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Mouvements sociaux au Mali
mercredi 25 mai 2011
Ce mardi 24 mai, si tout se passe comme prévu, les rues de Bamako gronderont à l’appel de plusieurs syndicats regroupés autour de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm). Toujours dans la ligne de mire des syndicats : l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Après le communiqué du gouvernement, qui rend l’Assurance maladie facultative, les différents syndicats initiateurs de cette énième marche ne comprennent pas pourquoi on continue toujours d’effectuer des ‘’coupes sombres’’ sur leurs salaires. Aussi, entendent –ils exiger exigent encore l’arrêt immédiat de ces prélèvements et le reversement de ceux effectués depuis novembre. ‘’Depuis 6 à 7 ans, s’il y a une organisation qui a pris part à toutes les discussions sur l’AMO, c’est bien la Cstm. Aucun syndicat digne de ce nom ne peut rejeter l’AMO. Nous pensons simplement qu’à l’heure actuelle, l’Etat mène de façon cavalière le projet. Nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de faire, par exemple le fait de prélever des cotisations sur nos salaires sans nous aviser au préalable. Le déficit d’information est criard’’, a souligné Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Cstm au cours d’une rencontre avec le ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé.
Les syndicats dont le chef de file est la Cstm sont inflexibles dans leur position. Pas question de couper leurs salaires encore. ‘’Trop, c’est trop. Donc, ça suffit.’
La marche envisagée pour ce 24 mai intervient quelques jours après la suspension d’un mot d’ordre de grève par l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm). La centrale syndicale avait menacé d’observer une grève de 24 heures si le gouvernement ne prenait pas des sanctions exemplaires contre les policiers perturbateurs (Siméon Kéïta et ses camarades qui se réclament du Syndicat national de la police rejettent l’Amo) lors des manifestations du 1er mai sur le Boulevard de l’Indépendance.
‘’Un groupe de policiers déchaîné s’est attaqué à notre siège occasionnant des dégâts matériels, battant certains de nos responsables et mettant nues deux jeunes filles qui avaient du mal à cacher leur intimité sous les lambeaux de vêtements qui leur retombaient sous les pieds, en présence de leur mère éplorée, elle-même élève - commissaire.
Après cette forfaiture, le groupe de policiers s’est glissé dans le défilé pour apostropher les officiels installés à la tribune. Il s’est ensuite jeté sur le défilé, déchirant ou cassant les banderoles et pancartes arrachées des mains de ceux et de celles qui les portaient. L’un de nos collègues, qui appelait au calme nos adhérents, a été lui-même battu et ses vêtements réduits en chiffons’’
Ces extraits de la déclaration en date du 3 mai remise au ministre de l’Intérieur et de la protection civile, par le Secrétaire général de l’Untm, à la fin d’une marche de protestation, résume la version de la centrale syndicale sur l’incident du 1er mai.
Le syndicat de l’Enseignement supérieur au Mali met fin à sa grève déclenchée depuis février 2011 - Le Syndicat de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (SNESUP) a levé son mot d’ordre de grève illimitée au terme de la signature lundi à Bamako d’un accord entre le gouvernement malien et les responsables de l’organisation, a constaté sur place la PANA. Le SNESUP avait déclenché une grève illimitée depuis le 17 février dernier pour revendiquer la relecture totale des lois portant statuts du personnel enseignant de l’Enseignement supérieur et des chercheurs en vue, entre autre, de l’alignement des salaires sur ceux pratiqués dans les autres pays de la sous-région et de la mise en place d’une nouvelle hiérarchie constituée d’assistants, de maître de conférence et de professeur.
Les revendications portaient également sur la détaxation immédiate des primes sur les salaires des enseignants du supérieur et des chercheurs, l’arrêt immédiat des prélèvements ’arbitraires’ sur les salaires des personnels de l’Enseignement supérieur et l’intégration dans la Fonction publique des contractuels émargeant aux budgets autonomes des structures de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Explorations minières : Lumière sur l’uranium de Faléa
La population s’est plainte de conséquences graves pour la santé dans cette exploitation d’uranium et les autorités se sont empressées de démentir.
La recherche de l’uranium à Faléa dans le cercle de Kéniéba a vite soulevé une polémique. Des insinuations de contamination de populations ont été amplifiées par la visite récente dans notre pays d’eurodéputées comme Eva Joly et Michèle Rivasi. A l’issue de leur séjour, elles ont indiqué avoir obtenu du président de la République l’arrêt des travaux d’exploration. A travers la visite de terrain du ministre des Mines, Amadou Cissé le 20 mai 2011 à Faléa, le gouvernement voulait mettre fin à la controverse en mettant en avant la sérénité qui prévaut à Faléa d’ailleurs pressée de voir commencer l’exploitation de l’uranium dont les retombées pour elle seront incommensurables en termes de progrès économique et social.
Les détracteurs du projet d’exploration de l’uranium à Faléa (fruit de la politique de diversification des ressources minières du chef de l’Etat) ont vite brandi des menaces de contamination des populations locales. Dans cette campagne, ils ont bénéficié de soutiens de choix en la personne de l’ancienne magistrate et désormais eurodéputée Europe Ecologie, Eva Joly et ses camarades.
Au cours d’une récente visite dans notre pays, elles ont affirmé dans une conférence de presse avoir reçu du président de la République la garantie de l’arrêt des travaux d’exploration. Pour mettre fin à cette polémique, le ministère des Mines a organisé le 20 mai 2011 une visite de terrain sur le site. Au cours d’une rencontre avec la population et la société exploratrice, Rockgate, actionnaire de Delta-Exploration qui a obtenu en 2007 son permis de recherche à Faléa pour l’uranium, le cuivre et l’argent et l’or et qui a conclu à forte teneur d’uranium a été découverte en 2009, le ministre des Mines Amadou Cissé, dira que « le gouvernement, pour quelque raison que ce soit, ne prendra pas le risque de s’aventurer dans un projet qui puisse nuire à ses citoyens ».
Il a assuré que même en cas d’exploitation, elle sera souterraine. Et d’ajouter que l’uranium, à l’état naturel, n’est pas nocif. Sa radioactivité commence à partir du moment où on l’enrichit. Ce qui ne se fera pas au Mali. La radioactivité, a-t-il expliqué, existe de façon naturelle partout dans le monde. Il a invité la société Rockgate et les populations à un dialogue permanent autour de ce projet de développement, gage de stabilité.