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Luttes de classes au Maroc

samedi 7 novembre 2015, par Robert Paris

Luttes de classes au Maroc

Mai 2015 – La grève des travailleurs de l’électricité contre les privatisations

Le Maroc est à vendre. La royauté est le maître d’oeuvre, le notaire et le principal bénéficiaire.

La question toujours brûlante du Sahara

Sahara : répression violente d’une révolte sociale

Du neuf sur le Maroc et la question du Sahara ?

La surexploitation des salariés, ça rapporte !

Situation des travailleurs au Maroc

De 2005 à 2009 : Chronologie des luttes à Sidi Ifni

Répression d’une grève ouvrière en septembre 2007

Révolte à Sidi Ifni en juillet 2008

Emeutes de la faim en 2008

Luttes ouvrières en mai 2009

Le Maroc au tout début de la révolution arabe

Le Maroc en janvier 2011

Le Maroc au sein des révolutions du Maghreb et du monde arabe

Tensions sociales en février 2011

Manifestation du 20 février 2011

Le 24 février 2011

Manifestation du 20 mars 2011

Casablanca en mars 2011

Répression des manifestations au Maroc

Un film sur la répression à Casablanca

Voir encore que la répression au Maroc

2011 : la royauté face au vent de révolution

Le 18 juin 2011

Les méthodes de la contre-révolution

2011 : Il ne suffit pas d’une nouvelle constitution pour libérer de l’oppression le peuple travailleur du Maroc

Crise du pain en 2012 au Maroc

Manifestation sociale en mai 2012

Les manifestations de mai 2012

Vague de grèves au Maroc en juillet 2012

Manifestations de 2011 à 2013

Grève dans les mines en juillet 2013

Emeute de Rabat en août 2013

Expulsion d’un bidonville en juin 2014

Le travail domestique des jeunes filles toujours aussi peu réglementé

L’hostilité avec l’Algérie toujours instrumentalisée par le pouvoir

En 2014 - Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

Emeutes récentes au Maroc

Grèves récentes

Syndicalisme au Maroc

Conserver la royauté ou la supprimer ?

Marocains, on est attachés à notre royauté ?!!!

Qui a tué Ben Barka ?

Qui a mené la lutte d’indépendance ?

Elections ou pas, constitution ou pas, rien de fondamental n’a changé au Maroc

Quelles perspectives pour les exploités et les opprimés

L’impérialisme français au Maghreb et dans le monde arabe...

Sous prétexte d’antiterrorisme, on arrête, on torture, on condamne des démocrates, des syndicalistes, des jeunes, des travailleurs, des femmes…

Maghreb et monde arabe : réforme ou révolution ?

Lire encore sur le Maghreb

Le Maghreb et le monde arabe sont-ils en chemin vers la démocratie ?

La révolution du Maghreb et du monde arabe

Qu’ils s’en aillent tous

Quel programme pour le prolétariat révolutionnaire dans le soulèvement du Maghreb et du monde arabe ?

Les contradictions de la révolution du monde arabe et du Magreb – rapide bilan d’étape de la vague révolutionnaire

L’Etat français blanchit et… décore de la légion d’honneur le tortionnaire en chef du Maroc !

Légion de Terreur

La France a décidé à ce titre de décorer de la Légion d’Honneur, pour actes anti-terroristes, le chef du contre-espionnage et des services très spéciaux de sa majesté le roi du Maroc alors que ce dernier est inculpé en France pour faits de torture. Toujours au titre de l’action anti-terroriste du Maroc, la France vient de décider de modifier sa législation, admettant désormais de ne plus inculper aucun ressortissant marocain sans l’accord de la dictature du Maroc !

