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La Voix des Travailleurs du Rail - septembre 2015

mardi 29 septembre 2015, par Robert Paris

Le Technicentre de Romilly inquiète Pépy…

Pépy prétend vouloir transformer le Technicentre de Romilly en « pôle d’excellence » et voudrait « le redimensionner » dans ce but. Vous pensez qu’il va embaucher pour atteindre l’excellence ! Eh bien non ! Il s’agit de supprimer des centaines d’emplois, environ 300 et d’en transformant en emplois de droit privé… Les média se demandent si Pépy va parvenir à faire passe la pilule à la CGT de Romilly et, pour cela, Pépy a autorisé les dirigeants CGT Martinez (successeur et ami de Lepaon, le signataire de la privatisation de la SNCF au CESE) et Garrel à tenir une réunion des militants CGt de Romilly pour les remettre dans le droit chemin… de Pépy !

L’attentat du Thalys et les accusations contre les cheminots

Lors de l’attentat terroriste du Thalys, notre PDG Pépy (ainsi que des responsables du Thalys) s’est donné le beau rôle en se faisant efficacement le défenseur des cheminots violemment attaqués, par l’acteur Jean-Hugues Anglade et par les média ainsi que certains hommes politiques, qui prétendaient que les personnels de la SNCF s’étaient cachés et n’avaient porté aucun secours aux passagers. Il avait accusé les agents du Thalys de s’être enfermés dans la voiture motrice puis d’avoir refusé de leur ouvrir la porte malgré leurs appels à l’aide, ce qui était selon lui un "abandon inhumain". Les républicains en ont profité pour cibler les agents de la SNCF et le gouvernement Valls-Hollande n’est pas particulièrement intervenu pour défendre les cheminots injustement attaqués et auxquels on demandait en l’occurrence de se comporter comme des membres des services spéciaux de sécurité… Les cheminots sont pourtant eux aussi victimes du terrorisme, faut-il le préciser, et ne sont nullement formés et préparés pour y faire face. Quand on est cheminot, on n’est ni policier ni membre du RAID ! Pépy a eu beau se faire le défenseur des cheminots à cette occasion, il a été le premier à casser l’image des cheminots dans le public par sa politique et par ses déclarations passées, notamment lors des dernières grèves contre la privatisation.

Remplacer les lignes de trains par des cars ?

L’un des effets nocifs de la loi Macron a été de privatiser les lignes de cars en France et de les généraliser pour remplacer les lignes de trains. Pépy, loin de défendre la SNCF en l’occurrence, s’est chargé de dire que le service public du rail était tout à fait capable d’être concurrentiel aussi sur route et d’affirmer qu’il lançait 130 lignes d’autocars vers 46 destinations sous la marque de sa filiale Ouibus. Il a même affirmé qu’avec Ouibus, la SNCF allait récupérer ce qu’il perd sur les TGV et Intercités du fait de la concurrence. Ce n’est donc pas le PDG de la SNCF qui défendra le rail et il a fallu que ce soit les présidents de région qui s’en inquiètent car leurs investissements se sont faits en faveur du rail et ils ont peur d’être déficitaires ! La privatisation a ainsi pu faire un pas en avant sous le prétexte de remplacer le rail par la route, aux dépens de la sécurité du public, des temps de parcours et de la pollution !

Un gouvernement des banquiers et des trusts

Haro sur les fonctionnaires, a déclaré Macron, immédiatement soutenu par Valls. Vous avez là toute l’image de ce qu’est vraiment le gouvernement Hollande, ce gouvernement dont tous les syndicats disaient qu’il était le sauveur indispensable pour nous tirer du guêpier Sarkozy, rappelez-vous au moment de la lutte des retraites…

La valse des prix

La SNCF annonce sans cesse des offres promotionnelles de trajets à bas prix mais ce ne sont que des exceptions et c’est en fait une manière de cacher les hausses générales (qui sont le double de l’inflation !) pour augmenter la profitabilité et favoriser ensuite la privatisation par morceaux du service public. Une attaque favorise l’autre…

Gare de Cergy : quatrième alerte en une semaine !

