèlement de toutes les règles de « l’État de droit », devenues inopérantes pour contenir la guerre de classe en germination, en fermentation. Ainsi, nous vivons la fin d’un monde capitaliste, celui de la démocratie bourgeoise avec ses Parlements, son État de droit, ses pouvoirs législatifs désormais superflus car les lois et les mesures sont dictées directement par le Pouvoir exécutif (ou plus exactement le grand capital), sans être ratifiées par les représentations nationales, autrement dit les Assemblées nationales. Nous assistons à la fin de la souveraineté du pouvoir judiciaire désormais dépouillée de son apparente et illusoire indépendance, à la mort de la liberté d’expression et de la presse, illustrée par la disparition des fonctions de contrepoids correctif démocratiques défendues par des instances de régulation libres, désormais menacées de disparition car encombrantes en période de guerre de classe. Cela dévoile également le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise. En effet, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l’histoire, Démocratie et Dictature, deux modes de régulation politique au sein du même système de production capitaliste, se succèdent alternativement, au sein du même État, au gré des conjonctures économiques et sociales.

La stratégie appliquée à la faveur de la pandémie est avant tout une stratégie totalitaire de contre-insurrection pérenne. Elle ne tolère aucun contre-pouvoir, aucune opposition politique, aucune protestation sociale, aucune grève ouvrière, aucun parti révolutionnaire, aucun « citoyen » subversif, aucune voix discordante, aucune urne électorale sinon l’urne funèbre des cadavres décimés par la répression ou la guerre, toutes deux appelées à se généraliser, à s’institutionnaliser, à occuper l’espace public déserté par la démocratie, la prospérité économique, le progrès social.

De manière globale, d’un point de vue géostratégique, dans cette période marquée par des tensions commerciales exacerbées, pour l’Occident l’infléchissement vers le totalitarisme moderne est motivé par deux raisons capitales. D’une part, pour une raison endogène, autrement dit pour des motivations de sécurité intérieure. En effet, pour affronter l’inéluctable subversion intérieure prévisible, provoquée par la dépression économique, l’Occident blinde son État, caporalise sa gouvernance. D’autre part, pour une raison exogène, autrement dit pour des mobiles impérialistes. Effectivement, pour préparer l’imminente guerre extérieure contre le nouvel ennemi nommément désigné, en l’espèce le dragon économique chinois, nouvelle puissance incontestable économique, l’Occident enrégimente sa population. Dans les deux cas, s’impose la militarisation de la société pour tout à la fois neutraliser et enrégimenter la population, pour transformer chaque « citoyen » en soldat dans la perspective de l’imminente conflagration militaire généralisée.

Ce n’est pas la première fois que l’Occident joue à l’apprenti sorcier. À de nombreuses reprises dans son histoire meurtrière, pour résoudre ses contradictions, il a activé des foyers de déstabilisation contagieuse létale. Il ne faut pas oublier que l’Europe moderne capitaliste est devenue une machine à produire de la destruction tous azimuts dès la fin XVIIIe siècle, illustrée notamment par le processus de déshumanisation de ses habitants arrachés à leur société villageoise millénaire fondée sur la solidarité, destruction amplifiée par les deux guerres mondiales (le qualificatif « européennes » serait plus approprié), et les totalitarismes fascistes et staliniens (tous deux européens), (sans oublier le Japon et la guerre sur le Pacifique. NDLR). De même, il ne faut pas oublier que l’Occident « civilisé » a été le laboratoire du terrorisme. Le terrorisme est une invention occidentale. En effet, le terrorisme aveugle comme la guerre génocidaire sont l’apanage des sociétés capitalistes occidentales (surtout capitalistes qu’occidentales… Chine et Japon, la Birmanie aussi ont génocidé dans leur coin de continent. NDLR). Avant de revêtir les oripeaux de l’islamisme fabriqués par ailleurs par les puissances impérialistes occidentales, le terrorisme s’est longtemps, de la Russie tsariste en passant par la France de la Troisième république et des années 60, l’Italie, l’Allemagne, les États-Unis d’Amérique et l’Irlande du XXe siècle, les mouvements sionistes européens (ashkénazes) des années 1930-1940, attifé du costume civilisé occidental.