Le droit de grève tarde à venir

Le projet de loi organique sur le droit de grève tarde à être mis dans le circuit législatif, bien qu’une première mouture ait été élaborée par le gouvernement en 2014 et transmise aux partenaires sociaux pour avis. Il ne reste plus que quelques mois pour lancer les concertations avec les centrales syndicales, finaliser ce texte attendu depuis de longues années et le faire adopter par l’institution législative. Jusque-là, le sujet a été tout juste effleuré entre le gouvernement et les syndicats, sans véritable étude en profondeur, comme le souligne le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Mohamed Kafi Cherrat.
Les partenaires sociaux entendent amender le projet de loi organique en question qui « doit protéger le droit de grève et non pas le restreindre », selon le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik. Les centrales syndicales réclament d’instaurer un préavis raisonnable afin de permettre aux employés de pratiquer le droit de grève. « Si on instaure un préavis de 10 jours francs, le délai sera trop long ; ce qui pourrait donner le temps à certains employeurs de recourir à des pratiques malsaines et bafouer les libertés syndicales, à travers notamment des licenciements abusifs », explique M. Moukharik. Pour ce syndicaliste, la médiation est un élément-clé pour la paix sociale. Mais elle doit être facultative. Un avis qui n’est visiblement pas partagé par M. Cherrat qui estime qu’il faut renforcer la médiation sociale et la rendre obligatoire afin d’apaiser les tensions.

La garantie des libertés syndicales sur le terrain s’impose dans la future loi organique. Les centrales syndicales pointent du doigt la violation de ces libertés et les licenciements qualifiés d’abusifs des employés qui constituent des bureaux syndicaux. Afin d’atteindre les objectifs escomptés, le renforcement des prérogatives des inspecteurs de travail s’avère une nécessité. À l’heure actuelle, ces inspecteurs n’ont pas concrètement une véritable autorité et ne sont pas dotés des outils nécessaires pour accomplir leur mission convenablement, de l’avis des syndicalistes. Notons dans ce cadre que la question de l’insuffisance des ressources humaines de l’inspection du travail reste sérieusement posée, de l’avis même du département de tutelle.
Quant à la mesure de ponction sur salaires qui a longtemps alimenté la polémique, elle ne semble plus un point de divergence.

« L’observation de la grève est une forme de militantisme. On peut remplacer les ponctions par les heures de récupération », s’exclame M. Moukharik. Kafi Cherrat abonde dans la même veine : « Dans d’autres pays, ce sont les syndicats qui versent aux grévistes les jours qui sont prélevés de leurs salaires. Malheureusement au Maroc, les syndicats n’ont pas suffisamment de moyens financiers pour le faire ».
Afin de prévenir les grèves, des mécanismes tels que les conventions collectives doivent être renforcés afin de fluidifier les relations entre les employés et les employeurs. C’est en tout cas la ferme conviction des partenaires sociaux, dont l’Union marocaine du travail. « Certains secteurs ne connaissent pas de grève grâce aux conventions collectives », précise le chef de file de l’UMT. Miloudi Moukharik appelle à respecter les droits des travailleurs afin de pallier le recours à la grève. Selon les données du ministère de l’Emploi et des affaires sociales, le « retard de paiement des salaires » et les « licenciements » constituent les principaux motifs déclencheurs des grèves en 2014.

Messages

  • Par exemple, derrière le géant des phosphates marocains, il y a la royauté. C’est ce genre de révélations que la monarchie, aidée de la police et de la justice française, entendent empêcher deux journalistes de révéler…

    Le géant des phosphates se porte bien

  • Le 29 et le 30 octobre 2015, Maâti Monjib et les autres hommes ont été informés qu’ils devraient passer en jugement le 19 novembre. Les accusations relatives à la sûreté intérieure auxquelles ils font face sont énoncées dans l’article 206 du code pénal, qui stipule : « Est coupable d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat… quiconque, directement ou indirectement, reçoit destinés ou employés à mener ou à rémunérer au Maroc une activité ou une propagande de nature à porter atteinte à l’intégrité, à la souveraineté, ou à l’indépendance du Royaume, ou à ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l’Etat et aux institutions du peuple marocain. »

    Selon Human Rights Watch, le Maroc devrait abroger ou réviser l’article 206 du code pénal afin de le rendre conforme avec ses obligations de protéger les droits à la liberté d’association et d’expression en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par ce pays en 1979. Pénaliser diverses formes vaguement définies d’expression pacifique et d’activités qui bénéficient d’un financement étranger porte atteinte au droit des Marocains à rechercher un tel financement qui fait partie intégrante de l’exercice de la liberté d’association, a déclaré Human Rights Watch.

