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La Chine ouvrière face à la crise

vendredi 28 novembre 2008, par Robert Paris

La Chine fait à son tour face aux turbulences économiques. Des usines travaillant pour l’export ferment, les chômeurs manifestent et le plan de relance annoncé début novembre est critiqué. Courrier International explore cette semaine ce climat inhabituel en Chine.
« Alors que la fin de l’année approche, les régions côtières de Chine, en particulier le delta de la rivière des Perles [au sud-ouest du pays et où se concentrent les usines chinoises nombreuses], sont touchées par une vague de retour au bercail des paysans migrants. Le retour massif dans les zones rurales d’ouvriers d’origine paysanne n’est en rien un libre choix de leur part. D’après les statistiques de la commission d’État chargée du Développement et des Réformes, 67 000 petites et moyennes entreprises ont déposé le bilan en Chine au cours du premier semestre 2008. À l’approche de la fin de l’année, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à devenir déficitaires. Au cours de la seule première quinzaine d’octobre, une cinquantaine d’entreprises hongkongaises ont été mises en liquidation dans le delta de la rivière des Perles. Un responsable de la Fédération des industries hongkongaises estime qu’un quart des 70 000 entreprises hongkongaises travaillant dans le delta de la rivière des Perles pourraient avoir mis la clé sous la porte d’ici à la fin de l’année », écrit Tong Dahuan dans le Zhujiang Wanbao, « Le Quotidien du soir de la rivière des perles ».

Ces multiples fermetures d’usines alimentent un climat de colère. Et si leur nombre n’a pas été rendu public, « la Chine doit tirer les leçons des mouvements de masse qui ont eu lieu en 2008, et apprendre à y faire face pour éviter les réactions en chaîne », écrit le quotidien Guoji Xianqu Daobao. En trois semaines, la grève des taxis de Chongqing a ainsi fait des émules dans cinq autres villes. Par ailleurs, les émeutes provoquées la semaine dernière par un conflit foncier à Longnan, dans le Gansu, rappellent les affrontements violents qui avaient eu lieu en juin dernier à Weng’an, dans le Guizhou. Des photos de la répression policière à Longnan circulent sur Internet. « Il faut apprendre à résoudre les conflits par le dialogue », martèle le journal gouvernemental.

La grogne et l’urgence de la situation a poussé Pékin à annoncer début novembre une politique de grands travaux, qui ne fait cependant pas l’unanimité. Un éditorial du magazine Touzizhe Bao, « L’Investisseur », plaide pour une relance axée sur le développement social et technologique. « Répondant à toutes les voix qui réclamaient des mesures pour assurer le « maintien de la croissance », le gouvernement a choisi une politique de relance par l’investissement dans les infrastructures. Alors qu’un premier programme de grands travaux ferroviaires de 2000 milliards de yuans [environ 365 milliards de dollars] avait déjà été approuvé en octobre, on vient d’apprendre que le ministère des Transports et des Communications était en train de concocter un nouveau plan prévoyant 5000 milliards d’investissements au cours des trois à cinq années à venir : il s’agirait cette fois de construire de nouvelles voies routières et fluviales ainsi que des installations portuaires. Mais l’histoire montre que les plans gouvernementaux de relance par l’investissement sont peu efficaces et mènent assez sûrement au gaspillage, à la construction redondante d’infrastructures ou aux abus de pouvoir. »

