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Bonne année et la santé d’abord !

mardi 9 janvier 2024, par Karob, Robert Paris

Bonne année et la santé d’abord !

On pourrait croire que la France est toujours en tête pour la Santé publique mais c’est une image ancienne. Malgré le remboursement des soins en théorie, la santé se dégrade massivement dans la population. Et d’abord, ce remboursement est loin d’être général et nécessite d’avoir vu un praticien qui donne une ordonnance ce qui est de moins en moins facile. Etre mieux remboursé nécessite une mutuelle qui peut être d’un coût trop élevé pour la partie la moins aiséede la population.

Et puis la santé, ce n’est pas seulement l’accès aux médicaments, c’est la manière dont les maladies se propagent ou pas et l’information correcte qui est donnée ou pas sur la lutte contre la propagation. Quand les autorités de santé disent sans cesse aux parents que les épidémies à l’école « c’est bon pour l’immunité des enfants », il y a un problème. Et quand les mêmes autorités relayées par les média répètent que les masques, ça nuit à l’immunité, ça devient gênant…

A l’école, maitresses et enseignants annoncent qu’ils ont le covid et… continuent à travailler et à transmettre la maladie aux enfants et… inversement ! Et cela revient aux parents et aux autres enfants quand cela n’en venait pas. De même pour la grippe, la bronchiolite, la gastroentérite, les otites, les pharyngites, bactéries et virus. Et tout le monde se résigne ou trouve ça normal et répétant une ânerie : « cela renforce leur immunité » !!!

Les efforts pour combattre la propagation des maladies sont réduits à néant ou au strict minimum. On demande aux enseignants malades de ne pas porter de masque. Les masques sont très mal vus dans les entreprises. Les patrons se détournent du travail distantiel sauf quand il leur est directement rentable.

La santé publique est directement dépendante des conditions de travail, de logement et d’existence qui, toutes, se dégradent au même rythme. Les accidents du travail s’accroissent avec la précarité de l’emploi, la diminution du rôle des inspecteurs du travail et la suppression des Commissions Hygiènes et Sécurité des entreprises. D’une manière générale, la santé au travail se dégrade massivement, ce qui se voit particulièrement par la hausse des morts au travail. Les ouvriers ne sont pas victimes « du travail » mais des patrons capitalistes !

Pas question d’obtenir de se faire mettre en arrêt maladie pour covid ou pour une autre maladie épidémique, on ne combat plus les épidémies depuis longtemps, ni à l’école ni ailleurs. C’est la faute de l’hiver disent les uns. On n’y peut rien disent les autres. Les troisièmes affirment qu’à l’école cela a toujours été comme cela. Et c’est faux. C’est un peu comme si on affirmait que l’hôpital public a toujours été en état catastrophique ! Absolument faux : tout cela est très récent.

Comme le fait d’empêcher les personnes malades de s’arrêter en maladie à leur travail. C’est l’un des objectifs du gouvernement. Quel objectif ? La santé publique ? Pas du tout ! La santé des capitalistes qui est gênée qu’on arrête les enseignants malades et les salariés malades ! Le gouvernement affirme vouloir tout faire pour… diminuer les arrêts-maladie !

Rajoutez à cela qu’il est de plus en plus difficile de se soigner. Près de 3 Français sur 4 estiment que le système de soins se détériore et qu’il devient plus compliqué d’être pris en charge.

Cette dégradation n’est pas une constante, un fait habituel, elle a augmenté considérablement en un temps très court, ces derniers mois. Loin d’être une situation classique, ce constat sombre sur la santé est un fait totalement nouveau. Autrefois, la santé était un point de satisfaction de la population dans son ensemble à part les très très pauvres…

Selon une enquête de l’Ifop, 74 % des Français considèrent que le système de soins se détériore. Presque autant affirment avoir déjà dû renoncer à une consultation chez un médecin généraliste ou un spécialiste.

Actuellement la majorité de la population considère que le système de santé fonctionne très très mal !