    Maina Kiai, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association, a écrit dans un rapport de 2013 : « Pour exister et fonctionner efficacement, toute association, aussi petite soit-elle, doit pouvoir solliciter, recevoir et utiliser des ressources. La liberté d’association inclut non seulement la capacité pour des personnes ou des entités juridiques de constituer une association et d’y adhérer mais aussi celle de solliciter et de recevoir, de sources nationales, étrangères et internationales, et d’utiliser, des ressources, humaines, matérielles et financières. »

    En mai, des contrôleurs fiscaux ont visité Maâti Monjib afin d’examiner les livres de comptes du Centre Ibn Rochd d’études et de communication basé à Rabat que Monjib avait fondé mais qu’il décida ensuite de fermer vers la fin de 2014, alléguant des effort de la part des autorités visant à empêcher ses activités. Le 31 août 2015, Monjib a appris qu’il faisait l’objet d’une enquête quand la police l’a détenu brièvement pour lui faire subir un interrogatoire à l’Aéroport Mohammed V de Casablanca alors qu’il était de retour d’un voyage à l’étranger.

    La Brigade nationale de la police judiciaire a interrogé Maâti Monjib le 14 septembre, puis à nouveau le 19 octobre, à propos du centre Ibn Rochd et l’a accusé de « porter atteinte à la crédibilité des institutions de l’État », a déclaré Monjib. Les autorités de l’aéroport l’ont également empêché de se rendre à Barcelone le 16 septembre, et en Norvège le 7 octobre.

    Le 6 octobre, Maâti Monjib a entamé une grève de la faim pour protester contre le harcèlement subi et l’interdiction de quitter le territoire du Maroc. Les autorités n’ont pas formellement notifié Monjib des accusations portées contre lui ni de l’interdiction de quitter le pays, mais les médias marocains ont cité des responsables expliquant que les autorités judiciaires ont imposé l’interdiction de quitter le Maroc sur la base d’une enquête sur de prétendues « irrégularités financières » du Centre Ibn Rochd.

    Les autorités ont également interrogé le 15 août Sammad Ayyach, un autre des accusés, à propos de son travail au Centre Ibn Rochd et à l’Association marocaine de journalisme d’investigation (AMJI), un autre groupe que Maâti Monjib a dirigé. Ayyach a été renvoyé le 25 août de l’Aéroport Mohammed V alors qu’il tentait de se rendre à Tunis.

    Le 29 octobre, le tribunal administratif de Rabat a rejeté une requête, adressée par Maâti Monjib, de déclarer illégale l’interdiction de quitter le territoire du Maroc et a affirmé qu’il serait prématuré pour le tribunal de statuer sur la question avant que la restriction n’ait été en vigueur pendant trois mois. Le jour même, cependant, le bureau du procureur a notifié l’avocat de Monjib qu’il levait l’interdiction de quitter le pays et que Monjib passerait en jugement de 19 novembre. Monjib a alors cessé sa grève de faim.

    Maâti Monjib a également été accusé d’escroquerie en vertu de l’article 540, qui prévoit une peine de prison allant jusqu’à cinq ans.

    Les autres coaccusés de Monjib sont Hicham Mansouri, un responsable de programme à l’AMJI ; Hicham Khreibchi, connu sous le nom de Hicham Al-Miraat ; et Mohamed Essaber. Al-Miraat est l’ancien directeur de l’Association des droits numériques (ADN) ; Essaber est le président de l’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ). Mansouri a déjà purgé une peine de 10 mois de prison pour une prétendue « complicité dans un adultère ».

    Sammad Ayyach, Hicham Mansouri et Hicham Al-Miraat ont tous les trois affirmé avoir été interrogés par la police à propos d’un programme pour journalistes, citoyens et blogueurs organisé par le groupe non gouvernemental néerlandais Free Press Unlimited (FPU). En juin, la police avait interrompu une session de formation de quatre journées que Free Press Unlimited avait organisée avec l’AMEJ à Marrakech, confisquant les smartphones que les organisateurs avaient distribués aux participants. Le groupe a affirmé que la session de formation visait à enseigner des compétences professionnelles en rapport avec la photographie, la narration audio et vidéo et la sécurité. La police avait également interrogé Mohamed Essaber à propos du rôle de l’AMEJ dans cette formation.

