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A lire avant la fête de l’Huma : quand le journal « L’Humanité » était révolutionnaire, il était trotskyste !!!

lundi 15 août 2016

A lire avant la fête de l’Huma : quand le journal « L’Humanité » était révolutionnaire, il était trotskyste !!!

Quand Trotsky rédigeait l’éditorial de l’Humanité

L’avènement du bolchévisme

Lorsque notre parti s’empara du pouvoir nous connaissions d’avance toutes les difficultés que nous allions rencontrer. Au point de vue économique, le pays par suite de la guerre, était épuisé jusqu’au dernier degré. La révolution avait détruit le vieil appareil administratif, sans avoir le temps d’en créer un nouveau pour le remplacer. Des millions de travailleurs avaient été, dans cette guerre de trois ans, projetés hors des cellules économiques du pays, déclassés et moralement déracinés. L’énorme industrie de guerre, reposant sur une base économique insuffisamment préparée, dévorait les force vive du peuple.

La démobilisation de cette industrie soulevait les plus grandes difficultés. Des phénomènes d’anarchie économique et politique s’étendaient sur tout le territoire du pays. Les paysans russes avaient été, pendant des siècles, maintenus agglomérés, d’une façon élémentaire, par la discipline barbare du pays et comprimés de haut en bas par la discipline de fer du tsarisme. Or, le développement économique avait ruiné la première et la Révolution avait détruit la seconde de ces disciplines.

Au point de vue psychologique, la Révolution signifiait pour les masses paysannes le réveil de la personnalité humaine. Les formes anarchiques de ce réveil étaient les conséquences inévitables de l’oppression jusqu’alors subie. On ne peut arriver à établir un nouvel ordre de choses, reposant sur le contrôle de la production par les travailleurs eux-mêmes, qu’en éliminant continuellement et radicalement les manifestations anarchiques de la révolution.

Mais d’autre part, les classes possédantes, même quand elles ont été chassées du pouvoir, ne veulent pas abandonner leurs positions sans combattre. La révolution a posé, de la façon la plus radicale, la question de la propriété privée du sol et des moyens de production –question de vie ou de mort pour les classes capitalistes. Au point de vue politique, cela signifie une guerre civile tantôt dissimulée et tantôt à découvert, mais toujours acharnée et continuelle.

Mais la guerre civile, quant à elle, entretient inévitablement toutes les tendances anarchiques existant dans le mouvement des masses ouvrières. C’est ainsi, que lorsque l’industrie, les finances, les moyens de communication et le ravitaillement sont en décadence, une guerre civile permanente engendre des difficultés inouïes dans l’œuvre de production et d’organisation.

Néanmoins, le Gouvernement des Soviets a le droit d’envisager l’avenir avec une pleine confiance. Seul un calcul exact de toutes les ressources du pays, seule une organisation rationnelle de la production, c’est-à-dire une organisation établie sur un plan d’ensemble, et seule une répartition économe et raisonnable de tous les produits peuvent sauver le pays. Or, c’est cela qui est le socialisme. Ou bien déchéance définitive au rang d’une simple colonie, ou bien renaissance socialiste-voilà l’alternative devant laquelle est placé notre pays.

La guerre a miné le sol de l’univers capitaliste tout entier . C’est là ce qui fait notre invincible force. Le cercle de fer de l’impérialisme dont nous sommes oppressés sera brisé par la révolution prolétarienne. Nous n’en doutons pas un seul instant, pas plus que, durant les longues années de notre lutte souterraine contre le tsarisme, nous n’avons douté de son inévitable effondrement.

Combattre, serrer les rangs, instaurer la discipline ouvrière et l’ordre socialiste, accroitre la productivité du travail, et n’avoir peur d’aucun obstacle, voilà notre devise. L’Histoire travaille pour nous. Tôt ou tard, la Révolution prolétarienne éclatera en Europe et en Amérique, et apportera la délivrance non seulement à la Pologne, à la Lituanie, à la Courlande et à la Finlande, mais aussi à toute l’humanité souffrante.

Léon Trotsky. (article de l’Humanité du 7/11/1922)

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