Assurément, à la faveur de la pandémie du coronavirus, la fragilité du monde actuel apparaît avec netteté. L’enjeu socioéconomique et politique est autrement plus dangereux que le coronavirus. In fine, le bilan sera plus dramatique après la crise sanitaire et le confinement. Le nombre de morts attendu sera autrement plus important que celui du virus, morts occasionnés à la fois par les famines et les guerres.

Quoi qu’il en soit, la particularité de la crise économique actuelle, dévastatrice par son ampleur, outre le fait d’être présentée mensongèrement comme avoir été provoquée par le Covid-19, est d’apparaître comme totalement étrangère aux contradictions internes du capital. Cette mystification permet à l’État (de tous les États) de dissimuler les causes profondes de la crise, mais elle lui offre surtout une occasion inespérée de décréter, sous couvert de lutte contre la pandémie du Covid-19, des mesures liberticides, des recommandations coercitives, promulguées avec l’assentiment de la population tétanisée par la terreur virale distillée par les médias inféodés aux puissants. Tout se passe comme si, avant la survenue de l’épidémie, le monde capitaliste filait le parfait amour avec la croissance économique, le plein emploi, l’échange commercial pacifique, l’écoulement fluide des marchandises, la prospérité sociale. Tout allait bien dans le meilleur des mondes du système capitaliste. En résumé, on vivait dans le capitalisme parfait, comme disaient autrefois les économistes libéraux. Puis, soudainement, comme à l’époque des impuissantes sociétés primitives dominées par les forces de la nature, l’irruption d’un microscopique et invisible virus a totalement ébranlé la plus grande civilisation scientifique et technologique de l’histoire de l’humanité, le monde moderne capitaliste qui, soit dit au passage, dépense 2000 milliards de dollars chaque année dans l’achat de l’armement pour combattre on ne sait quel ennemi « dans cette période censément de paix », mais est incapable d’aligner une armée de médecins et de personnels soignants dotés d’équipements sanitaires pour nous protéger d’un minuscule virus. Ainsi, sans l’envahissement du barbare virus, la civilisation capitaliste aurait poursuivi éternellement sa lune de miel avec la croissance, la prospérité, sa nature pacifique, humaniste, antiraciste, écologique. (sic) Même un homme de Cro-Magnon ne croirait pas à cette supercherie sanitaire, escroquerie médicale, mystification médiatique, tromperie étatique.

Lentement mais sûrement, le grand capital financier étend sa domination sur tous les pays, y compris contre une grande partie de la petite et moyenne bourgeoisie, aujourd’hui précarisée, paupérisée, prolétarisée, désespérée mais néanmoins toujours pleine d’illusions sur la « refondation » du capitalisme national (sic).

Qui a dit que le prolétariat avait disparu ? N’est-ce pas plutôt à la disparition définitive des « classes petites et moyennes bourgeoises » que nous assistons. À leur prolétarisation rampante, à leur précipitation irréversible dans la misère et la mendicité. Aujourd’hui, Marx a gagné contre ses détracteurs qui encensaient le capitalisme triomphant, assurant éternellement bonheur et prospérité, élévation constante du niveau de vie, ascension sociale inaltérable, disparition de la paupérisation, le triomphe irréversible des « classes moyennes », signant la fin de l’histoire, etc. (sic). Aujourd’hui ne subsiste sur la scène historique que deux classes antagoniques : la bourgeoisie et le prolétariat. La première nous mène vers l’hécatombe. Le second doit empêcher cette perspective par son devoir à s’atteler de remplir sa mission historique d’émancipation de l’humanité, autrement dit l’instauration de la fin de la société de classe.