    En 2013, Maâti Monjib a cofondé « Liberté maintenant », une association de défense de la liberté de la presse à laquelle les autorités ont refusé d’accorder une reconnaissance juridique. Les cofondateurs incluaient Ali Anouzla et Rida Benotmane. Les autorités avaient détenu Anzoula, un journaliste indépendant de premier plan, pendant 38 jours sur des accusations de justification et de soutien matériel du terrorisme parce qu’il avait publié un article sur Al-Qaïda au Maghreb islamique sur son site internet, à présent hors d’usage, Lakome.com. Benotmane avait purgé une peine de quatre ans de prison pour des postes sur internet dont le tribunal avait jugé qu’ils constituaient des « offenses envers la personne du roi » et des « éloges du terrorisme ».

    La police a empêché la tenue d’une réunion de « Liberté maintenant » au siège de l’Association des Barreaux à Rabat en juillet 2014, forçant le groupe à déplacer l’événement.

    « L’acharnement judiciaire contre Maâti Monjib pourrait être le facteur commun qui relie une série de mesures répressives prises au cours de ces deux dernières années », a déclaré Sarah Leah Whitson. « Mais dans cette affaire, il n’est pas uniquement question d’un seul homme ; il y est question de l’intolérance croissante au Maroc envers les critiques et les associations qui s’expriment ouvertement, et envers le financement étranger légitime qui soutient certaines d’entre elles. »

  • Des milliers de tangerois ont manifesté samedi pour dénoncer des factures d’électricité qu’ils jugent beaucoup trop chères.

    Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi 24 octobre dans les grandes artères de Tanger, des bougies à la main, pour protester contre Amendis, la société délégataire de service dont les factures d’electricité sont jugées trop chères, selon plusieurs sources médiatiques.

    La « révolte des bougies », comme la surnomment les tangérois, consistait en une manifestation et à un appel à couper l’électricité de 20h à 22h et à s’éclairer avec la seule lumière des bougies.

    Selon le site d’information Hespress , la manifestation a été dans un premier temps dispersée par les forces de l’ordre au niveau du point de rassemblement principal, place des Nations.

    La police a fait usage de canons à eau…

    Voir ici

  • Quatre centrales syndicales des plus représentatives ont annoncé l’organisation prochainement d’une série de manifestations de protestation pour amener le gouvernement à répondre aux revendications pressantes de la classe ouvrière.

    Les Secrétaires généraux de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), l’Union Marocaine du Travail (UMT), l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT) annoncent, dans un communiqué conjoint, l’organisation le 29 novembre 2015 à Casablanca d’une marche pacifique de protestation, ainsi qu’un sit-in général des ouvriers le 08 décembre prochain et une grève générale dans la Fonction publique et les collectivités locales le 10 décembre 2015.

    Les quatre syndicats ont de même annoncé l’organisation d’un sit-in des ouvriers à Rabat à une date qui sera fixée ultérieurement et adopté le principe d’une grève générale nationale dans les secteurs privé et public.

    Les formations syndicales ont soumis au Gouvernement un cahier revendicatif comprenant, notamment, une hausse générale des salaires et des pensions de retraite, la baisse de la pression fiscale sur les salaires et l’amélioration des revenus, l’augmentation à 6.000 dhs des revenus non imposables et le respect des libertés syndicales et du Code de travail, selon la presse locale.

    Figurent également parmi les revendications des syndicats l’instauration d’une approche participative dans la réforme du système de retraite, l’application des autres dispositions de l’accord du 26 avril 2011, l’ouverture de négociations sectorielles pour parvenir à des accords et la mise en place d’une cellule ministérielle pour assainir le climat social dans les unités de production.

