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Quoi de neuf à Renault ?

jeudi 9 juillet 2015, par Robert Paris

Ce n’est pas Renault qui va inverser la courbe du chômage !

Pour le moment, autant qu’on le sache, c’est moins de dix salariés qui ont été embauchés à Lardy, tous secteurs confondus. Inutile de comparer aux départs de ces dernières années, et même de cette dernière année, ni aux départs que la direction compte encore susciter… La différence signifie plus de travail, plus de stress, plus de fatigue pour les salariés restants. Et qu’on ne nous dise pas que les emplois vont dans le bon sens à Renault comme la firme l’a clamé dans les média ! Même la CGT, légèrement critique sur la modicité des embauches, claironne : « C’est le moment de se faire embaucher ! » Et ne parlons pas des airs triomphateurs des CGC ou CFDT, on croirait qu’ils sortent d’une longue grève (ou d’une négociation…) pour exiger des embauches…

Bonne pioche

Lundi 22 et mardi 23 juin, à l’usine Renault de Cléon, les travailleurs de la Centrale, le secteur chargé de l’alimentation en fluides (air comprimé, réseaux d’eau, etc.), étaient en grève. Ils se sentaient volés, car dans d’autres sites Renault, les salariés qui font le même travail ont droit à des compensations salariales, du fait qu’ils travaillent en 5x8 heures. Durant les deux jours de grève, ces travailleurs se sont réunis régulièrement pour discuter, s’organiser, échanger leurs points de vue, et décider de façon démocratique. Ils ne sont pas restés dans leur secteur à attendre, mais se sont tout de suite adressés à l’ensemble des travailleurs de l’usine : en manifestant, en discutant, en diffusant des tracts pour expliquer leur lutte. En moins de 48 heures, la direction a dû céder.

Ambassadeur à deux sous l’heure

Le vicomte voudrait qu’en plus de notre boulot habituel, nous soyons ambassadeurs de sa direction, afin d’attirer du monde pour y travailler. En mutation ! Car pour les embauches, les scores sont explosés (voir plus haut). Mais bon, avec quels arguments ? Soit un pionnier, MR le Vicomte + 300 € mensuels pour tous les salariés, ce serait un bon début !

Elle bloque et elle débloque !

Dans la lignée des blocages de salaires, la direction bloque la prime de vacances et celle de fin d’année ! Mais elle débloque les profits des actionnaires, les primes des hauts cadres et de la direction. Pas étonnant : les restrictions des uns servent à augmenter les autres…

Interdire les licenciements nécessite une autre manière d’organiser nos luttes

L’intersyndicale continue de négocier à Renault Trucks alors qu’à l’évidence, sans créer un rapport de forces plus large, la direction ne reculera pas, le gouvernement ne reculera pas. Ce qu’il prétend être des reculs (passer de soi-disant 512 licenciements à 480) n’est que du pipeau étant donné qu’il ne s’agit que d’estimations. Ainsi, selon la CGC, "des avancées ont été acquises" !!! Et les ministres cautionnent les prétendues « avancées » !!! Une fois de plus les « négociations » de l’intersyndicale ne servent qu’à user les salariés et à finir par cautionner des reculs en prétendant qu’ils seraient moindres que prévu !

Travailler dans l’Automobile, ça rapporte !!!

Les patrons des grands groupes automobiles mondiaux ont vu leur rémunération grimper en 2014. Six d’entre eux ont largement dépassé les 10 millions d’euros annuels comme rémunération de PDG. dont Sergio Marchionne, le PDG de Fiat-Chrysler, qui déclare un peu plus de 31 millions d’euros et Carlos Ghosn, de Renault-Nissan, avec 14,7 millions. Sans parler du patron de Hyundai, avec 17,2 millions d’euros, suivi de ceux de Ford et de Volkswagen, affichant respectivement 16,6 et 15,9 millions. Pour Ghosn, la voiture sans conducteur, c’est pour demain : « Aujourd’hui, ce qui limite le développement des voitures autonomes ou des voitures sans conducteur, c’est le régulateur » a-t-il déclaré aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Et le trust sans PDG, pour quand ?!!!

Cinecittà

A Lardy, on a reçu une invitation, avec présence obligatoire. Du coup cela passait plutôt pour une convocation contraignante...Tout ça pourquoi ? Pour remplir l’amphi GORDINI ! Dame, faut bien le rentabiliser....et flatter l’ego du vicomte.

12, le chiffre porte bonheur de la DEATM

Enfin, c’est ce qu’on pourrait croire à entendre le dirlo de la DEATM, qui exultait, s’autocongratulait d’avoir 12 (oui, DOUZE, nous n’avons pas oublié le nombre) embauches pour sa direction, une des plus grosses de Lardy). Dans son euphorie, il a oublié de compter le nombre de départ en retraites, DA, démissions, et licenciements...

La sous-traitance coûte cher…

C’était un des messages du VICOMTE, et c’est bien sûr aux salariés de la DEATM (Lardy) de faire preuve d’imagination, d’"agilité", de bosser plus, pour diminuer cette odieuse sous-traitance qui coûte cher et risquerait de mettre en péril la MOP, le FRIC-CASH-FLOUZE, les dividendes des actionnaires. Nous parlons bien sûr de sous-traitance EXTERNE. L’autre, celle qui augmente de plus en plus, en généralisent la précarité de milliers de salariés, le VICOMTE s’en fout...