jeudi 30 octobre 2008
Les travailleurs du textile chinois en action contre un patronat agressif…
Il n’y a pas qu’en Belgique que le secteur textile rencontre des difficultés. En Chine aussi, il y a beaucoup problèmes. Dans la ville de Wujiang, dans la province orientale de Jiangsu, plus de 1.000 travailleurs du textile ont manifesté dans les rues après que leur employeur ait fui vers l’étranger.
Chinaworker.info
Les travailleurs ont bloqué ce lundi pendant plusieurs heures quatre rues du centre-ville. Cette action a été portée à la connaissance du monde par le Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie de Hong Kong. Les travailleurs ont protesté parce que le propriétaire de la société, Chunyu Textile Company, a soudainement disparu vendredi dernier avec sa famille. Les salaires n’ont pas été payés.
C’est un phénomène qui arrive de plus en plus souvent à mesure que frappe la crise capitaliste. Dans les secteurs orientés vers l’exportation comme le textile, c’est particulièrement visible. La Commission nationale de développement et de réforme rapporte que 67.000 petites et moyennes entreprises précédemment en profits se sont effondrées durant le premier semestre. Deux tiers des sociétés de textile risquent de subir des restructurations et des pertes d’emploi, des usines ferment, d’autres fusionnent.
Les actions de Wujiang n’ont décidé de stopper leur action que lorsque le gouvernement local a fait la promesse de trouver une solution pour ces travailleurs. Les gouvernements locaux doivent intervenir de plus en plus pour les arriérés de salaire afin d’éviter que les protestations ouvrières ne deviennent plus dures. Les budgets des gouvernements locaux subissent donc une grande pression, en plus de celle issue de la baisse des revenus des impôts et de la chute des prix des terrains et de l’immobilier consécutive à la chute du marché immobilier chinois.

Les véritables socialistes en Chine soutiennent les protestations des travailleurs, comme celles de Wujiang, et nous appelons à la nationalisation sans compensation de toutes les sociétés qui risquent de procéder à des licenciements ou à des fermetures. Nous défendons la nécessité de syndicats indépendants et combatifs pour que les travailleurs puissent être en mesure de lutter pour leurs droits ainsi que pour le contrôle démocratique de leurs entreprises et de l’économie.

Quand la chine décrochera

L’impressionnante croissance de la Chine commence à s’essouffler. Une catastrophe pour Pékin. Le reste du monde peut lui aussi trembler.

Caroline Puel (correspondante en Chine)

« Tiens, regarde cette usine : elle est fermée. Il y avait 400 ouvriers... Et celle-là, ils étaient 600... Le patron, un Taïwanais, s’est enfui avec l’argent de tous les fournisseurs. Mais où aller le chercher maintenant, ce gars ? » Zhao Jun est bien amer en faisant visiter sa ville de Dongguan, l’une des principales cités-usines de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine. On croyait la Chine à l’écart des grandes turbulences ; eh bien, pas du tout ! Habituée à une croissance économique à deux chiffres, elle supporte mal le ralentissement en cours. Déjà, il y a de la casse sociale dans le Sud. Ce fléchissement est jugé suffisamment inquiétant pour que le gouvernement adopte un vaste plan de relance et procède à une baisse spectaculaire du taux directeur de la banque centrale. La Chine n’est pas menacée par une récession, mais par un ralentissement. Rien que cela est mal vécu.

Dongguan, cité aux bâtiments de carrelage blanc et vitres vertes ou bleues, compte plus d’un million d’usines de chaussures, d’électronique, de jouets, de vêtements... C’est là, dans la province du Guangdong, qui a attiré plus de 30 millions d’ouvriers des provinces du centre, que la réputation d’atelier du monde de la Chine a été forgée. Les choses ont commencé à se gâter avec l’appréciation du yuan (plus de 20 % face au dollar depuis 2005). L’augmentation du prix des matières premières et une nouvelle loi sur le travail, obligeant à prendre en compte l’assurance-vieillesse, la santé et le chômage des ouvriers, ont fait flamber les coûts de main-d’oeuvre de 30 à 40 %. Résultat, entre janvier et septembre, plus de 7 000 usines du Guangdong ont fermé pour se délocaliser au Vietnam, en Inde ou au Bangladesh, où les salaires sont moins élevés. Ce sont avant tout les investisseurs de Hongkong et de Taïwan, spécialistes des « usines tournevis », qui choisissent l’étranger. On prévoit une baisse des commandes de 40 % pour l’an prochain. Cette fois, les usines fragilisées ne pourront même plus délocaliser : elles feront faillite, entraînant avec elles la chaîne des fournisseurs et laissant sur le carreau des milliers d’ouvriers !

Violentes manifestations

« A Dongguan, on a des manifestations toutes les semaines. Un jour, les ouvriers, un autre, les fournisseurs impayés ! A la mi-octobre, les 600 ouvriers de l’usine taïwanaise ont même bloqué la route principale, explique un conseiller municipal. La police a interpellé quelques meneurs et le gouvernement a vendu tout ce qu’il a trouvé dans l’usine pour payer les salaires... » Les 6 500 ouvriers de l’usine de jouets Smart Union ont manifesté violemment à plusieurs reprises.