    Des dirigeants de l’UMT, de la CDT et de la FDT avaient tenu mercredi, une réunion sur les formes de protestation envisagées par les centrales syndicales pour faire face aux mesures annoncées par le gouvernement pour l’année prochaine, notamment celles inhérentes à la réforme de la retraite.

  • Les quatre centrales syndicales marocaines les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont menacé d’une prochaine grève générale qui toucherait tous les secteurs pour protester contre la gestion gouvernementale de plusieurs dossiers sociaux, notamment celui de la réforme des régimes de retraite.

    Un communiqué conjoint lu à l’issue de leur sit-in organisé mardi devant le parlement, dénonce « les mesures antisociales du gouvernement visant la classe ouvrière et minant les fondements et règles du dialogue social ».

    Pour les dirigeants du syndicalisme marocain, l’actuel gouvernement, par ses décisions et mesures anti sociales, s’attaque au pouvoir d’achat des citoyens et gèle les salaires et le recrutement, tout en se vantant de mener de prétendues réformes qui ont du mal à se répercuter sur les indicateurs du développement économique et social.

  • Aujourd’hui, journée nationale d’action de quasiment tous les syndicats mais aussi journée d’inaction car les centrales protestent gentiment sans vouloir nullement déstabiliser le pouvoir...

  • L’Union marocaine du travail (UMT) appelle les fonctionnaires des collectivités locales à faire grève les 28 et 29 septembre prochains. Un sit-in est également prévu le mercredi 28 septembre à partir de 11 heures devant le ministère de l’Intérieur.

  • La classe ouvrière à MAGHREB STEEL souffre depuis longtemps des actes de répression, de méprise, d’injustice et de discrimination appliqués par la famille patronale SEKKAT. Durant les 4 dernières années la société a connu une instabilité financière qui a obligé l’état et les banques d’agir : ils ont retiré la gouvernance à la famille SEKKAT, nommé un nouveau DG AMMAR DRISSI en octobre 2014, et appliqué une protection douanière de l’acier plat pour rétablir l’équilibre de l’entreprise.

    A son arrivée, AMMAR a entamé sa politique d’austérité vers les employés qui a généré des protestations spontanées des employés, d’où la création d’un syndicat sous la bannière de l’Union Marocaine du Travail l’UMT en mars 2015, dans le but d’acquérir et de protéger leurs droits légitimes approuvés notamment par la constitution marocaine et à l’international.

    AMMAR ne s’est pas attardé, il a lancé une guerre acharnée contre le syndicat. Il a fermé toutes les issues du dialogue social et licencié abusivement 40 militants à la fois en fin juillet 2015, qui a obligé le syndicat à déclencher une première grève ouverte qui a duré 24 jours. Suite à une réunion de conciliation, initiée par les autorités locales, le syndicat a décroché la reprise du travail y compris les licenciés, la signature d’une charte sociale engageant la direction à respecter la liberté et les droits syndicaux et une promesse de négociation du cahier des revendications syndicales.

    Malheureusement, la reprise du travail était, pour AMMAR, une occasion de règlement de comptes avec les grévistes. En effet, une liste préétablie des abus est appliquée :

    * Non respect de la charte sociale récemment signée et du code du travail en vigueur.

    * Blocage des congés pour tous les militants.

    * Changements de poste abusifs en dégradant les militants.

    * Harcèlement des délégués du personnel dans leurs activités légitimes.

    * Harcèlement des militants par les cadres afin de quitter le syndicat.

    * Envoi de 60 sanctions écrites aux domiciles des militants sans raisons et sans respect des procédures du code du travail.

    * Absence aux réunions de conciliation initiées par les autorités locales pour régler ces problèmes.

    En décembre, il a commencé un processus de licenciement abusif des militants, dans la liste 7 employés dont 2 délégués et membres du bureau syndical en double casquette. Une deuxième grève ouverte est devenue vitale. Elle a été déclenché le 19-12-2015. AMMAR a continué ses actes de transgression de la loi par :

    * Le refus du versement des salaires de 450 militants pour le dernier mois travaillé.

    * Le recrutement d’intérimaires, ce qui est interdit par la loi dans la période de grève.