L’hôpital public est de plus en plus loin des malades, le temps d’attente des spécialistes grandit, les déserts médicaux s’agrandissent, les lits d’hôpitaux, les services et les hôpitaux ferment, le nombre de médecins par habitant diminue, l’accès aux médicaments diminue aussi et de plus en plus de malades renoncent à se soigner (le nombre de ceux-ci grandit sans cesse). Les médecins qui prennent leur retraite sont très souvent non remplacés.

La fin de l’Aide Medicale d’Etat (AME) a indiqué que le fait que la santé des plus démunis était en train de sombrer était directement le produit des politiques gouvernementales. Le mal-logement est un des facteurs aggravants de l’état de santé des personnes, rendant encore plus difficile l’accès aux soins, le suivi des traitements, la conservation des médicaments et la possibilité d’avoir une alimentation équilibrée. Les difficultés administratives complexifient énormément le système de santé et restreignent de fait l’accès aux droits pour les populations les plus précaires.

Des maladies autrefois disparues font leur réapparition. La syphilis, le scorbut, la tuberculose, la rougeole, la polio, la lèpre, le botulisme, le scorbut ou encore la gale font leur réapparition. Autant de maladies dont les noms rappellent fortement le Moyen-Âge. Et pourtant, elles font de nouveau de nombreuses victimes.

De plus en plus de patients sont désarmés devant nombre de maladies moins graves mais très désagrables comme les maladies de la peau (psoriasis, eczéma, urticaire, acné, ou rosacée). Ce n’est pas marginal du tout : un tiers de la population en souffre et souvent ne se soigne pas.

En même temps, les médicaments qui sont en rupture et ne peuvent plus être délivrés sont de plus en plus nombreux et restent plus longtemps en rupture de stock.

Malgré tous les signaux d’alerte, les urgences des hôpitaux publics débordées ne voient arriver aucune solution.Très fréquemement, on apprend la mort d’un patient faute de soins en attente aux urgences.
En période épidémique, ce sont de nombreuses pathologies (urologie, neurologie, cardiologie, penumologie, chirurgie…) dont les soins sont très retardés ou annulés, parce que l’hôpital public est incapable de faire face à l’afflux de malades.

L’épidémie covid a eu de nombreux effets dans le sens de la destruction du système de santé. Un de ceux-ci provient de l’utilisation politique et sociale de la pandémie, de son instrumentalisation par le pouvoir et les classes possédantes dans le sens d’une dégradation de l’existence des gens, par le refus au début de prendre des mesures de protection puis par un confinement absurde et dictatorial et enfin par une campagne en faveur des vaccins qui n’est nullement scientifiquement justifiée.

De nombreux maux de santé se sont aggravés du fait de cette vaccination forcée de masse. Et le premier est la multiplication des maladies cardiaques et des maladies auto-immunes dues aux vaccins. Le second est l’accroissement énorme des variants du covid, favorisée par la vaccination en période de pandémie. Le troisième est le discrédit généralisé de la science en général et de la médecine en particulier. Les vaccins n’ont pas seulement été inefficaces : ils ont induit en erreur les personnes malades ou vivant à proximité des malades qui ont cru être protégées ou ont cru leur entourage protégé alors que ce n’était nullement le cas. Il est certain que les vaccins covid ne protègent nullement contre la propagation de la maladie.

C’est de tous les côtés que le système de santé prend l’eau et que l’accès aux soins est en chute libre.

Les personnels de santé des hôpitaux en sont les premières victimes, épuisés, à bout de forces, déprimés, sous pression, dépassés par l’excès de travail et la non reconnaissance de leur situation catastrophique par l’encadrement et le gouvernement. Les malades eux aussi le paient…

Les EPHAD sont encore bien plus dans la catastrophe générale qui fait de la vie des personnes âgées un enfer quotidien…

A l’autre bout, ce sont les crèches qui sont elles aussi désignées du doigt comme des lieux de souffrance pour les personnels et… les enfants !

En somme, c’est du tout fout le camp dans la santé.

