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Les salariés des grandes entreprises, du public et du privé, peuvent-ils rester sur le bord de la lutte ?

jeudi 13 décembre 2018

Nous salariés travaillant à Renault, quelles leçons tirer de ce mouvement ?

En quoi sommes-nous directement concernés par la mobilisation des gilets jaunes ? Nous n’aurions pas les mêmes revendications ? Nous n’estimons pas que c’est aux milliardaires de payer l’impôt et pas aux travailleurs ? Nous ne trouvons pas qu’il est inadmissible que nos salaires soient bloqués depuis des années et particulièrement maintenant que l’inflation redevient galopante, que tout augmente sauf justement les salaires !!! Que, malgré des bénéfices records, les trusts refusent les augmentations générales des salaires ! Nous n’estimons pas que les gilets jaunes ont raison de défendre les services publics, les aides sociales, les retraites ? Nous n’estimons pas qu’ils ont raison de dénoncer la précarité du travail ?

A Renault, sommes-nous persuadés que les problèmes de la précarité et de la misère ne peuvent pas nous toucher ? Jamais Renault ne va fermer ses sites, nous licencier ? Vous avez confiance, vous, en l’avenir à Renault depuis que la lutte au sommet entre Ghosn et le Japon bat son plein ? Vous voulez être solidaires du PDG en pensant qu’il défendra nos emplois ? On fait une collecte et on réclame qu’il ait droit à des douches en prison, le pauvre, lui surement qu’il ne pense qu’à nos emplois et à notre avenir ?!!! Ne soyons pas ridicules !

Que les gros actionnaires voient ainsi l’avenir, peut-être, mais tout salarié conscient de ses intérêts ne peut pas dire pareilles choses ! Il est clair que Renault a fermé les yeux, comme Nissan, quand son PDG se sucrait et, en prétendant enquêter là-dessus, le trust automobile français n’a fait que montrer qu’il ne l’avait jamais vérifié les revenus de son PDG et se couvrir en affirmant le chercher pour la première fois. Bande d’hypocrites !
Non ! notre avenir ne dépend pas du PDG mais de notre capacité à défendre nous-mêmes nos propres intérêts et, sur ce plan, la lutte des gilets jaunes nous a fait plus craindre du patronat, simplement par crainte que nous nous joignons à ce combat, que des années et des années de journées d’inaction syndicale.

Il est vrai que tous les salariés de Renault sont loin d’être favorables aux gilets jaunes mais, s’ils croient pouvoir échapper ainsi à une inévitable insurrection, au combat de classe entre le patronat et les travailleurs, ils se trompent.

Le combat qui a commencé avec les gilets jaunes est le nôtre. S’il est battu, nous sommes nous aussi battus et le pouvoir se servira de cette défaite pour nous frapper mille fois plus fort.

Si nous rejoignons les gilets jaunes, nous ouvrons une phase nouvelle de l’histoire de la classe ouvrière en France et dans le monde ! N’oubliez pas que les gilets jaunes ont attiré tous les révoltés du monde. L’Espagne augmente le salaire minimum de 22% par crainte de connaitre des gilets jaunes. L’Egypte interdit la vente des gilets jaunes. L’Europe entière commence à subir une contagion gilets jaunes.

C’est notre avenir qui dépend du succès de cette insurrection sociale ! Et l’action des travailleurs de Renault, en discutant de ce mouvement, en s’assemblant, en s’organisant, en affichant notre soutien, est essentielle… Elle ne peut qu’être entendue des patrons ! Ils sauront ainsi que nos exigeons des augmentations de salaires, des embauches et l’amélioration des conditions de travail et que nous en avons assez de payer pour les milliardaires !

Alors, l’insurrection gilets jaunes, c’est aussi aux travailleurs de Renault de la faire gagner !!!

A l’hôpital public, quelles leçons tirer de ce mouvement ?

On vient de sortir des élections professionnelles qui ont surtout montré, en plein mouvement social radical et d’ampleur, le désintérêt complet à l’égard des syndicats, incapables de participer à ce mouvement, incapables de le soutenir réellement, incapables même de se solidariser avec, seulement capables de le dénigrer et de casser tout lien avec les grèves en cours que les syndicats ont sciemment arrêté pour éviter la liaison (raffineries, routiers, EDF, etc.).

On se souvient que, dans le dernier grand mouvement de l’hôpital public, les agents en grève exigeaient des syndicats qu’ils ne négocient pas les attaques d’Hirsch et de l’APHP et qu’ils sont passés outre et ont continué à négocier avec un résultat bien entend catastrophique. Tout l’opposé de l’actuel mouvement des gilets jaunes dans lequel personne ne dirige à la place de ceux qui luttent. Et on a vu que c’est justement cela qui fait peur aux classes dirigeantes !!!

On se souvient aussi que le gouvernement prétendait à l’époque discréditer notre grève parce que des casseurs avaient brisé des vitres à Necker !!! On retrouve les mêmes méthodes pourries avec Macron et sa police d’une violence folle soi-disant pour lutter contre la violence !!!

Cependant, le mouvement des gilets jaunes n’a pas encore pris au sein des entreprises, notamment à l’APHP, malgré bien des sympathies. Mais les personnels ont conscience que si les gilets jaunes échouaient, les attaques que nous vivons actuellement seraient encore multipliées.

Nous aussi, nous en avons marre !! Assez des suppressions d’aides soignantes sous prétexte d’APC (C pour capacitaire !) qui est follement incapacitaire (par exemple, c’est une véritable catastrophe en ORL à Tenon où une seule infirmière peut être amenée à gérer 18 patients ultralourds !). Et ils veulent encore supprimer les AS de week-end et de nuit !!! Les suppressions de services se multiplient avec les regroupements. Après le GH, c’est les supra GH, et cela signifie qu’au sein d’un regroupement il ne peut y avoir de doublons, d’où des fermetures de services en pagaille. Par exemple, à Saint Antoine, on ferme de transport environnement (poubelles, petits déjeuners, etc ; pour le privatiser !), le centre du sommeil, l’endocrino est menacée, la neuro vasculaire est déménagée, etc… On force les patients à être traités en ambulatoire, avec de nombreux accidents pour les patients rentrés chez eux qui n’ont aucun suivi, aucun contact avec l’hôpital en cas de mauvaise évolution du mal, la médecine de ville ne recevant pas le dossier d’opération !!! Les revendications des gilets jaunes sont aussi les nôtres ! Nous aussi, nous sommes des salariés pauvres. Nos salaires sont bloqués depuis des années alors que les dépenses grimpent en flèche !

Alors l’insurrection gilets jaunes, c’est aussi aux personnels hospitaliers de la faire gagner !!!

Dans toutes les entreprises, du privé et du public, nous pouvons organiser des comités de gilets jaunes !!!

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