    A ce jour, 930 militants sont en grève à côté de l’usine. Ils organisent de temps en temps des sit-in devant les locaux des autorités. Ils attendent qu’un responsable crédible ouvre un dialogue sérieux avec eux, ils demandent :

    * La reprise de travail de tous les militants y compris les sept licenciés.

    * L’annulation de tous les abus précédents.

    * Le respect de la liberté et des droits syndicaux au sein de l’entreprise.

    * L’ouverture d’un dialogue et des négociations sérieuses conduisant à la réalisation des points formulés dans le cahier des revendications syndicales.

  • Au Maroc, il n’y a ni transition démocratique, ni dialogue sociale : il n’a que la guerre sociale contre les classes populaires. Le « nouveau règne » n’a pas débouché sur un « nouvel concept de l’autorité », ni sur l’ouverture d’un espace démocratique autonome du pouvoir, ni sur l’amélioration même partielle des conditions de vie de la grande majorité. En réalité, la répression n’a jamais cessé. Ce qui a changé, c’est les formes qu’elle prend et son intensité.

    Après la longue nuit des années de plomb, le pouvoir a cherché à institutionnaliser les oppositions, à intégrer la « société dite civile », à récupérer et à détourner les revendications, à épuiser les mobilisations en les laissant isolées, en opérant parfois des concessions formelles. Il a réussi à intégrer, acheter, corrompre les « oppositions », à gagner du temps en jouant sur le renouvellement de « la façade démocratique » et par l’instauration d’un pseudo « dialogue social ». C’est ainsi qu’il a pu concéder une marge à la contestation, opérer une répression sélective, tout en s’assurant que ne se construise pas une force enracinée, sociale et politique, capable d’articuler les luttes autour des perspectives communes. Ce qui a changé depuis, et on trouve les signes de ce changement bien avant l’éclosion du M20F, est la gestation d’un mouvement populaire qui lutte sans les partis de la « façade démocratique », les directions syndicales corrompues et sans accorder la moindre confiance aux relais du pouvoir. Et qui lutte d’une manière souvent déterminée. On se rappelle les mobilisations populaires de Bouarfa, les dynamiques révélées par les coordinations contre la vie chère, la révolte populaire de Sidi Ifni pour ne prendre que ces exemples. Cette nouvelle vague de la lutte des classes a connu depuis une accélération sous l’impact combiné de deux facteurs :

  • La bourgeoisie prédatrice dont le bras armé est le palais ne peut tolérer des mobilisations populaires contre les politiques de paupérisation. Toute sa politique vise à élargir l’austérité et les conditions de la surexploitation. L’augmentation des prix de gazoil er celui des denrées alimentaires, la remise en cause de la gratuité de l’enseignement public, les lignes directrices de la Loi de finance, leur volonté de casser le droit de grève, le gel des salaires ne sont que les aspects les plus connus. Elle ne peut accepter l’extension géographique des mobilisations sociales qui mettent en mouvement « les dépossédés », elle ne peut accepter que les campagnes que le pouvoir pensait contrôler se réveille, ni l’extension des terrains de luttes qui ne sont que le revers d’une violence sociale généralisée. Car s’il y a une « nouveauté » de la situation, c’est que tout devient un terrain de confrontation : l’insalubrité des logements et la spéculation immobilière, le délabrement des hôpitaux publics, l’absence d’emploi, l’augmentation des prix et des factures d’eau et d’électricité, la marginalisation de régions entières qui n’ont droit à rien, la baisse du pouvoir d’achat, les retraites volées et non payées , l’arbitraire généralisé., un enseignement qui exclut les pauvres, la faiblesse des salaires, les transports publics, les expropriations de la terre et on peut allonger la liste.