Quoi qu’il en soit, si un simple invisible virus microscopique aura réussi à précipiter toutes les populations du monde entier dans l’obéissance au nouveau despotisme high tech et dans la refondation politique chauviniste et belliqueuse, sur fond de destruction – reconfiguration capitalistique de l’économie – , cela confirme qu’elles étaient déjà génétiquement disposées à la servitude volontaire, à l’embrigadement ordinaire, à la paupérisation séculaire, au sacrifice militaire, à la mort génocidaire. Ce sera la fin de tout espoir d’émancipation humaine, le début de l’enfoncement dans une barbarie planétaire interminable.

Khider Mesloub

Messages

  • "Cela confirme qu’elles (les populations) étaient déjà génétiquement disposées à la servitude volontaire"

    Quelle servitude volontaire quand toi même et tes idées philosophiques sont le résultat de l’opposé de la servitude et donc de la réflexion et des raisonnements ? Même les révolutionnaires qui tiennent ce site n’osent plus sortir de chez eux à cause de ce virus..servitude ou mesure de précaution ? Donc oui quand les bombes chimiques et les gaz moutardes sont sorties , il vaut mieux attraper son masque et rester planqué, à moins qu’on est plus rien à perdre comme c’est le cas en Afrique du sud. Pourquoi cela nous choque ? Quel évènement avons loupé pour dire que l’internationale et son armée ouvrière fantôme n’ont pas réagi ? Ou avons nous vu des organisations révolutionnaires qui ont combattu ces dix dernières années ? Pourtant nous avons des révoltes, des révolutions, des grèves spontanées, des manifestations et AG auto organisées. Mais qu’est ce qui nous poussent vers des soviets, et des insurrections victorieuses , si ce n’est une conscience de classe .

    Hors Mesloub Khider nous propose le suicide intellectuel collectif comme conscience. Juste une question : combien de morts l’humanité a t elle connu par la barbarie de ses systèmes d’organisation politique, économique & sociaux avant les vagues révolutionnaires de 1917 ? Le capitalisme s’effondre au bout de 2 (et+) siecles de domination politique , c’est dire la rapidité à l’échelle des systèmes de domination , et les exploités n’ont rien à faire ? Ils ont perdu la guerre ? Mais ils n’ont pas mener encore une seule bataille sérieuse avec une organisation de type de la Commune en 1871 ! Ou est Toussaint Louverture ? Ou sont les Poncho Villa et l’armée rouge ? Les épidémies ont toujours été le moyen de continuer les guerres civiles ou mondiales...c’est nouveau Ah bon ! Les indiens d’Amérique ..au 15eme siecle par exemple, ont été tué massivement par ..des maladies ramenées d’Europe. Les Etats font tout pour imposer leur contrôle sur leur peuple ...non c’est vrai la révélation !

    Les peuples se révoltent, font la révolution, commencent à s’organisent et bim les classes possédantes reprennent l’avantage car elles peuvent compter sur l’union sacrée de tous les faux amis de "gauche" et maintenant d’extrème gauche pour coopérer aux massacres . Ca aussi c’est la "servitude volontaire" ou la politique du réformisme qui se transforme en poison pour l’ensemble du mouvement ouvrier en période révolutionnaire. Mais c’est que le Chili de 1973 ou l’Iran de 1979 prouvent la servitude..du réformisme et du nationalisme au capitalisme. Les soit disant révolutionnaires en mettent plein la gueule aux "populations " trop bêtes et ou trop serviles pour s’opposer aux régimes politiques dictatoriaux mais par contre ces bien pensant oublient que la phase de deuil des organisations réformistes et religieuses n’est pas un long fleuve tranquille mais une période agitée ou chaque mouvement auto organisé est discrédité profondément comme actuellement avec les anti pass sanitaire , avec les gilets jaunes , le mouvement dans les hopitaux , les révolutions arabes, les mouvements féministes etc..les soviets de 1917 !

