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Histoire du premier mai
dimanche 1er mai 2022, par
1886
A Chicago, le 4 mai 1886, les ouvriers s’assemblent en masse à Haymarket Square, quand 180 policiers de Chicago chargent la foule encore présente. Un provocateur manipulé par la police jette une bombe sur la masse de policiers, en tuant un sur le coup. Dans le chaos qui en résulte, sept agents sont tués. Les forces de police tirent dans le tas, dans la foule des travailleurs présente et les morts sont très nombreux, la police déclarant « avoir tiré pour tuer ». Tous les leaders ouvriers, qui n’avaient rien à voir avec l’attentat, sont arrêtés et condamnés à mort.
Tout commence lors du rassemblement du 1er mai 1886 à l’usine McCormick de Chicago. Il s’intégrait dans la revendication pour la journée de huit heures de travail quotidien, pour laquelle une grève générale mobilisant 340 000 travailleurs avait été lancée. À proximité se tient un meeting des ouvriers du bois où interviennent divers orateurs (dont les anarchistes Samuel Fielden et August Spies). Des affrontements se produisent lorsque des grévistes, désirant chasser les "jaunes" embauchés par McCormick pour briser la grève, sont accueillis par les détectives de l’agence Pinkerton et la police armée de fusils à répétition. La bourgeoisie, effrayée par la vague de rébellion, fut prise de panique et décida de frapper le mouvement à la tête, fût-ce au moyen d’une sanglante provocation. Deux ouvriers trouvent la mort et cinquante sont blessés (le Daily News en avait annoncé six). Le lendemain, le meeting de protestation à Haymarket Square se termine lui aussi en drame. 180 policiers de Chicago chargent la foule. Un provocateur jette une bombe sur la masse de policiers, en tuant un sur le coup. Dans le chaos qui en résulte, sept agents sont tués, et les préjudices subis par la foule élevés, la police ayant « tiré pour tuer ». Après l’attentat, sept hommes sont arrêtés, accusés des meurtres de Haymarket. August Spies, George Engel, Adolph Fischer, Louis Lingg, Michael Schwab, Oscar Neebe et Samuel Fielden. Un huitième nom s’ajoute à la liste quand Albert Parsons se livre à la police. Le 19 août, tous sont condamnés à mort, à l’exception d’Oscar Neebe qui écope de 15 ans de prison. Un vaste mouvement de protestation international se déclenche. Entre 1886 et 1887, on dénombre 3000 grèves aux USA…