  • Le pouvoir ne peut accepter que les habitants des quartiers populaires qui constituent le cœur du prolétariat informel revendique, il ne peut accepter que Chlihat et Beni Bouayach entrent de plein pied dans le Maroc de la contestation. Car satisfaire les revendications, répondre à l’urgence sociale est antagonique avec la logique prédatrice et la dictature du (sur)profit du capitalisme dépendant. Mais ce qu’il ne peut accepter, et ce qui affole ce pouvoir, est que des forces nouvelles, parfois, souvent sans tradition de lutte résiste avec détermination malgré la répression. Et dont les revendications ne sont pas solubles dans un tour de passe-passe constitutionnel ou une quelconque alchimie électorale. La répression c’est d’abord cela : une violence politique organique d’une classe dominante dont les intérêts matériels sont liés à un ordre social toujours plus inégalitaire et à la violence sociale et prédatrice de l’accumulation capitaliste. La répression est un élément structurel du pouvoir pour maintenir et reproduire le despotisme social et économique. D’autant plus dure quand les formes de luttes mises en avant sortent des schémas classiques de sit-in ou manifestations et prennent la forme d’une occupation des lieux, des voies ferrées, des routes quand on bloque le fonctionnement normal de l’économie. Nos camarades chômeurs de Khouribga et D’Asfi en savent quelque chose.

  • La monarchie peut de moins en moins masquer sa responsabilité centrale dans la dilapidation de richesses publiques, dans la corruption institutionnalisée, dans la mainmise sur les ressources par une minorité. Le pouvoir absolu ne se partage pas. Mais un pouvoir absolu qui ne peut s’appuyer sur des relais politiques et sociaux crédibles dans la société (relais qui par le passé ont pu jusqu’à un certain point canaliser le mécontentement), tend à créer les conditions d’un vide politique et les possibilités d’un choc frontal avec les majorités populaires. Nous ne sommes plus dans la période du nouveau règne, où les illusions d’un changement progressif, d’une transition démocratique en douceur avait un appui relatif dans la société.

    Le Roi des pauvres est devenu le Roi de l’impunité, des richesses colossales. Le Roi démocrate est devenu Le Roi de la matraque, de la torture et de l’impunité des militaires. Et rien ne vient enrayer dans la conscience populaire que ce système politique ne sert que les puissants et les corrompus. Cette perte de légitimité a été accélérée par le M20F qui a fait la démonstration que l’on pouvait construire un mouvement de masse démocratique dans la lutte et par la lutte et que la démocratie ne viendra pas d’en haut et se heurte à la nature despotique de l’ensemble du système politique en place. La répression est aussi cela : une réponse à la crise de légitimité de la façade démocratique vidée de toute substance et réduite à une pièce de théâtre avec des acteurs de seconde zone tout juste capables de jouer les bouffons de sa majesté, une réponse à la maturation d’une critique de la rue, de Tanger à Tata où le rapport d’obéissance au Commandeur des croyants a fait place à l’exigence de la liberté et dignité et au refus radical d’être cantonnée au statut de sujet.

  • En réalité le pouvoir vise à court terme trois objectifs :

     En imposant des arrestations de masses et de lourdes condamnations, il vise à la fois à décourager les résistances en montrant que le prix à payer est très lourd mais aussi à reconfigurer les objectifs de lutte en imposant une lutte de longue durée pour la libération des détenus en espérant que cette lutte ne regroupe que les éléments les plus déterminés et ne prennent pas un caractère de masse.

     Eviter les risques d’explosions populaires même localisées qui peuvent avoir un effet de contagion non maitrisé surtout dans les régions qui ont été marquées par une longue marginalisation ou qui ont fait preuve par le passé d’une grande combativité (le Rif par exemple)

     Affaiblir les équipes militantes, démanteler les mouvements sociaux combatifs, décourager la participation populaire. Il s’agit en réalité à la fois d’affaiblir les « cadres organisés mais aussi de faire face aux luttes spontanées ou semi spontanées et de tuer dans l’œuf la combativité émergente et les possibilités de jonctions entre les courants militants radicaux et les résistances populaires.

  • Maroc : des détenus rifains du Hirak en grève de la faim depuis plusieurs jours…

    Lire ici

  • Essayant d’éviter la contagion de l’Algérie et du Soudan, et même des Gilets jaunes, le roi du Maroc gracie une centaine de détenus des mouvements populaires du Rif et de Jerada afin de diminuer la tension sociale et politique dans le pays...

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