« Cette crise va éliminer les sociétés non compétitives », relativise David Chai, Taïwanais de 53 ans formé aux Etats-Unis et président de l’Association des investisseurs taïwanais (3 500 sociétés). David Chai, qui dirige également le groupe Maxim (jouets en bois, ballons et accessoires de mode exportés à 85 %), parie sur une reprise au second semestre 2009. « Nous continuons à bien vendre, dit-il. Pour survivre, il va nous falloir réduire les coûts et améliorer encore la qualité, pour devenir les meilleurs dans notre catégorie. » La Chine fait de la résistance.

La province du Guangdong déplore bien que 67 000 entreprises et usines aient fermé depuis le début de l’année, mais se félicite que près de 100 000 nouvelles aient été créées dans le même temps-une partie d’entre elles, d’ailleurs, sont d’anciennes sociétés qui ont rouvert en changeant de nom et réembauché à de plus bas salaires. Les autorités locales ne dramatisent pas.

« La crise économique que subit le Guangdong est une opportunité qui permet d’accélérer la transition que nous souhaitons vers une société de services et de hautes technologies », note le très officiel Quotidien du Sud (Nanfang Ribao) dans son édition du 24 novembre. « D’une certaine manière, les autorités chinoises semblent profiter de cette crise pour laisser se dérouler une sélection naturelle qui permettra de supprimer les entreprises non performantes », estime Pierre Mongrué, conseiller financier auprès de l’ambassade de France à Pékin.

Pour l’heure, la crise économique frappe principalement trois provinces où l’activité était le plus liée aux exportations : le Guangdong, le Zhejiang et le Shandong. « Nous avons près de 400 usines ou entrepôts disponibles », reconnaît Alice Wang, responsable d’une agence immobilière Century au centre de Dongguan. De nombreux petits commerces ont fermé aux alentours, preuve du ralentissement d’activité. Si certaines industries (électronique, métallurgie, énergie....) échappent au jeu de massacre, d’autres sont sinistrées. La moitié des fabricants de jouets et le tiers des usines de chaussures ont disparu cette année. La sidérurgie et l’automobile souffrent aussi, mais le problème le plus sérieux vient de la construction. Avant même le déclenchement de la crise financière mondiale, depuis mars, le bâtiment donnait des signes de faiblesse. La Chine a trop construit, trop vite. La restriction du crédit et la chute de la Bourse ont freiné les ardeurs des investisseurs. Aujourd’hui, nombre de logements ne trouvent plus preneur. Les prix de l’immobilier, qui avaient crû de manière vertigineuse de 2005 à 2007, ont baissé de 15 % en septembre et le nombre de transactions de 40 %. Ce qui n’est pas du tout anodin. La construction (un quart de l’investissement total) a été un pilier de la croissance accélérée de la Chine ces dernières années. Chaque livraison de logement entraîne des commandes de réfrigérateurs, de téléviseurs, de lave-linge, de meubles...

Dans le centre du pays, où le nombre d’entreprises exportatrices est réduit, on ne ressent pas encore véritablement les effets de la crise. « La Chine a une capacité d’absorption des chocs beaucoup plus importante qu’on ne le croit, soutient un diplomate. Le centre souffre d’un relatif isolement et n’est pas encore relié à tous les circuits de la mondialisation. Ce handicap pourrait devenir un atout et le protéger de cette crise. » D’autant que la Chine intérieure pourrait bien être la grande bénéficiaire du plan de relance (485 milliards de dollars) adopté par Pékin. Le plan, ambitieux-il engage près de 7 % du PIB-, portera pour l’essentiel sur les dépenses d’infrastructures qui manquent cruellement aux provinces du centre, les zones côtières étant beaucoup mieux pourvues.