En même temps, on remarque que les ministres de la santé sont de plus en plus pointés du doigt pour leur « proximité » avec les trusts de la santé, joli mot pour parler du délit de corruption de fonctionnaire, avec les labos pharmaceutiques notamment. Et ce n’est pas un hasard si les profits liés à la santé sont eux très bien portants ! On nous dit que ce sont là les retombées inévitables du libéralisme.

Il découle de tout ce qui précède qu’un grand nombre de centaines de milliers de gens sont décédés de ces politiques contre les milieux populaires et cent fois plus en sont sortis blessés. C’est le résultat d’une guerre des capitalistes et de leur Etat contre le peuple travailleur. Les classes possédantes nous mènent la guerre de classe sur le terrain de la santé. On s’attendrait que les organisations qui se réclament de la classe ouvrière répliquent sur ce terrain. Mais c’est tout à fait le contraire. La santé publique est le terrain de la plus grande collaboration des organisations syndicales notamment avec l’Etat capitaliste et avec les trusts capitalistes ! Ces organisations collaborent à tous les niveaux aux décisions des directions hospitalières et du gouvernement ! Elles le font dans le dos des personnels, sans jamais les consulter. Quand les personnels de santé se sont mobilisés, ils ont eu un soutien très faible pour ne pas dire nul des syndicats et il a fallu aux personnels des urgences qui ont mené des luttes s’organiser par eux-mêmes en coordinations.

Alors que les personnels de santé ont mené de grandes luttes dans le monde, notamment aux USA, en Espagne, en Allemagne et en Angleterre, les syndicats se sont débrouillés en France pour que les luttes se déroulent hôpital par hôpital, cassant toute la dynamique de luttes de classes.

Il est désormais vital que nous, travailleurs, dirigions nos luttes par nous-mêmes en mettant en place des assemblées se dotant du pouvoir de décision indépendamment des appareils syndicaux et élisant des délégués qui se réunissent en comités de grève, en conseils, qui se fédèrent, se coordonnent et, pour cela, que des personnels de santé de divers hôpitaux se constituent en réseau auparavant.

Il est indispensable de rompre avec la collaboration de classe, d’imposer aux syndicats de se soumettre aux décisions collectives, de leur interdire de parler et négocier en notre nom. Il est indispensable de reprendre le pouvoir sur notre parole publique et sur les décisions concernant nos luttes comme sur celles sur l’avenir de notre système de santé comme du reste de la société. Les attaques contre la santé vont exactement dans le même sens que toutes les autres contre les services publics, contre les retraites et contre toutes les aides et systèmes sociaux. C’est toute la société qui bascule progressivement vers la chute, vers le gouffre. Les personnels de santé ne sont pas les plus mal placés pour le mesurer et, du moment qu’ils cessent de se soumettre à leurs faux amis dirigeants syndicaux, ils peuvent prendre la tête de grandes luttes et du combat pour changer la société.

Pour soigner les humains, il faut cesser de caliner le capitalisme ! Si on veut que le système capitaliste en plein effondrement cesse de nous tuer, il ne faut pas hésiter de le jeter à la casse et de nous mettre à la tâche pour bâtir une société vraiment humaine où l’infime minorité de possesseurs de capitaux et leurs valets gouvernementaux ne feront plus la loi. Nous n’y parviendrons pas par les fausses mobilisations syndicales ni par les élections organisées par l’Etat capitaliste.

C’est seulement quand nous commencerons à faire confiance en notre propre force et que nous compterons sur nous-mêmes pour définir notre programme d’action et aussi notre programme pour faire fonctionner la société que les choses changeront dans le bon sens. Ceux qui compteront sur les partis politiciens ou sur les appareils bureaucratiques des syndicats n’auront que des déconvenues conduisant au pire et même aux conséquences sanglantes de l’effondrement du système. Si covid a montré quelque chose, c’est que nous devons compter uniquement sur le peuple travailleur pour décider de notre santé comme de tous les autres domaines concernant la vie publique. C’est nous, travailleurs, qui devrons gouverner la société et pas les Macron, Le Pen et autres pantins vendus au grand capital !

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