Impossible pour la SNCF d’expliquer ces alertes à l’amiante à répétition. Un taux d’amiante supérieur à la normale a été relevé en gare de Cergy-Préfecture, où se déroule un chantier de désamiantage depuis mi-juillet. Le seuil maximal est de 5 fibres par litre d’air pompé. Chaque fois qu’il est dépassé, le protocole de sécurité est enclenché. Et le trafic et le chantier stoppés. « C’est très localisé », précise la SNCF. Les travaux de désamiantage sont pourtant terminés. La direction met-elle sciemment en danger les personnels ?

Un incident ? Non messire Pépy, un accident !

Ces derniers temps, les accidents sérieux sur le matériel se sont multipliés, multipliant du même coup les difficultés pour les passagers et les agents. Un exemple parmi tant d’autres : durant plus de deux heures, plus de 300 personnes qui effectuaient le trajet en TGV Paris-Montpellier sont restées bloquées dans le train. Un problème électrique est à l’origine de l’incident. En cause des économies sur le matériel. Tout cela pour augmenter la rentabilité financière et préparer la privatisation du rail. Mais, après, ils vont privatiser les pannes, les retards et les accidents graves ?!!!

Sujet tabou

Où en est la privatisation de la SNCF ? Qui pourrait nous le dire ? Silence radio de tous côtés, média, hommes politiques, gouvernement et… syndicats ! On voudrait nous faire le coup en douce, on ne s’y prendrait pas autrement !

Le choix boutiquier

Nous sommes dans la période des élections professionnelles dans laquelle le cirque organisé par nos patrons consiste à demander aux militants syndicaux de s’affronter dans l’arène comme des gladiateurs. Les Romains, en l’occurrence la direction, s’amuse pendant ce temps-là car rien de mieux que les élections pour se polariser sur les divisions et pas sur la meilleure manière de défendre l’ensemble des cheminots. Et l’intérêt qui est ainsi défendu, c’est l’intérêt de boutique et pas l’intérêt de classe, celui des travailleurs.


Ils brandissent les migrants pour nous tromper

Les classes dirigeantes sont passées en quelques jours du discours « non aux migrants » à celui de « bienvenue aux migrants ». Puis à la fermeture des frontières intérieures de l’Europe pour bloquer les migrants et aux centres d’internement pour ceux-ci. Le tout petit moment où les classes dirigeantes se sont prétendues humanitaires leur a seulement servi pour faire peur aux peuples européens et les pousser vers l’extrême droite !

Hier, il n’était pas question de parler des migrants et aujourd’hui on nous annonce que le principal problème de l’Europe serait celui des migrants ! A croire que la crise capitaliste ne serait plus le problème numéro un !!! Comme si on n’était pas assez malins pour voir que la Chine s’effondre, que l’Inde aussi, que la Russie fait de même, que le Japon est à l’arrêt, que l’économie russe est en panne, que le Brésil chute, etc, etc… La machine capitaliste, soi-disant tirée par les « pays émergents » n’est pas sortie de son effondrement de 2007-2008 et fonctionne plus que jamais à coups d’injections d’argent public, argent qui fait défaut aux Etats et qui mène à la destruction méthodique des services sociaux, des aides sociales et de tout le secteur public, y compris santé et éducation. Comme par hasard, seul le secteur armée-police se porte bien en termes financiers. Parce que c’est seulement la guerre que l’on nous prépare…

Et la dernière campagne sur les migrants est là pour justifier le développement des guerres, notamment celles d’Irak et de Syrie.
Le sort des peuples, qui préoccupe prétendument les Hollande et Merkel, a servi jusque là à justifier les guerres impérialistes mais sans que ce sort préoccupe les mêmes puissances dès qu’il s’agissait des migrants des même pays fuyant la guerre et les destructions. Cette contradiction flagrante n’a pas gêné ces gouvernants tant que les peuples ne se sont pas révoltés.

Mais justement, devant le caractère désespéré de leur situation, renvoyés de partout, les migrants sont entrés en révolte : au lieu de supplier, de protester et de chercher à s’en sortir individuellement en Europe, ils ont fait cause commune et ont par exemple attaqué collectivement à Calais. Et ce n’est qu’un exemple d’un changement général d’attitude : ils sont entrés en masse partout où on leur refusait le passage en petit groupe : émeutes à Roszka, émeutes à Calais, émeutes à Lesbos, émeutes à Impal, émeutes à Kos, émeutes à Dresde, émeutes à Gevgelija, émeutes à Debrecen, émeutes à Idomeni, émeutes à Saint-Domingue, émeutes à Tor Sapienza, émeutes à Little India, émeutes à Budapest… C’est cela qui a contraint les gouvernants à changer de politique mais cela ne signifie pas que le souci humanitaire ait réellement gagné ces gouvernants ni qu’ils aient l’intention de véritablement les accueillir.