Pékin s’inquiète du développement, plus rapide et profond que prévu, de la crise. Il redoute un effet domino des faillites, particulièrement dans la province du Zhejiang, l’une des plus riches de Chine (70 % des entreprises sont privées). Les banques chinoises, plutôt conservatrices, n’ont pas pris en pension beaucoup des « produits toxiques » inventés à Wall Street. Officiellement, pas plus de 10 milliards de dollars, soit 1 % des actifs. Elles ont tout de même réduit en partie leurs crédits ces derniers mois. En réaction, beaucoup de chefs d’entreprise se prêtent de l’argent entre eux ou se portent garants auprès des banques pour des collègues. Les autorités locales ne restent pas inactives non plus. Elles prêtent volontiers aux entreprises en difficulté pour leur permettre de passer un mauvais cap. Prudentes, elles récupèrent tout de même le passeport du PDG pour éviter sa fuite à l’étranger en cas de faillite !

Retour au pays

Officiellement, le chômage atteint 9 % de la population active (35 millions de personnes). Mais que valent ces statistiques ? Elles ne prennent pas en compte les mingong (les paysans migrants), estimés à 160 millions dans les grandes villes et les zones côtières, qui occupent l’essentiel des emplois d’ouvriers dans les chantiers et les usines. Pour l’instant, les autorités locales s’efforcent de désamorcer les revendications en payant d’emblée les arriérés de salaire lorsqu’un patron s’est enfui. Dans le Guangdong, une grande partie des ouvriers licenciés ont retrouvé un emploi, très souvent contre une diminution de salaire (parfois jusqu’à 30 %). Les responsables locaux ont tendance à fermer les yeux ces dernières semaines sur les règles du droit du travail. Plusieurs centaines de milliers de mingong , renonçant pour l’heure à trouver un emploi, ont décidé de rentrer dans leur campagne plus tôt que prévu. Début 2008, une terrible vague de froid avait bloqué tous les transports, dans le sud de la Chine, pendant plus de trois semaines, les privant de leurs retrouvailles familiales au moment du Nouvel An chinois. La plupart d’entre eux sont donc plutôt contents, cette année, de rentrer au pays. Beaucoup en profiteront pour voir s’ils peuvent tirer partie de la réglementation, entérinée début octobre, qui autorise les paysans à louer ou à vendre leur terre. « Les autorités du Hubei, explique un expatrié français à Wuhan, ont enregistré ces dernières semaines le retour de 1,4 million de migrants sur les 9 millions installés sur les côtes. Elles ne semblent pas très inquiètes pour l’instant quant à leur capacité à les absorber dans le cadre des grands projets d’infrastructures pour lesquels elles attendent des fonds importants. »

Parmi les mingong de la première génération qui refluent vers l’intérieur, beaucoup songent à ouvrir une entreprise, un restaurant ou une boutique avec une partie de l’argent épargné.

C’est le cas de Zhu Fujun, 34 ans, qui veut rentrer à Jinzhou, dans le Hubei, pour ouvrir un petit restaurant de nouilles. « On a fait nos comptes avec ma femme, qui est infirmière ici. Shenzhen, c’est trop cher et on a enduré trop de stress. Il est temps de rentrer au pays. La vie est moins chère là-bas. Nous avons déjà acheté un bel appartement de 110 mètres carrés, j’investirai la moitié de nos économies dans le restaurant et ma femme n’aura plus besoin de travailler. Elle pourra s’occuper de notre fille, qui a déjà 8 ans. » C’est exactement sur ce type de comportement que compte le gouvernement chinois pour relancer la consommation intérieure.

Pékin trésorier de Washington

Le problème reste, en revanche, intact pour les derniers migrants, nés au début des années 90, qui occupent aujourd’hui la plupart des emplois en usine. Les voilà dans cette rue de Dongguan, assis sur le trottoir devant leur usine pendant la pause déjeuner. Sympathiques avec leurs rires clairs et leurs airs de grands adolescents, ils ressemblent en tous points aux jeunes des villes du même âge. Ils portent les mêmes jeans, ont aussi les cheveux décolorés et n’ont aucune intention de rentrer au village. Munis d’un téléphone portable, pianotant le soir dans les cafés Internet, ils ont mis en place des Bourses informelles du travail à l’échelle du pays. C’est à cette nouvelle génération de paysans-ouvriers que les autorités devront répondre après le Nouvel An chinois (25 janvier 2009), lorsque la course à l’emploi va redémarrer et que les places vont soudain paraître très chères...

Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, en est parfaitement conscient : la sortie de l’hiver et le printemps 2009 (qui coïncideront avec les vingt ans de Tiananmen) seront très difficiles à gérer socialement et peut-être politiquement. Un sondage publié par le Quotidien du peuple le 15 novembre montrait que plus de 57 % des entrepreneurs chinois prennent la crise très au sérieux. Certains d’entre eux critiquent même le plan de relance, craignant qu’il ne renforce les pouvoirs de l’administration et n’encourage la corruption. Mais la masse de la classe moyenne et des nouveaux riches ne désespère pas.

Des centaines d’ouvriers mis au chômage par une usine de jouets de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, ont violemment manifesté mardi, mécontents des conditions de leur licenciement, a indiqué mercredi un journal local.

Les troubles ont éclaté à la Kaida Toy Factory, une usine appartenant à une compagnie de Hong Kong et établie à Zhongtang, dans la région de manufactures tournées vers l’exportation de Dongguan, selon le Guangzhou Daily. 500 ouvriers y ont pris part, sous l’oeil de 1.500 autres, "cassant cinq véhicules de police, pénétrant dans l’usine pour y casser des vitres et détruire des équipements", selon cette source. 5 personnes ont été blessées.

Cette émeute a fait suite au licenciement de quelque 380 personnes, avec des conditions de départ différentes, ceux employés depuis plus de sept ans recevant davantage d’indemnités que les autres. "Beaucoup de travailleurs ont trouvé cela injuste", a expliqué au journal un des employés. De nombreuses usines ont fermé dernièrement dans la province du Guangdong, dont les industries sont dédiées à l’exportation, un secteur menacé par le ralentissement économique mondial.

Des conditions fiscales moins favorables à partir de 2006 pour les exportations, des coûts plus élevés du travail et des matières premières ont fortement réduit les marges de nombreuses industries, d’autant que celles-ci ont dû adopter des normes de qualité plus élevées à la suite des nombreux scandales ayant entaché la réputation des produits "made in China" ces dernières années.

Le secteur du jouet a été l’un des plus touché : plus de la moitié des exportateurs de jouets ont mis la clef sous la porte au cours des sept premiers mois de l’année, principalement les plus petits d’entre eux, mais aussi des groupes importants.

En octobre, Smart Union Group, un groupe de Hong Kong, a ainsi fermé des installations à Dongguan, qui employaient jusqu’à 7.000 personnes.

"Le Monde"

20 novembre 2008

Crise systémique : La Chine lâche les USA 7

Dimanche 20 Janvier 2008

Après le Japon ou l’Allemagne, beaucoup d’économistes imaginaient que la Chine serait le pays qui soutiendrait l’économie américaine. Entre ses exportations payées en dollars, eux mêmes recyclés en achats de bons du trésor américain, la politique de la Chine masquait les immenses déficits commerciaux et monétaires américains. Mieux, depuis quelques semaines, beaucoup imaginaient que ses banques, à l’instar des fonds souverains moyen orientaux, viendraient à la rescousse des grands banques américaines, fragilisées par la crise des subprimes (10 milliards de dollars de perte pour CitiGroup et 9 milliards pour Merril Lynch pour cette seule semaine). Il n’en sera rien. Comme l’explique cet article de RFI, la Chine va certainement laisser la crise bancaire américaine éclater. Un choix lucide, dangereux à court terme car il pourrait réduire la demande des américains pour ses produits, mais pertinent sur le long terme.
20 ans après l’effondrement de l’URSS, nous assistons sans doute en ce début 2008 à la fin de l’hyperpuissance américaine et à une formidable redistribution des cartes à l’échelle internationale dont les gagnants seront sans doute les "BRIC" (Brésil, Russie, Inde, Chine), les pays du golfe et, je l’espère, les Européens si ils retrouvent l’envie de s’inventer un destin commun. Après avoir été les grands gagnants des deux dernières guerres mondiales et de la guerre froide, les USA, qui resteront quoi qu’il en soit une grande puissance, devront ainsi apprendre à évoluer dans un monde multipolaire.

Messages

  • Student worker at Coca-Cola plant beaten after seeking wages in arrears

    A university student-worker at Coca-Cola’s bottling plant in Hangzhou, Zhejiang, was threatened and beaten by the managers of a labour supply company after he sought wages in arrears on behalf of himself and his colleagues, the Hong Kong-based pressure group Students and Scholars Against Corporate Misbehavior (SACOM) reported today.