    • Extrait du discours de la servitude volontaire d’Etienne De La Boétie :
      Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir. Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. Les médecins conseillent justement de ne pas chercher à guérir les plaies incurables, et peut- être ai-je tort de vouloir ainsi exhorter un peuple qui semble avoir perdu depuis longtemps toute connaissance de son mal — ce qui montre assez que sa maladie est mortelle. Cherchons donc à comprendre, si c’est possible, comment cette opiniâtre volonté de servir s’est enracinée si profond qu’on croirait que l’amour même de la liberté n’est pas si naturel....
      ...je ne pense pas errer en disant qu’il y a dans notre âme un germe naturel de raison. Développé par les bons conseils et les bons exemples, ce germe s’épanouit en vertu, mais il avorte souvent, étouffé par les vices qui surviennent....
      Ainsi donc, puisque tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté ; puisque les bêtes, même faites au service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire, quelle malchance a pu dénaturer l’homme — seul vraiment né pour vivre libre — au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ?...
      Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race.
      Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il décidait de n’en plus bouger. Il considère presque toujours la puissance que le peuple lui a léguée comme devant être transmise à ses enfants. Or dès que ceux-ci ont adapté cette opinion, il est étrange de voir combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous les autres tyrans. Ils ne trouvent pas meilleur moyen pour assurer leur nouvelle tyrannie que de renforcer la servitude et d’écarter si bien les idées de liberté de l’esprit de leurs sujets que, pour récent qu’en soit le souvenir, il s’efface bientôt de leur mémoire. Pour dire vrai, je vois bien entre ces tyrans quelques différences, mais de choix, je n’en vois pas : car s’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de règne est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature.

      Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.

      Toutefois il n’est pas d’héritier, même prodigue ou nonchalant, qui ne porte un jour les yeux sur les registres de son père pour voir s’il jouit de tous les droits de sa succession et si l’on n’a rien entrepris contre lui ou contre son prédécesseur. Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. Nul doute que la nature nous dirige là où elle veut, bien ou mal lotis, mais il faut avouer qu’elle a moins de pouvoir sur nous que l’habitude. Si bon que soit le naturel, il se perd s’il n’est entretenu, et l’habitude nous forme toujours à sa manière, en dépit de la nature.
      On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais-eu. Le chagrin ne vient qu’après le plaisir et toujours, à la connaissance du malheur, se joint le souvenir de quelque joie passée. La nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne.

      Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mémes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent. Mais en vérité les années ne donnent jamais le droit de mal faire. Elles accroissent l’injure. Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui, comme Ulysse cherchait par terre et par mer à revoir la fumée de sa maison, n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête-bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l’imaginent et la sentent en leur esprit, et la savourent. Et la servitude les dégoûte, pour si bien qu’on l’accoutre.

  • ’Quoi qu’il en soit, la particularité de la crise économique actuelle, dévastatrice par son ampleur, outre le fait d’être présentée mensongèrement comme avoir été provoquée par le Covid-19, est d’apparaître comme totalement étrangère aux contradictions internes du capital. Cette mystification permet à l’État (de tous les États) de dissimuler les causes profondes de la crise, mais elle lui offre surtout une occasion inespérée de décréter, sous couvert de lutte contre la pandémie du Covid-19, des mesures liberticides, des recommandations coercitives, promulguées avec l’assentiment de la population tétanisée par la terreur virale distillée par les médias inféodés aux puissants’

    Autant lanalyse est juste d un point de vue de l’économie et de l action de l État, autant l analyse de la lutte des classes est complètent absente car l auteur croit pouvoir tout expliquer grâce à sa théorie de servitude volontaire

  • Ce discours de La Boétie qui date de 1549 pourrait être déclamé aujourd hui en 2021 dans toutes les langues du monde et à tous les rassemblements du prolétariat en lutte contre les régimes autoritaires et le pouvoir capitaliste.

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