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Le sale coup des patrons de l’Automobile en France

mardi 20 avril 2010

PSA ferme un site… comme Renault

Les salariés de PSA à Melun-Sénart ont eu la stupeur d’apprendre que leur site va fermer et eux être dispersés… Ceux qui croient aux promesses de PSA comme à celles de Renault croient à du vent… Lors du lancement du « pacte automobile », le 9 février 2009, Nicolas Sarkozy roulait des mécaniques : « Renault et PSA ont pris un engagement très important de ne fermer aucun de leurs sites pendant la durée de ces prêts et de tout faire pour éviter les licenciements. » Un an plus tard et 6,5 milliards d’euros offerts aux deux groupes, les belles promesses se sont envolées… et l’argent est toujours dû aux contributions… Pendant ce temps, les salariés sont mutés ou, pour les entreprises sous-traitantes, licenciés. Il n’y a pas loin des mensonges aux attaques sur notre emploi…

Renault ferme un site de 2500 salariés

Renault compte fermer le CTR (Rueil) et a commencé, sous prétexte de transfert des secteurs B vers A, à faire pression individuellement pour obtenir des départs sans attendre 2012. On dit aux salariés du CTR qu’il s’agit seulement d’un transfert alors que les mutations ne sont pas celles de secteurs entiers, qu’ils vont se retrouver dans d’autres sites, d’autres postes, d’autres fonctions, mais ils ignorent toujours quelle sera leur activité ni où elle se déroulera. La direction parle de simple transfert, mais chacun déménage individuellement et les anciens secteurs et activités sont dispersés. Des pressions imposent des lieux, des secteurs et des activités nouvelles, parfois un changement de spécialité et pas seulement d’activité, on se retrouve avec des changements obligatoires de responsabilités et de compétences. Cela signifie des mutations imposées. Il s’agit d’un changement en pleine période de crise, en particulier dans l’Automobile, une période où les emplois sont massivement menacés. La direction essaie de cacher que c’est une fermeture de site – notez que dans la presse, il n’en est nullement question -, nous n’avons rien à gagner à nous voiler la face.

Renault s’occupe de l’avenir des jeunes ?

Six cent jeunes vont être formés par Renault entre 2010 et 2012, ce qui signifie que Renault bénéficiera d’un partenariat avec l’Etat, que Renault aura des jeunes stagiaires et que ces jeunes bénéficieront… en fin de stage d’un soutien à l’insertion de Renault et des entreprises de travail temporaire. Et de l’ANPE.

Puisque la direction veut rappeler le passé…

Renault s’est permis de réaliser, sur le We’re, une vidéo en « hommage aux ouvriers ». Quel hommage faudrait-il rendre aux patrons qui les ont tués au travail, les ont exploités puis licenciés, comme à Billancourt ? Réactiver la lutte des classes !

L’Automobile licencie … progressivement

Les vagues de licenciements et de fermetures de sites et d’usines continuent dans l’Automobile. Les réactions restent isolées. Les salariés concernés se retrouvent à se battre seuls et dos au mur. Comment lutter dans une entreprise qui ferme, quand les autres salariés de l’Automobile dont les entreprises fonctionnent ne sont pas concernées par la lutte ? Du coup, ces salariés sont contraints par cette stratégie de saucissonnage des luttes à mener des actions visibles en séquestrant leurs dirigeants, en menaçant de faire sauter l’usine, ou de brûler les stocks de pièces, comme à Sullaire (Montbrison), Sodimatex (Crépy-en-valois), et autres Proma (Gien). Cette division des luttes est criminelle à leur égard, mais elle l’est aussi au nôtre. Qui peut croire que ces boites resteront longtemps les seules visées ? Attendre d’être dans des usines qui licencient pour lutter, c’est attendre d’être dos au mur…

On y gagne ? Une Mercedes par salarié ?

Tout aura été fait pour nous faire croire que les salariés auraient tout à gagner aux fiançailles Renault-Daimler-Nissan. Des syndicats ont même donné leur approbation. D’autres se sont seulement abstenus. La bourse a salué la nouvelle. Personne n’a parlé au nom des salariés. Car les patrons mentent quand ils disent agir dans l’intérêt des salariés. Ils ont seulement conscience qu’en pleine crise leur geste pourrait être directement interprété comme un moyen de faire des économies sur le dos des salariés… Du coup, le patron de Daimler déclare que « la coopération stratégique Renault-Nissan-Daimler constitue une opportunité pour les salariés. » Opportun pour quoi ? Pour obtenir des embauches ou des augmentations ? Ghosn n’est pas en reste, lui qui affirme curieusement que « ce partenariat représente une charge de travail supplémentaire correspondant à mille emplois dans l’Hexagone, dont la moitié d’ingénieurs. »
Remarquons que Ghosn ne s’engage nullement à embaucher mille salariés. Quant à la charge de travail supplémentaire, ça c’est bien possible. Mais, comme on nous dit que Renault n’est pas capable de fournir la MAP dans cette opération, on pourrait seulement en conclure que Ghosn nous explique que, sans cela, il aurait fait mille licenciements…

Pourquoi les salariés seraient stressés ?

La direction fait de multiples études, audits et questionnaires pour s’interroger gravement afin de savoir pourquoi les salariés seraient stressés… Les travailleurs de Sandouville en savent quelque chose. Nouvelle douche froide en moins d’une semaine pour les salariés de Renault Sandouville en charge de la fabrication des modèles haut de gamme de la marque au losange. Il y a quelques jours, ils apprenaient que le nouvel accord signé entre le constructeur automobile français et le groupe allemand Daimler les laissait sur le bord de la route. Aujourd’hui, une rumeur persistante affirme que l’usine pourrait fermer six semaines cet été. Les quatre semaines de congés annuels en août seraient prolongées de deux semaines de chômage technique.
La direction a démenti sans démentir : « Il est beaucoup trop tôt pour faire ce genre d’affirmation. Les dates de congés d’été seront fixées le 28 avril prochain au plus tôt. » Le 28 avril, c’est la date à laquelle est convoqué le prochain comité d’entreprise du site de la zone havraise. « La durée de fermeture de l’usine dépendra du niveau des commandes », a encore ajouté le constructeur. La direction fait donc peser sur les salariés les « mauvaises performances » des ventes de la Laguna et de l’Espace. Ne cherchez pourquoi vous êtes stressés : c’est la direction qui orchestre le stress et pas seulement à Sandouville…

Pas très douai pour mentir, la direction de Renault …

Philippe Descamps dirige l’usine Renault de Douai a déclaré : « Les salariés ont mal à leur losange. » On dirait plutôt qu’ils ont mal au dos : avec 515 départs non remplacés entre 2007 et 2009, la direction de Douai a affirmé vouloir passer de 180 000 à 300 000 voitures par an. Va-t-elle embaucher. Que non, répond le directeur car les ventes n’augmentent pas. Alors pourquoi produire plus ?

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