    During the incident, which occurred on 12 August, Xiao Liang, 24, was beaten by two managers in the labour supply company’s office, resulting in serious wounds over his left eye, left hand, and right ear. A colleague took him to a local hospital where he was diagnosed with a ruptured eardrum and damaged hearing.

    The response of Coca-Cola thus far has been to deny any responsibility for the actions of the labour supply company mangers, and to dismiss the violence as an isolated incident. The case clearly illustrates the limitations of corporate social responsibility (CSR) in China, where the use of labour supply companies is increasingly widespread. Corporations such as Coca-Cola and its Hangzhou partner, Swire Beverages, outsource labour contracts, not only to reduce costs but also to distance themselves from the labour disputes that subsequently arise with the labour supply company.

    SACOM reported that nearly half the employees at the Hangzhou plant were “illegally dispatched.” In other words, they were employed by the labour supply company but worked fulltime at the plant in violation of the Labour Contract Law, Article 66 of which states that supply workers should only fill temporary or supporting positions.

    Some labour supply company employees had at worked at Coca-Cola bottling plants in China for as long as ten years, while many others were forced to work excessive overtime, sometimes as much as 300 hours per month, SACOM said.

    And contrary to Coca-Cola’s assertion that the beating was an isolated incident, CLB’s preliminary research into workplace violence has shown that it is a serious and widespread problem, with workers far more often being the victims than the perpetrators of violence.

  • La croissance économique de la Chine a fortement ralenti en 2014, glissant à un niveau plus vu depuis 24 ans, selon un panel d’analystes, pour qui la deuxième économie mondiale continuera de s’essouffler en 2015 alors que Pékin poursuit ses efforts de "rééquilibrage".

    Pas un effondrement, mais un coup de frein : le produit intérieur brut (PIB) chinois devrait avoir progressé l’an dernier de 7,3%, contre 7,7% en 2013, selon la prévision médiane d’un panel de 15 économistes interrogés par l’AFP.

    Selon eux, le chiffre officiel —qui sera publié mardi— devrait donc signer la plus faible performance du géant asiatique depuis’90, l’année d’après la répression du mouvement de la place Tiananmen.

    Le ralentissement devrait se poursuivre en 2015, le panel tablant sur une croissance de 7%.

    Les nuages qui ont assombri l’année passée persistent, deux moteurs du PIB continuant de marquer le pas : le marché immobilier —plombé par une offre surabondante—, et les exportations —en fort ralentissement face à une conjoncture internationale morose.

    La demande intérieure reste terne, comme en témoigne la quasi-stagnation des importations en décembre, et le niveau des dettes publiques et privées, nourries par une "finance de l’ombre" non régulée et vivace, alimente les inquiétudes.

  • Les cours basculent en Chine et depuis ils sont en chute libre. Les actions ont perdu 30 % de leur valeur, soit près de 3 000 milliards de dollars partis en fumée. Et rien ne semble en mesure d’arrêter la tendance baissière, embarquée dans un toboggan. Depuis le week-end dernier, le régime fait machine arrière pour éviter la sortie de route. Le spectre de la crise financière de 2008 rôde. Peut-il mettre à terre la seconde économie mondiale ? Le pouvoir prend la menace au sérieux. Principale inquiétude : les investisseurs qui ont acheté des actions à crédit, avec à la clé une possible cascade de faillite déclenchée par la chute des cours. Cette pratique dite du « leverage », qui entraîna une réaction en chaîne fatale aux États-Unis en 2008, pourrait s’élever à 500 milliards de dollars en Chine, selon certaines estimations.

  • L’indice composite de Shanghai a ouvert hier avec une hausse de 7,8 pour cent, mais a ensuite clôturé avec un gain de 2,4 pour cent seulement pour la journée, après avoir glissé deux fois en territoire négatif. L’indice de Shenzhen, qualifié de « Tech-lourd, » a fini en baisse de 2,7 pour cent après avoir connu d’importantes fluctuations au cours de la journée.
    La semaine dernière, les titres de Shanghai avaient chuté de 12,1 pour cent, ce qui porte à près de 30 pour cent la baisse du marché depuis le sommet atteint le 12 juin. Si les marchés n’avaient pas récupéré un peu lundi, le gouvernement aurait eu affaire à une crise majeure. Même si l’indice de Shanghai a légèrement augmenté, quelque 649 actions ont connu une baisse et seulement 259 ont augmenté.