Marche avant toute ou marche arrière toute, c’est le seul choix

Oui, nous ne pourrons pas, dans les années qui viennent, nous contenter de maintenir nos acquis, comme nous le souhaiterions pour ceux d’entre nous qui ont pu, dans la période précédente, avoir et conserver un emploi fixe, un salaire décent, qui ont pu se procurer un logement correct, qui ont pu s’organiser une vie acceptable, qui sont arrivés à une apparente stabilité sociale avec un niveau de vie correct et une relative qualité de vie. Que cela nous plaise ou non, la crise du monde capitaliste menace tout cela et les classes dirigeantes préfèreront défendre leurs intérêts que nous laisser bénéficier encore de tout cela.

Oui, nous sommes devant un grand abîme et nous n’avons que le choix entre tomber dedans ou faire un grand saut en avant, celui menant à un niveau de société très supérieur à celui qui existe aujourd’hui.

Bien sûr, nombre de gens raisonnent ainsi : si on n’a déjà pas les moyens de s’assurer un niveau de vie correct et un emploi fixe, comment pourrait-on avoir les moyens d’aller beaucoup plus loin et d’assurer une belle vie à tous les hommes de cette planète ? Et ils se disent même : « contentons-nous de petites réductions de notre niveau de vie et nous sauvegarderons l’essentiel ». Et de « petite réduction » en petite réduction, ils laissent les classes dirigeantes mener une grande offensive contre nous. Ils se disent : « acceptons de réformer nos acquis pour les sauver » et ils ont ainsi supporté qu’on remette en question les retraites, les droits sociaux, les services publics, la sécu, la santé, l’éducation, la recherche. Mais, loin d’être sauvés, ces « acquis » ont été encore et encore « réformés » c’est-à-dire progressivement remis en cause.

Tranche par tranche, secteur par secteur, corporation par corporation, nous sommes découpés en rondelle progressivement mais successivement et la marche à reculons ne s’arrête pas : à chaque fois qu’elle a réussi à faire passer un recul, elle passe au suivant. Les gouvernements se suivent et les reculs s’aggravent. La droite fait pire que la gauche puis la gauche pire que la droite et ensuite la droite pire que la gauche… Plus les travailleurs et les milieux populaires acceptent des reculs, sous prétexte de réformes et plus les classes dirigeantes, ainsi que les gouvernants à leur service, se sentent forts pour nous en imposer d’autres. Tous nous disent : « il faut négocier, il faut discuter, il faut réformer » qu’il faut traduire par « il faut vous sacrifier ».

Toutes les organisations qui ont pris de l’importance dans le cadre de la société actuelle se sont accommodées du système de domination et d’exploitation et ne veulent pas que ce cadre social disparaisse. Que ce soit des partis politiques, et de n’importe quelle couleur politique, que ce soit des confédérations syndicales, de toutes couleurs elles aussi, et même les plus grandes associations, sans parler des religions, des média et autres groupes d’influence, toutes ces organisations ont tissé de multiples liens personnels, financiers, organisationnels, idéologiques avec la société capitaliste, ont assimilé ses règles, ses interdits, ses lois, au point de penser qu’elles seraient intangibles. Ces organisations sont très déterminées à ne pas préparer un autre avenir et à affirmer que le capitalisme serait un horizon indépassable. Même les syndicalistes voudraient un capitalisme qui négocie et consulte les syndicats. Même les écologistes cherchent un capitalisme durable. Même les décroissants croient l’avoir trouvé dans un capitalisme qui renoncerait à la croissance à tout prix.

Même la gauche de la gauche affirme que le capitalisme est acceptable du moment que l’on a élu un « bon gouvernement, vraiment de gauche ». Même l’extrême gauche affirme que la question d’une nouvelle société n’est pas à l’ordre du jour, puisqu’on n’en est même pas à parvenir à nous défendre à la hauteur des attaques anti-sociales. Chacune le dit à sa manière mais toutes s’accordent sur un point : le dépassement du capitalisme n’est pas à l’ordre du jour ! Ce qui le serait, c’est encore plus de passivité des travailleurs, encore plus de croyance en l’hyper puissance des patrons, encore moins de réunions des salariés sur leurs lieux de travail pour décider eux-mêmes de leur propre avenir.

Nous sommes pour le syndicalisme mais pour celui qui conteste le droit des capitalistes, la loi des capitalistes, la règle du profit des capitalistes, leur droit à licencier, à exploiter, à détruire les services publics, à expulser, à détruire des vies, à mener des guerres. Nous sommes pour le syndicalisme révolutionnaire en somme, celui qui reconnaît que la crise du capitalisme doit nous amener à préparer une nouvelle société fondée sur les besoins des hommes et non sur ceux du capital. Nous sommes pour le syndicalisme qui reconnaît la capacité de la classe ouvrière de renverser le système d’exploitation.

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