Des guerres, les pays occidentaux n’ont cessé d’en faire et pour résultat on trouve un niveau du terrorisme jamais atteint.
Pas étonnant : ce sont ces interventions armées des puissances occidentales qui l’ont semé !

Bien sûr, les gens de bonne foi ne peuvent imaginer que les grandes puissances occidentales aient fait cela sciemment. Ils pensent que les Al Qaïda ou les Etat « islamique » (Daesh) combattent les démocraties occidentales et même certains croient que ces courants intégristes combattent le capitalisme. Quelle erreur ! Les groupes en question servent de justification à l’évolution du capitalisme vers une violence mondiale, servent à faire croire que les Etats impérialistes entrent en guerre pour sauver les peuples !

N’oublions pas que deux fois de suite, en 1914 et en 1939, ces mêmes puissances ont tenu exactement le même discours qui a eu pour résultat de transformer une partie du monde en tombeau de masse… Deux fois de suite, la crise de la domination du capitalisme, suite à une crise économique mondiale du système, a entraîné le monde dans la barbarie, celle du fascisme et celle de la boucherie guerrière.

En faisant croire qu’ils font la guerre pour la sécurité des peuples européens et par souci humanitaire pour les peuples syrien, libyen ou irakien, les classes dirigeantes occidentales se préparent à entraîner les prolétaires du monde occidental à leur suite afin de sauver leur domination sur un système qui a failli, qui n’a plus d’avenir, qui ne peut survivre à l’évolution nécrophile des investissements autrefois productifs, puis financiers et spéculatifs et désormais nécrophiles, fondés sur la chute des économies, des monnaies, des comptes des Etats et des banques centrales, de la production, sur la chute de tout progrès économique et social.

Quand le capital privé mise sur l’effondrement, nous travailleurs, ne pouvons pas miser sur le soutien à nos gouvernants capitalistes ni sur les classes exploiteuses qu’ils défendent. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes pour assurer un avenir à nos enfants, à toute la société humaine, au-delà de la mort du système d’exploitation.

Messages

  • Même le journal Le Point reconnaît que la privatisation anglaise du Rail a donné des fruits catastrophiques !

    ...la crise du rail souligne encore les ratés de la privatisation des années 90...

    Rien n’illustre mieux le chaos prévalant dans le berceau de l’industrie ferroviaire que la situation chaotique prévalant sur le réseau opéré par Southern Rail. Le service reliant la capitale au sud du pays est totalement paralysé...

    Le plan de la compagnie privée de supprimer les gardes à bord des trains chargés de la fermeture des portes et de l’inspection des billets est à l’origine des problèmes de Southern Rail. Les syndicats justifient leur opposition par des impératifs de sécurité, un argument parlant dans un pays dont la vétusté des infrastructures a déjà été responsable de plusieurs catastrophes ferroviaires meurtrières. Les disputes qui touchent deux autres opérateurs, Virgin Train (qui relie Londres à Édimbourg via Newcastle) et l’opérateur écossais ScotRail, sont du même acabit. Chez Eurostar, le syndicat RMT entend protester contre les conditions de travail difficiles et accuse la direction de « ne pas honorer ses engagements », ce que dément le management.

    Lors de la privatisation du rail par le gouvernement conservateur de John Major, au pouvoir entre 1990 et 1997, la Grande-Bretagne se voulait le modèle de la dénationalisation des services publics. Mais même les partisans les plus assidus du libéralisme reconnaissent aujourd’hui que ce fut une étape de trop sur la voie du tout privé. Les franchises passagers ont été octroyées à des conglomérats diversifiés n’ayant pour la plupart aucune expérience du rail. Leur premier souci avait été de privilégier la valorisation à l’actionnaire et les bonus des dirigeants. La fragmentation du système ainsi que le manque de coordination entre les centaines d’entreprises chargées, notamment, de l’entretien des voies ont conduit à une culture dans laquelle les uns et les autres se rejettent la responsabilité en cas de problème.

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