    Le gouvernement espérait qu’après avoir pris des mesures pour doper le marché – fourniture de fonds, mesures contre la vente à découvert, interdiction de délivrance d’offres publiques d’achat pour maintenir le flux d’argent dans les titres existants et une directive de la caisse de retraite de l’État d’acheter et de ne pas vendre – celui-ci aurait connu une hausse significative. Mais la réaction d’hier n’a soulevé que de nouvelles interrogations sur sa capacité à stopper la chute.

    Selon Fraser Howie, directeur général de Newedge Singapour, qui est considéré comme un expert des marchés de capitaux chinois : « Il est clair que la réaction du marché était bien loin ce qu’on avait espéré. Lorsque vous regardez l’ensemble de mesures... toutes les mesures possibles et imaginables ont été lancées sur le marché et pourtant le bilan au bout du compte était, franchement, assez lamentable. »

    L’offensive de propagande menée par la presse officielle traduit l’ampleur de l’inquiétude du gouvernement. La presse décrit le Parti communiste chinois (PCC) comme « capable et confiant » de garantir que les marchés resteraient « stables et solides ».
    Selon un éditorial du Quotidien du peuple, principal journal du PCC : « Il est urgent de ramener les marchés d’actions de type A [titres cotés seulement en renminbi] sur une voie rationnelle, car la volatilité du marché nuit au développement sain et stable du marché des capitaux ».

    Les marchés de capitaux ne sont pas les seuls à être menacés. La crise pourrait se transmettre à l’économie en général, alors que la croissance est à son plus bas niveau depuis presque un quart de siècle. Selon la plupart des prévisions, la croissance chinoise n’atteindra pas cette année l’objectif officiel d’environ 7 pour cent et pourrait baisser jusqu’à 4 pour cent.

  • Les Bourses chinoises ont nettement rebondi jeudi à la suite de nouvelles mesures de soutien des autorités pour tenter d’enrayer leur chute, l’indice Shanghai Composite connaissant même sa plus forte hausse depuis mars 2009.

    Certains analystes préviennent toutefois qu’il est prématuré d’annoncer la fin du mouvement de correction. Ils relèvent notamment que le désendettement spéculatif s’accélère, alors que les opérations sur marge avaient contribué jusqu’en juin au gonflement des marchés actions chinois, et que les performances des indices sont faussées par le fait que plus de la moitié des sociétés inscrites ont suspendu leur cotation.

    L’indice Shanghai Composite a gagné 5,8% à 3.709,33, sa plus forte hausse depuis mars 2009, tandis que l’indice CSI300 des grandes valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a pris 6,4% à 3.897,63.

    Après plusieurs vaines tentatives pour mettre fin au "krach" boursier commencé en juin, les autorités chinoises ont interdit mercredi soir aux gros actionnaires de vendre leurs titres pendant une période de six mois.

    Cela montre seulement que la crise est insoluble par des moyens classiques et que la crise est très dangereuse. Les autorités occidentales n’ont pas protesté cette fois de cet étatisme autoritaire contre les « lois du marché » !!!!

  • Mercredi, on a su que la bourse chinoise avait suspendu les échanges d’actions de presque 1.500 sociétés (50 pour cent du marché total), gelant ainsi des capitaux valant 2.600 milliards de dollars. Même ce chiffre sous-estime cependant la crise du marché. Selon les régulations boursières chinoises, on suspend l’échange d’une action dès que son prix baisse de plus de 10 pour cent. Selon une estimation, presque 90 pour cent des actions chinoises auraient été suspendues ou ont atteint cette limite journalière.

    En tout, plus de 3.000 milliards $ de richesse se sont volatilisés et les marchés ont chuté de plus de 30 pour cent depuis leur pic il y a un mois. Les sommes qui ont disparu dépassent la valeur totale des bourses française et espagnole réunies et équivalent presque au produit intérieur brut de l’Allemagne, la quatrième économie mondiale.

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